Religion bahá'íe

Sélection des écrits de 'Abdu'l-Bahá

Sélection des écrits de 'Abdu'l-Bahá
Auteur: Abdu'l-Bahá (révélation 1892-1921)
Edition: MEB 1984 - ISBN 2-87203-110-3

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Préface

La Révélation bahá’ie est exposée dans les ouvrages d'Abdu'l-Bahá, dans les nombreuses compilations de ses causeries et dans sa correspondance. Les ouvrages tels que: "Le Secret de la Civilisation divine", "Le Récit d'un Voyageur", le Testament d'Abdu'l-Bahá, sont disponibles en version anglaise ou française. De même, de nombreuses compilations ont été publiées et, parmi celles-ci, nous citerons "Les Leçons de Saint-Jean d'Acre", "Memorials of the Faithful" et "Causeries d'Abdu'1-Bahá à Paris".
Depuis soixante ans, toutefois, aucune compilation importante en langue française des innombrables lettres écrites par Abdu'l-Bahá n'a été réalisée; les trois volumes des Tablettes d'Abdu'l-Bahá publiés aux États-Unis entre 1909 et 1916, bien qu'ils doivent faire l'objet d'une deuxième édition, sont depuis longtemps épuisés.

Avec la compilation que nous présentons aujourd'hui au lecteur, nous avons tenté une sélection beaucoup plus vaste, dont la lecture apportera des indications sur la grande variété des thèmes traités par le Maître dans sa correspondance. Nous y avons inclus un certain nombre de tablettes traduites par un Comité du Centre Mondial Bahá'í en utilisant des projets initialement établis par Shoghi Effendi du vivant d'Abdu'l-Bahá, ainsi qu'un grand nombre de tablettes traduites par Marzieh Gail, provenant de la collection du Centre Mondial et comprenant plus de dix-neuf mille copies originales authentifiées.

Nous avons omis, en revanche, de présenter au lecteur plusieurs tablettes célèbres telles que la correspondance d'Abdu'l-Bahá avec Auguste Forel et la majeure partie de sa Tablette à La Haye, car ces écrits sont disponibles dans le cadre de publications séparées.

Les destinataires - bénis et comblés - de la plupart des tablettes présentées ici étaient les premiers croyants de l'Orient et de l'Occident, des particuliers, des groupes, des comités ou des assemblées constituées par les amis, et leur valeur aux yeux des communautés naissantes d'occident, à une époque où la littérature bahá’ie en langue anglaise était encore extrêmement rare, ne saurait être surestimé. Nous croyons que la publication de ces écrits du Maître contribuera à développer la ferveur de ses amis bien-aimés en réponse à son appel, tout en les aidant à mieux percevoir la merveilleuse harmonie entre l'humain et le divin dont il fut, lui, le Mystère de Dieu, un si parfait exemple.

[nota :Dans les notes de bas de page se référant au Coran, les surihs ont été numérotées conformément au texte original, tandis que les numéros des versets sont ceux de la traduction anglaise de Rodwell qui diffèrent parfois de ceux de l’original en langue arabe]

[nota :Les numéros de versets utilisés ici en format électronique pour les besoins de recherche diffèrent de ceux de la version papier qui référencent seulement les paragraphes]


Chapitre: 1. "Ô peuples du monde, le Soleil de Vérité s'est levé ..."

(1.1)
Ô peuples du monde, le Soleil de Vérité s'est levé pour illuminer la terre entière et spiritualiser la communauté humaine. Appréciables sont les résultats et les fruits, et abondantes les saintes preuves qui découlent de cette grâce.

(1.2)
C'est la miséricorde sans mélange et la bonté la plus pure; c'est la lumière destinée au monde et à tous ses peuples; c'est l'harmonie et la fraternité, l'amour et la solidarité; en vérité, c'est la compassion et l'unité, la fin de l'éloignement; c'est le fait d'être à l'unisson, en toute dignité et liberté, avec tout ce qui est sur terre.

(1.3)
La Beauté bénie dit : "Vous êtes tous les fruits d'un seul arbre, les feuilles d'une même branche": C'est ainsi qu'Elle a comparé ce monde à un seul arbre et tous ses peuples aux feuilles, aux fleurs et aux fruits de cet arbre. Il faut que fleurisse le bourgeon, que se développent la feuille et le fruit et, de cette liaison entre les éléments de l'arbre du monde, dépendent la croissance de la feuille et de la fleur, et la douceur du fruit.

(1.4)
C'est pourquoi tous les êtres humains doivent se soutenir puissamment les uns les autres et rechercher la vie éternelle;

(1.5)
c'est pourquoi les amoureux de Dieu, en ce monde contingent, doivent être dignes des grâces et des bénédictions dispensées par ce Souverain miséricordieux des royaumes visible et invisible.

(1.6)
Qu'ils purifient leur vision du monde et considèrent tous les êtres humains comme les feuilles, les fleurs et les fruits de l'arbre de l'existence.

(1.7)
Qu'ils s'attachent, en toutes circonstances, à manifester leur bonté envers l'un de leurs compagnons en lui offrant amour, considération et assistance prévenante.

(1.8)
Qu'ils ne voient en personne un ennemi ou quelqu'un de malveillant, qu'ils regardent tous les êtres humains comme leurs amis, considérant l'étranger comme un intime et l'inconnu comme un compagnon, en restant libres de préjugés, sans créer de division.

(1.9)
En ce jour, l'élu accueilli à la porte du Seigneur est celui qui fait passer à la ronde la coupe de fidélité, celui qui fait don, même à ses ennemis, du joyau de bonté et tend une main secourable à tous, même à son oppresseur déchu; c'est celui qui sera, même envers le plus acharné de ses ennemis, un ami bienveillant. Tels sont les enseignements de la Beauté bénie, les conseils du très Grand Nom.

(1.10)
Ô vous, chers amis! Le monde est en guerre et la race humaine, engagée dans des luttes sans merci, souffre les douleurs de l'enfantement.

(1.11)
Les ténèbres de la haine se sont installées et la lumière de loyauté est masquée. Les peuples et les tribus de la terre ont aiguisé leurs griffes et se jettent les uns contre les autres.

(1.12)
Ce sont les bases mêmes de la société humaine qui sont détruites. Ce sont des milliers de familles qui errent, démunies de tout, et chaque année voit des milliers d'êtres humains baignant dans leur sang, d'arides champs de bataille. Les refuges de la vie et de la joie sont anéantis.

(1.13)
Les généraux exercent leur commandement en se glorifiant du sang qu'ils ont versé et en rivalisant entre eux dans l'incitation à la violence. "A l'aide de cette épée, déclare l'un d'eux, j'ai décapité tout un peuple. " Et un autre : "j'ai abattu une nation". Un autre encore : "j'ai renversé un gouvernement!" Voilà de quoi les hommes tirent leur fierté et leur gloire.

(1.14)
L'amour, la droiture sont partout censurés, tandis que l'harmonie et le dévouement à la vérité sont méprisés.

(1.15)
La foi de la Beauté bénie exhorte l'humanité à la sécurité et à l'amour, à l'amitié et à la paix; elle a dressé son tabernacle sur les sommets de la terre et lancé son appel à toutes les nations.

(1.16)
C'est pourquoi, Ô vous, les amoureux de Dieu, sachez apprécier la valeur de cette foi précieuse, suivez ses enseignements, avancez sur ce droit chemin et montrez-le aux peuples.

(1.17)
Elevez la voix et entonnez le chant du Royaume. Propagez de par le monde les préceptes et conseils du Seigneur affectueux afin que ce monde devienne un monde nouveau, que cette terre envahie par les ténèbres soit inondée de lumière, que le corps sans vie de l'humanité se lève et vive, que chaque âme aspire à l'immortalité, grâce aux souffles sacrés de Dieu.

(1.18)
Bientôt prendront fin vos Jours éphémères. La renommée, les richesses, les consolations et les joies de ce monceau de décombres, le monde, se seront évanouies sans laisser de traces.

(1.19)
Exhortez donc le peuple de Dieu, et invitez l'humanité à suivre l'exemple de l'assemblée divine. Soyez des pères aimants pour l'orphelin, un refuge pour les âmes en détresse, un trésor pour les pauvres et un remède pour les malades. Secourez chaque victime de l'oppression et soutenez les défavorisés.

(1.20)
Veillez, à tout instant, à rendre quelque service à chacun des membres de la race humaine.

(1.21)
Ne vous souciez pas de l'aversion, du refus, du mépris, de l'hostilité, de l'injustice; comportez-vous de manière vertueuse. Soyez sincèrement bon, pas seulement en apparence.

(1.22)
Que chacun des bien-aimés de Dieu fixe son attention sur ce comportement-ci: être la miséricorde du Seigneur envers l'homme, être la grâce du Seigneur. Faire du bien à chaque personne rencontrée sur le chenu, et être pour elle une source de bienfait. S'efforcer d'améliorer le caractère de chacun et d'orienter à nouveau les esprits des hommes.

(1.23)
Ainsi la lumière de la direction divine continuera à briller et les bénédictions de Dieu berceront l'humanité tout entière, car l'amour est lumière, quelle que soit sa demeure, et la haine est ténèbre, où qu'elle fasse son nid.

(1.24)
Ô amis de Dieu! Efforcez-vous de bannir à tout jamais cette obscurité, afin que le Mystère caché puisse se révéler et que soit dévoilée la secrète essence de toute chose.


Chapitre: 2. "Ô mon Seigneur! Je me suis approché de Toi ..."

(2.1)
Ô mon Seigneur! Je me suis approché de Toi dans les profondeurs de cette nuit ténébreuse, me confiant en Toi avec le langage de mon coeur, tremblant de joie sous les brises suaves de ton royaume, le Très-Glorieux, t'invoquant et disant: Ô mon Seigneur, je ne trouve aucun mot pour te glorifier, je ne vois aucun moyen pour que l'oiseau de mon esprit s'élève jusqu'à ton Royaume de sainteté car, en ton essence même, Tu es sanctifié au-dessus de ces hommages, et dans ton être même, Tu es hors de portée des louanges que t'adresse le peuple que Tu as créé.

(2.2)
Dans la sainteté de ton être même, Tu as été exalté à jamais, au-delà de la compréhension des érudits de l'Assemblée divine, et Tu demeureras pour toujours enveloppé dans la sainteté de ta propre réalité, non atteint par la connaissance de ceux qui résident dans ton sublime Royaume et glorifient ton nom.

(2.3)
Ô Dieu, mon Dieu! Comment puis-je te glorifier ou te décrire, Toi l'inaccessible? Tu es infiniment élevé et sanctifié au-dessus de toute description et de toute louange. Ô Dieu, mon Dieu! Aie donc pitié de mon impuissance, de ma pauvreté, de ma détresse, de mon humilité.

(2.4)
Donne-moi à boire à la coupe généreuse de ta grâce et de ton pardon, trouble-moi par les suaves parfums de ton amour, réjouis mon coeur de la lumière de ta connaissance, purifie mon âme à l'aide des mystères de ton unicité, ranime-moi par la douce brise qui vient des Jardins de ta miséricorde Jusqu'à ce que je me sépare de tout autre que Toi, que je saisisse le bord de ton vêtement de splendeur et que je livre à l'oubli tout ce qui n'est pas Toi;

(2.5)
que je sois accompagné des souffles suaves qui flottent au cours de tes jours et que je parvienne à la fidélité au seuil de ta sainteté, que je me lève pour servir ta Cause, pour faire preuve d'humilité devant tes bien-aimés et pour être le néant même auprès de tes élus.

(2.6)
En vérité, Tu es Celui qui secourt, Celui qui soutient, l'Exalté, le Très-généreux.

(2.7)
Ô Dieu, mon Dieu! Je te supplie par les premières lueurs de la lumière de ta beauté qui a illuminé toute la terre, par le regard de l'oeil de ta divine compassion qui contemple toute chose, par l'océan houleux de tes bienfaits dans lequel sont plongés toutes choses, par tes nuages de bonté qui amènent une pluie de bienfaits sur les essences de toutes choses créées, et par les splendeurs de ta miséricorde qui existaient avant même la création du monde,

(2.8)
je te supplie d'aider tes élus à se montrer fidèles et tes bien-aimés à servir à ton seuil exalté, de leur apporter la victoire grâce aux bataillons de ta puissance qui subjugue toute chose, et de les renforcer à l'aide d'un grand bataillon émanant des cohortes célestes.

(2.9)
Ô mon Dieu! Ce sont de faibles âmes frappant à ta porte, ce sont des indigents dans ta cour, qui implorent désespérément ta grâce, dans un besoin urgent de ton secours, tournant leur visage vers le royaume de ton unicité, aspirant à la munificence de tes dons.

(2.10)
Ô mon Seigneur! Inonde leur esprit de ta sainte lumière, purifie leur âme par la grâce de ton assistance, réjouis leur coeur par le parfum qui s'exhale de ta céleste assemblée, illumine leurs yeux par la contemplation des signes et des marques de ta puissance; fais d'eux des symboles de pureté, des étendards de sainteté flottant au-dessus de toutes les créatures sur les sommets de la terre; fais que leurs paroles puissent émouvoir des coeurs, fussent-ils dur comme le roc.

(2.11)
Qu'ils se lèvent pour te servir et se vouer au Royaume de ta divinité, qu'ils tournent leur visage vers l'empire de ta souveraine indépendance et propagent tes signes jusqu'au bout de la terre; qu'ils soient inondés par le ruissellement de tes lumières et qu'ils dévoilent tes mystères cachés.

(2.12)
Puissent-ils guider tes serviteurs vers les eaux douces et la source de ta miséricorde qui monte et jaillit, au coeur même du paradis de ton unicité.

(2.13)
Puissent ils hisser la voile du détachement sur l'arche du salut et naviguer sur l'océan de ta connaissance, puissent-ils déployer les ailes de l'unité et s'élever ainsi vers le royaume de ton unicité pour devenir les serviteurs que l'assemblée suprême applaudira et dont les louanges seront chantées par les habitants de ton empire très-glorieux;

(2.14)
puissent-ils entendre les hérauts du monde invisible proclamer les bonnes nouvelles de ton royaume; puissent-ils, dans leur ardent désir de te rencontrer, t'invoquer et te prier, entonnant de merveilleuses oraisons à l'aurore- Ô mon Seigneur, Toi qui ordonnes toutes choses - versant des larmes matin et soir, aspirant à passer dans l'ombre de ta miséricorde qui demeure éternellement.

(2.15)
Aide-les, Ô mon Seigneur, en toutes circonstances, soutiens-les à chaque instant par les anges de ta sainteté, ceux qui forment tes armées invisibles, tes bataillons célestes qui écrasent toutes les armées de ce bas monde.

(2.16)
Tu es, en vérité, le Puissant, le Fort, Celui qui embrasse toutes choses, Celui qui régit tout ce qui existe.

(2.17)
Ô Seigneur de sainteté, Ô Seigneur de bonté! Nous errons près de ta demeure, avides de contempler ta beauté et amoureux de tous tes chemins.

(2.18)
Nous sommes humbles, infortunés et nous ne comptons guère. Nous sommes indigents, montre-nous ta miséricorde, donne-nous ta bonté, ne considère pas nos défauts, dissimule nos péchés innombrables.

(2.19)
Tels que nous sommes, nous t'appartenons et nous te louons; c'est ta face que nous cherchons, c'est ton chemin que nous suivons. Tu es le Seigneur de bonté et nous, des pécheurs égarés loin de notre demeure.

(2.20)
Ô nuage de miséricorde, accorde-nous donc quelques gouttes de pluie. Ô Divan de fleurs et de grâce, exhale une brise parfumée. Ô Mer de tous les dons, fais rouler sur nous une immense vague. Ô Soleil de générosité, fais descendre un rayon de ta lumière.

(2.21)
Accorde-nous ta pitié, accorde-nous ta grâce. Par ta beauté, nous n'avons d'autre viatique que nos péchés et, comme seule bonne action, nos espérances.

(2.22)
Sans ton voile pour nous recouvrir et ta protection pour nous abriter et nous bercer, quel pouvoir avons-nous, nous âmes sans recours, pour nous lever et Te servir?

(2.23)
De quels biens disposons-nous, nous êtres misérables, pour en faire l'étalage? Toi qui es le Fort, le Tout-Puissant, assiste-nous, accorde-nous tes faveurs! Nous sommes flétris, ravive-nous des ondées des nuages de ta grâce! Nous sommes humbles et obscurs, éclaire-nous des rayons lumineux de l'étoile du matin de ton unicité.

(2.24)
Plonge ces poissons altérés dans l'océan de ta miséricorde, guide cette caravane égarée vers le refuge de ton unicité; à la source de ta direction, conduis ceux qui se sont égarés, et accorde à ceux qui ont perdu leur chemin un havre dans l'enclos de ta puissance.

(2.25)
Tends à ces lèvres desséchées les eaux abondantes et limpides du paradis; éveille ces morts à la vie éternelle. Accorde aux aveugles des yeux pour voir, aux sourds des oreilles pour entendre, aux muets la parole.

(2.26)
Enflamme les esprits découragés, rends attentifs les insouciants, avertis les orgueilleux et réveille les âmes assoupies!

(2.27)
Tu es le Puissant, tu es le Dispensateur, tu es la Source Aimante. Tu es, en vérité, le Bienfaisant, le Très-Exalté.

(2.28)
Ô vous les bien-aimés de Dieu, vous les auxiliaires de ce Serviteur éphémère! Lorsque le Soleil de Réalité déversa son infinie munificence de la source de tous désirs et que ce monde, d'un pôle à l'autre, fut baigné de cette lumière sacrée, telle fut l'intensité de ses rayons qu'elle effaça pour toujours les ténèbres du Styx; alors cette terre de poussière devint pour les sphères célestes un objet de convoitise, et cet humble lieu revêtit la condition et l'apparat du divin royaume.

(2.29)
La douce brise de sainteté souffla sur le monde, répandant de suaves parfums; les vents printaniers du paradis le traversèrent de part en part et, de la source de toutes effusions, se propagèrent des ondes fécondantes qui convoyaient une grâce illimitée.

(2.30)
Alors se leva l'aube lumineuse et parvint l'annonce d'une joie immense. Le divin printemps était arrivé, plantant sa tente en ce monde contingent, faisant bondir et danser toute la création.

(2.31)
La terre desséchée produisit des fleurs immortelles et la poussière inerte s'éveilla à la vie éternelle. Ensuite apparurent les fleurs du savoir mystique et, proclamant la connaissance de Dieu, surgirent de la terre de fraîches verdures.

(2.32)
Le monde contingent dispersa les dons munificents de la grâce divine, le monde visible reflétant les gloires de royaumes cachés.

(2.33)
L'appel de Dieu fut lancé, la table de l'Alliance éternelle fut dressée, la coupe du Testament passée de main en main, l'invitation universelle envoyée à tous.

(2.34)
Alors, parmi les créatures, certaines furent enflammées par le vin du paradis, mais d'autres ne prirent point part à cette très grande dispensation.

(2.35)
La vue et la perspicacité de certains furent éclairées par la lumière de grâce et d'autres, au son des hymnes à l'unité, bondirent de joie.

(2.36)
Des oiseaux se mirent à chanter dans les jardins de sainteté, des rossignols firent entendre leurs chants plaintifs dans les branches du céleste rosier. Alors furent ornés et parés le royaume céleste et le monde d'ici-bas, et la terre fut convoitée par le haut paradis.

(2.37)
Pourtant, hélas! hélas! les négligents persistent dans leur sommeil insouciant, et les insensés ont rejeté ce don très sacré. Les aveugles demeurent enveloppés dans leurs voiles, les sourds ignorent l'événement, les morts n'ont nul espoir d'y parvenir car, comme Il dit : « Ils désespèrent de la vie à venir, comme les infidèles désespèrent de la résurrection des morts » [voir : Coran 60.13].

(2.38)
Quant à vous, Ô bien-aimés de Dieu! Déliez vos langues et rendez-Lui grâce; louez et glorifiez la beauté de l'Adoré, car vous avez bu du plus pur des calices et vous êtes embrasés du nectar de ce vin.

(2.39)
Vous avez découvert les suaves parfums de sainteté, vous avez respiré le musc de la fidélité sur l'habit de Joseph. Vous vous êtes nourris de la sève de la loyauté des mains de Celui qui est l'unique Adoré, vous vous êtes délectés de mets immortels au banquet généreux du Seigneur.

(2.40)
Cette abondance est une faveur particulière accordée par un Dieu aimant, dont la grâce dispense des bénédictions et d'ineffables présents.

(2.41)
Dans l'Evangile, Il nous dit : « Car beaucoup sont appelés, mais peu sont élus » [voir : Matthieu 22.14]. Autrement dit, cette grâce divine est offerte à beaucoup d'élus, mais rare est l'âme destinée à recevoir le don suprême de la direction divine. « Telle est la munificence de Dieu: Il la donne à qui lui plaît et sa générosité est immense » [voir : Coran 57.21].

(2.42)
Ô vous, bien-aimés de Dieu! Les peuples du monde font souffler sur le flambeau de l'Alliance des vents de discorde. Le rossignol de fidélité est cerné par des renégats, qui sont autant d'oiseaux de proie disséminant la haine.

(2.43)
La colombe du souvenir de Dieu est poursuivie par des oiseaux de nuit et la gazelle qui paît dans les prairies de l'amour divin est pourchassée par des bêtes voraces. Mortel est le péril, torturante la douleur.

(2.44)
Les bien-aimés du Seigneur doivent être fixes comme les montagnes, fermes comme des murailles inexpugnables, impassibles face aux pires adversités, les catastrophes les plus sinistres ne devant pas les affecter.

(2.45)
Qu'ils s'accrochent au bord du vêtement de Dieu Tout-Puissant et mettent leur confiance dans la beauté de l'Exalté; qu'ils s'appuient sur le secours infaillible qui vient de l'ancien royaume, et s'en remettent aux soins et à la protection du Seigneur Très-Généreux.

(2.46)
Qu'en toutes circonstances, ils se rafraîchissent des rosées de la grâce céleste et se ravivent aux souffles du Saint Esprit.

(2.47)
Qu'ils se lèvent pour servir leur Seigneur et fassent tout ce qui est en leur pouvoir pour répandre, d'un bout à l'autre de la terre, ses brises de sainteté.

(2.48)
Qu'ils soient une puissante forteresse pour la défense de sa foi, une citadelle imprenable pour les armées de l'Antique Beauté. Qu'ils protègent fidèlement, de tous côtés, l'édifice de la Cause de Dieu; qu'ils deviennent les brillantes étoiles de son ciel lumineux, car les hordes de l'obscurité assaillent cette Cause de toutes parts, et les peuples de la terre sont résolus à éteindre cette lumière manifeste.

(2.49)
Alors que tous les peuples du monde ourdissent leurs attaques, comment détourner d'elle notre attention, fût-ce pour un seul instant? Soyez conscients de ces choses, soyez de vigilants gardiens de la Cause de Dieu.

(2.50)
Aujourd'hui, la tâche la plus urgente est la purification des caractères, la réforme des moeurs, la rectification des comportements.

(2.51)
Il incombe aux bien-aimés de Dieu de faire preuve, parmi tous les peuples, de telles qualités et de tels actes que les vents suaves qui soufflent sur les jardins de sainteté parfument la terre tout entière et redonnent la vie aux âmes mortes.

(2.52)
Si Dieu s'est manifesté et si des lumières infinies brillent du royaume de l'invisible, c'est uniquement pour le bienfait des âmes de tous les hommes et l'amélioration de la nature de tous les habitants de la terre, afin que des créatures bénies, qui se sont libérées de l'obscurité du monde animal, s'élèvent grâce aux qualités qui font les ornements de la réalité humaine,

(2.53)
afin que les habitants de la terre deviennent le peuple du paradis et que ceux qui marchent dans les ténèbres parviennent à la lumière, que les exilés rejoignent le centre du royaume et que ceux qui ne sont rien deviennent les confidents de la Gloire éternelle; que les indigents reçoivent leur part de l'océan sans limite et que les ignorants apaisent leur soif à la source du savoir;

(2.54)
que les êtres sanguinaires abandonnent leur sauvagerie, que ceux qui sont bardés de griffes deviennent doux et indulgents et que ceux qui aiment la guerre recherchent la vraie conciliation; que les créatures brutales - leurs serres aiguisées telles une lame tranchante - puissent jouir des avantages d'une paix durable;

(2.55)
que les corrompus sachent qu'il existe un royaume de pureté, et que les impurs trouvent le chemin des fleuves de sainteté.

(2.56)
Si ces divins bienfaits ne se révèlent pas au plus profond du coeur humain, la générosité de la Manifestation demeurera stérile et les rayons aveuglants du Soleil de Vérité resteront sans effet.

(2.57)
Ô bien-aimés du Seigneur, efforcez-vous donc, de toute votre âme et de tout votre coeur, d'obtenir une part de ses saints attributs et des largesses de sa sainteté - afin que vous deveniez des symboles d'unité, des modèles d'unicité, et que vous recherchiez le sens d'unité; que vous puissiez, en ce jardin divin, élever la voix et entonner les hymnes bienheureux de l'esprit.

(2.58)
Soyez comme les oiseaux qui lui rendent grâce et, dans les demeures fleuries de la vie, chantez des mélodies qui éblouiront les esprits de ceux qui savent.

(2.59)
Elevez une bannière sur les plus hauts sommets de la terre, un drapeau de la faveur divine qui flotte et ondule au vent de sa grâce; plantez dans le champ de la vie, parmi les roses de ce monde visible, un arbre qui produise des fruits doux et rafraîchissants.

(2.60)
Par le véritable Educateur, je jure que, si vous agissez conformément aux exhortations divines révélées dans ses lumineuses tablettes, cette sombre poussière reflétera le royaume céleste et ce bas-monde, le royaume du Très-Glorieux.

(2.61)
Ô vous, bien-aimés du Seigneur! Louanges à Lui; les dons invisibles qui jaillissent du Soleil de Vérité vous entourent de tous côtés et, partout, les portails de sa miséricorde sont entrouverts.

(2.62)
Il est temps, à présent, de profiter de ces dons et d'en tirer avantage. Reconnaissez la valeur de ce moment, ne laissez pas cette chance vous échapper.

(2.63)
Ecartez-vous délibérément des préoccupations de ce monde obscur et faites-vous connaître par les attributs de ces essences qui résident dans le royaume. Alors vous verrez combien intense est la gloire de l'Etoile du matin, et aveuglants les signes de générosité émanant du royaume invisible.


Chapitre: 3. "Ô vous, bien-aimés de Dieu! Ô vous, enfants ..."

(3.1)
Ô vous, bien-aimés de Dieu! Ô vous, enfants de son royaume! En vérité, en vérité, le nouveau ciel et la terre nouvelle sont apparus. La cité sainte, nouvelle Jérusalem, est descendue de la sphère céleste sous la forme d'une vierge voilée, resplendissant d'une beauté unique, prête à se réunir avec ses amants sur la terre.

(3.2)
La compagnie des anges de l'Assemblée céleste l'a rejointe dans un appel qui a retenti d'un bout à l'autre de l'univers, tous acclamant avec force et puissance: "Ceci est la cité de Dieu et sa demeure, où habiteront les purs et les saints parmi ses serviteurs. Il vivra avec eux, car ils forment son peuple et Il est leur Seigneur".

(3.3)
Il a essuyé leurs larmes, allumé leurs flambeaux, réjoui leurs coeurs et envoûté leurs âmes. La mort ne les surprendra plus: ils ne seront plus affligés par les chagrins, les larmes ou les tribulations.

(3.4)
Le Seigneur Dieu Tout-Puissant trône désormais dans son royaume et a renouvelé toutes choses. Telle est la vérité, et quelle vérité peut surpasser celle qui fut annoncée par la révélation de Saint Jean le Divin?

(3.5)
Il est l'Alpha et l'Omega. Il est Celui qui donnera à la créature assoiffée de l'eau de la source de vie et accordera au souffrant le remède du salut véritable.

(3.6)
Celui qui est assisté par tant de grâce est, en vérité, celui qui reçoit le plus glorieux héritage des Prophètes de Dieu et de ses saints. Le Seigneur sera son Dieu et il sera, lui, son fils tendrement aimé.

(3.7)
Réjouissez-vous donc, Ô vous bien-aimés et élus du Seigneur, et vous, les enfants et les peuples de Dieu, élevez la voix pour louer et magnifier le Seigneur, le Très-Haut, car sa lumière a rayonné, ses signes sont apparus, et les flots de son océan ont abondamment dispersé sur chaque rivage plus d'une perle précieuse.


Chapitre: 4. "Loué soit Celui qui a créé le monde de l'existence ..."

(4.1)
Loué soit Celui qui a créé le monde de l'existence et formé tout ce qui vit, qui a élevé les esprits sincères à une position d'honneur [voir : Coran 17.81] et qui fit apparaître le monde invisible dans l'univers du visible; pourtant les hommes, comme emplis de stupeur et abrutis par la boisson [voir : Coran 15.72], errent et s'égarent.

(4.2)
Il a jeté les fondations de la sublime citadelle, Il a inauguré le cycle de gloire, Il a donné naissance à une création nouvelle en ce jour qui est le Jour du Jugement et, cependant, les insouciants persistent dans leur abrutissement.

(4.3)
Le clairon [voir : Coran 39.68 – voir aussi « Épître au fils du loup » de Bahá’u’lláh] a sonné, la trompette [voir : Coran 47.8] a retenti, le crieur a lancé son appel, et tous les êtres de la terre se sont évanouis, et pourtant les morts, dans les tombeaux de leurs corps, poursuivent leur sommeil.

(4.4)
Et le second clairon a retenti, une seconde sonnerie a suivi la première [voir : Coran 79.6], et le terrible malheur a frappé; chaque mère nourricière en a oublié l'enfant qu'elle tenait contre son sein [voir : Coran 22.2]; et pourtant les créatures, distraites, embarrassées, demeurent inattentives.

(4.5)
Et la Résurrection s'est levée, l'heure a sonné, le sentier a été rectifié, la balance redressée, et tout ce qui est sur la terre a été rassemblé [voir : Coran 34.39]. Et cependant, les hommes n'aperçoivent point la route à suivre.

(4.6)
La lumière a brillé et son rayonnement immonde le mont Sinaï et, des Jardins du Seigneur éternellement miséricordieux, parvient une brise légère; les doux effluves de l'esprit traversent le monde et ceux qui gisaient dans leurs tombes sont en train de se lever et, pourtant, les insouciants continuent de sommeiller dans leurs tombeaux.

(4.7)
Les flammes de l'enfer se sont mises à rougeoyer et les cieux se sont rapprochés; les jardins célestes sont en fleurs, des fontaines débordent d'eau fraîche et le paradis rayonne de beauté, mais les inconscients sont toujours enlisés dans leurs rêves vains.

(4.8)
Le voile est tombé, le rideau s'est levé, les nuages se sont dissipés, le Seigneur des Seigneurs est visible en pleine lumière et, pourtant, les pécheurs n'ont rien perçu de tout cela.

(4.9)
C'est Lui qui a fait naître pour vous la nouvelle création [voir : Coran 29.19], qui a produit le malheur [voir : Coran 79.34] qui surpasse tous les autres, et qui a réuni les saints dans le royaume céleste. Voilà, en vérité, des signes pour ceux qui ont des yeux pour voir.

(4.10)
Et, parmi ses signes, il y a l'apparition de présages et de joyeuses prophéties, d'allusions et d'indices; la diffusion de nouvelles, nombreuses et variées, et les espérances des vertueux, de ceux qui ont maintenant atteint leur but. Et, parmi ses signes, nous voyons ses splendeurs, dominant à l'horizon d'unicité, ses lumières qui fusent de l'aurore de puissance, et l'annonce de la plus grande des bonnes nouvelles par son héraut, le seul, l'incomparable. En tout ceci, en vérité, réside la preuve radieuse pour ceux qui possèdent la connaissance.

(4.11)
Parmi ses signes apparaissent sa manifestation, visible par tous, preuve de son avènement, et sa présence dont peuvent témoigner les habitants de chaque région de la terre, des peuples qui se jetèrent sur Lui tels des loups, et l'entourèrent de tous côtés.

(4.12)
Parmi ses signes, il y a la résistance qu'il opposa à de puissantes nations et à des États conquérants, à une armée d'ennemis assoiffés de son sang, résolus à provoquer sa perte à chaque instant, où qu'il se trouve. Voilà, en vérité, des faits méritant l'examen attentif de ceux qui analysent les signes et les gages de Dieu.

(4.13)
Un autre de ses signes est l'enchantement de son discours, l'éloquence de sa parole, la rapidité avec laquelle furent révélés ses écrits, ses paroles de sagesse, ses vers, ses épîtres, ses instructions, sa révélation des versets abstrus comme des versets limpides du Coran. Par ta vie même! Cela est clair comme le jour pour qui le considère du regard de justice.

(4.14)
Parmi ses signes, il y a encore l'aurore de son savoir, la lune naissante de ses arts et talents, la perfection convaincante de tous ses actes, attestée par les esprits savants et éminents de nombreuses nations.

(4.15)
Et, toujours parmi ses signes, il y a le fait que sa beauté demeura inviolée et que son temple humain fut protégé tandis qu'il dévoilait ses splendeurs malgré les assauts conjugués de tous ses ennemis, qui s'opposèrent à Lui par milliers, armés de flèches, de lances et de glaives. Voilà, en vérité, le signe d'un miracle et d'un avertissement pour tout juge impartial.

(4.16)
Parmi ses signes, il y a ses longues souffrances, ses tribulations et ses afflictions, son agonie alors qu'Il était enchaîné et emprisonné et son invocation, réitérée à tout instant :"Venez à moi, venez à moi, Ô vous les justes! Venez à moi, venez à moi, vous les amoureux du bien ! Venez à moi, venez à moi, vous aubes de lumière !" En vérité, les portes du mystère sont grandes ouvertes et, pourtant, les méchants continuent de se divertir de leurs vaines arguties [voir : Coran 6.91 et 52.12].

(4.17)
Un autre signe encore, c'est la promulgation de son livre, son texte sacré décisif dans lequel il blâma les souverains de la terre, le lugubre avertissement qu'il adressa à celui [nota : Napoléon III] dont la puissance s'exerçait à travers le monde et dont le trône prestigieux s'écroula en l'espace de quelques jours - fait clairement établi et connu de tous.

(4.18)
Et un autre de ses signes est la sublimité de sa grandeur, son état exalté, sa gloire ineffable et le rayonnement de sa beauté par-dessus l'horizon de la prison; ainsi, les têtes s'inclinaient et les voix baissaient devant Lui; humbles étaient les visages qui se tournaient vers Lui. Voilà une preuve dont personne n'avait jamais été témoin dans le passé.

(4.19)
Parmi ses signes, il faut mentionner les actes extraordinaires qu'Il accomplissait en permanence, les miracles qu'il réalisait, les merveilles qui naissaient continuellement de Lui comme le déversement de ses nuages - et la reconnaissance, même par des incrédules, de la puissante lumière qui émanait de Lui.

(4.20)
Par sa propre vie! Tout ceci a été clairement vérifié et démontré à ceux - de toutes confessions et opinions - qui se trouvèrent en présence du Seigneur vivant, qui subsiste par Lui-même.

(4.21)
Et un autre encore de ses signes, c'est le rayonnement du soleil de son ère, la lune naissante de son époque dans le ciel de tous les âges: son jour, qui se dresse au sommet de tous les jours par son rang et par sa puissance, par ses sciences et ses arts, répandus au loin, qui ont ébloui le monde et stupéfié les esprits des hommes. C'est là, en vérité, un fait établi de toute éternité.


Chapitre: 5. "La grande lumière du monde ..."

(5.1)
La grande lumière du monde qui, autrefois, a resplendi sur toute l'humanité, a fixé son royaume de gloire impérissable pour briller éternellement de l'horizon d'Abha déversant sa splendeur sur ses bien-aimés, insufflant dans leurs coeurs et dans leurs âmes la brise de la vie éternelle.

(5.2)
Méditez en vos coeurs sur ce qu'il a prédit dans sa Tablette de la Vision Divine, propagée à travers le monde, et dans laquelle il dit: « Après quoi elle gémit et s'écria: "Puisse le monde et tout ce qu'il contient servir de rançon à tes malheurs. Ô souverain du ciel et de la terre! Pourquoi t'es-tu abandonné aux mains des habitants de cette ville - prison d'Akka?

(5.3)
Hâte-toi vers d'autres terres, vers tes retraites célestes sur lesquelles ne se sont jamais posés les regards du peuple des noms: « Nous avons souri et nous sommes restés silencieux. Méditez sur ces paroles très exaltées, et saisissez la raison de ce mystère caché et sacré. »

(5.4)
Ô vous, les bien-aimés du Seigneur! Gardez-vous, gardez-vous d'hésiter ou de fléchir. Ne vous laissez pas frapper par la peur, le trouble ou la consternation. Veillez, veillez à ce que ce jour sinistre ne vienne réduire les flammes de votre ardeur ou étouffer vos tendres espérances.

(5.5)
Voici venu le jour de la fermeté et de la constance. Bénis soient ceux qui, fermes et inébranlables comme le roc, affrontent les tempêtes et les violences de cette heure orageuse.

(5.6)
Ils seront, en vérité, les bénéficiaires de la grâce de Dieu; en vérité, ils recevront son assistance et remporteront la vraie victoire. Ils brilleront, parmi les hommes, d'un éclat que louent et magnifient les habitants du pavillon de gloire.

(5.7)
C'est pour eux qu'est lancé cet appel céleste révélé dans son livre le plus saint: « Que vos coeurs ne se troublent point, Ô peuples, lorsque s'évanouira ma glorieuse présence et que s'apaisera l'océan de mes paroles; il est une sagesse dans ma présence parmi vous, dans mon absence aussi, mais elle est impénétrable pour tous sauf pour Dieu, l'Incomparable, l'Omniscient.

(5.8)
En vérité, nous vous contemplons de notre royaume de gloire et assisterons tous ceux qui se lèveront pour le triomphe de notre Cause, avec les armées célestes et une compagnie de nos anges favoris. »

(5.9)
Le Soleil de Vérité, cette sublime lumière, s'est couché à l'horizon du monde pour se lever, dans son immortelle splendeur, au-dessus de l'infini royaume; dans son Livre le plus saint, il appelle les plus constants de ses amis: « Ne soyez pas effrayés, Ô peuples du monde, lorsqu'aura disparu l'étoile du matin de ma beauté et que le ciel de mon tabernacle sera dissimulé à votre regard. Levez-vous pour servir ma Cause et exalter ma parole parmi les hommes. »


Chapitre: 6. "Ô vous, peuples du royaume! ..."

(6.1)
Ô vous, peuples du royaume! Combien d'âmes ont consacré toute leur existence à l'adoration, combien ont enduré la mortification de la chair, langui d'entrer dans le royaume, mais tout cela en pure perte, tandis que vous, sans peine, sans souffrance, sans abnégation, vous avez triomphé et vous y avez pénétré.

(6.2)
Ainsi en était-il à l'époque du Messie; les Pharisiens et les dévots furent ignorés tandis que Pierre, Jean et André, qui ne pratiquaient ni l'adoration ni l'ascèse, triomphèrent.

(6.3)
C'est pourquoi vous devez remercier Dieu d'avoir posé sur vos têtes la couronne de gloire éternelle et de vous avoir accordé cette grâce incommensurable.

(6.4)
Il est temps pour vous, en guise de reconnaissance pour ce bienfait, d'affermir votre foi et votre constance jour après jour et de vous approcher toujours plus près du Seigneur, votre Dieu, si enflammés et magnétisés que vos saintes mélodies à la louange de l'Adoré s'élèveront jusqu'à l'assemblée divine et que chacun d'entre vous, tel un rossignol en cette céleste roseraie, glorifiera le Seigneur des Armées et deviendra l'éducateur de tous les habitants de la terre.


Chapitre: 7. "Ô vous, amis spirituels d'Abdu'l-Bahá! ..."

(7.1)
Ô vous, amis spirituels d'Abdu'l-Bahá! Un messager de confiance est arrivé; il a délivré, au monde de l'esprit, un message des bien-aimés de Dieu. Ce messager de bon augure, ce sont les zéphyrs ardents et les brises vivifiantes de l'amour de Dieu. Par lui, les coeurs se mettent à danser de joie et les âmes sont envahies d'une extase d'amour et de ravissement.

(7.2)
La gloire de l'unité divine a pénétré si intensément les âmes et les coeurs que, désormais reliés par de célestes liens, ils ne forment plus qu'un seul coeur et qu'une seule âme. C'est la raison pour laquelle les reflets de l'esprit et les impressions du divin sont maintenant nettement et fortement ancrés au plus profond des coeurs.

(7.3)
Je prie Dieu de renforcer, jour après jour, ces liens spirituels, et de faire étinceler toujours plus cette unité mystique jusqu'à ce qu'enfin, tous les hommes soient comme des soldats rangés sous la bannière de l'Alliance, à l'ombre protectrice de la parole de Dieu;

(7.4)
qu'ils luttent de toutes leurs forces pour parvenir à une fraternité universelle, solide et chaleureuse, à un amour sans mélange et à des liens spirituels qui relieront tous les coeurs à travers le monde.

(7.5)
Alors, grâce à cette générosité nouvelle éblouissante, l'humanité tout entière sera réunie dans une seule et même patrie.

(7.6)
Alors, les conflits et dissensions disparaîtront de la surface de la terre et l'humanité se bercera d'amour pour la beauté du Très-Glorieux.

(7.7)
La discorde fera place à l'harmonie et la dissension à l'unisson. Les racines de la malveillance seront extirpées et les causes de l'agression éliminées.

(7.8)
Les lumineux rayons de l'unité effaceront les ténèbres des restrictions, et les splendeurs célestes rendront le coeur humain semblable à une mine débordant de l'amour de Dieu.

(7.9)
Ô vous, les bien-aimés du Seigneur! L'heure est venue de vous associer à tous les peuples de la terre, dans une extrême bonté et un amour sans faille, et d'être pour eux les signes et les témoignages de la grande miséricorde divine.

(7.10)
Il vous faut devenir l'âme même du monde, l'esprit vivant dans le corps des enfants des hommes.

(7.11)
En cet âge merveilleux, en ce temps où l'Ancienne Beauté, le Plus Grand Nom, portant d'innombrables présents, s'est élevé au-dessus de l'horizon terrestre, la parole de Dieu a infusé dans l'essence même de l'humanité un pouvoir si terrifiant qu'il a privé de tout effet les qualités humaines et, de toute sa puissance triomphante, a rassemblé les peuples au sein d'un vaste océan d'unité.

(7.12)
Le temps est venu, pour les amoureux de Dieu, de lever bien haut les bannières de l'unité, d'entonner dans les réunions du monde les versets de l'amitié et de l'amour, et de prouver à tous que la grâce divine est unique.

(7.13)
Ainsi, les tabernacles de sainteté seront hissés jusqu'aux sommets de la terre, rassemblant tous les peuples à l'ombre protectrice de la parole d'unité.

(7.14)
Cette sublime générosité apparaîtra au-dessus du monde lorsque les amoureux de Dieu se lèveront pour obéir à ses enseignements et répandre au loin les doux et frais parfums de l'amour universel.

(7.15)
Dans chaque dispensation, le commandement d'amour et de fraternité a été donné, mais il se confinait à la communauté de ceux qui étaient en accord réciproque, et ne s'étendait pas à l'adversaire dissident.

(7.16)
En cet âge merveilleux, toutefois - louange à Dieu! - les commandements de Dieu ne sont plus réservés à un groupe de personnes déterminé; bien au contraire, tous les amis ont été exhortés à manifester fraternité et amour, considération, générosité et bonté à chacune des communautés de la terre.

(7.17)
Et à présent, les amoureux de Dieu doivent obéir à ses commandements: être des pères aimants envers les enfants de la race humaine, des frères miséricordieux à l'égard de la jeunesse, et des enfants remplis d'abnégation pour ceux qui portent le fardeau des années.

(7.18)
Cela signifie que vous devez faire preuve de tendresse et d'amour envers chaque être humain, même envers vos ennemis, et les accueillir tous dans un élan de fraternité, d'encouragement et de bonté sans mélange.

(7.19)
Si l'un d'eux vous persécute ou vous manifeste de la cruauté, ne perdez pas confiance en lui; lorsque vous faites l'objet de malveillance, répondez d'un coeur aimable. Si une pluie de flèches et de lances s'abat sur vous, exposez pour cibles vos poitrines et, face aux injures, sarcasmes et paroles blessantes, soyez remplis d'amour.

(7.20)
Ainsi, tous les peuples seront témoins de la puissance du Plus Grand Nom, et chaque nation reconnaîtra le pouvoir de l'Ancienne Beauté, la manière dont Il a renversé les barrières de la discorde et combien sûrement Il a guidé vers l'unité tous les peuples de la terre; comment Il a rendu la lumière au monde de l'homme et comment, par son commandement, ont jailli de cette terre de poussière des flots de lumière.

(7.21)
Ces créatures humaines sont comme des enfants indifférents et effrontés. Or, de tels enfants doivent être élevés avec une attention infinie et débordante d'amour; ils doivent être tendrement entourés de compréhension et de miséricorde, afin qu'ils puissent goûter à l'amour divin qui est doux comme le miel,

(7.22)
qu'ils puissent devenir des flambeaux diffusant leur rayonnement à travers ce monde de ténèbres, et percevoir clairement quelles étincelantes couronnes de gloire le Plus Grand Nom, - l'Ancienne Beauté, a posées sur le front de ses bien-aimés, quelles munificences Il a dispensées dans les coeurs de ceux qu'Il chérit, quel amour Il a déversé dans le sein de l'humanité et quels trésors d'amitié Il a fait naître parmi toutes les créatures.

(7.23)
Ô Dieu, mon Dieu! Aide tes fidèles serviteurs à conserver des coeurs tendres et aimants, à répandre parmi toutes les nations de la terre la lumière de direction émanant de l'assemblée divine.

(7.24)
En vérité, Tu es le Fort, le Puissant, le Triomphateur, l'éternel Dispensateur. Tu es, en vérité, le Généreux, le Doux, le Tendre, le Très-Munificent.


Chapitre: 8. "Ô vous, les bien-aimés d'Abdu'l-Bahá ..."

(8.1)
Ô vous, les bien-aimés d'Abdu'l-Bahá et vous, les servantes du Miséricordieux! Le jour vient de poindre et les brises vivifiantes du paradis d'Abha soufflent sur toute la création, mais seuls les coeurs purs peuvent en être troublés et seul un sens intact peut détecter leur parfum. Seul le regard attentif aperçoit les rayons du soleil; seule l'oreille à l'écoute peut entendre le chant de l'assemblée céleste.

(8.2)
Même si les pluies abondantes du printemps, les dons du ciel, déferlent sur toutes choses, seuls les sols fertiles seront fructifiés, car les pluies dédaignent les terrains saumâtres où toute abondance demeure vaine.

(8.3)
En ce jour, les saintes et douces brises du royaume d'Abha soufflent sur toute la terre, mais seuls les coeurs purs s'en approchent et en recueillent les bienfaits.

(8.4)
C'est l'espoir de cette âme meurtrie que, par la grâce de Celui qui subsiste par Lui-même et par le pouvoir manifeste de la parole de Dieu, l'esprit des insouciants puisse être éclairé, afin qu'ils perçoivent ces suaves fragrances jaillissant des roseraies secrètes de l'esprit.

(8.5)
Ô vous, les amis de Dieu! Les amis véritables sont semblables à des médecins accomplis, et les enseignements divins sont comme un baume salutaire, un remède pour la conscience humaine.

(8.6)
Ils clarifient l'esprit et, ainsi, les créatures peuvent inhaler et jouir de leurs suaves parfums. Ils réveillent ceux qui dorment, avertissent les insouciants; ils apportent une part de consolation aux exilés et, aux désespérés, une raison de croire.

(8.7)
Si, en ce jour, une âme agit selon les préceptes et les conseils de Dieu, elle sera comme un médecin divin pour l'humanité et, telle la trompette d'Israfil l'ange qui, au Jour de la Résurrection, sonnera la trompette pour réveiller les morts à l'appel du Seigneur -éveillera à la vie les morts de ce monde contingent;

(8.8)
car les confirmations du royaume d'Abha ne cessent d'être dispensées, et une telle âme vertueuse peut compter, pour lui venir en aide, sur l'infaillible assistance de l'assemblée divine.

(8.9)
Ainsi, un pauvre moustique se transformera en un aigle au faîte de sa puissance et un frêle moineau, en un royal faucon à l'apogée de l'ancienne gloire.

(8.10)
Ne jaugez donc pas le degré de vos aptitudes, ne demandez pas si vous êtes digne de la tâche: fondez vos espoirs sur l'assistance et la bonté, les faveurs et les dons de Bahá'u'lláh (que mon âme soit offerte pour ses amis!)

(8.11)
Enfourchez le destrier de l'effort qui parcourt le terrain du sacrifice et remportez, en cette vaste arène, le prix de la grâce divine.

(8.12)
Ô vous, servantes du Seigneur miséricordieux! Combien de reines de ce monde posèrent leur tête sur un coussin de poussière et disparurent sans laisser aucune trace, aucun signe, pas même un nom. Pour elles, plus d'effusion divine; pour elles, plus d'existence.

(8.13)
Il en est autrement des âmes qui servirent au seuil divin; elles ont brillé telles de lumineuses étoiles dans les cieux de l'antique gloire, déversant leurs splendeurs à travers le cours du temps.

(8.14)
Elles ont réalisé leurs espoirs les plus chers dans le paradis d'Abha et goûté à la douceur de la réunion au sein de l'assemblée du Seigneur.

(8.15)
De telles âmes ont tiré profit de leur existence terrestre: 'il fut un temps, certes, où elles étaient inconnues'.

(8.16)
Ô vous, amoureux de cette âme meurtrie! Purifiez, votre regard, afin de ne considérer aucun homme comme différent de vous.

(8.17)
Ne considérez plus les hommes comme des étrangers mais comme des amis, car l'amour et l'unité s'avèrent difficiles quand vous fixez votre regard sur la différence.

(8.18)
En cet âge nouveau et merveilleux, les saintes écritures nous disent que nous devons être en harmonie avec tous nos semblables, que nous devons ne voir ni rudesse ni injustice ni malveillance, ni hostilité ni haine, mais tourner plutôt nos regards vers le ciel de l'ancienne gloire.

(8.19)
Car chacune des créatures est un signe de Dieu, et ce fut par la grâce du Seigneur et par son pouvoir que chacune d'elles a vu le jour en ce monde; c'est pourquoi elles sont toutes les membres d'une seule et même famille; elles ne sont pas des étrangères mais des amies, et doivent être traitées comme telles.

(8.20)
Ainsi, les bien-aimés de Dieu doivent se comporter avec la même affection et la même fraternité envers l'inconnu comme envers l'ami, manifestant à tous une extrême bienveillance, évitant de considérer leurs capacités et ne demandant jamais s'ils méritent d'être aimés.

(8.21)
Que les amis fassent preuve, en toutes circonstances, de considération et d'une infinie courtoisie. Qu'ils ne se laissent jamais décourager par la malveillance, l'agression ou la haine - si intenses soient-elles.

(8.22)
Si d'autres lancent vers vous leurs flèches, offrez-leur du lait et du miel en retour; s'ils empoisonnent vos vies, adoucissez leurs âmes; s'ils vous injurient, apprenez-leur comment on réconforte; s'ils vous infligent une blessure, soyez un baume pour leurs souffrances; s'ils vous piquent, tendez à leurs lèvres une coupe rafraîchissante.

(8.23)
Ô Dieu, mon Dieu! Voici tes faibles serviteurs; ce sont tes loyaux esclaves et tes servantes, qui se sont inclinés devant ta parole exaltée, se sont abaissés vers ton seuil de lumière et ont rendu témoignage à ton unicité, par laquelle le soleil s'est mis à briller dans la splendeur de midi.

(8.24)
Ils ont écouté l'appel que tu as lancé de ton royaume caché et, le coeur tressaillant d'amour et de ravissement, y ont répondu.

(8.25)
Ô Seigneur, déverse sur eux les effusions de ta miséricorde, fais pleuvoir sur eux les eaux de ta grâce. Fais qu'ils croissent comme des plantes de beauté dans le jardin du ciel et, par les nuages débordants de tes munificences et les étangs profonds de ta grâce abondante, fais que ce jardin fleurisse, qu'il demeure toujours vert, éclatant, frais, miroitant et agréable.

(8.26)
Tu es, en vérité, le Fort, l'Exalté, le Puissant, Celui qui, seul, dans les cieux et sur la terre, demeure éternellement le même. Il n'est Pas d'autre Dieu que Toi, le Seigneur des preuves et des signes manifestes.


Chapitre: 9. "Ô toi dont le coeur déborde d'amour ..."

(9.1)
Ô toi dont le coeur déborde d'amour pour le Seigneur! Je m'adresse à toi de ce lieu consacré, pour réjouir ton coeur de mon épître, car c'est une lettre qui fait voler vers les sommets de la félicité le coeur de celui qui croit en l'unicité de Dieu.

(9.2)
Rends grâce à Dieu de t'avoir permis d'entrer dans son royaume de puissance. Bientôt, les munificences de ton Seigneur descendront sur toi, l'une après l'autre, et Il fera de toi un signe pour tous ceux qui recherchent la vérité.

(9.3)
Tiens-toi fermement à l'Alliance de ton Seigneur et, jour après jour, accrois ta réserve d'amour envers ses bien-aimés. Penche-toi tendrement sur les serviteurs du Très-Miséricordieux, afin que tu puisses hisser la voile d'amour sur l'arche de paix qui navigue à travers les océans de la vie.

(9.4)
Ne te chagrine devant rien et ne te laisse irriter par personne. Il convient que tu te réjouisses de la volonté divine, que tu sois un ami véritable et fidèle pour tous les peuples de la terre, sans exception aucune.

(9.5)
Voilà la qualité des êtres sincères, la démarche des saints, l'emblème de ceux qui croient en l'unité de Dieu, et le vêtement du peuple de Bahá.

(9.6)
Remercie et bénis le Seigneur, car Il t'a permis de Lui offrir le Droit de Dieu [nota : Huququ’lláh], C'est là, en vérité, une faveur spéciale du Seigneur à ton endroit; loue-le donc pour ce commandement qui est formulé dans les Écritures de ton Seigneur, de Celui qui est l'Ancien des jours. En vérité, Il est l'Aimant, le Tendre, l'éternel Dispensateur.


Chapitre: 10. "Ô Toi, chère servante de Dieu! ..."

(10.1)
Ô Toi, chère servante de Dieu! J'ai reçu ta missive et ai pris note de son contenu. Ainsi, tu es à la recherche d'un principe pour orienter ta vie.

(10.2)
Aie foi en Dieu et garde les yeux fixés sur le royaume exalté; sois amoureuse de la Beauté d'Abha! Sois constante dans ta fidélité à l'Alliance; brûle de t'élever jusqu'au ciel de la Lumière universelle. Sépare-toi de ce monde, pour renaître aux brises parfumées qui soufflent du royaume du Très-Haut.

(10.3)
Exhorte à l'amour et sois bonne envers la race humaine tout entière. Aime les enfants des hommes et partage leurs souffrances. Sois de ceux qui encouragent la paix. Offre ton amitié, sois digne de la confiance d'autrui. Sois un baume pour chaque plaie, un remède pour chaque maladie. Relie les âmes entre elles.

(10.4)
Récite les versets qui te guideront. Pratique le culte de ton Seigneur et lève-toi pour conduire tes semblables vers le droit chemin.

(10.5)
Délie ta langue, et enseigne; que ton visage soit illuminé du feu de l'amour divin. Ne te repose point un seul instant, ne prends point d'aise. Ainsi, tu pourras devenir un signe et un symbole de l'amour divin, un étendard de sa grâce.


Chapitre: 11. "Servir les amis, c'est servir le royaume de Dieu ..."

(11.1)
Servir les amis, c'est servir le royaume de Dieu, et être bienveillant à l'égard des pauvres est l'un des principaux enseignements divins.

Chapitre: 12. "Sache que l'amour est le secret ..."

(12.1)
Sache, en toute certitude, que l'amour est le secret de la sainte dispensation de Dieu, la manifestation du Très-Miséricordieux, la source des effusions spirituelles.

(12.2)
L'amour est la douce lumière céleste, le souffle éternel du Saint Esprit qui vivifie l'âme humaine.

(12.3)
L'amour est la cause de la révélation divine envers l'homme, le lien vital inhérent à la réalité des choses, en harmonie avec la création divine.

(12.4)
L'amour est le seul moyen de procurer la félicité véritable, en ce monde et dans l'autre. L'amour est la lumière qui nous guide à travers les ténèbres, le vivant lien qui unit Dieu à l'homme et fait progresser toute âme illuminée.

(12.5)
L'amour est la plus grande loi qui régit ce puissant et céleste cycle, l'unique pouvoir qui relie les divers éléments de ce monde matériel, la force magnétique suprême qui dirige les mouvements des sphères dans les célestes royaumes.

(12.6)
L'amour révèle, avec une puissance infaillible et illimitée, les mystères latents de l'univers.

(12.7)
L'amour est l'esprit de vie qui anime le corps embelli de l'humanité; il est la cause de la civilisation véritable en ce monde mortel, et il dispense une gloire impérissable sur toute race et toute nation aux nobles idéaux.

(12.8)
Tout peuple auquel est accordée la faveur divine sera, .infailliblement, magnifié et exalté par l'assemblée céleste, par la cohorte des anges et les habitants du royaume d'Abha.

(12.9)
Et tout peuple qui détourne son coeur de cet amour divin - la révélation du Miséricordieux - errera douloureusement, sera la proie du désespoir et sera totalement détruit. Il sera privé de tout refuge et deviendra semblable aux plus viles créatures terrestres, victimes de la déchéance et de l'opprobre.

(12.10)
Ô vous, bien-aimés du Seigneur! Luttez pour devenir les manifestations de l'amour de Dieu, les lampes de direction divine irradiant, parmi les enfants de la terre, la lumière de l'amour et de la concorde. Bénis soient les révélateurs de cette glorieuse lumière!


Chapitre: 13. "Ô toi, fille du royaume! ..."

(13.1)
Ô toi, fille du royaume! J'ai bien reçu ta lettre du 5 décembre 1918 m'apportant la bonne nouvelle: les amis de Dieu et les servantes du Miséricordieux se sont réunis pendant l'été à Green Acre où, jour et nuit, ils ont commémoré le Seigneur, célébrant l'unité de l'humanité, faisant preuve d'amour à l'égard de toutes les religions, se gardant de tout préjugé religieux et manifestant envers :tous la plus grande bienveillance.

(13.2)
Les religions divines doivent être la cause de l'unité parmi les hommes et les moyens de promouvoir l'amour; elles doivent promulguer la paix universelle, libérer l'homme de tout préjugé, dispenser la joie et le bonheur, manifester de la bonté envers toutes les créatures, se garder de toute différence ou distinction.

(13.3)
S'adressant à l'humanité, Bahá'u'lláh dit: "Ô peuples! Vous êtes les fruits d'un seul et même arbre, les feuilles d'une seule et même branche".

(13.4)
Certaines âmes sont ignorantes, il convient de les éduquer; d'autres sont malades, elles doivent être guéries; d'autres encore sont d'âge tendre, il faut les aider à atteindre la maturité et leur manifester une extrême bienveillance. Telle est la ligne de conduite du peuple de Bahá. J'espère que tes frères et soeurs deviendront tous des amis sincères de l'humanité.


Chapitre: 14. "Ô vous deux, âmes bénies! ..."

(14.1)
Ô vous deux, âmes bénies! J'ai reçu vos lettres m'apprenant que vous avez recherché la vérité et vous êtes libérées des imitations et superstitions, que vous observez de vos propres yeux et non de ceux d'autrui, que vous écoutez de vos propres oreilles et non de celles des autres, et que vous découvrez des mystères à l'aide de votre propre conscience et non de celle des autres.

(14.2)
L'imitateur, en effet dit que telle personne a vu, que telle autre a entendu et que telle conscience a découvert; en d'autres termes, il dépend de la vue, de l'ouïe et de la conscience d'autrui; il n'a pas de volonté propre.

(14.3)
Or, Dieu soit loué, vous avez fait preuve de volonté et vous vous êtes tournées vers le Soleil de Vérité. La plaine de vos coeurs a été éclairée par les lumières du Seigneur du royaume et vous avez été conduites vers le droit chemin, vous avez marché sur la route qui mène au royaume, vous êtes entrées dans le paradis d'Abha et vous avez gagné une part du fruit de l'arbre de vie.

(14.4)
Vous êtes bénies! Un agréable foyer vous attend. A vous mes salutations et mes louanges.


Chapitre: 15. "Ô captif de l'amour divin! ..."

(15.1)
Ô captif de l'amour divin! La lettre que tu as écrite lors de ton départ m'est parvenue. Elle m'a causé de la joie et c'est mon espoir que ton oeil intérieur puisse complètement s'ouvrir, afin que te soit révélée l'essence même des mystères divins.

(15.2)
Ta lettre s'ouvrait sur une phrase bénie: "Je suis chrétien". Oh! si tous pouvaient être de vrais Chrétiens! Il est facile d'être chrétien en paroles, mais difficile de l'être en actes.

(15.3)
Aujourd'hui, quelque 500 millions d'âmes sont chrétiennes, mais le Chrétien véritable est un être très rare: c'est une âme dont le beau visage rayonne de la splendeur du Christ et reflète les perfections du royaume; c'est là un point d'une grande importance car, être chrétien, c'est incarner toutes les vertus existantes.

(15.4)
J'espère que tu deviendras, toi aussi, un vrai Chrétien. Loue le Seigneur puisqu'enfin, par ses divins enseignements, tu as obtenu au plus haut degré la vue et la perspicacité, et tu t'es solidement enraciné dans la foi et la certitude.

(15.5)
J'espère que d'autres posséderont une regard éclairé et une oreille attentive, et qu'ils parviendront à la vie éternelle; que ces nombreuses rivières, dont chacune s'écoule dans un lit différent, trouveront leur chemin vers la mer ambiante et fusionneront, pour s'élever et s'enfler en une seule et même vague d'unité; que l'unicité de la vérité, par la puissance de Dieu, effacera a jamais ces différences illusoires. C'est là le point essentiel car, une fois l'unité réalisée, tous les autres problèmes disparaîtront d'eux-mêmes.

(15.6)
Ô vous, dame :respectée! Conformément aux enseignements divins de cette glorieuse dispensation, nous ne devons pas rabaisser autrui ni le taxer d'ignorance en disant; "Toi tu ne sais pas; moi, je sais".

(15.7)
Nous devons plutôt considérer les autres avec respect et, lorsque nous tentons d'expliquer et de prouver, nous devons nous exprimer comme si nous étions à la recherche de la vérité. "Voici les faits qui se présentent à nous. Cherchons à déterminer où trouver la vérité et quelle forme elle peut revêtir".

(15.8)
L'enseignant ne devrait pas se considérer comme savant et voir en ses semblables des ignorants. Une telle pensée favorise l'orgueil, et l'orgueil ne contribue pas à toucher les coeurs.

(15.9)
L'enseignant ne doit voir en lui-même aucune supériorité; il doit parler avec une bienveillance et une humilité extrêmes, car un tel discours influe sur la pensée de l'interlocuteur et contribue à éduquer les âmes.

(15.10)
Ô dame respectée! Tous les prophètes, sans exception, ont été envoyés sur terre dans un seul et même but; c'est dans ce but que le Christ fut manifesté et que Bahá'u'lláh lança l'appel du Seigneur: afin que le monde de l'homme devienne le monde de Dieu, que ce bas monde soit le royaume,

(15.11)
que l'obscurité se change en lumière, que la perversité satanique fasse place à toutes les vertus célestes et que l'unité, la fraternité et l'amour soient acquis pour la race humaine tout entière;

(15.12)
que l'unité organique réapparaisse, que les causes de discorde soient détruites, que la vie et la grâce éternelles deviennent la récompense de l'humanité.

(15.13)
Ô dame respectée! Regarde le monde autour de toi: ici l'unité, l'attraction mutuelle, le rassemblement engendrent la vie, alors que la dissension et la discorde aboutissent à la mort. Si tu considères tous les phénomènes naturels, tu verras que chaque chose créée a pris naissance grâce à la combinaison de nombreux éléments et, lorsque cet ensemble d'éléments se dissout, que cette harmonie entre les composants est brisée, la forme de vie disparaît.

(15.14)
Ô dame respectée! Dans les cycles précédents, l'harmonie fut établie; toutefois, les moyens faisant défaut, l'unité de l'humanité tout entière n'aurait pu être réalisée. Les continents demeuraient fortement divisés et, même parmi les peuples d'un seul et même continent, l'association et les échanges d'idées étaient presque impossibles.

(15.15)
En conséquence, le dialogue, la compréhension et l'unité entre tous les peuples et tribus de la terre ne pouvaient se réaliser.

(15.16)
De nos Jours, cependant, les moyens de communication se sont multipliés et les cinq continents du globe ont en fait été unifiés. Pour chacun d'entre nous il est aisé désormais de voyager vers n'importe quelle destination, de nous mêler aux autres peuples et d'échanger des opinions avec eux, de se familiariser, grâce à la lecture, avec les conditions de vie, les croyances religieuses et la pensée de tous les hommes.

(15.17)
De même, tous les membres de la famille humaine - qu'il s'agisse de peuples ou de gouvernements, de villes ou de villages- sont toujours plus dépendants les uns des autres.

(15.18)
L'autarcie n'est plus possible pour quiconque, dans la mesure où des liens politiques unissent tous les peuples et les nations et où les relations commerciales, industrielles, agricoles et pédagogiques s'intensifient jour après jour.

(15.19)
L'unité de toute l'humanité peut donc aujourd'hui être réalisée. Cela est, en vérité, l'une des merveilles de cet âge merveilleux, de ce siècle glorieux.

(15.20)
Les âges écoulés en ont été dépourvus, car ce siècle - le siècle de lumière - a été doté d'une gloire, d'une puissance et d'une illumination uniques et sans précédent.

(15.21)
C'est ce qui explique que, chaque jour, se révèle à nous une nouvelle merveille. Et, plus tard, l'on verra briller leurs lumières sur l'ensemble des hommes.

(15.22)
Vois comme sa lumière pointe à l'horizon obscurci du monde.

(15.23)
La première lumière est celle de l'unité du monde politique; les premières lueurs en sont déjà perceptibles.

(15.24)
La deuxième lumière est celle de l'unité de pensée dans les affaires mondiales; on en constatera bientôt la réalisation.

(15.25)
La troisième lumière est celle de l'unité dans la liberté, et ne peut manquer d'apparaître.

(15.26)
La quatrième lumière, c'est l'unité dans la religion, qui constitue la pierre angulaire de l'édifice même et qui, par la puissance de Dieu, sera révélée dans toute sa splendeur.

(15.27)
La cinquième lumière est l'unité des nations, qui sera solidement établie en ce siècle et par laquelle tous les peuples du monde en viendront à se considérer comme les citoyens d'une patrie commune.

(15.28)
La sixième lumière, c'est l'unité entre les races qui fera, de tous les habitants de la terre, les peuples et les tribus d'une seule et même race.

(15.29)
La septième lumière, enfin, c'est l'unité de langage, c'est-à-dire le choix d'une langue universelle dans laquelle tous les peuples seront instruits et qu'ils utiliseront pour communiquer entre eux.

(15.30)
Toutes ces lumières, sans exception, finiront par être manifestées dans la mesure où la puissance du royaume de Dieu contribuera à leur avènement.


Chapitre: 16. "Ô vous, bien-aimés! ..."

(16.1)
Ô vous, bien-aimés! Vous qui êtes illuminés, et vous, servantes du Miséricordieux! Alors que la nuit ténébreuse de l'ignorance, de l'abandon du monde divin, de la séparation de Dieu avait enveloppé la terre, l'aube d'un matin rayonnant pointa et, dans le ciel de l'Orient, se mit à briller une lumière éclatante.

(16.2)
Alors se leva le Soleil de Vérité et se répandirent, à l'est comme à l'ouest, les splendeurs du royaume. Ceux qui avaient des yeux pour voir se réjouirent à l'annonce des bonnes nouvelles, s'écriant: "Ô bénis, nous sommes bénis!'; et perçurent la réalité secrète de toutes choses et découvrirent les mystères du royaume.

(16.3)
Ainsi délivrés de leurs vaines imaginations et de leurs doutes, ils contemplèrent la lumière de vérité et, transportés de joie, vidant le calice de l'amour divin, ils en oublièrent totalement et le monde et leur propre moi.

(16.4)
Dansant de joie, ils se hâtèrent vers le lieu de leur propre martyr et, là où les hommes meurent par amour, ils tombèrent dans le ravissement.

(16.5)
Ceux qui avaient des yeux mais ne voyaient point s'étonnèrent de ce tumulte et s'écrièrent; "Mais où est la lumière?"; et encore: "Nous ne voyons aucune lumière! Nous ne voyons aucun soleil levant! Aucune vérité dans tout ceci. Ce ne sont que fantaisies, rien de plus

(16.6)
" Ils s'enfuirent, telles des chauve-souris, dans les ténèbres souterraines où ils pensaient trouver un peu de sécurité et de paix.

(16.7)
Ceci, toutefois, n'est que le commencement de l'aube, et la chaleur de l'Astre de Vérité n'est pas encore à son point culminant.

(16.8)
Lorsque le soleil aura atteint son zénith, ses feux se feront si ardents qu'ils agiteront jusqu'aux êtres qui rampent sous la terre et, bien que ceux-ci ne puissent contempler la lumière, ils seront animés d'un mouvement frénétique sous l'effet de la chaleur.

(16.9)
C'est pourquoi, Ô vous, bien-aimés de Dieu, rendez-lui grâces d'avoir, au jour naissant, tourné vos visages vers la Lumière du monde et de vous avoir fait contempler ses splendeurs.

(16.10)
Vous avez reçu une part de la lumière de vérité, un peu de ces bénédictions qui demeurent éternellement. Ainsi, en remerciement de cette munificence, ne vous arrêtez pas un seul moment, ne restez pas assis en silence, transmettez aux oreilles des hommes les bonnes nouvelles du royaume, répandez la parole de Dieu jusqu'aux extrémités de la terre.

(16.11)
Agissez conformément aux recommandations du Seigneur: ainsi, vous vous lèverez et ferez preuve de telles qualités que le corps de ce monde sera doté d'une âme vivante et que ce jeune enfant - l'humanité - parviendra à l'âge adulte.

(16.12)
Faites tout ce qui est en votre pouvoir pour allumer une lampe d'amour dans chaque réunion, pour réjouir et réconforter chaque âme de votre tendresse.

(16.13)
Prenez soin de l'inconnu comme de l'un de vos proches; manifestez aux étrangers la même affection que vous réservez à vos amis fidèles.

(16.14)
Si l'un d'eux en venait aux mains avec vous, cherchez à gagner son amitié; si un autre vous poignardait le coeur, soyez comme un baume pour ses blessures; si quelqu'un vous accablait de sarcasmes, opposez-lui votre affection.

(16.15)
Si l'on vous blâme, répondez par des louanges; si l'on vous offre un poison mortel, donnez en échange le miel le plus doux et, si l'on vous menace de mort, accordez à votre persécuteur un remède qui le guérira à jamais.

(16.16)
Si votre adversaire est la douleur elle-même, soyez son remède; s'il n'est qu'épines, soyez comme ses roses et ses herbes douces.

(16.17)
Peut-être alors votre attitude et vos paroles rendront-elles son éclat à ce monde obscurci, peut-être feront-elles de cette terre poussiéreuse une céleste demeure et, de cette maudite prison, un palais royal du Seigneur; ainsi, les guerres et les luttes cesseront pour toujours, l'amour et la confiance planteront leurs tentes sur les sommets du monde.

(16.18)
Telle est l'essence des avertissements de Dieu et tels sont, en résumé, les enseignements de la dispensation de Bahá.


Chapitre: 17. "Ô vous qui êtes les élus du royaume d'Abha! ..."

(17.1)
Ô vous qui êtes les élus du royaume d'Abha! Louez le Seigneur des Armées car, du ciel du royaume invisible, il est descendu dans ce monde; ainsi, l'est et l'ouest furent illuminés par la gloire du Soleil de Vérité; l'appel du royaume fut lancé et les hérauts de l'empire d'En-haut, accompagnés des mélodies du concours céleste, propagèrent la bonne nouvelle de l'avènement.

(17.2)
Alors le monde de l'existence tout entier tressaillit de joie, et pourtant les créatures - comme le dit le Messie - persistèrent dans leur indifférence car, au jour de la manifestation, lorsque descendit le Seigneur des Armées, ils étaient plongés dans le sommeil de l'ignorance.

(17.3)
Comme Il le dit dans l'Evangile, je viendrai tel un voleur dans la maison lorsque le maître ne veille pas.

(17.4)
De toutes tes créatures, c'est vous qu'il a choisis: vos yeux se sont ouverts à la lumière directrice, et vos oreilles ont été accordées à la musique de l'assemblée céleste et, bénis par la munificence de la grâce divine, vos coeurs et vos âmes sont nés à une nouvelle vie.

(17.5)
Remerciez Dieu et louez-le, car la main d'infinies munificences a posé sur vos têtes cette couronne sertie de joyaux, dont l'éclat illuminera à jamais le cours du temps.

(17.6)
Pour Lui en rendre grâce, faites un immense effort et fixez-vous un noble but- Par la puissance de la foi, obéissez aux enseignements divins et conformez tous vos actes à ses lois.

(17.7)
Lisez les Paroles Cachées, méditez sur leur signification profonde et agissez en conséquence.

(17.8)
Lisez attentivement les tablettes de Tarazat (Ornements), Kalimat (Paroles de paradis), Tajalliyyat (Effulgences), Ishraqat (Splendeurs) et Bisharat (Bonnes nouvelles), et levez-vous comme vous l'ordonnent les enseignements célestes.

(17.9)
Puissiez-vous être, chacun d'entre vous, une lampe diffusant sa lumière, le centre d'attraction partout où s'assemblent des créatures, et puissiez-vous, tel un parterre de fleurs, exhaler de suaves parfums.

(17.10)
Que votre clameur s'amplifie comme le grondement de la mer; tel un nuage prodigue, faites pleuvoir la grâce céleste. Que s'enflent vos voix pour chanter les mélodies du royaume d'Abha.

(17.11)
Eteignez les foyers de guerre, brandissez l'étendard de paix, travaillez pour l'unité de l'humanité et souvenez-vous que la religion est la voie par laquelle l'amour se répand sur tous les peuples.

(17.12)
Sachez que les enfants des hommes sont les moutons du Seigneur et qu'Il est leur fidèle berger, qu'Il veille tendrement sur tout son troupeau, le fait paître dans les vertes prairies de sa grâce et l'abreuve à la source de vie. Telle est la voie du Seigneur. Tels sont ses bienfaits. Tel est, parmi ses enseignements, son précepte sur l'unité de l'humanité,

(17.13)
Les portes de ses bénédictions sont largement ouvertes, ses signes se sont répandus au loin et la vérité a surgi dans toute sa gloire: inépuisables sont les bénédictions divines. Reconnaissez la valeur de cette époque.

(17.14)
Luttez de tout votre coeur, élevez la voix et criez, jusqu'à ce que ce monde de ténèbres soit inondé de lumière, que cette étroite et obscure demeure s'élargisse, que ce tas de poussière, résultat d'un instant fugitif se transforme en un miroir reflétant les jardins éternels du ciel, et que ce globe terrestre reçoive sa part de grâce divine.

(17.15)
Alors cessera l'agression, toutes les causes de désunion seront éliminées et la structure unitaire s'édifiera, afin que l'Arbre Béni puisse étendre son ombre à l'est comme à l'ouest, que le tabernacle de l'unité du genre humain soit dressé sur les sommets de la terre, que les bannières de l'amour et de la fraternité flottent à travers le monde jusqu'à ce que la mer de vérité enfle très haut ses vagues, que la terre produise en abondance les roses et les herbes odorantes de la bénédiction et qu'elle devienne, d'un pôle à l'autre, le paradis d'Abha.

(17.16)
Tels sont les conseils que vous donne Abdu'l-Bahá. Mon espoir est que, bénis des dons du Seigneur des armées, vous deveniez l'essence spirituelle et le rayonnement même de l'humanité, unissant les coeurs de tous les hommes par des liens d'amour;

(17.17)
que, par le pouvoir de la parole de Dieu, vous rendiez à la vie les morts qui gisent aujourd'hui dans les tombes de leurs désirs sensuels; que, grâce aux rayons du Soleil de Vérité, vous rendiez la vue à ceux qui sont privés de l'oeil intérieur; que vous apportiez la guérison spirituelle aux malades de l'esprit.

(17.18)
Ce sont là mes espérances, au nom des munificences et des grâces du Bien-Aimé.

(17.19)
A tout instant, je parle de vous et je vous évoque. Je prie le Seigneur; en larmes, je l'implore de faire pleuvoir sur vous ses bénédictions infinies, de réjouir vos coeurs, de combler vos âmes, de vous accorder une joie débordante et de célestes délectations.

(17.20)
Ô Toi, le Dispensateur aimant! Ces âmes ont écouté les appels du royaume et posé leur regard sur la gloire du Soleil de Vérité. Elles se sont élevées vers les cieux rafraîchissants de l'amour; elles sont éprises de ta nature et adorent ta beauté.

(17.21)
Elles se sont tournées vers toi et, rassemblées pour célébrer ta gloire, recherchent ta demeure et ont soif des ruisseaux de ton céleste royaume. Tu es le Dispensateur, l'éternel Amant.


Chapitre: 18. "Ô toi qui possèdes un coeur doué de discernement! ..."

(18.1)
Ô toi qui possèdes un coeur doué de discernement! Bien que, physiquement, tu sois privé du sens de la vue, tu as reçu - Dieu soit loué! - la vue de l'esprit. Ton coeur voit et ton esprit écoute.

(18.2)
Or la vue du corps est sujette à de multiples maladies et elle est, à coup sûr, vouée à la disparition; nous devrions donc n'y arracher aucune importance. La vue du coeur, en revanche, a reçu la lumière; elle discerne et découvre le royaume divin; elle est immortelle et éternelle. Rends donc grâce à Dieu d'avoir illuminé la vue de ton coeur et aiguisé l'ouïe de ton esprit.

(18.3)
Chacune des réunions que tu as organisées, durant lesquelles tu ressens des émotions célestes et perçois la réalité et la portée des choses, est semblable au firmament, et ces âmes sont comme de resplendissantes étoiles engendrées par la lumière directrice.

(18.4)
Bienheureuse est l'âme qui, en cet âge éclatant, recherche les enseignements célestes, et béni est le coeur que touche et attire l'amour divin.


Chapitre: 19. "Loué soit Celui dont les splendeurs ont embrasé ..."

(19.1)
Loué soit Celui dont les splendeurs ont embrasé la terre et les cieux, dont les souffles odorants font trembler de joie les jardins de sainteté qui sont la parure des coeurs des élus, Celui qui a répandu sa lumière et fait briller la face du firmament.

(19.2)
En vérité, de lumineuses et scintillantes étoiles sont apparues, projetant leurs rayons au-dessus de l'horizon suprême. Elles durent leur grâce et leur éclat aux munificences du royaume d'Abha; étoiles de direction, elles déversèrent leurs lumières sur cette terre.

(19.3)
Loué soit Celui qui a façonné cette ère nouvelle, cet âge de majesté, semblable à un spectacle où les réalités de toutes choses peuvent être exposées à la vue des hommes.

(19.4)
A présent, des nuages d'abondance se déversent sur le monde et les dons du Seigneur aimant se manifestent, car les deux mondes - le visible et l'invisible - ont été illuminés, le Promis est venu sur la terre et la beauté de l'Adoré est apparue.

(19.5)
Salutations, bénédictions et bienvenue à cette universelle réalité, à cette parfaite parole, à ce livre manifeste, à cette splendeur qui est apparue dans le ciel le plus haut, à ce guide de toutes les nations, à cette lumière du monde - dont l'océan de grâces abondantes a inondé toute la création, ses vagues déposant sur les sables du monde visible leurs perles éclatantes.

(19.6)
La vérité est apparue et le mensonge s'est enfui; le jour s'est levé et une joie extrême a envahi la terre; ainsi, les âmes des hommes ont été sanctifiées, leurs consciences purifiées, leurs coeurs réjouis leurs secrètes pensées clarifiées, le fond de leurs esprits sanctifié, car le jour de la Résurrection est arrivé et les bienfaits de ton Seigneur, le Compatissant, ont embrassé toutes choses.

(19.7)
Saluts et louanges à ces lumineuses et resplendissantes étoiles qui diffusent leurs rayons du plus haut des cieux, depuis les assemblées célestes qui entourent le zodiaque du royaume d'Abha. Que la gloire repose sur elles!

(19.8)
Et maintenant. Ô toi homme révéré qui as prêté l'oreille au grand avènement, lève-toi pour servir la cause de Dieu, assisté par l'irrésistible pouvoir du royaume d'Abha et les vents qui soufflent de l'esprit de l'assemblée divine.

(19.9)
Ne t'afflige point de ce que disent de Bahá les Pharisiens et les colporteurs de fausses rumeurs parmi les Journalistes.

(19.10)
Souviens-toi des jours du Christ, des afflictions qu'accumula sur Lui le peuple, de tous les tourments et tribulations qu'eurent à endurer ses disciples.

(19.11)
Puisque vous êtes des amoureux de la beauté d'Abha, vous devez, vous aussi, par amour pour Lui, encourir le blâme populaire, et tout ce qui est advenu à ceux d'un âge antérieur doit, de la même manière, vous frapper à votre tour.

(19.12)
Alors, les visages des élus s'illumineront des splendeurs du royaume de Dieu et brilleront tout au long des âges, oui, jusqu'à la fin des temps, alors que les détracteurs demeureront dans leur déchéance manifeste. Il en sera comme le disait le Christ : "Ils vous persécuteront à cause de mon nom".

(19.13)
Rappelez-leur ces paroles et dites-leur: En vérité, les Pharisiens s'élevèrent contre le Messie, malgré l'éclatante beauté de son visage et ses multiples attraits;

(19.14)
ils clamèrent qu'il n'était pas le Messie (Masih), mais un monstre (Masikh), car il prétendait être Dieu Tout-Puissant, le souverain Seigneur de toutes choses, et leur disait: "Je suis le fils de Dieu et, en vérité, en l'être intime de son fils unique, son puissant défenseur, clairement révélé avec tous ses attributs et toutes ses perfections, réside le Père."

(19.15)
Ceci, disaient-ils, constitue un blasphème, une calomnie contre le Seigneur selon les textes - clairs et irréfutables - de l'Ancien Testament.

(19.16)
C'est pourquoi ils le condamnèrent, décrétant que son sang serait versé, et il fut pendu sur la croix d'où il s'écria : "Ô mon bien-aimé Seigneur!, combien de temps encore m'abandonneras-tu à leur courroux? Elève-moi jusqu'à toi, accorde-moi un refuge auprès de toi, une demeure près de ton trône de gloire.

(19.17)
Tu es, en vérité, Celui qui exauce les prières, le Très-Compatissant, le Très-Miséricordieux.

(19.18)
Ô mon Seigneur! En vérité, ce monde, si vaste soit-il, ne saurait plus me contenir, et j'aime cette croix par amour pour ta beauté, et j'aspire à ton céleste royaume à cause de ce feu, attisé par les brises de ta sainteté, brûlant au-dedans de mon coeur.

(19.19)
Aide-moi, Ô Seigneur, à m'élever jusqu'à toi, soutiens-moi afin que je puisse parvenir au seuil sacré de ta demeure, Ô mon Seigneur aimant!

(19.20)
Tu es, en vérité, le Miséricordieux, l'éternel Bienfaisant! Tu es, en vérité, le Généreux, le Compatissant, l'Omniscient. Il n'y a pas d'autre Dieu que Toi, le Fort, le Puissant."

(19.21)
Jamais les Pharisiens ne se seraient enhardis à Le calomnier et à L'accuser d'un tel péché, s'ils avaient connu le fond même des mystères, s'ils avaient été conscients de ses splendeurs et avaient considéré ses preuves.

(19.22)
Ils auraient alors reconnu ses paroles, rendu témoignage aux saints versets qu'Il révélait, admis leur vérité, cherché refuge à l'ombre protectrice de sa bannière, appris à reconnaître ses marques et ses signes, et auraient exulté en apprenant les heureuses nouvelles qu'Il apportait.

(19.23)
Sache que l'essence divine, appelée l'invisible des invisibles et qui défie toute description, est hors de portée de l'esprit humain, et qu'elle est sanctifiée au-delà de toute mention ou définition, de toute allusion, acclamation ou louange.

(19.24)
Dans la mesure où elle est ce qu'elle est, l'intelligence humaine ne pourra jamais la saisir, et l'âme qui cherche à la connaître n'est qu'un vagabond dans le désert, égaré bien loin de son chemin. « Aucune vision ne l'englobe mais, Lui, Il englobe toute vision; Il est le Subtil, le Très-Informé. » [voir : Coran 6.103]

(19.25)
Si, toutefois, tu considères l'intime essence de toutes choses, et l'individualité de chacune en particulier, tu contempleras les signes de la miséricorde de ton Seigneur dans chaque chose créée, et tu verras les rayons diffus de ses noms et attributs à travers le monde de l'existence, avec des preuves que personne - hormis les obstinés et les ignorants - ne contestera.

(19.26)
Tu observeras alors que l'univers est comme un manuscrit dont les intimes secrets, conservés dans la tablette bien gardée, sont mis au jour.

(19.27)
Il n'est pas un atome parmi tous les atomes existants, pas une créature parmi les créatures, qui ne célèbre ses louanges, ne déclame ses attributs et ses noms, ne révèle la gloire de sa puissance et ne s'oriente vers son unicité et sa miséricorde. Nul, parmi ceux qui ont des oreilles pour entendre, des yeux pour voir et un esprit raisonnable, ne réfutera cela.


(19.28)
Chaque fois que tu contempleras la création tout entière et en observeras chaque atome, tu constateras que les rayons du Soleil de Vérité illuminent toutes choses et brillent à l'intérieur de chacune d'elles, célébrant les splendeurs de cette Etoile du matin, ses mystères et le rayonnement de ses lumières.

(19.29)
Regarde les arbres, les fleurs et les fruits, et même les pierres. Là aussi, tu contempleras les rayons du soleil, clairement visibles en toutes ces choses, et qu'elles manifestent.

(19.30)
Si, toutefois, tu portes ton regard sur un miroir éclatant, immaculé et pur, dans lequel se reflète la divine Beauté, tu y découvriras le soleil brillant de tous ses rayons dans toute sa splendeur, dispensant toute sa chaleur, car chaque entité distincte possède sa part de la lumière solaire et reflète le soleil,

(19.31)
mais cette réalité universelle dans toute sa splendeur, ce miroir immaculé dont les qualités sont appropriées à celles du soleil qui se reflète en lui, exprime dans leur totalité les attributs de la source de gloire. Or cette réalité universelle, c'est l'homme, l'être divin, l'essence qui demeure à jamais.

(19.32)
« Dis, invoque Dieu ou invoque le Très-Miséricordieux; quels que soient les noms que tu Lui donnes, ceux-ci sont d'une beauté Suprême » [voir : Coran 17.110]

(19.33)
Tel est le sens des paroles du Messie : le Père est dans le Fils [voir : Jean 14.11]. Ne vois-tu pas que si un miroir immaculé proclamait: "En vérité, le soleil brille en moi, avec toutes ses qualités, ses marques et ses signes", une telle parole, prononcée par un tel miroir, ne serait ni décevante ni mensongère?

(19.34)
Non, par Celui qui l'a créé, formé, façonné pour en faire une entité conforme aux attributs de la gloire qui réside en elle! Loué soit celui qui l'a créé! Loué soit Celui qui l'a façonné! Loué soit Celui qui l'a rendu manifeste !

(19.35)
Telles furent les paroles prononcées par le Christ. Or, à cause de ces paroles, ils le chicanèrent et l'attaquèrent lorsqu'il leur dit : « En vérité, le fils est dans le père et le père est dans le fils » [voir : Jean 14.10]. Sache cela et apprends les secrets de ton Seigneur.

(19.36)
Quant aux détracteurs, ils sont privés de Dieu : ils ne voient pas, n'entendent pas, ne comprennent pas. « Laisse-les se divertir de leurs chicanerie » [voir : Coran 6.91]. Abandonne-les à leurs errances le long de rivages où ne coule aucune rivière.

(19.37)
Tels des animaux paissant, ils ne peuvent distinguer le strass de la perle. Ne sont-ils pas exclus des mystères de ton Seigneur, le Clément, le Miséricordieux?

(19.38)
Quant à toi, réjouis-toi de cette nouvelle, la meilleure de toutes les bonnes nouvelles, et lève-toi pour exalter la parole de Dieu et propager au loin ses doux parfums, à travers ce vaste et puissant continent.

(19.39)
Sache, en toute certitude, que ton Seigneur te viendra en aide avec une cohorte de l'assemblée céleste et des armées du royaume d'Abha. Elles se lanceront à l'attaque et, avec acharnement, assailliront les forces des ignorants, des aveugles.

(19.40)
Sous peu, tu contempleras l'éclat du jour naissant, jaillissant du royaume très exalté et le matin, inondant toutes les régions de la terre.

(19.41)
Les ténèbres s'évanouiront, l'obscurité de la nuit disparaîtra, le front scintillant de la Foi s'illuminera, l'Astre du jour se lèvera et envahira le monde.

(19.42)
Ce jour-là, les âmes fidèles se réjouiront et les esprits constants connaîtront la félicité; alors, les calomniateurs s'éloigneront et les hésitants seront écartés, comme s'effacent les ombres les plus épaisses aux premières lueurs du jour naissant.

(19.43)
Salut et louange à toi! Ô Dieu, mon Dieu! Voici ton serviteur radieux, ton esclave spirituel, qui s'est approché de toi et a atteint ta présence.

(19.44)
Il a tourné son visage vers le tien, reconnaissant ton unité et attestant ton unicité; il a fait appel aux nations en ton nom, et il a conduit le peuple vers les eaux jaillissantes de ta miséricorde, Ô toi, Seigneur Très-Généreux!

(19.45)
A ceux qui le demandaient, il a donné à boire à la coupe de direction qui déborde du vin de ta grâce incommensurable,

(19.46)
Ô Seigneur, assiste-le en toutes circonstances, enseigne-lui tes mystères bien gardés et fais ruisseler sur lui tes perles cachées. Fais de lui un étendard claquant, du haut de tes forteresses, au vent de ton assistance céleste, fais de lui une source d'eaux cristallines.

(19.47)
Ô mon Seigneur, toi qui pardonnes! Eclaire les coeurs par les rayons d'une lampe qui diffuse au loin sa lumière, faisant apparaître, aux yeux de ceux auxquels Tu as dispensé tes généreuses faveurs, les réalités de toutes choses. En vérité, tu es le Fort, le Puissant, le Protecteur, le Bienfaisant! Tu es, en vérité, le Seigneur de toutes miséricordes!


Chapitre: 20. "Quand le Christ parut, il y a deux mille ans ..."

(20.1)
Quand le Christ parut [nota : Écrit tout spécialement pour l’ouvrage du Dr Esslemont intitulé : « Bahá’u’lláh et l’ère nouvelle »], il y a deux mille ans, bien que les juifs eussent attendu sa venue et, en larmes, prié chaque jour, disant « Ô Dieu, hâte l'apparition du Messie », lorsque parut le Soleil de Vérité, ils le vilipendèrent avec la plus grande véhémence et le renièrent, allant même jusqu'à crucifier cet Esprit divin, ce Verbe de Dieu, le traitant de démon, l'appelant Belzébuth, ainsi que le rapporte l'Evangile.

(20.2)
La raison de leur attitude? Ils disaient: "La révélation du Christ, selon le texte explicite de la Torah, sera confirmée par certains signes et, tant que ces signes ne se seront pas produits, quiconque prétendra être le Messie est un imposteur. "

(20.3)
D'après l'un de ces signes, le Seigneur doit venir d'un lieu inconnu: or, disaient les juifs, nous connaissons tous la maison de cet homme à Nazareth, et cette région n’a-t-elle jamais produit quelque chose de bon? Un second signe est qu'il doit régner avec une verge de fer, c'est-à-dire (pensaient les juifs) une épée, alors que ce Messie n'avait pas même un bâton.

(20.4)
D'après une autre condition, il doit s'asseoir sur le trône de David et établir le règne de David. Mais loin de siéger sur un trône, ils voyaient que cet homme n'avait même pas une natte pour s'asseoir.

(20.5)
Une autre des conditions requises est la promulgation de toutes les lois de la Torah; or, Jésus a abrogé les lois, il a même rompu le sabbat, bien qu'un des paragraphes irréfutables du texte dise: "Celui qui prétend être prophète, fait des miracles et rompt le sabbat, sera mis à mort."

(20.6)
Une autre encore des conditions précise qu'en son règne, la justice sera si parfaite que l'équité et la droiture s'étendront du monde humain au monde animal, que le serpent et la souris partageront le même trou, la perdrix et l'aigle le même nid, que le lion et la gazelle iront en pâture dans le même pré, que le loup et l'agneau s'abreuveront à la même fontaine.

(20.7)
Mais l'injustice et la tyrannie s'étaient tellement accrues à cette époque qu'on le crucifia.

(20.8)
Une autre encore des conditions exige qu'aux jours du Messie, les juifs prospèrent et triomphent de tous les peuples de la terre; or ils vivaient toujours dans la pire déchéance, esclaves de l'Empire romain. "Alors, disaient-ils, en quoi ce Messie peut-il être celui promis par la Torah?"

(20.9)
"Ainsi, les juifs repoussèrent le Soleil de Vérité, bien que cet Esprit de Dieu fût vraiment celui annoncé dans la Torah. Mais comme ils n'avaient pas compris la signification des signes donnés, ils crucifièrent le Verbe de Dieu.

(20.10)
A l'heure actuelle, les bahá’is affirment que les conditions requises furent remplies en la manifestation du Christ, mais non dans le sens où les juifs l'entendaient: la description de la Torah est purement allégorique.

(20.11)
Par exemple, on y trouve le signe de la souveraineté. Les bahá’is disent que la souveraineté du Christ est céleste, divine, éternelle.

(20.12)
que ce n'est nullement une souveraineté éphémère comme celle de Napoléon. La souveraineté du Christ s'établit il y a près de deux mille ans, elle persiste toujours, et cet Être saint sera glorifié à jamais sur un trône éternel. De même, toutes les autres caractéristiques se sont produites, mais les juifs ne les ont pas discernées. Bien que vingt siècles se soient écoulés depuis l'apparition du Christ dans toute sa splendeur divine, les Juifs, cependant, attendent toujours la venue du Messie; ils se considèrent comme seuls justes, et voient dans le Christ un imposteur."


Chapitre: 21. "Ô toi, distingué personnage, toi qui cherches la vérité! ..."

(21.1)
Ô toi, distingué personnage, toi qui cherches la vérité! C'est avec affection que j'ai lu ta lettre du 4 avril 1921.

(21.2)
L'existence de l'Être divin a été clairement établie sur la base de preuves logiques, mais la réalité de Dieu n'est pas à la portée de la compréhension humaine.

(21.3)
Si tu réfléchis attentivement à ce problème, tu verras qu'un plan inférieur ne peut jamais saisir un plan supérieur. Le règne minéral par exemple, qui est inférieur, est dans l'impossibilité de comprendre le règne végétal; pour le règne minéral, une telle compréhension serait parfaitement impossible.

(21.4)
De même, quel que puisse être le développement du règne végétal, il ne parviendra pas à concevoir le règne animal et une telle compréhension, à son niveau, serait inconcevable, car l'animal occupe un plan supérieur à celui du végétal; cet arbre ne peut concevoir le sens de la vue ou de l'ouïe.

(21.5)
Quant au monde animal, quelle que puisse être son évolution, il ne pourra jamais percevoir la réalité de l'intelligence humaine, qui découvre l'essence intime de toutes choses et saisit les réalités invisibles, car le plan humain, comparé à celui de l'animal, est très élevé et, bien que tous ces êtres coexistent dans le monde contingent, leur condition différente, dans chaque cas particulier, les empêche de saisir l'ensemble de la création;

(21.6)
aucun stade inférieur ne peut comprendre celui qui lui est supérieur, une telle compréhension étant impossible.

(21.7)
Le plan supérieur, en revanche, comprend le plan qui lui est inférieur. L'animal, par exemple, comprend le minéral et le végétal; l'humain comprend les mondes animal végétal et minéral, mais ce dernier ne peut en aucun cas saisir les domaines de l'homme et, bien que toutes ces entités coexistent dans le monde phénoménal, malgré cela, aucun degré inférieur ne pourra jamais comprendre un degré supérieur.

(21.8)
Alors, comment serait-il possible qu'une réalité contingente, c'est-à-dire l'homme, comprenne la nature de cette Essence préexistante qu'est l'Être divin?

(21.9)
La différence d'état entre l'homme et la Réalité divine est des milliers et des milliers de fois plus grande que la différence entre le végétal et l'animal. Tout ce qu'un être humain peut conjecturer dans son esprit n'est que l'image fantaisiste de sa condition humaine, et n'embrasse pas la Réalité divine; c'est, bien plutôt, cette dernière qui le renferme.

(21.10)
Ainsi, l'homme saisit ses propres concepts illusoires, mais la réalité de la Divinité ne peut jamais être saisie car elle renferme, en elle-même, toutes choses créées, et celles-ci sont toutes en son pouvoir.

(21.11)
Cette divinité que l'homme imagine pour lui-même n'existe que dans son esprit, et non en vérité. L'homme, toutefois, existe à la fois dans son esprit et en vérité; ainsi, l'homme est plus grande que cette réalité fantaisiste qu'il est capable d'imaginer.

(21.12)
Telles sont les limites extrêmes de cet oiseau d'argile: il peut voleter sur une courte distance dans l'espace infini, mais ne pourra jamais s'élever à la hauteur du soleil qui brille dans les cieux.

(21.13)
Nous devons néanmoins avancer des preuves- raisonnées ou inspirées - de l'existence de l'Être divin, c'est-à-dire des preuves proportionnées à la compréhension humaine.

(21.14)
Il est évident que toutes les choses créées sont rattachées les unes aux autres par un lien complet et parfait; ainsi en est-il, par exemple, des membres du corps humain.

(21.15)
Remarquez la manière dont tous les membres et les parties qui composent le corps humain sont reliés les uns aux autres. De la même manière, tous les membres de cet univers infini sont liés les uns aux autres.

(21.16)
Le pied et le pas, par exemple, sont reliés à l'oreille et à l'oeil; celui-ci doit regarder en face avant que nous fassions un pas. L'oreille doit entendre avant que l'oeil observe attentivement, et toute déficience d'un élément quelconque du corps humain engendre une déficience des autres éléments.

(21.17)
Le cerveau est relié au coeur et à l'estomac, les poumons sont rattachés à tous les éléments, et il en est ainsi de toutes les parties composant le corps humain.

(21.18)
Chacun de ces éléments remplit sa propre fonction spécifique.

(21.19)
La force de l'esprit - qu'elle soit qualifiée de préexistante ou de contingente - dirige et coordonne tous les éléments du corps humain, veillant à ce que chaque partie composante accomplisse correctement sa propre fonction spécifique. Si, toutefois, il se produit une interruption dans le pouvoir de l'esprit, tous les éléments du corps failliront à l'exécution de leurs fonctions essentielles, des déficiences apparaîtront dans le corps et dans le fonctionnement de ses divers éléments, et le pouvoir de l'esprit s'avérera inefficace.

(21.20)
Considérez, de même, cet univers infini : il existe, inévitablement, un pouvoir universel qui renferme toutes choses, dirigeant et réglant toutes les parties de cette création sans limites; sans ce Directeur, ce Coordinateur, l'univers serait incomplet et défectueux, semblable à un être dément;

(21.21)
or, comme vous pouvez le constater, cette création illimitée remplit ses fonctions selon un ordre parfait, chacun de ses éléments exécutant sa proche tâche dans des conditions de sécurité totale, et aucune défectuosité ne pourrait être décelée dans ce fonctionnement complexe.

(21.22)
Il est donc clair qu'il existe un pouvoir universel, qui dirige et règle cet univers sans limites. Tout esprit rationnel est capable de saisir ce fait.

(21.23)
En outre, bien que toutes les choses créées croissent et se développent, elles demeurent sujettes à des influences extérieures.

(21.24)
Par exemple, le soleil donne la chaleur, la pluie fertilise, le vent apporte la vie, de telle sorte que l'homme puisse croître et se développer.

(21.25)
Ainsi, il est évident que le corps humain est soumis à des influences de l'extérieur et que, sans ces dernières l'homme ne pourrait se développer.

(21.26)
De même, ces influences extérieures sont, à leur tour, soumises à d'autres influences. Par exemple, le développement d'un être humain dépend de l'existence de l'eau et l'eau dépend de l'existence de la pluie, la pluie dépendant, à son tour, de l'existence des nuages, et ceux-ci dépendent de l'existence du soleil, par lequel la terre et la mer produisent de la vapeur, dont la condensation forme les nuages.

(21.27)
Ainsi, chacune de ces entités exerce son influence et est influencée à son tour. Inévitablement donc, le processus conduit à Celui qui influence toute la création sans être à son tour influencé par elle et qui, par là, rompt la chaîne.

(21.28)
L'intime réalité de cet Être demeure toutefois inconnue, bien que ses effets soient clairs et manifestes.

(21.29)
De plus, tous les êtres créés sont limités, et cette limitation même de tous les êtres est une preuve de la réalité infinie, car l'existence d'un être limité dénote l'existence d'un Être sans limites.

(21.30)
En résumé, nombreuses sont les preuves établissant l'existence de cette universelle réalité et, comme cette réalité est préexistante, elle est insensible aux conditions qui régissent les phénomènes, car toute entité soumise aux circonstances et au cours des événements est contingente, et non préexistante.

(21.31)
Sachez-le donc: cette divinité, que d'autres communions et d'autres peuples ont évoquée, entre dans le seul champ de leur imagination, alors que le réalité de Dieu défie toute conception.

(21.32)
Quant aux saintes manifestations de Dieu, elles sont les foyers où les signes, les témoignages et les perfections de cette réalité sacrée, préexistante, apparaissent dans toute leur splendeur. Elles sont une grâce éternelle, une gloire céleste, et c'est d'elles que dépend la vie éternelle de l'humanité.

(21.33)
Pour illustrer cette notion, disons que le Soleil de Vérité réside dans un ciel qui demeure inaccessible aux âmes quelles qu'elles soient et qu'aucun esprit ne peut atteindre, car Il est bien au-delà de la compréhension de toutes les créatures.

(21.34)
Et pourtant, les saintes manifestations de Dieu sont semblables à un miroir, poli et sans taches, qui recueille des rayons lumineux de ce Soleil et, ensuite, répand la gloire sur le reste de la création.

(21.35)
Sur cette surface polie, le Soleil est clairement révélé dans toute sa majesté. Ainsi, si le Soleil reflété proclame: "Je suis le Soleil!", il dit la vérité et, s'il s'écrie: "Je ne suis pas le Soleil!", il dit encore la vérité.

(21.36)
Bien que l'Astre du Jour, dans toute sa gloire, sa beauté et ses perfections, soit clairement visible dans ce miroir sans taches, Il n'est pas descendu de sa propre station exaltée dans les royaumes célestes, Il n'a pas pénétré dans le miroir; Il continue de résider, comme Il le fera à jamais, dans les hauteurs suprêmes de sa propre sainteté.

(21.37)
En outre, toutes les créatures terrestres ont besoin de la générosité du soleil, car leur existence même dépend de la lumière et de la chaleur solaires. Privées du soleil, elles seraient éliminées. Ceci est le fait d'être avec Dieu, dont parlent les Saintes Écritures : l'homme doit être avec son Seigneur.

(21.38)
Il est clair, donc, que la réalité essentielle de Dieu est révélée dans ses perfections et le soleil, avec ses perfections, reflété dans un miroir, est une chose visible, une entité exprimant avec clarté la générosité de Dieu.

(21.39)
Mon espoir est que tu acquerras un regard perceptif, une oreille attentive, et que les voiles seront écartés de ta vue.


Chapitre: 22. "Ô toi qui tournes ton visage vers Dieu! ..."

(22.1)
Ô toi qui tournes ton visage vers Dieu! Ferme les yeux à toutes choses et ouvre-les au royaume du Très-Glorieux. Ne demande qu'à Lui, et à Lui seul, de répondre à tes désirs et à tes aspirations, quels qu'ils soient.

(22.2)
D'un seul de ses regards, Il exhausse cent mille espérances; d'un seul de ses clins d'oeil, Il guérit cent mille malades incurables; d'une seule de ses visions, Il apaise chaque blessure; d'un signe de la tête, Il délivre les coeurs des contraintes de l'affliction.

(22.3)
Il fait ce qu'Il fait, et de quel recours disposons-nous? Il exécute Ses volontés, Il décrète ce qui Lui plaît. Ainsi, tu ferais mieux de baisser la tête en signe de soumission et de placer ta confiance dans le Seigneur Très-Miséricordieux.


Chapitre: 23. "Ô toi qui cherches la vérité! ..."

(23.1)
Ô toi qui cherches la vérité! Ta lettre du 13 décembre 1920 m'est bien parvenue.

(23.2)
De l'époque d'Adam jusqu'à nos jours, les religions de Dieu ont été rendues manifestes, l'une après l'autre; chacune d'elles a rempli sa fonction propre, revivifiant l'humanité, lui apportant l'éducation et l'illumination.

(23.3)
Elles délivrèrent le peuple des ténèbres du monde de la nature pour les introduire dans la lumière du Royaume.

(23.4)
Tandis qu'elle était révélée, chaque foi et chaque loi divine successive demeuraient pendant plusieurs siècles, comme un arbre aux fruits abondants, et le bonheur de l'humanité lui était confié. Au fil des siècles, cependant, la foi s'émoussait, cessait de prospérer et de produire des fruits; c'est pourquoi elle était à nouveau rajeunie.

(23.5)
La religion de Dieu est une, mais elle doit sans cesse être renouvelée. Moïse, par exemple, fut envoyé à l'humanité. Il établit une loi et, par cette loi - la loi mosaïque - les enfants d'Israël furent délivrés de leur ignorance et connurent la lumière. Ils furent tirés de leur abjection et atteignirent une gloire qui ne s'efface pas.

(23.6)
Avec le temps, toutefois, cette gloire s'éteignit, cette splendeur déclina, ce jour éclatant se changea en nuit et, lorsque celle-ci eut atteint une obscurité trois fois plus profonde, l'étoile du Messie apparut à l'horizon, illuminant le monde d'une gloire nouvelle.

(23.7)
En d'autres termes: la religion de Dieu est une, elle est l'éducateur de l'humanité et, cependant, elle doit être renouvelée.

(23.8)
Lorsque tu plantes un arbre, il grandit de jour en jour; il produit des fleurs, des feuilles et des fruits succulents mais, à la longue, il vieillit et cesse de produire ses fruits; alors, le cultivateur de la vérité recueille la graine de ce même arbre, la plante dans une terre intacte et, voyez, là s'élève le premier arbre, tel qu'il était auparavant.

(23.9)
Souviens-toi toujours que, dans ce monde de l'existence, toutes choses doivent sans cesse être renouvelées. Regarde comme le monde matériel autour de toi a été renouvelé. Les idées ont changé, les modes de vie ont été révisés, les sciences et les arts font preuve d'une vigueur nouvelle; il y a des découvertes, des inventions, des perceptions nouvelles.

(23.10)
Comment, dans ces conditions, un pouvoir vital tel que la religion - qui garantit les progrès de l'humanité, qui permet d'atteindre à la vie éternelle, qui est le promoteur de l'excellence infinie, la lumière de deux mondes - comment pourrait-il ne pas être renouvelé? Ce serait incompatible avec la grâce et l'amour du Seigneur.

(23.11)
La religion, d'autre part, n'est pas une série de croyances et de traditions, mais les enseignements du Seigneur Dieu, enseignements qui constituent la vie même de l'humanité, qui élèvent l'esprit, affinent le caractère et jettent les fondements de l'éternelle dignité de l'homme.

(23.12)
Réfléchis bien : ces fièvres dans le monde de l'esprit, ces flammes de guerre et de haine, de ressentiment et de malveillance entre les nations, ces agressions des peuples les uns contre les autres, qui ont détruit la paix du monde tout entier, pourraient-elles jamais être combattues sans les eaux vivifiantes des enseignements divins? Non, jamais!

(23.13)
Il est clair qu'un pouvoir supérieur aux forces de la nature doit être amené à s'exercer pour changer ces ténèbres en lumière, ces haines, ces ressentiments, cette animosité, ces rancunes, ces conflits et ces guerres sans fin, en solidarité et en amour entre tous les peuples de la terre. Or ce pouvoir n'est autre que les brises du Saint Esprit et le puissant influx de la parole de Dieu.


Chapitre: 24. "Ô jeune homme épris de spiritualité! ..."

(24.1)
Ô jeune homme épris de spiritualité! Loue Dieu de t'avoir permis de trouver ton chemin vers le royaume de splendeur, de déchirer les voiles des vaines illusions et de connaître l'essence de l'intime mystère des choses.

(24.2)
Ce peuple tout entier a imaginé un dieu dans le royaume de l'esprit et adore l'image qu'il s'est créé. Et, pourtant, cette image est perçue, l'esprit humain en étant l'organe percepteur et, à coup sûr, l'esprit qui comprend est au-dessus de l'objet qui est à sa portée, car si l'imagination n'est que la branche, l'esprit est la racine et, pour sûr, la racine a une valeur plus grande que celle de la branche.

(24.3)
Considère à présent comment tous les peuples du monde plient le genou devant une illusion de leur propre invention, comment ils ont imaginé un créateur à l'intérieur de leurs propres consciences et l'appellent le Plasmateur de tout ce qui existe alors qu'en vérité, ce n'est qu'une illusion. Ainsi, les peuples adorent ce qui n'est qu'une erreur de perception.

(24.4)
Cependant cette Essence parmi les essences, cet Invisible parmi les invisibles, est sanctifié au-dessus de toute spéculation humaine et ne sera jamais cerné par l'esprit de l'homme. Jamais cette réalité immémoriale ne se situera à la portée d'un être contingent.

(24.5)
Son royaume est d'un autre ordre et, de ce royaume, aucune compréhension ne saurait être acquise. Il est impossible d'y accéder et son entrée est interdite.

(24.6)
Tout ce que l'on peut en dire, c'est que son existence peut être prouvée mais que les conditions de celle-ci demeurent ignorées.

(24.7)
Qu'une telle essence existe, cela a été compris par tous les philosophes et les savants mais, chaque fois qu'ils tentaient de s'instruire sur son existence, ils restaient désorientés et consternés; finalement, en proie au désespoir, leurs espérances ruinées, ils quittaient ce monde.

(24.8)
Pour saisir l'état et le mystère intime de cette Essence parmi les essences, du plus secret des secrets, il faut disposer d'un autre pouvoir et d'autres facultés; or un tel pouvoir, de telles facultés, seraient plus que ne peut supporter l'humanité; c'est pourquoi aucune de ses paroles à Lui ne peut parvenir aux hommes.

(24.9)
Si, par exemple, une personne est douée des sens de l'ouïe, du goût, de l'odorat et du toucher mais privée du sens de la vue, il lui est impossible de regarder autour d'elle, car la vision ne saurait être réalisée par l'ouïe, le goût, l'odorat ou le toucher.

(24.10)
De la même manière, les facultés dont dispose l'homme ne lui permettent pas de saisir cette réalité invisible, sacrée et sanctifiée au-delà de tous les doutes des sceptiques.

(24.11)
Pour y parvenir, il faudrait qu'il dispose d'autres facultés, d'autres sens; s'il était amené à disposer de tels pouvoirs, un être humain pourrait alors acquérir quelque connaissance de ce monde invisible; autrement, jamais il n'y parviendra.


Chapitre: 25. "Ô servante de Dieu! ..."

(25.1)
Ô servante de Dieu! Il est écrit, dans les histoires de l'Orient, que Socrate se rendit en Palestine et en Syrie, où il recueillit certaines vérités spirituelles de la bouche d'hommes versés dans la religion et que, lors de son retour en Grèce, il promulgua deux croyances: l'unité de Dieu et l'immortalité de l'âme après sa séparation du corps. Ces concepts, si étrangers à la pensée hellénique, suscitèrent une grande confusion parmi les Grecs et, finalement, ceux-ci empoisonnèrent le célèbre philosophe.

(25.2)
Cela est authentique; en effet, les Grecs croyaient en de nombreux dieux et Socrate établit le fait que Dieu est un, ce qui, de toute évidence, était en contradiction avec les croyances grecques.

(25.3)
Le fondateur du monothéisme fut Abraham; c'est à lui que l'on peut faire remonter ce concept et, même à l'époque socratique, cette croyance était courante parmi les enfants d'Israël.

(25.4)
Ce qui précède n'est pas mentionné dans les histoires juives; il existe, en effet, de nombreux faits que ne rapporte pas l'histoire juive.

(25.5)
L'histoire de Josèphe ne rend pas compte de tous les événements de la vie du Christ, bien que ce soit lui, un juif, qui ait écrit l'histoire de l'époque où vécut Jésus. On ne doit pas refuser de croire aux événements de la vie du Christ sous prétexte qu'ils ne sont pas rapportés dans l'histoire de Josèphe.

(25.6)
Les histoires orientales rapportent aussi qu'Hippocrate séjourna longtemps à Tyre, qui est une ville de Syrie.


Chapitre: 26. "Ô toi qui cherches le Royaume céleste! ..."

(26.1)
Ô toi qui cherches le Royaume céleste! Ta lettre m'est parvenue et je me suis pénétré de son contenu.

(26.2)
Les saintes manifestations divines possèdent deux conditions; l'une d'ordre physique et l'autre, d'ordre spirituel. En d'autres termes, l'une de ces conditions est celle d'un être humain et l'autre, celle de la Réalité divine.

(26.3)
Si les manifestations sont soumises à des épreuves, c'est seulement dans leur condition humaine, et non dans la splendeur de leur Réalité divine.

(26.4)
En outre, ces épreuves existent seulement du point de vue de l'humanité. En apparence, la condition humaine des saintes manifestations est soumise à des épreuves et, lorsqu'elles se sont révélées dans la plénitude de leur force et de leur endurance, d'autres hommes en tirent des enseignements;

(26.5)
ils apprennent quelle doit être leur propre constance et leur résistance au milieu des épreuves et des tribulations, car le divin Educateur doit instruire par des paroles et aussi par des actes, révélant ainsi à tous les hommes le droit chemin de la vérité.

(26.6)
Quant à ma condition, elle est celle du "serviteur de Bahá", Abdu'l-Bahá, la visible expression de la servitude au seuil de la Beauté d'Abha.


Chapitre: 27. "Dans les cycles passés, chacune des manifestations ..."

(27.1)
Dans les cycles passés, chacune des manifestations de Dieu a tenu son propre rang dans le monde de l'existence, et chacune d'elles a représenté une phase particulière du développement de l'humanité, mais la manifestation du Plus Grand Nom (que ma vie soit sacrifiée pour ses bien-aimés!) fut une expression de la maturité de l'intime réalité humaine en ce monde de l'existence.

(27.2)
Le soleil est, en effet, la source de lumière et de chaleur, le foyer de splendeurs, et il renferme toutes les perfections manifestées par les autres étoiles apparues au-dessus du monde.

(27.3)
Efforce-toi, à ton tour, de prendre ta place sous le soleil et de recevoir une part abondante de son éblouissante lumière. Je te le dis en vérité, une fois que tu auras atteint cette station, tu contempleras les saints inclinant humblement leurs têtes devant Lui.

(27.4)
Hâte-toi vers le printemps avant la venue de l'automne et, avant que frappe la maladie, hâte-toi vers la guérison, afin de pouvoir devenir un médecin spirituel qui, grâce aux brises du Saint Esprit, guérit tous les maux de cet âge de renom et de gloire.


Chapitre: 28. "Ô feuille sur l'arbre de vie! ..."

(28.1)
Ô feuille sur l'arbre de vie! L'arbre de vie, dont il est fait mention dans la Bible, est Bahá'u'lláh, et les filles du royaume sont les feuilles de cet arbre béni. Ainsi, rends grâce à Dieu de t'avoir relié à cet arbre et de t'avoir permis de prospérer à son image.

(28.2)
Les portes du Royaume sont grandes ouvertes et chaque âme élue est assise à la table du Seigneur, recevant sa part de ce céleste festin.

(28.3)
Dieu soit loué, tu es, toi aussi, présent à cette table, prenant ta part de la munificente nourriture du ciel. Tu sers le Royaume, et les subtils arômes du paradis d'Abha te sont familiers.

(28.4)
Efforce-toi donc, de tout ton pouvoir, de guider tes semblables, et mange de ce pain qui est descendu du ciel, car voici le sens des paroles du Christ; "Je suis le pain de vie qui est descendu du ciel... celui qui mange de ce pain vivra éternellement. "


Chapitre: 29. "Ô toi qui es captivé par la vérité ..."

(29.1)
Ô toi qui es captivé par la vérité et magnétisé par le céleste royaume! Ta longue lettre m'est parvenue et m'a procuré une grande joie, car elle témoignait clairement de tes efforts acharnés et de tes nobles intentions.

(29.2)
Dieu soit loué, tu veux le bien de tous les hommes; tu languis après le royaume de Bahá et aspires à voir progresser la race humaine. J'espère que, grâce à ces idéaux aux nobles aspirations de ton coeur et à ces célestes nouvelles, tu deviendras si lumineux qu'éternellement, l'éclat de ton amour envers Dieu répandra sa gloire.

(29.3)
Tu m'as donné de toi la description d'un étudiant à l'école du progrès spirituel- Heureux que tu es!

(29.4)
Si ces écoles de progrès conduisent à l'université céleste, alors seront créés des branches de la connaissance grâce auxquelles l'humanité verra la tablette de l'existence se déployer, tel un rouleau, à l'infini, et toutes les choses crées apparaître sur ce rouleau, tels des mots et des lettres.

(29.5)
Alors on apprendra les différents niveaux de signification et, à l'intérieur de chaque atome de l'univers, les signes de l'unicité de Dieu seront manifestes. Alors l'homme entendra le cri du Seigneur du royaume et contemplera les confirmations du Saint Esprit venues le secourir.

(29.6)
Alors il éprouvera un tel bonheur, une telle extase, que le vaste monde ne pourra plus le contenir et il partira pour le royaume de Dieu, se hâtant vers l'empire de l'esprit car, lorsqu'un oiseau a développé ses ailes, il quitte le sol pour s'élancer très haut dans les cieux - sauf s'il est attaché par une patte ou que ses ailes sont brisées ou embourbées.

(29.7)
Ô toi qui cherches la vérité! Le monde du royaume est un. La seule différence est que le printemps ne cesse de revenir, provoquant chaque fois une nouvelle commotion parmi toutes les choses créées.

(29.8)
Alors les plaines et les coteaux reprennent vie, les arbres se colorent d'un vert délicat, les feuilles les fleurs et les fruits apparaissent dans toute leur beauté, à la fois tendre et infinie.

(29.9)
C'est pourquoi les dispensations des âges écoulés sont intimement reliées à celles qui leur succèdent: en réalité, elles ne font qu'une mais, à mesure que se développe le monde, la lumière se fait plus intense, ainsi que le déversement de la grâce céleste, et c'est alors que se met à briller l'astre du jour dans la splendeur de midi.

(29.10)
Ô toi qui cherches le royaume! Chaque manifestation divine est la vie même du monde et le médecin de chaque âme souffrante. Le monde de l'homme est malade et ce médecin compétent connaît le moyen de le guérir; ses enseignements, conseils et exhortations sont un remède pour chaque douleur, un baume bienfaisant pour chaque blessure.

(29.11)
Le médecin avisé peut, à tout moment, diagnostiquer les besoins de son malade et appliquer le traitement prescrit. C'est pourquoi, si tu appliques les enseignements de la Beauté d'Abha aux nécessités urgentes du moment, tu constateras alors qu'ils apportent un remède immédiat au corps souffrant du monde. Ils sont, en vérité, l'élixir qui donne la santé éternelle.

(29.12)
Le traitement prescrit par les médecins du passé et par ceux qui leur ont succédé n'est pas identique, mais dépend plutôt du mal dont souffre le patient; le remède peut changer, cependant le but demeure le même : rendre la santé au malade.

(29.13)
Dans les dispensations du passé, le corps affaibli du monde ne pouvait résister à un traitement rigoureux; c'est pourquoi le Christ a dit : "J'ai encore beaucoup de choses à vous dire, que vous n'êtes pas en état de comprendre maintenant, mais quand il sera venu, Lui, L'Esprit de Vérité, il vous guidera vers la Vérité tout entière".

(29.14)
Ainsi, en cet âge de splendeurs, des enseignements jadis réservés à quelques-uns sont dispensés à tous les hommes, afin que la miséricorde du Seigneur puisse embrasser toute la terre, à l'Est comme à l'Ouest, que l'unité du monde humain puisse apparaître dans toute sa beauté et toute sa plénitude, et que les rayons aveuglants de réalité puissent inonder de lumière le royaume de l'esprit.

(29.15)
La descente de la nouvelle Jérusalem désigne une loi céleste, cette loi qui est la garantie du bonheur de l'humanité et la fulguration de la parole de Dieu.

(29.16)
Emmanuel [nota : «ceci se rapporte manifestement au Báb, comme le montre clairement le texte, et ne constitue nullement une référence à Swedenborg.» d’après le secrétaire de Shoghi Effendi de la part de ce dernier le 9 mai 1938 au sujet de cette tablette] fut, en vérité, le héraut du retour du Christ, celui qui conduisit l'humanité sur le chemin du royaume.

(29.17)
Il est évident que la lettre est un membre de la parole, c'est-à-dire que la lettre est dépendante, quant à sa valeur, de la parole; elle tire sa grâce de la parole: elle possède une parenté spirituelle avec la parole et elle est considérée comme partie intégrante de celle-ci.

(29.18)
Les apôtres étaient semblables à des lettres et le Christ, était l'essence de la parole elle-même: le sens de la parole, qui est la grâce éternelle, déversa une splendeur sur ces lettres. De même, puisque la lettre fait partie de la parole, elle est donc, dans sa signification intime, en accord avec la parole.

(29.19)
Nous espérons que tu te lèveras en ce jour pour promouvoir les prédictions d'Emmanuel. Sache, en toute certitude, que tu parviendras au but, car les confirmations du Saint Esprit sont dispensées en permanence et le pouvoir de la parole exercera une telle influence, que la lettre deviendra le miroir dans lequel se reflétera le resplendissant soleil - la parole elle-même, - et la grâce et la gloire de la parole illumineront la terre entière.

(29.20)
Quant à la Jérusalem céleste qui s'est posée sur les sommets du monde, au Saint des Saints de Dieu, dont la bannière est maintenant élevée vers les cieux, elle renferme en elle-même toutes les perfections et tout le savoir des dispensations antérieures. Elle proclame l'unité des enfants des hommes. Elle est l'étendard de la paix universelle, l'esprit de vie éternelle; elle est la gloire des perfections divines, la grâce omniprésente de toute existence, la parure ornant toutes choses créées, la source de quiétude intérieure pour l'humanité tout entière.

(29.21)
Porte ton attention sur les tablettes sacrées. Lis les Ishraqat, les Tajalliyyat, les Paroles de Paradis, les Bonnes Nouvelles, les Tarazat et le Kitab-i-Aqdas (Livre le plus saint).

(29.22)
Alors tu comprendras que ces enseignements célestes constituent l'unique remède pour un monde malade et souffrant, et qu'ils sont un baume bienfaisant pour les blessures de l'humanité.

(29.23)
Ils sont l'esprit de vie, l'arche du salut, l'aimant qui attire sur ce monde la gloire éternelle, le pouvoir dynamique destiné à motiver la conscience humaine.


Chapitre: 30. "L'existence revêt deux formes ..."

(30.1)
L'existence revêt deux formes : l'une d'elles est l'existence de Dieu, qui est au-delà de la compréhension humaine.

(30.2)
Lui, l'Invisible, l'Exalté et l'Insaisissable, n'est précédé d'aucune cause: c'est plutôt Lui qui est l'origine de la cause parmi les causes. Lui, l'Ancien, n'a pas eu de commencement; Il est l'Indépendant par excellence.

(30.3)
La seconde forme d'existence est l'existence humaine. C'est une existence ordinaire, que l'esprit humain peut comprendre; elle n'est pas ancienne; elle est dépendante et est reliée à une cause.

(30.4)
La substance mortelle ne devient pas éternelle, et vice versa; la race humaine ne devient pas un créateur, et vice versa. La transformation de la substance innée est une impossibilité.

(30.5)
Dans le monde de l'existence - celui qui est compréhensible - il existe plusieurs stades de mortalité: le premier stade est le monde minéral et, ensuite, vient le monde végétal. Dans ce dernier, le minéral existe mais sous une forme distinctive qui est la caractéristique du végétal.

(30.6)
De même, dans le monde animal, les caractéristiques minérales et végétales sont présentes et, en plus, on y trouve les caractéristiques du monde animal, à savoir les facultés de la vue et de l'ouïe.

(30.7)
Dans le monde humain, on trouve les caractéristiques des mondes minéral, végétal et animal avec, en plus, celles de la race humaine, c'est-à-dire la caractéristique de l'intelligence, qui découvre les réalités des choses et saisit les principes universels.

(30.8)
Ainsi l'homme est, sur le plan du monde contingent, l'être le plus parfait. Par homme, on entend l'individu parfait, qui est semblable à un miroir dans lequel se manifestent et se reflètent les perfections divines.

(30.9)
Néanmoins, le soleil ne descende pas du haut de sa sainteté pour entrer dans un miroir mais, lorsque ce dernier est purifié et tourné vers le Soleil de Vérité, les perfections de ce soleil - sa lumière et sa chaleur - se reflètent et se manifestent dans ce miroir. Ces âmes sont les divines manifestations de Dieu.


Chapitre: 31. "Ô toi, être estimable et sage! ..."

(31.1)
Ô toi, être estimable et sage! Ta lettre du 27 mai 1906 m'est parvenue; elle contient de bien agréables nouvelles et m'a causé une grande joie.

(31.2)
Tu me demandes si cette cause - cette nouvelle et vivante cause - pourrait prendre la place des rites et cérémonies religieuses en Angleterre, s'il serait possible - à présent que sont apparus divers groupes dont les membres sont d'éminents religieux et théologiens, de loin supérieurs, par leurs réalisations, à ceux du passé, - que cette nouvelle cause en arrive à impressionner les membres de ces groupes à un degré tel qu'elle les rassemble, eux et tous les autres, sous son ombre protectrice.

(31.3)
Ô cher ami! Sache que l'individu distingué de chaque âge est doué selon les perfections de son âge. Cet individu qui, dans les âges passés, fut placé au-dessus de ses contemporains, était doué des vertus de son temps.

(31.4)
Mais, en cet âge de splendeurs, en cette ère divine, le personnage prééminent, l'astre lumineux, l'individu choisi, resplendira de telles perfections et d'un tel pouvoir qu'il en arrivera, en définitive, à éblouir les esprits de chaque communauté et de chaque groupe humain.

(31.5)
Un tel personnage est supérieur à tous les autres sur le plan des perfections spirituelles et des connaissances célestes, et il est véritablement le foyer de bénédictions divines et le pivot du cercle lumineux; il contiendra par conséquent tous les autres et, sans nul doute, son éclat se fera si puissant qu'il rassemblera toutes les âmes sous son ombre protectrice.

(31.6)
Si tu examines attentivement ce problème, tu constateras qu'il s'agit là d'une loi universelle qui s'applique à toutes choses : Le tout attire la partie et, dans le cercle, le centre est le pivot des compas.

(31.7)
Médite sur l'Esprit [nota : Jésus]: parce qu'il était le foyer de pouvoir spirituel, la source de générosité divine, et bien qu'au début il n'attirât à lui qu'un très petit nombre d'adeptes, il a su, grâce à ce pouvoir qui subjugue toutes choses, unir par la suite toutes les différentes sectes sous le tabernacle protecteur du christianisme.

(31.8)
Compare le présent au passé et vois combien grande est la différence; ainsi, tu pourras parvenir à la vérité et à la certitude.

(31.9)
Les différences entre les religions du monde sont dues à la diversité des formes d'esprit. Tant que les pouvoirs de l'esprit sont variés, il est certain que les jugements et les opinions des hommes différeront les uns des autres.

(31.10)
Si, toutefois, un pouvoir de perception unique et universel était introduit - un pouvoir contenant tous les autres. - ces opinions divergentes se fonderaient en une harmonie et une unité spirituelles.

(31.11)
Ainsi, lorsque se manifesta le Christ, l'esprit des divers peuples de son époque, leurs opinions, leurs attitudes émotives, différaient selon qu'il s'agissait de Romains, de Grecs, de Syriens, d'Israélites ou d'autres peuples.

(31.12)
Toutefois, sous l'influence de son pouvoir universel, Il réussit progressivement, après 300 ans environ, à rassembler tous ces esprits divergents sous la protection et la conduite d'un seul point central, les hommes partageant tous, en leurs coeurs, les mêmes émotions spirituelles.

(31.13)
Sous forme de métaphore, disons que lorsqu'une armée est placée sous le commandement de plusieurs officiers supérieurs - chacun possédant sa propre stratégie. - leurs points de vue sur les dispositifs et les mouvements de troupes seront évidemment différents.

(31.14)
Mais si le Commandant en Chef, parfaitement versé dans les sciences militaires, prend en main la direction des troupes, ces autres plans disparaîtront, car le général suprêmement doué prendra sous son contrôle l'armée tout entière. Cela n'est qu'une métaphore et non pas une comparaison exacte.

(31.15)
A présent, si vous supposez que les autres généraux sont eux aussi éminemment versés dans l'art militaire, parfaitement compétents et expérimentés et qu'ainsi, ils ne se soumettront pas à la règle d'un seul individu - aussi éminent soit-il, - votre supposition est insoutenable, car la situation exposée plus haut, logiquement, est bien celle qui va se produire, cela ne fait aucun doute.

(31.16)
Tel est le cas des saintes manifestations de Dieu et, en particulier, de la réalité divine du Plus Grand Nom, de la Beauté d'Abha. Lorsqu'il est révélé aux peuples rassemblés du monde et apparaît, avec tous ses attraits et ses enchantements - séduisant tel un Joseph dans l'Egypte de l'esprit, - il enchaîne tous les amoureux sur la terre.

(31.17)
Quant aux âmes qui sont nées dans cette vie en tant qu'entités éthérées et radieuses mais qui, du fait de leurs imperfections et de leurs épreuves, sont privées d'avantages importants et réels, et quittent ce monde sans avoir pu s'épanouir, leur sort est une cause de profonde tristesse.

(31.18)
C'est la raison pour laquelle les manifestations universelles de Dieu dévoilent leurs propres visages aux hommes de leur temps, endurent toutes sortes de calamités et d'afflictions et font le sacrifice de leurs vies pour racheter l'humanité;

(31.19)
c'est pour que ces mêmes hommes - ceux qui sont prêts et possèdent des aptitudes - deviennent des sources lumineuses et reçoivent la vie qui jamais ne s'éteint. Voilà le véritable sacrifice : l'offrande de soi comme la fit le Christ, afin de racheter la vie du monde.

(31.20)
Quant à l'influence des êtres saints, et quant au fait qu'ils continuent de dispenser leurs grâces à l'humanité après avoir abandonné leur forme humaine, c'est là, pour les Bahá'ís, un fait incontestable.

(31.21)
En vérité, les grâces débordantes et les splendeurs irradiantes des saintes manifestations apparaissent après que ces dernières ont quitté ce monde.

(31.22)
L'exaltation de la parole, la révélation de la puissance divine, la conversion d'âmes qui craignaient Dieu, la dispensation de la vie éternelle - c'est après le martyre du Messie que toutes ces grâces se multiplièrent et s'intensifièrent.

(31.23)
De la même manière, depuis l'ascension de la Beauté Bénie, les bienfaits de Dieu ont été toujours plus abondants, la lumière plus rayonnante, les signes de la puissance du Seigneur plus évidents; l'influence de la parole s'est étendue et bientôt le mouvement, la chaleur, l'éclat et les bénédictions du soleil de sa réalité animeront la terre tout entière.

(31.24)
Ne t'inquiète pas de la lenteur des progrès de la cause bahá’ie dans ce pays. Nous n'en sommes encore qu'aux lueurs de l'aube. Songe que, pour la cause du Christ, il fallut attendre trois siècles avant que se manifeste son immense influence.

(31.25)
Aujourd'hui, moins de soixante ans après la naissance de cette Foi, sa lumière a été diffusée sur toute la planète.

(31.26)
En ce qui concerne l'association pour la santé à laquelle tu appartiens, son influence s'accroîtra au centuple lorsqu'elle se trouvera sous la protection de cette Foi.

(31.27)
Tu écris que l'amour parmi les Bahá'ís est très intense et que l'amour, c'est l'essentiel.

(31.28)
La puissance de l'amour a été développée à un très haut degré parmi les Bahá'ís, l'amour y est bien plus fort que parmi les disciples d'autres religions, et il en est ainsi de toutes les autres vertus, l'amour étant le fondement de toutes choses.

(31.29)
Sous peu, les livres et les tablettes de la Beauté Bénie seront traduits dans toutes les langues en un style puissant, clair et distingué.

(31.30)
Le jour où ils seront traduits conformément à l'original, dans un style à la fois puissant et distingué, les splendeurs de leur signification profonde se répandront à travers le monde et illumineront les yeux de tous les hommes.

(31.31)
Fais de ton mieux pour que la traduction soit conforme à l'original. La Beauté Bénie s'est rendue à Haïfa à de nombreuses reprises. Tu as eu l'occasion de Le contempler mais, à l'époque, tu ne Le connaissais pas encore. J'espère que tu parviendras à Le rencontrer véritablement, c'est-à-dire à Le contempler non pas avec l'oeil physique, mais avec l'oeil spirituel.

(31.32)
L'essence de l'enseignement de Bahá'u'lláh est l'amour qui embrasse toutes choses, car l'amour contient toutes les qualités humaines. Il permet à chaque âme de progresser. Il dispense à chacune, en héritage, la vie immortelle.

(31.33)
Sous peu, tu seras témoin que ses célestes enseignements, la gloire de la réalité elle-même, illumineront les cieux du monde.

(31.34)
La courte prière par laquelle tu terminais ta lettre est à la fois originale, émouvante et belle. Récite cette prière à tout moment.


Chapitre: 32. "Ô vous, servantes du Seigneur! ..."

(32.1)
Ô vous, servantes du Seigneur! En ce siècle - le siècle du Seigneur Tout-Puissant - l'Astre du jour des royaumes célestes, la Lumière de Vérité, brille dans la splendeur de midi et ses rayons illuminent l'espace tout entier, car cet âge est celui de l'Ancienne Beauté, c'est le jour de révélation de la puissance et du pouvoir du Plus Grande Nom - puisse ma vie être offerte en sacrifice pour ses bien-aimés!

(32.2)
Dans les âges à venir, bien que la cause de Dieu puisse croître et prospérer au centuple et que l'ombre du Sadratu'l-Muntaha puisse protéger toute l'humanité, ce siècle demeurera inégalé car il a connu l'aurore de ce matin et le lever de ce soleil.

(32.3)
Ce siècle est, en vérité, la source de sa lumière et l'aurore de sa révélation. Les âges et les générations futurs contempleront la diffusion de son rayonnement et les manifestations de ses signes.

(32.4)
Il convient par conséquent que vous fassiez des efforts, et peut-être alors obtiendrez-vous votre part, pleine et entière, de ses bienfaits.


Chapitre: 33. "Ô serviteur de Dieu! ..."

(33.1)
Ô serviteur de Dieu! Nous avons pris note de ta lettre à Jinab-i-Ibn-Abhar et de ta question concernant le verset suivant: "Quiconque se réclame d'une révélation directe de Dieu, avant l'expiration d'une période de mille années accomplies, est assurément un imposteur et un menteur."

(33.2)
Le sens de ce verset est le suivant : Tout individu qui, avant l'expiration d'une période de dix siècles accomplis - délai connu, clairement établi par la coutume et ne nécessitant aucune interprétation - prétendrait à une révélation qui lui parviendrait directement de Dieu, même s'il révélait certains signes, cet homme serait assurément un imposteur.

(33.3)
Ceci n'est pas une référence à la manifestation universelle, car il est clairement énoncé dans les saintes Écritures que des centaines ou, plutôt, des milliers d'années doivent s'écouler avant que réapparaisse une manifestation comme celle-ci.

(33.4)
Il est possible, toutefois, qu'après une période de mille ans, certains êtres saints soient autorisés à dispenser une révélation, mais cela ne se produira pas à travers une manifestation universelle.

(33.5)
C'est la raison pour laquelle chaque jour du cycle de la Beauté Bénie est en réalité égal à une année, et chaque année de ce cycle équivaut à un millier d'années.

(33.6)
Considérez, par exemple, le soleil : son passage d'un signe zodiacal au suivant se déroule pendant une courte période, cependant ce n'est qu'après une longue période qu'il atteint la plénitude de son resplendissement, de sa chaleur et de sa gloire, sous le signe du lion.

(33.7)
Il devra, au préalable, accomplir une révolution complète à travers les autres constellations avant d'entrer à nouveau dans le signe du lion pour briller de tout son éclat. Dans ses autres stations, il ne révèle pas la plénitude de sa chaleur et de sa lumière.

(33.8)
En substance, aucun individu ne peut avoir la présomption de souffler mot avant l'accomplissement d'une période de dix siècles.

(33.9)
Tous les hommes doivent se considérer comme des sujets, soumis et obéissants aux commandements de Dieu et aux lois de la Maison Universelle de Justice.

(33.10)
Si l'un quelconque d'entre eux devait dévier - ne fût-ce que d'une pointe d'aiguille - des décrets de la Maison Universelle de Justice, ou faillir à l'observation de ceux-ci, il serait alors rejeté comme un proscrit.

(33.11)
En ce qui concerne le cycle de la Beauté Bénie - l'âge du Plus Grand Nom -, il ne se limite pas à mille ou deux mille ans ... Lorsqu'il est dit que la période de mille ans commence avec la manifestation de la Beauté Bénie et que chaque jour de cette période égale un millier d'années, il s'agit là d'une référence au cycle de la Beauté Bénie qui, dans ce contexte, s'étendra sur de nombreux âges à travers le cours du temps.


Chapitre: 34. "Ô toi qui sers l'humanité! ..."

(34.1)
Ô toi qui sers l'humanité! Ta lettre m'a particulièrement réjoui, car elle est à la fois une preuve décisive et un brillant témoignage.

(34.2)
Il convient qu'en cet âge illuminé - l'âge du progrès de l'humanité - nous faisions le don de nous-mêmes et servions le genre humain.

(34.3)
Chaque cause universelle est divine, alors que toute cause personnelle est temporelle. Par conséquent les principes des manifestations divines ont été universels et ont inclus toutes choses.

(34.4)
Tout homme imparfait est replié sur lui-même et ne songe qu'à son propre bien. Mais, lorsque ses pensées prennent un peu d'ampleur, il commence à songer au bien-être et au confort de sa famille.

(34.5)
Si ses idées s'élargissent davantage, il se préoccupera du bonheur de ses concitoyens, puis il songera à la gloire de son pays et de sa race.

(34.6)
Lorsque ses idées et ses vues atteindront leur ultime degré de développement et parviendront au stade de la perfection, il s'intéressera alors à l'exaltation de l'humanité.

(34.7)
Il deviendra l'ami bienveillant de tous les hommes et recherchera le bien-être et la prospérité de toutes les nations. Ainsi répondra-t-il aux critères de perfection.

(34.8)
Donc, les manifestations de Dieu ont eu une conception universelle, qui incluait toutes choses. Elles ont combattu pour l'amour de chaque vie humaine et se sont engagées à promouvoir l'éducation universelle. Le champ de leur action n'était pas limité; au contraire, il était vaste et incluait toutes choses.

(34.9)
C'est la raison pour laquelle vous devez aussi vous préoccuper de chacun de vos semblables, afin que l'humanité puisse être éduquée, les tempéraments des hommes modérés, et que ce monde se transforme en un jardin d'Eden.

(34.10)
Aimez toutes les religions et toutes les races d'un amour vrai et sincère; manifestez cet amour par des actes et non par des paroles, car celles-ci n'ont pas d'importance; en effet, la plupart des hommes sont, en paroles, des amis bienveillants, tandis que l'action est la meilleure voie.


Chapitre: 35. "Ô armée de Dieu! ..."

(35.1)
Ô armée de Dieu! J'ai bien reçu votre lettre portant vos signatures conjointes. J'en ai apprécié le contenu si éloquent et le style savoureux: sa lecture fut pour moi un vrai plaisir. Vous m'avez écrit au sujet du mois de jeûne.

(35.2)
Bienheureux que vous êtes d'avoir obéi au commandement de Dieu et observé ce jeûne pendant la période sacrée, car ce jeûne matériel est un signe extérieur du jeûne spirituel, un symbole de retenue, d'abstention de tous les désirs du moi qui acquiert, ainsi, les caractéristiques de l'esprit, est emporté par les brises célestes, et brûle de l'amour divin.

(35.3)
Votre lettre témoigne aussi de votre unité et de l'intimité de vos coeurs. Je nourris l'espoir que l'Occident, par la grâce infinie que dispense le Seigneur en cette ère nouvelle, deviendra l'Orient, l'aurore du Soleil de Vérité, et que les croyants occidentaux seront les aurores lumineuses et les témoins des signes de Dieu,

(35.4)
qu'ils seront à l'abri des doutes qui assaillent les insouciants, et qu'ils demeureront fermes et immuables dans l'Alliance et le Testament; qu'ils s'efforceront, jour et nuit, d'éveiller ceux qui sommeillent et de rendre attentifs les ignorants, de ramener les proscrits dans l'intimité du cercle intérieur et d'apporter aux indigents leur part de grâce éternelle.

(35.5)
Qu'ils soient des hérauts du royaume; qu'ils en appellent aux habitants du monde d'ici-bas et les invitent à entrer dans le royaume céleste.

(35.6)
Ô armée de Dieu! Aujourd'hui, dans ce monde, chaque peuple erre dans son propre désert, se déplaçant çà et là selon son humeur et ses fantaisies, poursuivant ses caprices personnels.

(35.7)
Dans cette masse grouillante des peuples de la terre, seule la communauté du Plus Grand Nom est libre d'intrigues humaines et n'a aucun but égoïste à promouvoir.

(35.8)
Seul parmi toutes ces masses, ce peuple s'est levé pour atteindre des objectifs purifiés du moi, suivant les enseignements divins, luttant avec ardeur pour atteindre un seul but: transformer ce bas monde en un ciel exalté, faire de cette terre un miroir reflétant le royaume, changer ce monde en un monde différent, faire que l'humanité tout entière adopte les chemins de la droiture et un nouveau mode de vie.

(35.9)
Ô armée de Dieu! Avec l'aide de la Beauté Bénie - que ma vie soit sacrifiée pour ses Bien-Aimés! - et grâce à sa générosité, vous devez vous comporter de manière à resplendir tel un soleil au milieu de tous vos semblables.

(35.10)
Lorsque l'un d'entre vous entre dans une ville, qu'il s'y distingue par sa sincérité, sa loyauté et son amour, par son intégrité, sa bonne foi, la confiance qu'il inspire, et sa bienveillance à l'égard de tous sans exception, afin que les habitants de cette ville puissent déclarer : "Cette personne est sans aucun doute un Bahá'í, car ses qualités - son comportement, son caractère, son tempérament, sa moralité - sont celles d'un Bahá'í".

(35.11)
C'est seulement lorsque vous parviendrez à cet état que vous aurez rempli vos obligations envers l'Alliance et le Testament. En vérité, Il a contracté, à travers des textes irréfutables, une Alliance avec nous tous, exigeant de nous que nous agissions en conformité avec ses instructions et ses conseils sacrés.

(35.12)
Ô armée de Dieu! Le temps est venu de manifester, en cet âge d'excellence, les fruits et perfections du Plus Grand Nom afin d'établir, sans nul doute possible, que cette ère est l'ère de Bahá'u'lláh et que cet âge se distingue de tous les autres âges.

(35.13)
Ô armée de Dieu! Chaque fois que vous contemplez une personne dont l'attention tout entière est dirigée vers la Cause de Dieu, dont le seul but est d'appliquer la parole divine, qui ne cesse, jour et nuit, de servir la Cause dans un dessein très pur, dont l'attitude ne révèle pas la moindre trace d'égoïsme ou de motivations personnelles;

(35.14)
qui, bien plutôt, erre comme éperdue dans le désert de l'amour de Dieu, qui ne boit qu'à la coupe de la connaissance de Dieu, qui est tout entière occupée à répandre les doux arômes divins, éprise des saintes poésies du royaume de Dieu, - sachez, en toute certitude, que le ciel soutiendra et affermira cette personne; que, semblable à l'étoile du matin, elle scintillera à jamais dans les cieux de la grâce éternelle.

(35.15)
Si, toutefois, elle manifeste la moindre trace de désir égoïste et d'amour de soi, ses efforts n'aboutiront à rien et elle sera, en définitive, anéantie et abandonnée, sans espoir.

(35.16)
Ô armée de Dieu! Que Dieu soit loué, Bahá'u'lláh a délivré l'humanité de ses chaînes et libéré les hommes de tout ce qui les entravait, en leur disant : Vous êtes les fruits d'un seul arbre et les feuilles d'une seule branche; soyez compatissants et bienveillants envers la race humaine tout entière.

(35.17)
Traitez les inconnus comme des amis et chérissez autrui comme vous le feriez de vos proches. Considérez les ennemis comme des amis et les démons comme des anges; accordez au tyran la même grande affection que vous portez aux créatures loyales et fidèles et, tels des gazelles arrivant des cités parfumées de Khata et Khutan [nota : villes chinoises renommées pour leur animaux dont on extrait le musc], offrez au loup enragé la douceur du musc.

(35.18)
Soyez un refuge pour les âmes craintives; apportez le repos et la paix aux êtres tourmentés; constituez des réserves pour les indigents; soyez un trésor de richesses pour les pauvres, un remède bienfaisant pour ceux qui souffrent; soyez des médecins et des infirmiers pour les malades; faites-vous les promoteurs de l'amitié, de l'honneur, de la conciliation et de la dévotion à Dieu en ce monde d'inexistence.

(35.19)
Ô armée de Dieu! Faites un immense effort: Peut-être pourrez-vous inonder cette terre de lumière, afin que cette misérable demeure qu'est le monde puisse devenir le paradis d'Abha.

(35.20)
L'obscurité a pris la relève, la brutalité prédomine. Ce monde de l'homme n'est plus qu'une arène livrée aux bêtes sauvages, un terrain où les ignorants et les étourdis saisissent leur chance.

(35.21)
Les âmes des hommes sont comme des loups aveugles; ce sont tantôt des poisons mortels, tantôt de mauvaises herbes, à l'exception de quelques êtres fort rares qui nourrissent des ambitions et forment des projets altruistes pour le bien-être de leurs semblables.

(35.22)
Dans ce service à l'humanité, vous devez faire le sacrifice de vos vies mêmes et vous réjouir tout en vous soumettant.

(35.23)
Ô armée de Dieu! L'Exalté (Le Báb) donna sa vie en sacrifice.

(35.24)
La Perfection Bénie, en un souffle, faisait le don de cent vies. Il supporta des calamités. Il souffrit le martyr de l'angoisse. On l'emprisonna. On l'enchaîna. Il fut chassé de sa demeure et exilé vers des terres lointaines. Finalement, il passa ses jours dans la Plus Grande Prison.

(35.25)
De même, la multitude des amoureux de Dieu qui suivaient ce chemin goûtèrent au miel du martyr et abandonnèrent tout - leurs vies, leurs biens, leurs familles.

(35.26)
Combien de foyers furent réduits à des tas de décombres, combien de demeures violées par effraction et pillées; combien de nobles édifices s'effondrèrent, combien de palais se transformèrent en tombeaux!

(35.27)
Et tout cela pour que l'humanité soit éclairée, pour que l'ignorance fasse place à la connaissance, pour que les hommes de la terre puissent devenir des hommes du paradis, que la discorde et la dissension puissent être extirpées et que le royaume de paix s'établisse à travers le monde tout entier.

(35.28)
Luttez dès à présent pour que se manifeste cette générosité et que cette espérance, chérie entre toutes, se réalise dans toute sa splendeur à travers la communauté humaine tout entière.

(35.29)
Ô armée de Dieu! Prenez garde de ne faire de tort à aucune âme et de n'affliger aucun coeur, de ne blesser personne par vos paroles - qu'il s'agisse d'une connaissance ou d'un étranger, d'un ami ou d'un ennemi.

(35.30)
Priez pour tous les hommes, pour que soient accordés à tous la bénédiction et le pardon de Dieu.

(35.31)
Prenez garde, prenez garde, que l'un d'entre vous ne cherche vengeance, même contre une créature assoiffée de votre sang. Prenez garde, prenez garde, de ne pas offenser les sentiments de vos semblables même s'ils sèment le mal et vous veulent du mal.

(35.32)
Ne considérez pas les créatures, tournez-vous plutôt vers leur Créateur. Ne voyez pas les éternels récalcitrants, ne voyez que le Seigneur des Armées. Ne regardez pas la poussière de ce bas monde. élevez votre regard vers le soleil éclatant qui a fait briller chaque coin de terre obscure.

(35.33)
Ô armée de Dieu! Si la calamité vous frappe, soyez patients et restez sereins. Quelles que puissent être vos souffrances, demeurez imperturbables et, armés d'une parfaite confiance en la munificente grâce divine, bravez la tempête des tribulations et des cruelles épreuves.

(35.34)
L'année passée, un certain nombre d'infidèles à notre cause - tant à l'intérieur qu'à l'extérieur, tant connus de nous qu'étrangers - ont porté devant le sultan de Turquie des accusations diffamatoires contre ces exilés sans foyer, proférant contre nous des accusations non justifiées et sans fondement aucun.

(35.35)
Le gouvernement ottoman, agissant avec circonspection, prit la décision d'examiner ces accusations et délégua dans cette ville une commission d'enquête. Ce fut une occasion inespérée pour ceux qui nous voulaient du mal; ils déclenchèrent une tempête qui défie toute description verbale ou écrite. Seule une personne qui l'aurait vécue peut savoir quels troubles ils provoquèrent et quelles convulsions angoissées en résultèrent.

(35.36)
En dépit de tout, notre réaction fut de nous en remettre entièrement à Dieu et de demeurer sereins, confiants, longanimes et calmes de façon à ce qu'une personne ignorant tout de la situation nous aurait cru sans souci aucun, sans peine aucune, parfaitement heureux, robustes et en paix.

(35.37)
Or il advint que les accusateurs eux-mêmes - ceux qui nous avaient diffamés - se joignirent aux membres de la commission d'enquête et qu'ainsi, plaignants, témoins et juges ne firent plus qu'un : la conclusion était décidée d'avance.

(35.38)
Il nous faut reconnaître néanmoins que, jusqu'à présent, Sa Majesté le Sultan de Turquie n'a prêté nulle attention à ces fausses accusations, à ces diffamations, affabulations et médisances, et qu'il agit avec Justice...

(35.39)
Ô toi, le Dispensateur! Tu as répandu sur les amis de l'Occident les doux parfums du Saint Esprit et, à l'aide de la lumière de direction divine, tu as éclairé le ciel occidental.

(35.40)
Tu as rapproché de toi ceux qui en étaient éloignés; tu as transformé des inconnus en amis passionnés; tu as éveillé ceux qui dormaient; tu as rendu l'attention aux étourdis.

(35.41)
Ô toi, le Dispensateur! Aide ces nobles amis à atteindre ton bon plaisir et fais qu'ils soient bienveillants, tant envers l'étranger qu'à l'égard de l'ami.

(35.42)
Conduis-les vers le monde qui demeure éternellement; accorde-leur une part de grâce céleste; fais qu'ils soient de fidèles Bahá'ís, sincèrement épris de Dieu: garde-les des apparences extérieures et affermis-les solidement dans la vérité.

(35.43)
Qu'ils soient des signes et l'expression du royaume, de lumineuses étoiles scintillant au-dessus des horizons de la vie d'ici-bas. Qu'ils soient le réconfort et la consolation de l'humanité, au service de la paix du monde. Réjouis-les du vin de tes conseils et accorde-leur à tous la capacité de fouler le chemin de tes commandements.

(35.44)
Ô toi, le Dispensateur! Le désir le plus cher de ce serviteur à ton seuil est de voir les amis d'Orient et d'Occident tendrement enlacés, tous les membres de la communauté humaine rassemblés avec amour en une seule et même famille, ainsi que sont réunies les gouttes d'eau dans un seul et même océan tempétueux;

(35.45)
de les voir tous tels des oiseaux dans un seul et même jardin de roses, telles les perles d'un seul et même océan, les feuilles d'un seul et même arbre ou les rayons d'un seul et même soleil.

(35.46)
Tu es le Fort, le Puissant, et Tu es le Dieu de force, l'Omnipotent, Celui qui voit tout.


Chapitre: 36. "Ô vous deux, servantes élues du Seigneur! ..."

(36.1)
Ô vous deux, servantes élues du Seigneur! J'ai bien reçu la lettre de Mère Beecher, qui parlait vraiment en votre faveur; c'est la raison pour laquelle je m'adresse à vous deux conjointement, ce qui me semble tout à fait approprié car vous êtes toutes deux, créatures de pureté, comme une seule et même pierre précieuse; vous êtes deux bourgeons sur la branche d'un seul et même arbre; vous adorez toutes deux le même Bien-Aimé et languissez toutes deux après le même resplendissant soleil.

(36.2)
Mon voeu est que toutes les servantes du Seigneur dans cette région s'unissent, telles les vagues d'une mer infinie qui, bien que ballottées au gré du vent, sont séparées les unes des autres et pourtant font corps, en réalité, avec le fond illimité de l'océan.

(36.3)
Combien ce serait merveilleux si les amis étaient tels des faisceaux de lumière, s'ils se tenaient fermement côte à côte en une ligne ininterrompue.

(36.4)
Désormais, en effet, les rayons de réalité issus du Soleil du monde de l'existence ont uni dans la prière tous les adorateurs de cette lumière, et ces rayons ont, par une grâce infinie, rassemblé tous les peuples au sein de cet immense refuge.

(36.5)
Ainsi, toutes les âmes doivent devenir comme une seule âme, et tous les coeurs comme un seul coeur. Que tous les hommes soient libérés des multiples identités qu'engendrent les passions et les désirs; que, dans l'unicité de leur amour envers Dieu, ils puisent un nouvel art de vivre.

(36.6)
Ô vous deux, servantes du Seigneur! Il est temps pour vous de devenir de débordantes coupes d'abondance et, telles des bouffées d'air revivifiantes émanant du paradis d'Abha, de répandre le parfum du musc à travers ce pays.

(36.7)
Détachez-vous de la vie de ce monde et, à chaque nouvelle étape, désirez ardemment la non-existence car, lorsque le rayon retourne vers le soleil, il est éliminé; quand la goutte parvient à la mer, elle disparaît et, lorsque l'amant fidèle trouve sa Bien-Aimée, il rend l'âme.

(36.8)
Tout être humain, jusqu'à ce qu'il pose le pied dans l'univers du sacrifice, est privé de toute faveur et de toute grâce; cet univers du sacrifice, c'est le royaume de la négation de soi, qui fait jaillir la lumière du Dieu vivant.

(36.9)
Le monde du martyr est le lieu du détachement de soi, d'où s'élève le chant d'allégresse de l'éternité.

(36.10)
Efforcez-vous, corps et âme, de devenir totalement lasses de votre moi, et attachez-vous à ce visage de splendeurs; lorsque vous aurez atteint à de telles hauteurs de servitude, vous découvrirez, rassemblées à l'ombre de vous-mêmes, toutes choses créées.

(36.11)
Telle est la grâce illimitée, telle est la souveraineté suprême, telle est la vie qui ne s'éteint jamais. Hormis cela, tout n'est, au bout du compte, que perdition manifeste et destruction irrémédiable.

(36.12)
Louange à Dieu, la porte de la grâce infinie est grande ouverte, la table céleste est dressée, les serviteurs et les servantes du Miséricordieux prennent part à la fête.

(36.13)
Efforcez-vous de recevoir votre part de cette nourriture éternelle, afin que vous soyez aimées et chéries en ce monde et dans l'autre.


Chapitre: 37. "Ô vous, chers amis d'Abdu'l-Bahá! ..."

(37.1)
Ô vous, chers amis d'Abdu'l-Bahá! J'ai reçu de vous une lettre bénie m'annonçant l'élection d'une assemblée spirituelle. Cette nouvelle a réjoui mon coeur;

(37.2)
Dieu soit loué, les amis de cette région ont organisé cette nouvelle élection dans un esprit de complète unité, de solidarité et d'amour; ils ont réussi à élire des âmes sanctifies, dont la présence est admise au seuil sacré, et qui sont bien connues des amis pour la constante fidélité dont ils ont fait preuve à l'égard de l'Alliance de Dieu.

(37.3)
Ces représentants élus doivent maintenant se lever et servir la Cause dans un esprit de spiritualité et de joie, de pureté d'intention, de ferme attachement et d'attirance pour l'ensemble des qualités et attributs du Tout-Puissant, dont ils cherchent à exhaler les effluves parfumés avec le soutien de l'Esprit Saint.

(37.4)
Ces âmes doivent porter haut l'étendard de direction divine et, à l'instar des soldats de la cohorte céleste, elles doivent exalter la parole de Dieu et diffuser ses suaves parfums, éduquer les âmes humaines, et promouvoir la Plus Grande Paix.

(37.5)
En vérité, les âmes qui furent élues sont des âmes bénies. Un tressaillement de joie spirituelle me traversa au moment où je lus leur nom, à la pensée de savoir que - louange à Dieu! - il existait dans ce pays des êtres bien déterminés à manifester leur servitude envers le Royaume, prêts à faire le sacrifice de leurs vies à Celui qui n'a ni pair ni égal.

(37.6)
Ô vous, mes chers amis! Faites étinceler, au sein de cette assemblée, les splendeurs de l'amour divin! Que retentisse la musique joyeuse émanant des sphères sanctifiées! Que les nourritures célestes de la table du Seigneur restaurent vos esprits.

(37.7)
Que l'enthousiasme et la joie vous animent lorsque vous êtes ensemble et, au début de la réunion, récitez cette prière : Ô Toi, Seigneur du Royaume! Bien que nous formions ici une assemblée sur le plan physique, nos coeurs, fascinés, sont emportés par ton amour, et transportés par le rayonnement de ta resplendissante face.

(37.8)
Malgré notre faiblesse, nous sommes dans l'attente des révélations de ta puissance et de ton pouvoir. Nous sommes pauvres, dépourvus de biens et de ressources, et pourtant nous puisons l'abondance dans les trésors de ton royaume.

(37.9)
Nous sommes de simples gouttes d'eau, et pourtant nous tirons notre vie des profondeurs de ton océan. Nous ne sommes que des atomes de poussière, et pourtant nous réfléchissons la lumière, éclairés par la gloire de ton resplendissant soleil.

(37.10)
Ô Toi, notre Dispensateur! Accorde-nous ton aide pour que chacun de nous, présent dans cette assemblée, puisse devenir un brillant flambeau, un point d'attirance, un appel lancé vers tes célestes royaumes, jusqu'à pouvoir enfin transformer ce monde inférieur en miroir de ton paradis.

(37.11)
Ô vous, mes chers amis! Il incombe aux assemblées de ces régions de se relier et de correspondre entre elles, et de communiquer également avec les assemblées d'Orient, afin de devenir ainsi des centres d'union à travers le monde.

(37.12)
Ô vous, mes amis spirituels! Votre persévérance et votre fermeté doivent être si grandes que s'il advenait que les méchants mettent tous les croyants à mort et qu'il n'en restât qu'un seul, ce dernier, solitaire et sans aide aucune, résisterait à tous les peuples de la terre et continuerait de répandre jusqu'aux confins du monde les parfums suaves et sacrés de Dieu.

(37.13)
S'il vous arrivait de Terre Sainte une terrifiante nouvelle ou le rapport de terribles événements, veillez à ne pas vaciller, ne soyez pas frappés de chagrin ni ébranlés. Levez-vous, au contraire, tout aussitôt en faisant preuve d'une résolution indomptable, et servez le royaume de Dieu.

(37.14)
En tout temps, ce serviteur au seuil du Seigneur a connu les périls. Maintenant encore, il se trouve en danger.

(37.15)
Je n'ai éprouvé un espoir de sécurité à aucun moment de ma vie, et mon souhait le plus cher est celui-ci : Boire à la coupe du martyre bienfaisante et débordante, et mourir sur le champ du sacrifice en me délectant de ce vin, qui est le plus précieux des dons du Seigneur. Telle est ma plus haute espérance, tel est mon désir le plus impétueux.

(37.16)
Nous venons d'apprendre que les tablettes d'Ishraqat (Splendeurs), de Tarazat ;(Ornements), de Bisharat (Bonnes Nouvelles), de Tajalliyat (Eclats) et de Kalimat (Paroles du Paradis) ont été traduites et publiées dans ces régions. Vous aurez, dans ces tablettes, un modèle de la manière de se comporter et de vivre.


Chapitre: 38. "Ô servante de Dieu, qui frissonnes et frémis ..."

(38.1)
Ô servante de Dieu, qui frissonnes et frémis tel un tendre et jeune rameau ondoyant aux souffles de l'amour divin! J'ai bien lu ta lettre qui mentionne la générosité de ton amour, l'intensité de ton dévouement, et tes pensées consacrées à commémorer le souvenir de ton Seigneur.

(38.2)
Appuie-toi sur Dieu. Renonce à ta propre volonté et attache-toi à la sienne, laisse de côté tes propres désirs et saisis-toi des siens afin de pouvoir devenir, pour ses servantes, un exemple saint, spirituel, et un signe du Royaume.

(38.3)
Sache, Ô servante, qu'aux yeux de Bahá les femmes sont considérées comme égales aux hommes, et que Dieu a créé toute l'humanité à sa propre image et à sa propre ressemblance.

(38.4)
Ce qui veut dire qu'hommes et femmes, sans distinction, sont les révélateurs de ses noms et de ses attributs, et qu'il n'y a, du point de vue spirituel, aucune différence entre eux.

(38.5)
Quiconque, homme ou femme, se rapproche du Seigneur, celui-là est le plus favorisé. Combien de servantes ardentes et dévouées se sont montrées, à l'ombre protectrice de Bahá, supérieures aux hommes, et combien d'entre elles ont surpassé les plus illustres de ce monde!

(38.6)
Toutefois, la Maison Universelle de Justice, et cela conformément au texte explicite de la loi de Dieu, est réservée aux hommes. Cette disposition existe par une sagesse du Seigneur Dieu, qui sera bientôt rendue aussi clairement manifeste que le soleil à son zénith.

(38.7)
Quant à vous, Ô servantes éprises des senteurs célestes, prévoyez de tenir des réunions consacrées au souvenir de Dieu et fondez des assemblées spirituelles, car celles-ci sont, à l'origine de la diffusion des doux parfums de Dieu, de l'exaltation de sa parole, de l'élévation de sa grâce, de la promulgation de sa religion et de la promotion de ses enseignements.

(38.8)
Et existe-t-il plus grande munificence que cela? Ces assemblées spirituelles sont assistées par l'Esprit de Dieu. Leur défenseur est Abdu'l-Bahá et, au-dessus d'elles, il déploie ses ailes protectrices. Existe-t-il plus grande munificence?

(38.9)
Ces assemblées spirituelles sont des lampes étincelantes et des jardins célestes d'où sont diffusés en toutes régions les parfums de sainteté, et d'où les lumières de la connaissance sont répandues sur toutes choses créées.

(38.10)
De ces assemblées, l'esprit de vie rayonne dans toutes les directions. Ce sont, en vérité, les puissantes sources du progrès humain, à tout instant et en toutes circonstances. Existe-t-il plus grande munificence que cela?


Chapitre: 39. "Ô servante de Dieu! Ta lettre, m'annonçant ..."

(39.1)
Ô servante de Dieu! Ta lettre, m'annonçant l'établissement d'une assemblée dans cette cité, m'est bien parvenue.

(39.2)
Ne vous arrêtez pas à considérer votre petit nombre, mais attachez-vous plutôt à rechercher des coeurs qui soient purs. Une seule âme consacrée es: préférable à des milliers d'autres.

(39.3)
Si un petit nombre de personnes se rassemblent avec amour, dans un esprit de pureté et de sainteté absolues, le coeur détaché du monde, éprouvant les émotions du royaume ainsi que les puissantes forces magnétiques du Divin, et unies dans leur heureuse fraternité, un tel rassemblement exercera son influence sur toute la terre.

(39.4)
La nature de ce groupe de personnes, les mots qu'elles prononcent, les actes qu'elles exécutent, contribueront à libérer les célestes bienfaits, à faire sentir les prémisses de la béatitude éternelle. Les armées de l'assemblée divine les défendront et les anges du paradis d'Abha, tour à tour, se porteront à leur secours.

(39.5)
Les confirmations de Dieu et de ses célestes pouvoirs, voilà le sens du mot "anges". De même les anges sont des êtres bénis qui ont rompu leurs liens avec ce monde inférieur, se sont dégagés de la chaîne du moi et des désirs charnels, et ont ancré leurs coeurs dans les célestes royaumes du Seigneur.

(39.6)
Ils appartiennent au Royaume, ils sont célestes; ils appartiennent à Dieu, ils sont spirituels; ils sont les révélateurs de la munificente grâce divine, les aurores de ses bienfaits spirituels.

(39.7)
Ö servante de Dieu! Loué soit Dieu, ton époux affectionné a perçu le doux parfum des brises odorantes qui émanent des jardins célestes. Tu dois maintenant, jour après jour, par l'amour de Dieu et par tes bonnes actions, l'attirer toujours plus près de la Foi.

(39.8)
La ville de San Francisco a été, en effet, le théâtre de terribles événements [nota : tremblement de terre de 1906]. De telles catastrophes devraient servir à éveiller l'esprit des gens et à réduire leur attachement à ce monde éphémère. C'est ici, dans ce monde inférieur, que se produisent semblables désastres : C'est la coupe qui offre un vin amer.


Chapitre: 40. "Ô vous, bien-aimés d'Abdu'l-Bahá! ..."

(40.1)
Ô vous, bien-aimés d'Abdu'l-Bahá! J'ai pris connaissance de vos nouvelles avec une grande joie. Elles sont de nature à réchauffer le coeur et à réjouir l'âme.

(40.2)
Si, par les souffles sacrés du Très-Miséricordieux, cette assemblée, grâce à ses divines confirmations, demeure stable et ferme, les résultats produits seront tangibles, et elle réussira dans des entreprises de grande importance.

(40.3)
Les assemblées spirituelles qui seront fondées en cet âge de Dieu, au cours de ce siècle sacré, n'ont - c'est incontestable - pas d'égal ni de ressemblance avec celles des cycles précédents, car les tenants du pouvoir d'alors dépendaient de l'appui que leur accordaient les puissants parmi les hommes, tandis que l'autorité de ces assemblées spirituelles repose sur le soutien de la Beauté d'Abha.

(40.4)
Les défenseurs et les protecteurs des anciennes assemblées étaient les princes, les rois, les grands prêtres ou les masses populaires. Tout au contraire, ces assemblées spirituelles ont le Seigneur Tout-Puissant pour défenseur; Il est leur appui, leur secours, leur inspirateur.

(40.5)
Ne considérez pas le moment présent, mais fixez vos regards sur les temps à venir. Si petite soit la graine à ses débuts, elle devient, pour finir, un arbre puissant. Ne regardez pas la graine, regardez l'arbre paré de ses fleurs, de ses feuilles et de ses fruits.

(40.6)
Réfléchissez à ce qui s'est passé à l'époque de l'avènement du Christ : un petit groupe de disciples était seul à le suivre en ce temps-là. Observez ensuite quel arbre puissant cette graine a produit, et contemplez ses fruits.

(40.7)
Aussi, dès maintenant, apparaîtront des faits bien plus considérables, 'car l'appel du Seigneur des Armées a retenti, la sonnerie de trompettes du Seigneur vivant se fait entendre, l'hymne de la paix universelle s'élève, l'étendard de la droiture, de la confiance et de la compréhension est levé au milieu des différents peuples du globe : Voici la splendeur du Soleil de Vérité, la sainteté de l'esprit de Dieu Lui-même.

(40.8)
Cette dispensation, la plus puissante de toutes enveloppera toute la terre et, sous sa bannière, tous les peuples se rassembleront et trouveront refuge.

(40.9)
Sachez donc que cette minuscule semence est d'une importance vitale. Le vrai Laboureur, avec les mains de sa miséricorde, l'a jetée dans les champs labourés du Seigneur, l'a arrosée de la pluie de ses grâces et de ses bienfaits, et la nourrit à présent à la chaleur et à la lumière de l'astre de Vérité.

(40.10)
C'est pourquoi, Ô vous les bien-aimés de Dieu, rendez-lui grâce de ce que vous soyez l'objet de telles faveurs et les bénéficiaires de pareils dons. Vous êtes bénis, accueillez la bonne nouvelle de cette abondante grâce.


Chapitre: 41. "Ô toi qui demeures constant et ferme dans l'Alliance! ..."

(41.1)
Ô toi qui demeures constant et ferme dans l'Alliance! La lettre que tu m'as écrite... m'a été montrée, et les opinions que tu y exprimes sont les plus dignes d'éloges.

(41.2)
Il incombe à l'Assemblée spirituelle consultative de New-York de se trouver en parfait accord avec l'Assemblée de Chicago, puis elles doivent conjointement approuver tout ce qu'elles jugent approprié à la publication et à la diffusion de la littérature bahá’ie. Qu'elles envoient, à la suite de cet accord mutuel, une copie à 'Akka (Saint-Jean d'Acre), afin que la publication puisse également recevoir ici son approbation, après quoi le texte sera retourné pour être publié et diffusé.

(41.3)
La coordination et l'unification des deux assemblées spirituelles - celle de Chicago et celle de New-York - est une question de la plus haute importance. Et lorsqu'une assemblée spirituelle sera dûment constituée à Washington, ces deux assemblées devront également établir, avec la nouvelle assemblée, des liens d'unité. En résumé, c'est le désir du Seigneur Dieu que les bien-aimés de Dieu et les servantes du Miséricordieux en Occident parviennent à réaliser ensemble une harmonie et une unité plus parfaites jour après jour. Aussi longtemps que cette tâche n'aura pas été accomplie, l'oeuvre ne progressera pas.

(41.4)
Les assemblées spirituelles sont ensemble les instruments les plus efficaces pour l'établissement de l’unité et de l'harmonie.

(41.5)
Cette question est de la plus haute importance; c'est l'aimant qui attire et fait descendre les confirmations divines. Si, un jour, la beauté de l'unité - cette divine bien-aimée - est établie entre les amis et parée des ornements du royaume d'Abha, il est certain qu'en très peu de temps, ces contrées du royaume d'Abha, deviendront le paradis du Très-Glorieux et que, de l'Occident, les splendeurs de l'unité jetteront leurs feux sur la terre tout entière.

(41.6)
Nous luttons corps et âme, nuit et jour, sans chercher à nous reposer un seul instant, afin de faire de ce monde humain le miroir de l'unité de Dieu.

(41.7)
Aussi les bien-aimés du Seigneur doivent-ils refléter cette unité bien davantage! Et cet espoir caressé, ce désir ardent qui sont les nôtres, ne seront réalisés dans le monde visible que le jour où les véritables amis de Dieu se lèveront pour appliquer les enseignements de la Beauté d'Abha - que ma vie soit offerte en rançon pour ceux qui L'aiment!

(41.8)
L'un des enseignements de Bahá'u'lláh est le suivant: l'amour et la loyauté doivent à tel point gouverner le coeur humain que les hommes en arrivent à considérer l'inconnu comme un familier, le malfaiteur comme l'un des leurs, l'étranger comme un être aimé, l'ennemi comme un compagnon cher et proche.

(41.9)
Ils donneront le nom de dispensateur de vie à celui qui les tue; celui qui s'écarte, ils le considéreront comme s'il se rapprochait d'eux: celui qui refuse leur message, ils le regarderont comme s'il reconnaissait sa vérité.

(41.10)
Le sens de ces paroles, c'est que les hommes doivent traiter tout le genre humain à l'instar de leurs sympathisants, de leurs coreligionnaires, des êtres qu'ils chérissent, et de leurs familiers.

(41.11)
Lorsque la lumière de ce flambeau brillera sur la communauté mondiale, alors vous vous apercevrez que des brises parfumées émanent de la terre, devenue un paradis délectable et l'image reflétée des cieux.

(41.12)
Le monde entier ne sera plus alors qu'une seule et même patrie, ses peuples divers une seule et même espèce et, d'est en ouest, les nations ne formeront plus qu'une seule famille habitant la même maison.

(41.13)
Ce jour viendra, c'est mon espoir. Cette splendeur se manifestera, cette vision sera dévoilée dans la plénitude de sa beauté, telle est mon espérance.


Chapitre: 42. "Ô vous mes collaborateurs, qui êtes soutenus ..."

(42.1)
Ô vous mes collaborateurs, qui êtes soutenus par les armées du royaume du Très-Glorieux! Bénis êtes-vous, car vous vous êtes réunis sous l'ombre protectrice de la parole de Dieu, et vous avez trouvé un refuge dans la grotte de son Alliance.

(42.2)
En prenant pour demeure le paradis d'Abha, vous avez apaisé vos coeurs, et vous êtes bercés au souffle des douces brises qui émanent de sa tendre bonté; vous vous êtes levés pour servir la Cause de Dieu et propager sa religion en tous les points du globe, pour promouvoir sa parole et porter haut les étendards de sainteté à travers toutes ces régions.

(42.3)
Par la vie de Bahá! En vérité, le pouvoir parfait de la réalité divine insufflera en vous les munificences de l'Esprit Saint, et il vous aidera à réaliser un exploit dont l'oeil de la création n'a jamais contemplé l'équivalent.

(42.4)
Ô vous, ligue de l'Alliance! En vérité, la Beauté d'Abha a promis aux bien-aimés demeurés constants dans l'Alliance de renforcer leurs efforts de son soutien le plus ferme et de les secourir par l'action de sa puissance triomphante.

(42.5)
D'ici peu, vous constaterez que votre communauté d'âmes lumineuses a laissé des signes et marques manifestes dans les coeurs et les âmes des hommes.

(42.6)
Tenez-vous fermement au pan du vêtement de Dieu et dirigez tous vos efforts vers l'accomplissement de son Alliance.

(42.7)
Que le feu de son amour brûle en vous toujours plus vif, et que vos coeurs se dilatent de joie sous l'effet des souffles de servitude qui jaillissent de la poitrine d'Abdu'l-Bahá.

(42.8)
Ranimez votre courage, affermissez vos pas, soyez confiants dans les éternelles munificences qui seront répandues sur vous, l'une après l'autre, depuis le royaume d'Abha.

(42.9)
Chaque fois que vous vous rassemblez au sein de cette radieuse communauté, sachez que les splendeurs de Bahá brillent au-dessus de vous.

(42.10)
Il vous appartient de rechercher l'harmonie et d'être unis; Il vous appartient d'être en étroite communion les uns avec les autres, corps et âmes, jusqu'à ressembler aux Pléiades ou à un collier de perles éclatantes. C'est de cette manière que vous serez solidement établis dans votre foi, que vos paroles prévaudront, que votre étoile brillera, et que vos coeurs seront consolés ...

(42.11)
Chaque fois que vous entrez dans la salle du conseil, récitez cette prière avec un coeur brûlant de l'amour de Dieu et une langue purifiée de tout ce qui n'est pas son souvenir, afin que le Tout-Puissant vous aide, par le secours de sa grâce, à remporter la suprême victoire:

(42.12)
Ô Dieu, mon Dieu! Nous sommes tes serviteurs et nous nous sommes tournés avec dévotion vers ta sainte face, détachés, en ce jour glorieux, de tout ce qui n'est pas toi.

(42.13)
Nous nous sommes réunis en cette assemblée spirituelle, en pleine harmonie de pensée, d'opinion et de but, pour exalter ta Parole parmi les hommes.

(42.14)
Ô Seigneur notre Dieu! Fais de nous les symboles de ta divine direction, les étendards de ta Foi exaltée au milieu des hommes, les serviteurs de ta puissante Alliance, Ô Toi, notre Seigneur le Très-Haut, les manifestations de ta divine unité en ton royaume d'Abha, et de resplendissantes étoiles brillant sur toutes les régions.

(42.15)
Seigneur! Aide-nous à devenir des océans aux vagues houleuses de ta grâce merveilleuse, des torrents s'écoulant de tes sommets glorieux, des fruits de choix sur l'arbre de ta Cause divine, des arbres agités par les brises de ta munificence en ta vigne céleste.

(42.16)
Ô Dieu! Fais que nos âmes s'appuient sur les versets de ta divine unicité, que nos coeurs trouvent leur réconfort dans les flots de ta grâce, afin que nous soyons unis comme les vagues d'une seule mer, fondus ensemble comme les rayons de ton éclatante lumière; que nos pensées, nos vues et nos sentiments ne fassent plus qu'une seule réalité, manifestant l'esprit d'union à travers le monde.

(42.17)
Tu es le Clément, le Généreux, le Dispensateur, le Tout-Puissant le Miséricordieux, le Compatissant.


Chapitre: 43. "Pour ceux qui se concertent ..."

(43.1)
Pour ceux qui se concertent, les conditions requises sont en premier lieu la pureté d'intention, le rayonnement de l'esprit, le détachement de tout ce qui n'est pas Dieu, l'attrait pour les senteurs divines, l'humilité en présence des bien-aimés de Dieu, la patience et l'endurance dans les difficultés, et la servitude à son seuil exalté.

(43.2)
Si, par la bienveillante grâce du Seigneur, ils sont aidés et qu'ils acquièrent ces attributs, la victoire leur sera accordée du royaume invisible de Bahá.


Chapitre: 44. "Les membres d'une assemblée spirituelle doivent ..."

(44.1)
Les membres d'une assemblée spirituelle doivent se concerter de manière à éviter tout point de friction, de malaise ou de discorde. On obtient ce résultat lorsque chaque membre exprime son opinion et fait valoir son point de vue dans une totale liberté.

(44.2)
Si quelqu'un s'oppose, il ne doit en aucun cas se sentir offensé, car la bonne direction des choses ne se révèle qu'après un complet échange d'idées où les questions sont discutées sous tous les aspects.

(44.3)
L'étincelle de vérité ne jaillit que de la confrontation d'opinions divergentes

(44.4)
Si, après la discussion, une décision est adoptée à l'unanimité, c'est parfait mais, s'il subsiste - à Dieu ne plaise - des avis contraires, une majorité de voix doit l'emporter.


Chapitre: 45. "L'amour et l'harmonie absolus parmi les membres ..."

(45.1)
L'amour et l'harmonie absolus parmi les membres de l'assemblée est la condition primordiale. Ils doivent être complètement dégagés et libres de tout sentiment d'éloignement, et manifester en eux-mêmes l'unité de Dieu, car ils sont les vagues d'une même mer, les gouttes d'une même rivière, les étoiles d'un même ciel, les rayons d'un même soleil, les arbres d'un même verger, les fleurs d'un même jardin.

(45.2)
Si l'harmonie des pensées et l'union parfaite font défaut, ce groupe de personnes sera dispersé et cette assemblée, réduite à néant.

(45.3)
La seconde condition requise: lors de leur réunion, ils doivent tourner leur visage vers le royaume des cieux et demander que l'aide du royaume de Gloire leur soit accordée.

(45.4)
Puis ils doivent faire preuve d'un dévouement, d'une courtoisie, d'une dignité, d'un souci et d'une modération extrêmes dans l'expression de leurs points de vue.

(45.5)
En toute matière, ils doivent rechercher la vérité et ne pas insister sur leur opinion personnelle, car leur entêtement et leur obstination aboutiront finalement à des discordes et à des querelles, et la vérité demeurera cachée.

(45.6)
Les membres honorés de l'assemblée sont appelés à exprimer leurs propres pensées en toute liberté, et il n'est absolument pas permis à l'un des membres de minimiser l'opinion exprimée par l'un de ses collègues.

(45.7)
Non, il doit plutôt exposer la vérité avec modération et, s'il surgit des divergences entre les diverses opinions qui ont été énoncées, une majorité de voix devra prévaloir; tous doivent alors obéir et se soumettre à la majorité.

(45.8)
Au cours de la réunion ou en dehors de celle-ci, il n'est pas non plus admis que l'un des membres honorés de l'assemblée fasse objection à une décision adoptée par cette dernière ou qu'il la censure, même si la décision incriminée n'est pas appropriée, car ce genre de critique empêcherait une décision quelle qu'elle soit d'être exécutée.

(45.9)
En résumé, pour toutes les choses décidées dans un esprit d'harmonie, avec amour et pureté d'intentions, le résultat, c'est la lumière; en revanche, s'il subsiste la moindre trace de mésentente ou d'éloignement, le résultat ne sera que ténèbres et encore ténèbres ...

(45.10)
Si les membres respectent ces conditions, cette assemblée sera divine, sinon elle conduira à la froideur et à l'éloignement qui procèdent du Malin ...

(45.11)
S'ils s'efforcent de remplir ces conditions, les membres seront assurés de recevoir la grâce de l'Esprit Saint, et cette assemblée deviendra le centre des bénédictions divines. Les armées de confirmation divine viendront à son aide et ses membres recevront, jour après jour, une nouvelle effusion de l'Esprit.


Chapitre: 46. "Ô vous qui êtes fermes dans l'Alliance! ..."

(46.1)
Ô vous qui êtes fermes dans l'Alliance! Abdu'l-Bahá est en constante et parfaite communion avec toute assemblée spirituelle instituée par la munificence divine et dont les membres, avec une consécration extrême, se tournent vers le divin royaume et demeurent fermement attachés à l'Alliance.

(46.2)
Son coeur leur est acquis et ses liens avec eux sont éternels. Aussi correspond-il avec cette assemblée en toute sincérité, constance et continuité.

(46.3)
A chaque instant, j'implore pour vous l'assistance, la générosité, une grâce et une bénédiction nouvelles, afin que les confirmations de Bahá'u'lláh, semblables à l'océan, apparaissent sans trêve, que les feux du Soleil de Vérité vous éclairent, que vous soyez confirmés dans son service et puissiez devenir des manifestations de sa générosité, et que chacun de vous, se tournant à l'aube vers la Terre Sainte, puisse ressentir avec intensité les émotions engendrées par l'expérience spirituelle.


Chapitre: 47. "Ô vous, chers amis! ..."

(47.1)
Ô vous, chers amis! Votre lettre m'a grandement réjoui. Dieu soit loué, vous avez préparé une réception et célébré la fête qui doit avoir lieu tous les dix-neuf jours.

(47.2)
Chaque fois qu'une réunion est préparée avec amour, que ses participants tournent leurs visages vers le royaume de Dieu et que les divins enseignements font l'objet des entretiens, contribuant ainsi au progrès spirituel des membres présents, cette réunion est celle du Seigneur et ce festin est descendu des cieux.

(47.3)
C'est mon espérance que cette fête sera célébrée une fois tous les dix-neuf jours, car elle vous rapproche les uns des autres; elle est la source même de l'unité et de l'affection réciproque.

(47.4)
Vous remarquerez jusqu'à quel point le monde est sujet à des désordres et à des conflits continuels, et vous voyez bien dans quelle mauvaise passe se trouvent les nations.

(47.5)
Peut-être que ceux qui aiment Dieu réussiront à lever l'étendard de l'unité humaine. Ainsi, le tabernacle monochrome du royaume céleste étendra-t-il son ombre protectrice sur toute la terre, les malentendus entre peuples se dissiperont et toutes les nations s'associeront entre elles, et leurs rapports mutuels seront ceux d'un amant avec sa bien-aimée.

(47.6)
Il est de votre devoir de faire preuve envers tout être humain d'une extrême bienveillance, et de vouloir son bien; de contribuer à l'élévation morale de la société, d'insuffler aux morts le souffle de la vie, d'agir en conformité avec les enseignements de Bahá'u'lláh et de marcher dans son sentier, jusqu'à ce que vous transformiez le monde de l'homme en monde de Dieu.


Chapitre: 48. "Ô vous, loyaux serviteurs de l'Ancienne Beauté! ..."

(48.1)
Ô vous, loyaux serviteurs de l'Ancienne Beauté! Dans chaque cycle et dans chaque dispensation, la fête a fait l'objet de la faveur et de l'amour des hommes, et le fait de dresser une table destinée à ceux qui aiment Dieu a été considéré comme un acte digne de louange.

(48.2)
C'est le cas tout particulièrement aujourd'hui, en cette incomparable dispensation, en cet âge des plus généreux; la fête est hautement appréciée et acclamée, car elle est comptée, en vérité, parmi les réunions qui sont consacrées à l'adoration et à la glorification de Dieu.

(48.3)
C'est pendant la fête que sont entonnés les versets sacrés, c'est là que retentissent les odes et les louanges célestes, c'est là que les coeurs sont vivifiés et que les âmes sont transportées.

(48.4)
Susciter ces mouvements de l'esprit est le premier but visé, mais il s'ensuit tout naturellement, en même temps, que les personnes présentes à la fête prennent part à une collation, pour que le monde du corps puisse refléter le monde de l'esprit et que la chair acquière les qualités de l'âme; ainsi les délices spirituels, qui sont répandus à profusion, sont accompagnés de délectations matérielles.

(48.5)
C'est un bonheur pour vous que d'observer cette règle, avec toutes ses significations mystiques, de maintenir ainsi les amis de Dieu alertes et vigilants, et de leur apporter la paix de l'esprit et la joie.


Chapitre: 49. "J'ai bien reçu ta lettre ..."

(49.1)
J'ai bien reçu ta lettre, dans laquelle tu me parles de la fête des dix-neuf jours, et ce que tu m'en dis m'a réjoui le coeur. Ces réunions font descendre du ciel la table divine, et elles attirent les confirmations du Très-Miséricordieux.

(49.2)
Mon espoir est que les souffles du Saint Esprit les animent, et que chaque participant à de grandes assemblées, avec éloquence et d'un coeur débordant de l'amour divin, s'attache à acclamer le lever du Soleil de Vérité, l'aurore de l'Astre du Jour qui éclaire le monde entier.


Chapitre: 50. "Vous m'avez interrogé au sujet de la fête ..."

(50.1)
Vous m'avez interrogé au sujet de la fête que l'on célèbre chaque mois bahá’i. Cette fête a lieu dans le but de développer la fraternité et l'amour, d'invoquer Dieu et, d'un coeur contrit, de le supplier, et d'encourager les activités bénévoles.

(50.2)
Cela veut dire que les amis, au cours de chaque fête, doivent fixer leurs pensées sur Dieu et le glorifier, réciter les prières et les versets sacrés, et se comporter les uns envers les autres avec l'affection et l'amour les plus grandes.


Chapitre: 51. "En ce qui concerne la fête des dix-neuf jours ..."

(51.1)
En ce qui concerne la fête des dix-neuf jours, elle réjouit l'esprit et le coeur. Si elle est célébrée comme il se doit, les amis, une fois tous les dix-neuf jours, se sentiront spirituellement restaurés, et doués d'un pouvoir qui n'est pas de ce monde.


Chapitre: 52. "Ô serviteur du seul vrai Dieu! ..."

(52.1)
Ô serviteur du seul vrai Dieu! Loué soit le Seigneur, les bien-aimés de Dieu se trouvent en chaque pays, et ils sont tous, sans exception. à l'ombre de l'Arbre de Vie et sous la protection de sa providence.

(52.2)
Sa sollicitude et sa tendre bonté sont semblables à la houle et aux éternelles vagues de la mer, et de son royaume éternel sont dispensées sans trêve ses bénédictions.

(52.3)
Nous devrions prier pour que les bénédictions qu'Il nous accorde soient toujours plus abondantes, et pour que nous nous attachions aux moyens susceptibles d'assurer une plus grande effusion de sa grâce et une mesure plus débordante de son assistance divine.

(52.4)
L'un de ces moyens les plus efficaces est l'esprit de véritable solidarité et d'affectueuse communion entre les amis.

(52.5)
Rappelez-vous ce dicton : "De tous les pèlerinages, le plus grand consiste à soulager le coeur meurtri par l'affliction."


Chapitre: 53. "En vérité, Abdu'l-Bahá inhale le parfum de l'amour ..."

(53.1)
En vérité, Abdu'l-Bahá inhale le parfum de l'amour de Dieu qui se dégage de tout lieu de réunion où est proférée la parole de Dieu, où sont exposés les preuves et les arguments dont les clartés se répandent à travers le monde, et où sont relatées les tribulations Abdu'l-Bahá aux mains de ceux qui ont violé l'Alliance de Dieu.

(53.2)
Ô servante du Seigneur! Ne dis pas un mot sur la politique; ta mission concerne la vie de l'âme, car celle-ci, en vérité, conduit à la joie de l'homme dans le monde divin.

(53.3)
Sauf pour en dire du bien, ne fais aucune mention des rois de la terre, ni de leurs gouvernements ici-bas.

(53.4)
Limite plutôt ton discours à répandre les heureuses nouvelles du royaume de Dieu, à démontrer l'influence de la parole de Dieu et le caractère sacré de sa Cause.

(53.5)
Parle de la joie qui demeure et des délectations spirituelles, des qualités divines et de la manière dont s'est levé, au-dessus des horizons terrestres, le Soleil de Vérité: parle du souffle de l'esprit de vie qui pénètre dans le corps du monde.


Chapitre: 54. "Vous m'avez écrit au sujet des réunions ..."

(54.1)
Vous m'avez écrit au sujet des réunions que tiennent les amis, en soulignant à quel point elles sont imprégnées de paix et de joie. Bien sûr qu'il en est ainsi, car partout où sont rassemblées des intelligences spirituelles, là règne Bahá'u'lláh dans toute sa beauté. Aussi est-il certain que de telles réunions produiront un bonheur et une paix sans limites.

(54.2)
Aujourd'hui, il appartient à chacun et à tous de s'abstenir de mentionner toute autre chose, et il convient de faire peu de cas du reste.

(54.3)
Que leur manière de parler (des amis de Dieu), que leur état d'âme intérieur se résument ainsi : "Fais que tous les mots de mes prières et de ma louange se limitent à l'expression d'un seul refrain: fais que ma vie entière ne soit que servitude envers Toi".

(54.4)
Autrement dit, qu'ils consacrent toutes leurs pensées, toutes leurs paroles à enseigner la Cause de Dieu et à propager la Foi de Dieu. à inciter tous leurs semblables à se distinguer par l'acquisition des qualités divines; à aimer l'humanité; à être purs et saints en toutes choses, et sans tache dans leur vie publique et privée; intègres et détachés, fervents et pleins d'ardeur.

(54.5)
Ils renonceront à tout sauf au souvenir de Dieu; ils n'apprécieront rien, hormis la louange de Dieu.

(54.6)
Aujourd'hui, le monde sautera de joie et dansera au son de cette mélodie entonnée par l'Assemblée céleste : "Gloire à mon Seigneur, le Très-Glorieux!"

(54.7)
Mais sachez bien ceci : A moins d'entendre ce chant de Dieu, nul autre chant ne pourra émouvoir le monde, et à moins de percevoir les trilles du rossignol de vérité s'envoler du jardin de Dieu, nulle mélodie n'attirera le coeur. "D'où vient ce chanteur qui prononce le nom du Bien-Aimé?".


Chapitre: 55. "Il est bon que les amis organisent des réunions ..."

(55.1)
Il est bon que les amis organisent des réunions au cours desquelles ils glorifieront Dieu, fixeront leur coeur sur Lui et réciteront les versets sacrés révélés par la Beauté Bénie - que mon âme soit donnée en rançon pour ses serviteurs aimants!

(55.2)
De telles assemblées refléteront l'éclat des rayons de l'horizon suprême et des feux du Royaume très glorieux. Car elles ne sont rien d'autre que les Mashriqu'l-Adhkar [nota : Mashriqu'l-Adhkar - Maisons d'adoration], les aurores du souvenir de Dieu qui, sous la direction de la Plume très exaltée, seront appelées à s'établir dans chaque hameau et dans chaque cité...

(55.3)
Ces réunions spirituelles doivent avoir un caractère de pureté et de consécration extrêmes en sorte que, du site même où elles se déroulent, de leur emplacement sur la terre et de l'atmosphère qui les entoure, s'exhalent les brises odorantes de l'Esprit Saint.


Chapitre: 56. Toutes les fois qu'un groupe de personnes s'assembleront ...

(56.1)
Toutes les fois qu'un groupe de personnes s'assembleront dans un lieu de réunion, qu'elles glorifieront Dieu et qu'elles s'entretiendront des mystères divins, alors, sans aucun doute, les souffles légers du Saint Esprit leur parviendront, et chacune d'entre elles recevra une part de ses bienfaits.


Chapitre: 57. "Nous apprenons que tu as l'intention d'embellir ..."

(57.1)
Nous apprenons que tu as l'intention d'embellir ta demeure, de temps à autre, en réunissant des amis bahá’is dont quelques-uns s'engageront à louer le Seigneur Très-Glorieux. Si tu arrives à réaliser ton projet, sache que cette maison terrestre deviendra une demeure céleste et cet édifice de pierre, un synode de l'esprit.


Chapitre: 58. "Tu m'as interrogé au sujet des lieux d'adoration ..."

(58.1)
Tu m'as interrogé au sujet des lieux d'adoration et de leur raison d'être. La sagesse qui préside à la construction de tels édifices est la suivante : à une heure convenue, les gens sauraient qu'il est temps de se réunir, ils se rassembleraient et, formant une union harmonieuse entre eux, se consacreraient à la prière. L'unité et l'affection en résulteront; elles se développeront et s'épanouiront dans le coeur humain.


Chapitre: 59. "Abdu'l-Bahá a longtemps nourri l'espoir ..."

(59.1)
Abdu'l-Bahá a longtemps nourri l'espoir qu'une Maison d'Adoration, un Mashriqu'l-Adhkar, serait édifiée dans cette région. Dieu en soit loué, grâce aux efforts résolus et constants des amis, la chose s'est réalisée et l'heureuse nouvelle a été annoncée récemment.

(59.2)
Cet accomplissement est, au seuil de Dieu, hautement acceptable, car le Mashriqu'l-Adhkar inspire les serviteurs aimants de Dieu, réjouit leurs coeurs, et les encourage à se montrer fermes et constants.

(59.3)
Il s'agit là d'un projet de la plus haute importance. Si l'édification, en un lieu public, de la Maison d'Adoration suscitait de l'hostilité chez les malveillants, alors la réunion devrait avoir lieu en quelque endroit secret.

(59.4)
Jusque dans chaque hameau, il faut réserver un lieu pour le Mashriqu'l-Adhkar, même s'il doit être souterrain.

(59.5)
Maintenant, Dieu soit loué, vous avez réussi à réaliser ce projet. Au lever du jour, mettez-vous en prière et commémorez le souvenir du Seigneur. Levez-vous pour le louer et pour le glorifier.

(59.6)
Soyez bénis et que la joie vous habite, Ô vous les justes, car vous avez fixé le point d'aurore des louanges adressées à Dieu. En vérité, je prie le Seigneur de faire de vous des étendards de salut et des bannières de rédemption, flottant au vent au-dessus des vallées et des collines.


Chapitre: 60. "Bien que le Mashriqu'l-Adhkar soit ..."

(60.1)
Bien que le Mashriqu'l-Adhkar soit, d'après son apparence extérieure, une structure matérielle, il exerce cependant un effet d'ordre spirituel. Il forge entre les coeurs des liens d'unité; c'est un centre communautaire destiné aux âmes humaines.

(60.2)
Chaque ville dans laquelle, au temps de la Manifestation, fut édifié un temple, a fait naître la sécurité, la constance et la paix, car de tels édifices ont été voués à la perpétuelle glorification de Dieu, et le coeur humain ne saurait trouver de repos en dehors de la souvenance de Dieu.

(60.3)
Par le Dieu de miséricorde! L'édifice de la Maison d'Adoration exerce une puissante influence sur toutes les phases de la vie. En Orient, l'expérience a clairement montré qu'il s'agissait là d'un fait bien établi.

(60.4)
Même si, dans quelque petit village, une maison était désignée pour faire fonction de Mashriqu'l-Adhkar, son existence avait une portée significative. Quel pourrait être alors l'impact produit par un temple spécialement édifié dans ce but!


Chapitre: 61. "Ô Seigneur, Ô Toi qui bénis tous ceux ..."

(61.1)
Ô Seigneur, Ô Toi qui bénis tous ceux qui se montrent fermes dans l'Alliance en leur accordant, par leur amour pour la Lumière du Monde, de dépenser ce qu'ils ont pour l'offrir au Mashriqu'l-Adhkar, aurore de ton rayonnement et proclamateur de tes preuves!

(61.2)
Aide ces âmes justes, droites et pieuses, en ce monde et dans le monde à venir, à se rapprocher toujours davantage de Ton Seuil sacré, et illumine leur visage de tes éblouissantes splendeurs. En vérité, Tu es le Généreux, l'éternel Dispensateur.


Chapitre: 62. "Ô ma fille bien-aimée du Royaume! ..."

(62.1)
Ô ma fille bien-aimée du Royaume! La lettre que tu avais écrite au Dr Esslemont m'a été transmise par lui au Pays du désir [nota : Terre Sainte]. Je l'ai lue jusqu'au bout avec la plus grande attention.

(62.2)
D'une part, j 'ai été profondément touché de savoir que tu avais coupé tes belles tresses à l'aide des ciseaux du détachement de ce monde et du renoncement à soi-même sur le chemin du royaume de Dieu. Et, d'autre part, j'ai été très heureux d'apprendre que cette fille tendrement aimée avait poussé l'abnégation au point d'offrir une partie si précieuse de son corps dans la voie de la Cause de Dieu.

(62.3)
Si tu m'avais consulté, je n'aurais jamais consenti à ce que tu coupes une seule de tes jolies boucles ondulées; non, vraiment, j'aurais moi-même contribué en ton nom au Mashriqu'l-Adhkar. Ton acte, toutefois, constitue un éloquent témoignage de ton noble esprit d'abnégation. Tu as, en vérité, fait le sacrifice de ta vie, et féconds seront les résultats que tu en obtiendras sur le plan spirituel.

(62.4)
Garde ta confiance car, jour après jour, tu progresseras et ta fermeté, ainsi que ta constance, s'accroîtront toujours plus. Les bienfaisances de Bahá'u'lláh t'environneront de toutes parts et les joyeuses nouvelles émanant des sphères célestes te seront communiquées à maintes reprises.

(62.5)
Et bien que ce soit tes propres cheveux que tu as sacrifiés, néanmoins tu recevras une effusion de l'Esprit. Et bien que ce soit cette partie périssable de ton corps que tu as offerte dans le sentier de Dieu, néanmoins tu découvriras le don divin, tu contempleras la Beauté céleste, tu obtiendras la gloire impérissable et parviendras à la vie éternelle.


Chapitre: 63. "Ô vous, âmes bénies! ..."

(63.1)
Ô vous, âmes bénies ! [nota : bahá’is de Najaf-Ábad] La lettre que vous avez écrite à Rahmatu'lláh m'a été lue. Elle m'apportait des nouvelles nombreuses et réjouissantes, à savoir que grâce au pouvoir de la foi et de la fermeté dans l'Alliance, de nombreuses réunions ont eu lieu et que, partout, les bien-aimés du Seigneur sont en mouvement et actifs.

(63.2)
L'ardent désir d'Abdu'l-Bahá a toujours été que la terre de ce lieu sanctifié qui, aux premiers jours de la Cause, a été rafraîchie par les ondées printanières de la grâce et a reverdi, puisse fleurir et s'épanouir au point de remplir de joie tous les coeurs.

(63.3)
Loué soit le Seigneur, la Cause de Dieu a été proclamée et promue à travers l'Orient et l'Occident, de telle sorte qu'aucun esprit n'avait jamais imaginé la rapidité avec laquelle les douces fragrances du Seigneur parfumeraient toutes les régions.

(63.4)
En réalité, ce résultat est l'oeuvre de la parfaite munificence de la Beauté bénie à jamais, dont la grâce et le pouvoir triomphant sont, encore et toujours, dispenses et reçus en abondance.

(63.5)
La construction, au coeur même du continent américain, du Mashriqu'l-Adhkar, et les contributions de nombreuses âmes des régions avoisinantes à l'érection de ce temple sacré, c'est bien là l'un des prodigieux événements qui se soient produits récemment.

(63.6)
Parmi les bienfaiteurs se trouve une dame fort estimée de la ville de Manchester, qui a été incitée à offrir sa part. Comme elle n'avait ni biens, ni richesses terrestres, elle a coupé de sa propre main les longues, fines et précieuses tresses qui ornaient si gracieusement sa tête et les a mises en vente, afin que le montant recueilli puisse servir â promouvoir la cause du Mashriqu'l-Adhkar.

(63.7)
Considérez bien ceci : même si aux yeux d'une femme il n'y a rien de plus précieux qu'une chevelure longue et bouclée, néanmoins cette dame très estimée a fait preuve d'un rare et bel esprit d'abnégation.

(63.8)
Et bien que ce geste fût spontané et qu'Abdu'l-Bahá n'eût pas consenti à un tel acte, pourtant il révèle un tel esprit de dévouement, noble et élevé, qu'il en a été profondément touché.

(63.9)
Aussi précieux que soient les cheveux au regard des femmes occidentales, que dis-je, plus précieux que la vie elle-même, cette dame de Manchester les offrit en sacrifice pour la cause du Mashriqu'l-Adhkar!

(63.10)
On rapporte qu'à l'époque de l'Apôtre de Dieu [nota : Apôtre de Dieu désigne Muhammad], celui-ci exprima le désir qu'une armée progressât dans une direction déterminée, et les fidèles furent autorisés à recueillir des contributions en faveur de la guerre sainte.

(63.11)
Parmi eux se trouvait un homme qui offrit un millier de chameaux, chacun d'eux chargé de grain; un autre donna la moitié de ses biens, et un autre encore offrit tout ce qu'il possédait. Mais une femme très âgée, dont l'unique bien consistait en une poignée de dattes, s'approcha de Muhammad et déposa à ses pieds son humble contribution.

(63.12)
Sur ces entrefaites, le prophète de Dieu - que ma vie lui soit offerte en sacrifice! - ordonna que cette poignée de dattes fût placée au-dessus de tous les autres dons réunis, affirmant ainsi le mérite et la supériorité de cette contribution sur tout le reste. Cela fut fait ainsi parce que cette femme âgée ne possédait rien d'autre au monde que ces quelques dattes.

(63.13)
Et ainsi en est-il de cette dame estimée; elle n'avait rien d'autre à offrir que ses précieuses boucles, et elle les sacrifia avec magnanimité pour la cause du Mashriqu'l-Adhkar,

(63.14)
Réfléchissez et songez à quel degré de puissance et d'autorité est parvenue la Cause de Dieu! Une femme de l'Occident a donné sa chevelure pour la gloire du Mashriqu'l-Adhkar. Pour mieux dire, ceci n'est qu'une leçon donnée à ceux qui entendent.

(63.15)
En conclusion, je dirai que les bien-aimés de Najaf-'Abad m'ont apporté de grandes satisfactions car, dès les premières lueurs de la Cause jusqu'à ce jour, chacun d'eux a fait preuve en toute circonstance, d'un grand esprit d'abnégation.

(63.16)
Avec une entière sincérité, cette âme immaculée que fut Zaynu'l-Muqarrabin n'a cessé de prier, toute sa vie durant, pour les croyants de Najaf-'Abad, et implora pour eux la grâce de Dieu et ses divines confirmations. Loué soit le Seigneur, les prières de cette âme bienveillante ont été exaucées, car leurs effets sont partout manifestes.


Chapitre: 64. "Le Mashriqu'l-Adhkar est l'une des institutions ..."

(64.1)
Le Mashriqu'l-Adhkar est l'une des institutions les plus vitales du monde, et il possède de nombreuses branches annexes. Tout en étant une Maison d'adoration, il est également rattaché à un hôpital, à un dispensaire, à une maison d'accueil pour les voyageurs, à une école pour les orphelins et à un établissement d'études universitaires. Chaque Mashriqu'l-Adhkar est relié à ces cinq structures.

(64.2)
Mon espoir est que le Mashriqu'l-Adhkar sera maintenant fondé en Amérique et que, peu à peu, hôpital, l'école, l'université, le dispensaire et la maison d'accueil seront créés ensuite, et que toutes ces institutions fonctionneront dans les meilleures conditions d'organisation et d'efficacité.

(64.3)
Portez ces questions à la connaissance des bien-aimés du Seigneur, afin qu'ils comprennent à quel point l'importance de ce "Point d'aurore de la commémoration de Dieu" est grande.

(64.4)
Le temple n'est pas seulement un lieu d'adoration: il est plutôt. à tous égards, un ensemble complet.

(64.5)
Ô toi, chère servante du Seigneur! Si seulement tu pouvais connaître quelle haute station est destinée aux âmes qui sont détachées du monde, qui se sentent fortement attirées vers la Foi dont elles expliquent les enseignements à l'ombre protectrice de Bahá'u'lláh!

(64.6)
A la pensée de suivre un tel chemin et de voyager dans la direction du Royaume, comme tu te réjouirais! Comme tu aimerais étendre tes ailes et t'élever dans le ciel avec des sentiments d'exultation et de ravissement!

(64.7)
Quant à la terminologie dont j'ai fait usage dans ma lettre pour t'engager à te consacrer au service de la Cause de Dieu, le sens en est le suivant : limite tes pensées à l'enseignement de la Foi. Jour et nuit, agis en accord avec les enseignements, les conseils et exhortations de Bahá'u'lláh.

(64.8)
Cela n'exclut pas le mariage. Tu peux te choisir un mari et, en même temps, servir la Cause de Dieu; l'un n'exclut pas l'autre.

(64.9)
Prends conscience de la valeur de ces Jours; ne laisse pas échapper cette chance. Prie pour que Dieu fasse de toi un flambeau allumé, afin que tu puisses guider une grande multitude à travers ce monde de ténèbres.


Chapitre: 65. "Ô toi, servante élue du céleste Royaume! ..."

(65.1)
Ô toi, servante élue du céleste Royaume! Ta lettre m'est bien parvenue. Elle exprimait tes aspirations élevées et tes nobles buts, en mentionnant que tu envisages de partir pour un voyage en Extrême-Orient et que tu te sens prête à endurer les pires difficultés, afin de pouvoir guider les âmes et propager, jusqu'aux extrémités de la terre, les bonnes nouvelles du royaume de Dieu. Chère servante de Dieu, ce dessein que tu as conçu atteste que tu chéris le plus noble de tous les buts.

(65.2)
Lorsque tu transmets le message, parle sans détour et dis : Le Promis de tous les peuples du monde s'est manifesté et Il s'est fait connaître aux hommes de notre époque.

(65.3)
Car tous les peuples sans exception, et toutes les religions, attendent la venue d'un Promis, et Bahá'u'lláh est Celui que tous attendent.

(65.4)
Et c'est pour cette raison que la Cause de Bahá'u'lláh entraînera la réalisation de l'unité de l'humanité, que le tabernacle de l'unité sera dressé sur les sommets du monde, et que les bannières de l'universalité de tout le genre humain seront déployées sur les cimes de la terre.

(65.5)
Lorsque ta langue se délie pour annoncer cette grande, cette bonne nouvelle, tu trouveras le moyen d'enseigner la Foi.

(65.6)
Cependant, le voyage que tu projettes doit s'effectuer vers un pays très éloigné et, à moins qu'un groupe de personnes soient disponibles, les bonnes nouvelles ne produiront guère d'effet en ces lieux. Si tu le juges préférable, rends-toi plutôt en Perse et, sur le chemin du retour, visite le Japon et la Chine. Il semble que ce serait là un bien meilleur programme, et beaucoup plus agréable. En tout état de cause, fais ce qui te paraît réalisable, et ta décision sera approuvée.


Chapitre: 66. "Ô toi qui as cherché l'illumination ..."

(66.1)
Ô toi qui as cherché l'illumination dans la lumière de direction! Rends grâce à Dieu de t'avoir conduit vers la lumière de vérité et de t'avoir invité à entrer dans le royaume d'Abha.

(66.2)
Ta vue a été éclairée et ton coeur transformé en un jardin de roses. Je prie pour que ta foi et ton assurance s'affermissent toujours davantage, qu'elles flamboient telle une torche allumée dans les assemblées, et qu'elles leur dispensent la lumière de direction.

(66.3)
Chaque fois qu'une assemblée illuminée des amis de Dieu est réunie, Abdu'l-Bahá est présent en esprit et en âme bien qu'il soit corporellement absent.

(66.4)
Je suis toujours un voyageur en route vers l'Amérique et je m'associe, assurément, à toute réunion d'amis spirituels et illuminés.

(66.5)
La distance est annihilée, et elle n'empêche pas deux âmes intimement attachées l'une à l'autre par des liens d'affection, même si elles résident en deux pays différents, de s'associer ensemble en une étroite communion.

(66.6)
Donc, je suis ton proche compagnon, à l'unisson et en harmonie avec ton âme.


Chapitre: 67. "Ô toi, dame du Royaume! ..."

(67.1)
Ô toi, dame du Royaume! La lettre que tu m'as adressée de New-York m'est bien parvenue. Le contenu de ton message m'a rempli de joie et de contentement, car il indiquait la pureté d'intention et la fermeté de résolution avec lesquelles tu as décidé de te rendre à Paris afin d'allumer, dans cette cité silencieuse, le feu de l'amour pour Dieu et de briller, telle une torche resplendissante, au sein des ténèbres de cette nature.

(67.2)
Ce voyage est une entreprise fort louable et opportune. A ton arrivée à Paris, tu dois t'efforcer, quel que soit le petit nombre d'amis résidant dans cette ville, de constituer l'assemblée spirituelle instituée par l'Alliance et de revivifier les âmes par le pouvoir de l'Alliance.

(67.3)
Paris est une ville excessivement en proie au découragement, et qui connaît actuellement un état de torpeur et, jusqu'à maintenant, elle ne s'est pas enflammée bien que la nation française soit de nature active et enjouée. Mais le monde de la matière a complètement recouvert Paris de son pavillon, et il a étouffé le sentiment religieux.

(67.4)
Mais le pouvoir de l'Alliance réchauffera de sa chaleur chaque âme engourdie par le froid; il dispensera la lumière sur tout ce qui est ténèbres et assurera la véritable liberté du Royaume à ceux qui sont captifs entre les mains de la nature.

(67.5)
Lève-toi donc aujourd'hui dans la ville de Paris, armée de la puissance du Royaume, de la confirmation divine, animée d'un zèle et d'une ardeur sincères, et embrasée par la flamme de l'amour de Dieu.

(67.6)
Rugis à la manière d'un lion, manifeste un bonheur extatique et une affection au milieu de ces quelques âmes, en sorte que la louange et la glorification de Dieu puissent te parvenir sans cesse du royaume divin et que de puissantes confirmations descendent sur toi. Conserve ta confiance. Si tu agis en conséquence, et brandis l'étendard de l'Alliance, Paris s'embrasera.

(67.7)
Ne cesse pas de t'attacher à Bahá'u'lláh et de rechercher ses confirmations, car celles-ci transforment la goutte d'eau en océan et fait du moucheron un aigle.


Chapitre: 68. "Ô vous qui demeurez fermes dans l'Alliance ..."

(68.1)
Ô vous qui demeurez fermes dans l'Alliance et dans le Testament de Bahá'u'lláh! Votre lettre m'est bien parvenue et vos noms bénis ont été lus, l'un après l'autre. Votre lettre exprimait des idées divinement inspirées et témoignait des générosités de Dieu, parce qu'elle évoquait l'union qui règne entre les amis ainsi que l'harmonie de tous les coeurs.

(68.2)
Aujourd'hui, la faveur de Dieu la plus remarquable repose sur l'union et l'harmonie; cette unité et cette concorde sont ainsi susceptibles d'entraîner la promulgation de l'unité du genre humain et de dégager le monde de ces épaisses ténèbres d'inimitié et de rancoeur, pour que le Soleil de Vérité puisse briller totalement de sa parfaite splendeur.

(68.3)
A l'heure actuelle, tous les peuples du monde sont absorbés par leurs intérêts égoïstes et déploient les plus grands efforts afin de promouvoir leurs propres intérêts matériels. Ce qu'ils adorent, ce n'est pas la réalité divine ni le monde de l'humain, c'est eux-mêmes.

(68.4)
Ils cherchent assidûment leurs bénéfices personnels, et non le bien-être public. Cet état de choses est dû au fait qu'ils sont prisonniers du monde de la nature et qu'ils ignorent les enseignements divins, la munificence du Royaume et le Soleil de Vérité.

(68.5)
Mais vous, loué soit Dieu, vous êtes à présent particulièrement comblés par cette munificence, vous êtes devenus les élus, vous avez reçu l'instruction divine, vous avez obtenu votre admission dans le royaume de Dieu, vous avez commencé d'être les bénéficiaires de bénédictions illimitées et, enfin, vous avez été baptisés de l'eau de la Vie, du feu de l'amour de Dieu et du Saint Esprit.

(68.6)
Luttez donc, coeur et âme, pour devenir des torches enflammées au sein de l'assemblée du monde, de scintillantes étoiles à l'horizon de la Vérité, des sources de propagation de la lumière du Royaume, afin de transformer le monde en un divin royaume, et ce bas monde en l'univers céleste.

(68.7)
Puissent l'amour de Dieu et la miséricorde du Seigneur planter leur tente sur les cimes du monde, les âmes humaines devenir les vagues de l'océan de vérité, le monde de l'homme croître dans la forme d'un seul arbre béni, que les versets de l'unité soient chantés et que les mélodies de sainteté parviennent jusqu'à l'assemblée céleste.

(68.8)
Jour et nuit, j'adresse au royaume de Dieu mes supplications, l'implorant de vous accorder son assistance et ses confirmations infinies.

(68.9)
Ne vous arrêtez pas à l'examen de vos aptitudes et de vos capacités personnelles, mais fixez plutôt votre regard sur la munificente et parfaite bonté de Dieu, la grâce divine et la puissance du Saint Esprit - puissance qui transforme la goutte d'eau en océan et l'étoile en soleil.

(68.10)
Loué soit Dieu, les armées de l'assemblée suprême assurent la victoire, et le pouvoir du Royaume est prêt à accorder son assistance et son appui.

(68.11)
Déliriez-vous votre langue à chaque instant en exprimant des actions de grâce et des paroles de gratitude, que vous ne pourriez vous acquitter de vos obligations à l'égard de ces divins bienfaits.

(68.12)
Réfléchissez : d'éminents personnages dont la célébrité s'est répandue à travers le monde disparaîtront, avant peu, dans le néant de l'oubli, parce qu'ils auront été privés de cette céleste munificence. Ni leur nom ni leur renommée ne leur survivront, et il ne restera d'eux aucune trace, aucun fruit du souvenir.

(68.13)
Mais vous, qui avez reçu les splendeurs du Soleil de Vérité, vous avez atteint à la vie éternelle; vous brillerez et vous étincellerez à jamais de l'horizon de l'existence.

(68.14)
Pierre était un pêcheur et Marie-Madeleine une paysanne; néanmoins, ils furent particulièrement comblés des bénédictions du Christ, l'horizon de leur foi s'illumina et, depuis lors jusqu'à nos jours, ils scintillent à l'horizon de la gloire éternelle.

(68.15)
A ce rang-là, le mérite et les capacités n'ont pas à être considérées; non, ce sont plutôt les resplendissants rayons du Soleil de Vérité, qui ont illuminé ces miroirs, dont il faut tenir Compte.

(68.16)
Vous m'invitez à visiter l'Amérique. Moi aussi, j'ai grande envie d'aller contempler ces lumineux visages, de m'entretenir et de m'associer à ces véritables amis. Mais le pouvoir magnétique capable de m'attirer vers ces rivages, c'est l'union et l'harmonie dont les amis font preuve, leur comportement et leur conduite conformes aux enseignements divins, le ferme attachement de tous à l'Alliance et au Testament.

(68.17)
Ô divine Providence! Cette assemblée est composée de tes amis, qui sont attirés par ta beauté et embrasés par le feu de ton amour. Transforme ces âmes en anges célestes, ressuscite-les par les souffles de ton Esprit saint, comble-les d'une parole éloquente et d'un coeur résolu. Dispense-leur le pouvoir céleste et confère-leur des sensibilités promptes à la compassion.

(68.18)
Fais qu'ils deviennent les annonciateurs de l'unité du genre humain, afin que le péril des ténèbres d'ignorants préjugés se dissipe à la lumière du Soleil de Vérité, que ce triste monde devienne lumineux, que ce monde matériel absorbe les rayons du monde de l'esprit, que ces diverses couleurs se fondent en une seule et même couleur, et que la mélodie de louange s'élève vers le royaume de Ta sainteté. En vérité, Tu es l'Omnipotent, le Tout-Puissant!


Chapitre: 69. "Tu m'as écrit au sujet de l'organisation bahá’ie ..."

(69.1)
Tu m'as écrit au sujet de l'organisation bahá’ie. Les enseignements divins, les avertissements et exhortations de Bahá'u'lláh sont clairs et évidents. Ils constituent l'organisation du Royaume, et leur application est obligatoire. La plus infime déviation à ces principes constitue une erreur absolue.

(69.2)
Tu m'as également écrit au sujet de mon voyage en Amérique. Si tu pouvais voir à quel point surgissent les constantes vagues de mes occupations, tu aurais saisi que le temps nécessaire pour entreprendre un tel voyage me fait absolument défaut; dans les périodes ou j'ai une résidence fixe, un répit, même partiel, s'avère impossible.

(69.3)
Si telle est la volonté de Dieu, j'ai confiance que, grâce à la générosité de Bahá'u'lláh, dès que les moyens conduisant au calme de l'esprit et du coeur me seront accordés, je me déciderai à faire ce voyage et je t'en informerai.


Chapitre: 70. "Ô toi, cierge enflammé! ..."

(70.1)
Ô toi, cierge enflammé! Ta lettre m'est bien parvenue et elle m'a procuré un contentement spirituel, car elle était tout imprégnée de sentiments spirituels: elle indiquait l'attirance de ton coeur, ton attachement au royaume de Dieu et ton amour pour ses divins enseignements.

(70.2)
En vérité, tu fais preuve d'une ardeur très grande, d'intentions pures et sanctifiées, tu ne désires rien, si ce n'est le bon plaisir de Dieu.

(70.3)
Tu ne recherches rien, si ce n'est d'atteindre ses infinies bontés, et tu t'es engagé dans la promulgation des enseignements divins et dans l'explication de problèmes métaphysiques abstrus.

(70.4)
C'est mon espoir que, par la grâce de Bahá'u'lláh, vous deveniez, toi et ton épouse respectée, des croyants dont la fermeté et la constance s'affermissent de jour en jour, afin que vous deveniez, dans ce noble pays, deux étendards déployés et deux resplendissantes lumières.

(70.5)
Au mois d'octobre, voyager vers le Nord, Le Sud, l'Est et l'Ouest, accompagnés de cette lampe de l'amour pour Dieu qui est Mrs. Maxwell, voilà un projet hautement acceptable. Mon espoir, c'est qu'elle puisse se rétablir tout à fait. Cette servante bien-aimée de Dieu brûle telle une flamme et, jour et nuit, ne pense à rien sinon au service de Dieu.

(70.6)
Pour le moment, voyagez à travers les états du Nord et, pendant la saison hivernale, hâtez-vous de vous rendre dans les états du Sud. Votre tâche devrait consister à prononcer des paroles pleines d'éloquence lors de réunions au cours desquelles vous puissiez proclamer les enseignements divins.

(70.7)
Si cela vous est possible, entreprenez un voyage vers les Iles d'Hawaii.

(70.8)
Les événements qui se sont produits ont tous été rapportés il y a cinquante ans dans les tablettes de Bahá'u'lláh - tablettes qui ont été imprimées, publiées et diffusées à travers le monde.

(70.9)
Les enseignements de Bahá'u'lláh sont la lumière de cet âge et l'esprit de ce siècle. Exposez-les en détail, un par un, lors de chaque réunion.

(70.10)
Le premier enseignement est l'investigation de la vérité; Le deuxième, c'est l'union du genre humain; Le troisième, la paix universelle; Le quatrième, la conformité entre la science et la révélation divine; Le cinquième, l'abandon des préjugés de race, de religion, des préjugés qui ont cours dans le monde et dans la politique, préjugés qui tous concourent à la destruction des fondements de l'humanité;

(70.11)
Le sixième enseignement est la droiture et la justice; Le septième, l'amélioration des qualités morales ainsi que l'éducation spirituelle; Le huitième, c'est l'égalité entre les deux sexes; Le neuvième, la diffusion de la connaissance et de l'instruction: Le dixième, la solution des problèmes économiques, et ainsi de suite.

(70.12)
Luttez pour que les âmes puissent atteindre à la lumière de direction, et tenez ferme le pan de la robe de Bahá'u'lláh.

(70.13)
La lettre que tu as jointe a été lue.

(70.14)
Quand l'âme de l'homme se purifie et qu'elle s'affine, des liens de nature spirituelle s'établissent et, de ces attachements, naissent des sentiments éprouvés par le coeur.

(70.15)
Le coeur humain ressemble à un miroir. Lorsque celui-ci est purifié, les coeurs humains se trouvent à l'unisson et se réfléchissent les uns les autres; c'est ainsi que se créent des émotions d'ordre spirituel.

(70.16)
Il en va de même dans le monde des rêves, lorsque l'homme est détaché des choses tangibles et fait l'expérience de celles de l'esprit. Que de surprenantes lois s'appliquent alors, et que de remarquables découvertes sont faites! Et il arrive même que des communications détaillées soient enregistrées ...

(70.17)
Enfin, j'espère qu'à ChicagÔ les amis puissent s'unir et illuminer leur cité, car l'aube de la Cause s'est levée à Chicago, et c'est pourquoi cette ville possède sur d'autres une certaine faveur. Aussi doit-elle être considérée avec respect.

(70.18)
Si Dieu le veut, elle sera peut-être libérée de toute affliction spirituelle, parviendra à une santé parfaite et deviendra un centre de l'Alliance et du Testament.


Chapitre: 71. "Ô toi, bien-aimée servante du Seigneur! ..."

(71.1)
Ô toi, bien-aimée servante du Seigneur! J'ai bien reçu ta lettre, dans laquelle tu me révèles que les amis, avec une énergie et un dynamisme parfaits participent à la diffusion des enseignements célestes. Cette nouvelle a provoqué une joie et une allégresse intenses.

(71.2)
A chaque âge, en effet, correspond un esprit particulier; l'esprit de cet âge illuminé réside dans les enseignements de Bahá'u'lláh, car ces enseignements jettent les bases de l'unité du monde de l'humanité et proclament la fraternité universelle.

(71.3)
Ils sont fondés sur l'unité de la science et de la religion, ainsi que sur la recherche de la vérité. Ils défendent le principe selon lequel la religion doit être la cause de l'amitié, de l'union et de l'harmonie entre les hommes. Ils établissent l'égalité des deux sexes et proposent des principes économiques visant à assurer le bonheur individuel.

(71.4)
Ils propagent l'éducation universelle, afin que toute âme puisse, autant que possible, obtenir une portion du savoir. Ils abrogent et annulent les préjugés d'ordre religieux, racial, politique, patriotique, économique et autre.

(71.5)
Ces enseignements, qui sont disséminés à travers les Épîtres et Tablettes, sont pour l'humanité cause de vie et d'illumination. Quiconque les proclament recevra, en vérité, l'assistance du royaume de Dieu.

(71.6)
Le président de la République, le Dr Wilson, est vraiment au service du royaume de Dieu car, jour et nuit, sans trêve, il lutte pour que les droits de tous les hommes soient sauvegardés, pour que les petites nations, tout autant que les grandes, demeurent dans la paix et le bien-être, sous la protection de la droiture et de la justice. C'est là, en vérité, un noble but. J'ai confiance que l'incomparable providence assistera et confirmera de telles âmes, en toutes circonstances.


Chapitre: 72. "Ô toi, fidèle ami! ..."

(72.1)
Ô toi, fidèle ami! Lis, à l'école de Dieu, les leçons de l'esprit, et apprends les vérités les plus intimes de Celui qui enseigne l'amour. Cherche les secrets du ciel et relate les grâces et faveurs débordantes de Dieu.

(72.2)
Bien que l'acquisition des sciences et des arts soit la suprême gloire de l'humanité, c'est seulement à la condition que la rivière de l'homme se jette dans l'océan et qu'elle puise son inspiration dans l'antique source divine. Lorsque ceci se produit, alors chaque éducateur est un océan sans rivage et chaque élève, une abondante fontaine du savoir.

(72.3)
Si, donc, la recherche de la connaissance conduit vers la beauté de Celui qui est l'objet de tout savoir, combien excellent est ce but! Sinon, une simple goutte privera peut-être un homme de répandre la grâce, car l'étude engendre l'arrogance et la fierté, d'où résultent l'erreur et l'indifférence envers Dieu.

(72.4)
Les sciences d’aujourd’hui sont des ponts vers la réalité ; mais si elles ne conduisent pas à la réalité, rien ne reste que de l’illusion stérile ?

(72.5)
Par le seul vrai Dieu!, si l'étude n'est pas un moyen de parvenir à Lui, le Plus Manifeste, elle n'est que perte évidente.

(72.6)
Il t'incombe d'acquérir les diverses branches du savoir et de tourner ton visage vers la beauté de la Beauté Manifeste, afin que tu puisses être un signe de direction salvatrice parmi les peuples du monde et un foyer de compréhension en ce domaine d'où sont exclus les sages et leur sagesse, à l'exception de ceux qui pénètrent dans le royaume des lumières et ont accès au mystère caché, au secret bien gardé.


Chapitre: 73. "Ô fille du Royaume! ..."

(73.1)
Ô fille du Royaume! Ta lettre m'est bien parvenue; elle montre clairement que tu as dirigé toutes tes pensées vers l'acquisition de la lumière qui émane des royaumes de mystère.

(73.2)
Tant que les pensées d'un être humain sont éparpillées, ses efforts demeureront vains mais, s'il concentre sa réflexion sur un seul et même point, merveilleux seront les fruits récoltés.

(73.3)
Il n'est pas possible de capter la lumière solaire dans la plénitude de sa force si elle frappe un miroir plat mais, lorsque le soleil brille sur un miroir concave ou sur une lentille convexe, toute sa chaleur se concentre sur un seul et même point, qui brûlera au maximum. Ainsi est-il nécessaire de concentrer sa pensée sur un point unique, afin qu'elle devienne une force effective. Tu as exprimé le souhait de célébrer le jour de Ridvan par une fête, et tu voudrais que les amis présents en ce jour récitent des tablettes dans la délectation et la joie. Tu m'as prié de t'adresser une lettre que vous lirez à cette occasion. La voici:

(73.4)
Ô vous, mes bien-aimés et vous, servantes du Miséricordieux! Voici le jour où s'est levé l'astre de vérité à l'horizon de la vie, où s'est répandu sa gloire et où a lui son éclat avec une telle puissance qu'il a fendu les épais nuages qui s'étaient accumulés, et a gravi les cieux du monde dans toute sa splendeur. Aussi, comme vous le voyez, toutes choses créées ont été prises d'une agitation nouvelle.

(73.5)
Voyez comme, en ce jour, s'est élargi le champ des sciences et des arts, quels surprenants progrès techniques ont été réalisés, jusqu'à quel point se sont accrus les pouvoirs de l'esprit, et quelles prodigieuses inventions ont été effectuées.

(73.6)
Cet âge équivaut, en vérité, à une centaine d'autres âges: si vous rassembliez les réalisations de cent âges et les compariez aux progrès accumulés durant notre ère, les résultats acquis au cours de celle-ci s'avéreraient supérieurs à ceux de cent âges du passé.

(73.7)
Prenez, par exemple, le nombre total des livres qui furent écrits dans les âges écoulés, et comparez-le à celui des livres et traités qu'a produits notre ère: ces livres, écrits en notre temps, dépassent - et de loin - le nombre total de volumes produits au fil des âges.

(73.8)
Voyez combien puissante est l'influence exercée par l'astre du jour de ce monde sur l'essence profonde de toutes choses créées.

(73.9)
Mais, hélas! milles fois hélas!, les yeux ne le voient pas, les oreilles demeurent sourdes, les coeurs et les esprits sont oublieux de ce suprême bienfait. Efforcez-vous donc, de tout votre coeur et de toute votre âme, de réveiller les assoupis, de rendre la vue aux aveugles et de faire se lever les morts.


Chapitre: 74. "Ô oiseau dont le doux chant célèbre la Beauté d'Abha! ..."

(74.1)
Ô oiseau dont le doux chant célèbre la Beauté d'Abha! En cette nouvelle et merveilleuse dispensation, les voiles de la superstition ont été déchirés et les préjugés des peuples de l'Orient sont condamnés.

(74.2)
Certaines nations orientales considéraient la musique comme répréhensible mais, en cet âge nouveau, la Lumière Manifeste a proclamé, dans ses tablettes sacrées, que la musique, qu'elle soit chantée ou jouée, est, pour l'âme et le coeur, une nourriture spirituelle.

(74.3)
L'art du musicien est un art des plus dignes de louange, car il remue les coeurs de tous les êtres affligés.

(74.4)
C'est pourquoi, Ô Shahnaz [nota : Shahnaz, le nom attribué au destinataire de cette tablette, désigne aussi un genre musical]!, joue et chante donc les saintes paroles de Dieu dans les réunions d'amis, afin que celui qui écoute soit libéré des chaînes du souci et de l'affliction, que son âme bondisse de joie et s'humilie en prière au royaume de gloire.


Chapitre: 75. "Efforcez-vous, coeurs et âmes, de susciter l'union ..."

(75.1)
Efforcez-vous, coeurs et âmes, de susciter l'union et l'harmonie entre les Blancs et les Noirs, prouvant ainsi l'unité du monde bahá’i qui exclut les distinctions de couleur, et où seuls sont considérés les coeurs.

(75.2)
Dieu soit loué, les coeurs des amis sont unis et liés l'un à l'autre, qu'ils soient de l'Occident ou de l'Orient, du Nord ou du Sud, qu'ils soient Allemands, Français, Japonais, Américains, qu'ils appartiennent à la race blanche, noire, rouge, jaune ou brune.

(75.3)
Dans la foi bahá’ie, les diversités de couleur, de nation et de race n'ont aucune importance; bien au contraire, l'unité bahá’ie les dépasse toutes et abolit toutes ces chimères et vaines imaginations.


Chapitre: 76. "Ô toi qui possèdes un coeur illuminé! ..."

(76.1)
Ô toi qui possèdes un coeur illuminé! Tu es semblable à la pupille de l'oeil, source même de la lumière, car l'amour divin a dardé ses rayons sur ton être intime, et tu as tourné ton visage vers le royaume de ton Seigneur.

(76.2)
Intense est la haine entre les Noirs et les Blancs d'Amérique, mais j'espère que le pouvoir du Royaume les réunira dans l'amitié et deviendra pour eux un baume bienfaisant.

(76.3)
Qu'ils ne considèrent pas la couleur d'un homme, mais son coeur. Si le coeur est rempli de lumière, cet homme est proche du seuil de son Seigneur; sinon - qu'il soit blanc ou noir - cet homme est détaché de son Seigneur.


Chapitre: 77. "Ô toi, servante révérée de Dieu! ..."

(77.1)
Ô toi, servante révérée de Dieu! J'ai bien reçu ta lettre de Los Angeles.

(77.2)
Rends grâce à la divine Providence de t'avoir assistée et d'avoir fait de toi la propagatrice de l'unité de l'humanité, afin que soit dissipée l'obscurité des discriminations parmi les hommes et que le pavillon de l'unité des nations projette son ombre sur toutes les régions.

(77.3)
Sans une telle unité, il est impossible d'atteindre au repos et au bien-être. à la paix et à la réconciliation universelle.

(77.4)
Ce siècle illuminé a besoin de cette unité et exige qu'elle soit établie. Dans chaque siècle, un thème central particulier est confirmé par Dieu selon les besoins propres à ce siècle. En cet âge illuminé, le thème confirmé est l'unité de l'humanité. Toute âme qui sert cette unité sera, sans nul doute, assistée et confirmée.

(77.5)
J'espère que, dans les assemblées, tu pourras chanter des louanges accompagnées d'une douce mélodie et devenir ainsi, pour tous les hommes, source de joie et d'allégresse.


Chapitre: 78. "Ô toi dont le coeur est pur ..."

(78.1)
Ô toi dont le coeur est pur, l'esprit sanctifié, la réputation sans égale, le visage rayonnant de beauté! J'ai bien reçu cette photographie qui révèle ta stature éminemment gracieuse et ta lumineuse apparence. Tu as le teint foncé et un brillant caractère. Tu es pareil à la pupille de l'oeil qui, bien que de couleur sombre, est source de lumière et révèle le monde contingent.

(78.2)
Je ne t'ai pas oublié et ne t'oublierai pas. Je supplie Dieu que, dans sa munificence, Il fasse de toi le signe de sa générosité parmi les hommes, qu'Il éclaire ton visage de la lumière des bénédictions dispensées par le Seigneur miséricordieux, qu'Il te désigne pour son amour en cet âge distingué entre tous les âges et les siècles passés.


Chapitre: 79. "Ô honoré personnage! ..."

(79.1)
Ô honoré personnage! J'ai lu votre ouvrage intitulé « The Gospel of Wealth » [nota :uUn article tiré du livre d’Adrew CARNEGIE «Te Gospel of Wealth» a été publié en Angleterre, sous ce même titre,, dans la revue «Pall Mall Budget» - voir l’autobiographie d’Andrew CARNEGIE, p255] et j'y ai noté des recommandations réellement saines et appropriées, visant à soulager le sort de l'humanité.

(79.2)
Pour exposer brièvement le sujet, disons que les enseignements de Bahá'u'lláh préconisent le partage volontaire, et ceci est bien meilleur que l'égalisation de la richesse, car l'égalisation doit être imposée de l'extérieur, alors que le partage est affaire de libre choix.

(79.3)
L'homme atteint à la perfection par de bonnes actions qu'il accomplit volontairement, et non par les bonnes actions dont la réalisation lui a été imposée.

(79.4)
Le partage est un acte de justice que l'on choisit à titre personnel; autrement dit, les riches devraient accorder leur assistance aux pauvres, dépenser leur fortune au profit des indigents, mais de leur plein gré, et non parce qu'ils y ont été contraints par la force, car la force ne récolte que le trouble et provoque la ruine de l'ordre social.

(79.5)
D'un autre côté, le partage volontaire, la dépense - librement consentie - de sa propre richesse, contribue au bien-être et à la paix sociale, éclaire le monde et prodigue l'honneur à l'humanité.

(79.6)
J'ai pu constater les heureux effets de votre philanthropie en Amérique, dans plusieurs universités, au sein de rassemblements dédiés à la paix et d'associations pour la promotion de l'éducation, alors que je me rendais de ville en ville.

(79.7)
C'est pourquoi je prie en votre nom afin que les générosités et les bénédictions célestes vous soutiennent toujours et que, à l'est comme à l'ouest, vous accomplissiez de nombreuses actions philanthropiques.

(79.8)
Puissiez-vous ainsi briller tel un cierge dans le royaume de Dieu, parvenir à l'honneur et à la vie éternelle, et resplendir, telle une brillante étoile, à l'horizon de l'éternité.


Chapitre: 80. "Ô toi qui tournes ton visage vers Dieu! ..."

(80.1)
Ô toi qui tournes ton visage vers Dieu! J'ai bien reçu ta lettre m'informant de ton désir de servir les pauvres. Que peut-on souhaiter de meilleur?

(80.2)
Les âmes qui appartiennent au Royaume n'ont de cesse qu'elles n'assistent les pauvres, ne sympathisent avec eux, ne manifestent de la bonté envers les miséreux et ne rendent leur vie féconde. Heureux sois-tu de nourrir une telle aspiration!

(80.3)
Transmets en mon nom, à tes deux enfants, la bonté et l'amour les plus profonds. J'ai bien reçu leurs lettres, mais je n'ai pas le temps de leur écrire à présent séparément. Manifeste-leur, de ma part, la plus tendre bienveillance.


Chapitre: 81. "Les âmes qui, au cours de la guerre, ont assisté ..."

(81.1)
Les âmes qui, au cours de la guerre, ont assisté les pauvres et travaillé à la mission de la Croix-Rouge, sont acceptées au royaume de Dieu. Leurs services leur confèrent la vie éternelle. Transmettez-leur ces bonnes nouvelles.


Chapitre: 82. "Ô toi qui es ferme dans l'Alliance! ..."

(82.1)
Ô toi qui es ferme dans l'Alliance! Ta lettre m'est bien parvenue. Tu as fait un grand effort pour ce prisonnier; peut-être cet effort portera-t-il des fruits. Dis-lui néanmoins ce qui suit:

(82.2)
"Les habitants du monde sont confinés dans la prison de la nature - une prison à la fois permanente et éternelle. Si tu es actuellement détenu à l'intérieur d'une prison temporaire, n'en sois pas affligé; mon espoir est que tu puisses être délivré de la prison de la matière et accéder à la cour de vie éternelle. Prie ton Dieu nuit et jour, réclame sa miséricorde et son pardon. L'omnipotence divine résoudra chaque difficulté."


Chapitre: 83. "Transmets, au nom d'Abdu'l-Bahá ..."

(83.1)
Transmets, au nom d'Abdu'l-Bahá, mes salutations à ton épouse respectée, et dis:

(83.2)
"Il est extrêmement important de manifester de la bonté envers les prisonniers, de leur dispenser formation et éducation.

(83.3)
Aussi, comme tu as fait un effort dans ce sens, que tu as éveillé quelques âmes et que, grâce à toi, elles ont tourné leur visage vers le divin royaume, cet acte digne de louange est éminemment acceptable." Tu dois, à coup sûr, persévérer. Manifeste en mon nom la plus extrême bienveillance aux deux prisonniers de San Quentin, et dis-leur ce qui suit:

(83.4)
"Aux yeux des âmes avisées, cette prison est une école de formation et de développement. Vous devez lutter, coeurs et âmes, pour vous distinguer par votre caractère et votre savoir".


Chapitre: 84. "Ô toi, chère servante de Dieu! ..."

(84.1)
Ô toi, chère servante de Dieu! J'ai bien reçu ta lettre et ai pris note de son contenu.

(84.2)
Parmi les masses populaires, le mariage est un lien physique et cette union ne peut être que temporaire, puisqu'elle est condamnée d'avance, en dernier ressort, à une séparation physique.

(84.3)
Parmi les disciples de Bahá, en revanche, le mariage doit être à la fois une union du corps et de l'esprit car, ici, mari et femme sont tous deux enivrés du même vin; tous deux sont amoureux du même visage incomparable, tous deux vivent et agissent par le même esprit, tous deux sont illuminés de la même gloire. Cette relation entre eux est d'ordre spirituel et, ainsi, c'est un lien qui demeurera à jamais.

(84.4)
Ils jouissent, de la même manière, de liens solides et durables dans le monde physique car, si le mariage repose à la fois sur l'esprit et sur le corps, cette union est véritable et pourra donc durer. Si, toutefois, le lien est physique et rien de plus, il ne sera assurément que provisoire et doit aboutir, inexorablement, à la séparation.

(84.5)
Ainsi, lorsque des bahá’is contractent le mariage, leur union doit être un véritable lien de parenté, une rencontre à la fois spirituelle et physique, afin qu'à tous les stades de leur vie et dans tous les mondes de Dieu, leur union puisse durer. Cette unité véritable est un rayon de l'amour divin.

(84.6)
Aussi, lorsque des êtres deviennent de véritables croyants, ils parviendront à une relation spirituelle les uns avec les autres et témoigneront d'une tendresse qui n'est pas de ce monde. Ils exulteront tous d'une bouffée d'amour divin et leur union, cette relation, demeurera à jamais.

(84.7)
Les âmes qui enseveliront leur ego dans l'oubli, qui se dépouilleront des défauts de l'humanité et se libéreront de l'asservissement humain, seront sans nul doute illuminées des célestes splendeurs de l'unité, et parviendront toutes à la véritable union dans le monde immortel.


Chapitre: 85. "Quant à la question du mariage ..."

(85.1)
Quant à la question du mariage contracté selon la loi de Dieu: tu dois, en premier lieu, choisir un conjoint qui te plaise, et la question est ensuite soumise au consentement des parents. Ceux-ci n'ont aucun droit d'intervenir avant que tu fasses ton choix.


Chapitre: 86. "Le mariage bahá’i est l'engagement ..."

(86.1)
Le mariage bahá’i est l'engagement de deux parties l'une envers l'autre et leur attachement mutuel sur le plan de l'esprit et du coeur. Chacun doit toutefois veiller avec le plus grand soin, à se familiariser totalement avec le caractère de son futur conjoint, afin que le pacte qui les reliera soit un lieu qui demeure à jamais. Ils doivent avoir pour but de devenir de tendres compagnons, en harmonie l'un avec l'autre jusqu'à la fin des temps ... .

(86.2)
Dans un vrai mariage bahá’i, le mari et la femme doivent être unis à la fois physiquement et spirituellement, afin de pouvoir améliorer toujours davantage leur vie spirituelle réciproque et jouir de l'éternelle unité à travers tous les mondes de Dieu. Tel est le mariage bahá’i.


Chapitre: 87. "Ô toi, souvenir de celui qui mourut pour la Beauté ..."

(87.1)
Ô toi, souvenir de celui qui mourut pour la Beauté Bénie! La joyeuse nouvelle de ton mariage avec cette "feuille lumineuse" nous est récemment parvenue, procurant une joie infinie aux coeurs du peuple de Dieu.

(87.2)
Des prières de supplication ont été offertes en toute humilité devant le seuil sacré, afin que ce mariage soit pour les amis un signe de joie, un lien d'amour pour toute l'éternité, qu'il produise des bienfaits et des fruits éternels.

(87.3)
La séparation est génératrice de maux et d'afflictions de toute sorte, mais l'union des choses créées produit toujours les résultats les plus dignes de louange.

(87.4)
Dans le monde d'existence, même l'accouplement des plus infimes particules est une manifestation de grâce et de générosité divines; or, à mesure que l'on s'élève dans l'échelle des particules, l'union devient plus importante.

(87.5)
« Gloire à Celui qui a créé toutes choses par couple sur la terre, aussi bien les hommes eux-mêmes que tout ce qui dépasse leur compréhension et leur perception » [voir : Coran 36.36 et cf 51.49].

(87.6)
L'union entre les êtres humains est au-dessus de toutes les autres unions, en particulier lorsqu'elle se produit dans l'amour de Dieu. Ainsi se manifeste l'unité première; ainsi est jeté le fondement de l'amour spirituel.

(87.7)
Il est certain qu'un mariage comme le vôtre entraînera la révélation des bienfaits de Dieu. C'est pourquoi nous vous présentons nos félicitations et vous bénissons, priant la Beauté Bénie de faire de cette noce, par son assistance et sa faveur, un motif de joie pour tous, et de la parer de l'harmonie céleste.

(87.8)
Ô mon Seigneur, Ô mon Seigneur! Ces deux brillantes lunes se sont mariées en ton amour, dans la servitude à ton seuil sacré, unies dans le service de ta Cause. Fais de ce mariage un filet de lumière provenant de ta grâce abondante, Ô mon Seigneur, le Très-Miséricordieux, et un rayon lumineux de tes faveurs, Ô toi le Bienfaisant, l'éternel Dispensateur ! ;

(87.9)
que de ce grand arbre naissent des bourgeons qui verdiront et prospéreront par les dons qui pleuvent de tes nuages de grâce.

(87.10)
En vérité, tu es le Généreux, en vérité tu es le Tout-Puissant, en vérité tu es le Compatissant, le Très-Miséricordieux.


Chapitre: 88. "Ô vous, mes deux enfants bien-aimés! ..."

(88.1)
Ô vous, mes deux enfants bien-aimés! Dès qu'elle m'est parvenue, la nouvelle de votre union m'a rempli d'une joie et d'une gratitude infinies.

(88.2)
Dieu soit loué, ces deux fidèles oiseaux ont cherché refuge dans un seul et même nid. Je supplie Dieu de les rendre capables de fonder une famille honorée, car l'importance du mariage réside dans la création d'une famille abondamment bénie, afin que chacun des membres puisse, dans une joie pleine et entière, illuminer le monde, tels des cierges.

(88.3)
L'illumination du monde dépend de l'homme. Si l'homme n'existait pas en ce monde ce dernier aurait été comme un arbre stérile.

(88.4)
Mon espoir est que vous deveniez tous deux semblables à un seul arbre et que, grâce aux ondées du nuage de tendre bonté, vous acquériez la fraîcheur et le charme, que vous fleurissiez et produisiez des fruits, afin que votre lignée se prolonge éternellement. Que la gloire du Très-Glorieux repose sur vous!


Chapitre: 89. "Ô toi qui es ferme dans l'Alliance! ..."

(89.1)
Ô toi qui es ferme dans l'Alliance! J'ai bien reçu ta lettre du 2 mai 1919. Loue Dieu de t'avoir permis, au milieu des épreuves, de rester ferme et constant, de t'accrocher au royaume d'Abha. Aucune affliction ne t'ébranle, aucune calamité ne te trouble.

(89.2)
C'est seulement lorsque l'homme est éprouvé que l'or pur se sépare nettement des scories. Les tourments sont le feu des épreuves; l'or pur y brille d'un resplendissant éclat, les impuretés s'y consument et s'y noircissent.

(89.3)
Tu es aujourd'hui, grâce à Dieu, ferme et constant au milieu des épreuves, et tu demeures inébranlable. Ta femme ne s'accorde pas avec toi mais - Dieu soit loué! - La Beauté Bénie est satisfaite de toi et t'accorde un maximum de générosités et de bénédictions. Efforce-toi cependant d'être patient envers ta femme; peut-être sera-t-elle transformée et son coeur sera-t-il illuminé.

(89.4)
La contribution que tu as apportée dans le domaine de l'enseignement est digne de louanges et sera à jamais mentionnée dans le divin royaume; elle est, en effet, source de fragrances et d'exaltation de la parole de Dieu.


Chapitre: 90. "Ô Dieu, mon Dieu! Ta servante T'invoque ..."

(90.1)
Ô Dieu, mon Dieu! Ta servante T'invoque, elle met en toi sa confiance, elle se tourne vers toi, T'implorant de déverser sur elle ta céleste munificence, de lui révéler tes mystères spirituels et de projeter sur elle les lumières de ta divinité.

(90.2)
Ô mon Seigneur! Fais que les yeux de mon mari voient! Réjouis son coeur de la lumière qui éclaire la connaissance de ta personne, attire son esprit vers ta lumineuse beauté, réjouis son esprit en lui révélant tes splendeurs manifestes.

(90.3)
Ô mon Seigneur! Lève le voile qui masque son regard. Fais pleuvoir sur lui tes munificences, enivre-le du vin de l'amour pour toi, fais de lui l'un de tes anges, dont les pieds foulent cette terre alors que l'âme s'élève vers les cieux. Fais qu'il devienne une lampe lumineuse diffusant la lumière de ta sagesse au milieu de ton peuple.

(90.4)
Tu es, en vérité, le Précieux, l'éternel Bienfaisant, le Généreux.


Chapitre: 91. "Ô toi qui t'es inclinée en prière devant le royaume ..."

(91.1)
Ô toi qui t'es inclinée en prière devant le royaume de Dieu! Tu es bénie, car la beauté du visage divin a ravi ton coeur, la lumière de la sagesse intérieure l'a inondé, et en lui resplendit l'éclat du Royaume. Sache que Dieu est avec toi en tout temps, qu'Il te protège des mutations et des hasards de ce monde et qu'Il a fait de toi une servante en son puissant vignoble.

(91.2)
Quant à ton mari respecté, il t'incombe de le traiter avec grande bienveillance, de considérer ses désirs et de te montrer à tout moment conciliante envers lui, jusqu'à ce qu'il comprenne qu'en te dirigeant vers le royaume de Dieu, tu n'as fait que développer ta tendresse envers lui et ton amour pour Dieu, ainsi que ton souci de satisfaire ses désirs en toutes circonstances.

(91.3)
Je prie le Tout-Puissant de te garder fermement établie en son amour et propageant à jamais. à travers toutes ces contrées, les douces brises de sainteté.


Chapitre: 92. "Ô vous deux qui croyez en Dieu! ..."

(92.1)
Ô vous deux qui croyez en Dieu! Le Seigneur, qui n'a pas d'égal, a créé l'homme et la femme pour qu'ils demeurent l'un avec l'autre dans la plus intime relation et qu'ils soient semblables à une seule et même âme. Ce sont deux époux, deux amis intimes, qui devraient se préoccuper de leur bien-être réciproque.

(92.2)
S'ils vivent de la sorte, ils passeront par ce monde dans un parfait contentement, dans le bonheur et la paix du coeur, et deviendront des objets de grâce et de faveur divines dans le royaume céleste.

(92.3)
Mais s'ils agissent autrement, ils passeront leur existence dans une grande amertume, aspirant chaque instant à la mort, et connaîtront la honte dans l'empire des cieux.

(92.4)
Efforcez-vous de demeurer corps et âme l'un près de l'autre, telles deux colombes dans leur nid; car ainsi, vous serez bénis dans les deux mondes.


Chapitre: 93. "Ô toi, servante de Dieu! Toute femme qui ..."

(93.1)
Ô toi, servante de Dieu! Toute femme qui devient la servante de Dieu surpasse en gloire les impératrices du monde, car elle est liée à Dieu et sa souveraineté demeure à jamais, alors qu'une poignée de poussière suffira à oblitérer le nom et la célébrité de ces impératrices. En d'autres termes, dès qu'elles reposent dans leurs tombes, elles sont réduites à néant.

(93.2)
Les servantes du royaume de Dieu jouissent de l'éternelle souveraineté que les âges et les générations ne peuvent atteindre.

(93.3)
Songe combien d'impératrices ont régné et disparu depuis l'époque du Christ! Chacune d'elles était à la tête d'un pays, mais il n'en reste aucune trace à présent.

(93.4)
Au contraire, Marie-Madeleine, qui n'était qu'une paysanne et une servante de Dieu, brille encore à l'horizon de la gloire éternelle. Efforce-toi donc de demeurer la servante de Dieu.

(93.5)
Tu as fait l'éloge de la convention. Celle-ci revêtira une grande importance dans l'avenir, car elle sert le divin royaume et le monde de l'humanité.

(93.6)
Elle annonce la paix universelle et jette les fondements de l'unité de l'humanité; elle libère les âmes des préjugés religieux, raciaux et séculiers, et les rassemble à l'ombre du pavillon de Dieu qui est d'une seule et même couleur. Ainsi, loue Dieu de t'avoir permis d'assister à une telle convention et d'écouter les enseignements divins.


Chapitre: 94. "Ô servantes de la Beauté d'Abha! ..."

(94.1)
Ô servantes de la Beauté d'Abha! Votre lettre m'est bien parvenue et sa lecture m'a procuré une grande joie. Dieu soit loué, les croyantes ont organisé des réunions où elles apprendront à enseigner la Foi, répandront les subtils arômes des enseignements et feront des projets en vue de la formation des enfants.

(94.2)
Ce rassemblement doit être entièrement spirituel, c'est-à-dire que les discussions doivent se limiter à établir des preuves claires et concluantes de la manifestation du Soleil de Vérité.

(94.3)
En outre, les personnes présentes doivent s'intéresser à tous les moyens propres à l'éducation des fillettes; les diverses branches du savoir, la bonne conduite, un mode de vie approprié, le développement d'un caractère noble, la chasteté et la constance, la persévérance, la force, la détermination et la fermeté d'intention doivent être enseignés;

(94.4)
on y apprendra encore l'art ménager, l'éducation des enfants et tout ce qui concerne plus particulièrement les besoins des filles, afin que celles-ci, élevées dans une citadelle de toutes les perfections et protégées par un caractère noble, puissent à leur tour, lorsqu'elles deviendront mères, éduquer leurs enfants, dès le plus jeune âge, à acquérir de nobles qualités et à se conduire correctement.

(94.5)
Qu'elles étudient aussi tout ce qui contribuera à développer la santé corporelle et la forme physique, ainsi que les méthodes de prévention des maladies chez l'enfant.

(94.6)
Lorsque les diverses matières éducatives seront ainsi planifiées, chaque enfant deviendra une plante sans égale dans les jardins du paradis d'Abha.


Chapitre: 95. "Ô servantes du Seigneur! ..."

(95.1)
Ô servantes du Seigneur! Le rassemblement spirituel que vous avez établi dans cette cité illuminée est extrêmement propice. Vous avez fait de grands progrès; surpassant tous les autres, vous vous êtes levées pour servir le seuil sacré et, ce faisant, vous avez mérité les célestes bienfaits. Vous devez à présent, avec une ardeur spirituelle totale, vous réunir au sein de cette lumineuse assemblée, réciter les écrits saints et commémorer le Seigneur. Exposez ses arguments et ses preuves.

(95.2)
Travaillez à l'éducation des femmes de ce pays, enseignez les fillettes et les enfants, afin que les mères puissent éduquer leurs petits dès la plus tendre enfance, les former entièrement à l'acquisition d'un caractère noble et de solides qualités morales, qu'elles puissent de toutes les vertus humaines, prévenir l'apparition de comportements qui mériteraient le blâme, et élever leurs enfants dans le cadre de l'éducation bahá’ie.

(95.3)
Ainsi, ces jeunes enfants seront nourris à la mamelle de la connaissance de Dieu et de son amour. Ainsi se développeront-ils dans l'esprit de droiture et de dignité humaine, dans la résolution et la volonté de lutter et de persévérer. Ainsi apprendront-ils la persévérance en toutes choses, la volonté de progresser, la grandeur d'âme et la détermination, la chasteté et la pureté de vie. Ainsi pourront-ils mener à bien toutes leurs entreprises.

(95.4)
Que les mères se le disent: tout ce qui concerne l'éducation des enfants est de la plus haute importance. Qu'elles déploient tout leur zèle en ce domaine car, quand le bourgeon est vert et tendre, il peut prendre la forme que vous lui donnez.

(95.5)
Il incombe donc aux mères d'élever leurs enfants comme un jardinier entretient ses jeunes plantes. Qu'elles s'emploient, nuit et jour, à inculquer à leurs enfants la foi et la certitude, la crainte de Dieu, l'amour du Bien-Aimé des mondes et toutes les nobles qualités et vertus.

(95.6)
Chaque fois qu'une mère constate que son enfant se conduit bien, qu'elle lui fasse des éloges, qu'elle l'applaudisse et réjouisse son coeur mais, si le moindre trait indésirable venait à se manifester, qu'elle conseille l'enfant et le punisse, en utilisant des moyens fondés sur la raison et même, en cas de nécessité, une légère réprimande verbale.

(95.7)
Il est toutefois inadmissible de frapper un enfant ou de l'humilier. En effet, enfant soumis à des coups ou à des insultes aura un caractère totalement dénaturé.


Chapitre: 96. "Ô servantes du Miséricordieux! ..."

(96.1)
Ô servantes du Miséricordieux! Rendez grâces à l'Ancienne Beauté de vous avoir élevées et réunies en ce siècle, le plus puissant de tous, en cet âge illuminé entre tous.

(96.2)
En remerciement d'une telle munificence, demeurez constantes et fermes dans l'Alliance et, conformément aux préceptes de Dieu et à la Loi sacrée, nourrissez vos enfants, dès leur plus jeune âge, au lait d'une éducation universelle;

(96.3)
élevez-les de telle manière que, dès leur entrée dans la vie, soit fermement ancré dans leur coeur et leur plus intime nature un mode de vie en tous points conforme aux enseignements divins.

(96.4)
Les mères sont, en effet, les premiers éducateurs, les premiers guides de l'enfant; c'est d'elles, en vérité, que dépendent le bonheur, la grandeur future, la noblesse de conduite, le savoir et le jugement, la compréhension et la foi de leurs jeunes enfants.


Chapitre: 97. "Certains piliers ont été établis ..."

(97.1)
Certains piliers ont été établis en tant que supports inébranlables de la Foi de Dieu.

(97.2)
Les plus puissants sont l'étude et l'utilisation de l'esprit, le développement de la conscience et la connaissance intime des réalités de l'univers et des mystères de Dieu Tout-Puissant. Promouvoir la connaissance est donc un devoir inéluctable imposé à chacun des amis de Dieu. Il incombe à cette assemblée spirituelle, à cette divine assemblée, de déployer le plus grande zèle dans l'éducation des enfants afin que, dès leur plus jeune âge, ils soient formés à se conduire en bahá’is et à suivre les voies de Dieu, qu'ils croissent et prospèrent, telles de jeunes plantes, dans les eaux limpides que sont les conseils et exhortations de la Beauté Bénie.


Chapitre: 98. "En l'absence d'éducateur ..."

(98.1)
En l'absence d'éducateur, toutes les âmes demeureraient à l'état sauvage et, sans leur professeur, les enfants ne seraient que d'ignorantes créatures.

(98.2)
C'est pourquoi, en ce cycle nouveau, l'éducation et la formation sont prescrites dans le Livre de Dieu, non à titre volontaire mais obligatoire.

(98.3)
Ainsi est-il enjoint au père et à la mère, à titre de devoir, de déployer tous leurs efforts pour former leur fille et leur fils, pour les nourrir aux mamelles du savoir et les élever dans l'intimité des sciences et des arts.

(98.4)
S'ils faisaient preuve de négligence en ce domaine, ils seraient tenus pour responsables et mériteraient des reproches en présence du Seigneur sévère.


Chapitre: 99. "Tu m'as écrit au sujet des enfants ..."

(99.1)
Tu m'as écrit au sujet des enfants. Ceux-ci doivent, dès leur plus jeune âge, recevoir une éducation divine et être continuellement exhortés à commémorer leur Dieu. Que l'amour pour Dieu pénètre, avec le lait maternel, au plus profond de leur être.


Chapitre: 100. "Je souhaite que ces enfants reçoivent ..."

(100.1)
Je souhaite que ces enfants reçoivent une éducation bahá’ie, afin qu'ils puissent progresser à la fois ici-bas et dans le Royaume, et qu'ils réjouissent ton coeur.

(100.2)
Dans le futur, on assistera à une extrême dégénérescence des moeurs. Il est donc essentiel que les enfants soient élevés selon les principes bahá’is et qu'ainsi, ils puissent trouver le bonheur à la fois en ce monde et dans l'autre; sinon, ils seront assaillis d'afflictions et de désagréments, car le bonheur humain est fondé sur un comportement spirituel.


Chapitre: 101. "Ô vous qui connaissez la paix de l'âme! ..."

(101.1)
Ô vous qui connaissez la paix de l'âme! Dans les textes divins du Plus Saint Livre ainsi que dans d'autres tablettes, il est dit:

(101.2)
Il incombe au père et à la mère d'apprendre à leurs enfants à bien se conduire et à étudier; autrement dit, l'étude doit atteindre le minimum requis pour qu'aucun enfant - garçon ou fille - ne demeure illettré.

(101.3)
Si le père venait à faillir à son devoir, il devrait alors être contraint de faire face à ses responsabilités et, s'il était incapable de s'y conformer, la Maison Universelle de Justice devrait prendre en main l'éducation des enfants;

(101.4)
un enfant ne doit, en aucun cas, être privé d'éducation. C'est là un des commandements rigoureux et inéluctables, dont la désobéissance provoquerait l'indignation courroucée de Dieu Tout-Puissant.


Chapitre: 102. "Ô compagnons véritables! ..."

(102.1)
Ô compagnons véritables! Toute l'humanité est semblable à des enfants à l'école, dont les éducateurs prodigieux et sans pareils sont les aurores de lumière, les sources de révélation divine.

(102.2)
A l'école des réalités, ils éduquent ces fils et ces filles conformément aux enseignements de Dieu et les élèvent dans un environnement de grâce, afin qu'ils puissent progresser dans tous les domaines, manifester les dons et bénédictions du Seigneur, associer les perfections humaines, se distinguer dans toutes les formes d'entreprises humaines - qu'elles soient extérieures ou intérieures, visibles ou cachées, matérielles ou spirituelles -jusqu'à ce qu'ils fassent de ce monde mortel un gigantesque miroir reflétant cet autre monde, qui ne meurt pas.

(102.3)
Ô vous, amis de Dieu! Parce qu'en cet âge, important entre tous, le Soleil de Vérité s'est levé à l'apogée de l'équinoxe du printemps et a dardé ses rayons sur chaque contrée de la terre, Il provoquera un tel tourbillon d'enthousiasme, dégagera de telles vibrations dans le monde de l'existence, provoquera un tel essor, jaillira dans une telle gloire lumineuse, déversera, des nuages de sa grâce, de telles prolifiques ondées, fera fourmiller les champs et les plaines d'une telle diversité de plantes et de fleurs aux suaves senteurs, que cette terre, ici-bas, deviendra le royaume d'Abha et ce bas monde, le monde d'En-Haut.

(102.4)
Alors cette parcelle de poussière sera comme le vaste cercle des cieux, cette humaine demeure deviendra la cour du palais divin et cette tache de terre glaise, la source des faveurs infinies du Seigneur des Seigneurs.

(102.5)
C'est pourquoi, Ô bien-aimés de Dieu! Faites un immense effort afin que vous soyez vous-mêmes les signes de ce progrès et de toutes ces confirmations, et que vous deveniez des foyers de bénédictions de Dieu, des sources de la lumière de Son unicité, des promoteurs des bienfaits et des grâces de la vie civilisée.

(102.6)
Soyez, dans ce pays, les pionniers des perfections humaines; propagez les diverses branches du savoir, soyez actifs et progressistes dans le domaine des inventions et des arts.

(102.7)
Efforcez-vous de rectifier la conduite de vos semblables et cherchez à surpasser le monde entier sur le plan du caractère et de la morale.

(102.8)
Alors que les enfants sont encore dans leur plus jeune âge, nourrissez-les à la mamelle de la grâce céleste, élevez-les dans le berceau de toutes les excellences, dans le sein de toutes les générosités.

(102.9)
Accordez-leur l'avantage de connaître toute sorte de savoir utile. Qu'ils prennent part à la création de chaque art nouveau, rare et prodigieux. Enseignez-leur le travail et l'effort, habituez-les aux épreuves. Apprenez-leur à consacrer leurs vies aux affaires de grande importance, et encouragez-les à entreprendre des études qui profiteront à l'humanité.


Chapitre: 103. "L'éducation et la formation des enfants ..."

(103.1)
L'éducation et la formation des enfants sont au nombre des actes les plus méritoires de l'humanité et attirent les grâces et les faveurs du Très-Miséricordieux, car l'éducation est l'indispensable fondement de toute excellence humaine et permet à l'homme de se frayer un chemin vers les sommets de gloire éternelle.

(103.2)
Si un enfant est formé dès son plus jeune âge, il pourra, grâce aux soins affectueux du saint Jardinier, boire à la source cristalline de l'esprit et de la connaissance, tel un jeune arbre parmi les ruisseaux. Il recueillera assurément les brillants rayons du Soleil de Vérité et, par sa lumière et sa chaleur, continuera à croître, éternellement frais et gracieux, dans le jardin de la vie.

(103.3)
Le guide doit donc aussi être un médecin; il doit, tout en instruisant l'enfant, remédier à ses défauts; il doit lui inculquer le savoir et, en même temps, le former à acquérir une nature spirituelle. Que l'éducateur soigne, tel un médecin, le caractère de l'enfant, et ainsi guérira-t-il les maux spirituels des enfants des hommes.

(103.4)
Si l'humanité déploie tous ses efforts pour accomplir cette tâche essentielle, elle étincellera de mille feux dans de nouvelles parures et projettera la plus belle des lumières; alors ce monde obscur sera illuminé et cette terrestre demeure se transformera en paradis.

(103.5)
Les démons eux-mêmes deviendront des anges, les loups seront les bergers du troupeau et les hordes de chiens sauvages, des gazelles paissant dans les plaines de l'unité: les bêtes enragées se rassembleront en paisibles troupeaux et les oiseaux de proie, aux serres aiguisées comme des couteaux, deviendront des oiseaux au doux gazouillis.

(103.6)
L'intime réalité de l'homme est, en effet, une ligne de démarcation entre l'ombre et la lumière, un lieu où se rejoignent les deux mers [voir : Coran 25.55 ; 35.13 ; 55.19-25 - voir aussi la prière pour le mariage révélée par Abdu’l-Bahá qui commence ainsi: «Il est Dieu! Ô Seigneur sans pareil! En ta toute puissante sagesse, tu as ...»]. Elle occupe le point le plus bas de l'arc descendant [voir : «Les leçons de St. Jean d’Acre» pp.289-290, des commentaires de ‘Abdu’l-Bahá sur l’arc ascendant et descendant] et, par conséquent, elle est capable d'accéder à tous les stades supérieurs.

(103.7)
Elle peut, grâce à l'éducation, acquérir toutes les perfections mais, privée d'éducation, elle piétinera au stade le plus bas de l'imperfection.

(103.8)
Chaque enfant est, en puissance, la lumière du monde et, dans le même temps, son obscurité; c'est pourquoi le problème de l'éducation doit être considéré comme de première importance.

(103.9)
Dès son plus jeune âge, l'enfant doit être nourri aux mamelles de l'amour divin et dans la connaissance de Dieu, afin qu'il puisse irradier la lumière, croître en spiritualité, être imprégné de sagesse et de savoir, et acquérir les caractéristiques de la cohorte angélique.

(103.10)
Puisque vous avez été désigné pour accomplir cette tâche sacrée, vous devez déployer tous vos efforts pour consolider la renommée de cette école à travers le monde et en faire une source d'exaltation de la Parole du Seigneur.



Chapitre: 104. "Ô bien-aimés de Dieu et servantes ..."

(104.1)
Ô bien-aimés de Dieu et servantes du Miséricordieux! Un grand nombre d'érudits partagent l'opinion selon laquelle la diversité des esprits et l'écart dans les degrés de perception sont dus à des différences d'éducation, de formation et de culture.

(104.2)
Ainsi, selon eux, les esprits sont égaux à la naissance, mais la formation et l'éducation détermineront des variations dans les facultés mentales et les niveaux intellectuels, ces variations n'étant nullement inhérentes à la personnalité de chacun, mais résultant de l'éducation; aucun d'entre nous ne posséderait une supériorité innée sur ses semblables ... .

(104.3)
De la même manière, les manifestations de Dieu s'accordent à penser que l'éducation exerce la plus forte influence possible sur l'humanité. Elles affirment, toutefois, que les différences au niveau intellectuel sont innées;

(104.4)
c'est là un fait évident, qu'il serait vain de discuter. Nous constatons, en effet, que des enfants de même âge, de même nationalité, appartenant à la même race et - qui plus est - à la même famille, et formés par le même éducateur, diffèrent pourtant quant à leur niveau de compréhension et d'intelligence.

(104.5)
L'un d'eux fera de rapides progrès; un autre ne sera instruit que graduellement et un autre encore demeurera au stade inférieur. En effet, quelle que soit la manière dont vous polissez une coquille, elle ne deviendra jamais une perle scintillante, et vous ne pourrez transformer un simple coquillage en une pierre précieuse aux rayons purs illuminant le monde.

(104.6)
Jamais, grâce à la formation et à la culture, la coloquinte et l'arbre de Zaqqum [voir : Coran 37.60 - le verset nous dit: « En vérité, l’arbre d’Ez-Zaqqúm sera la nourriture des pécheurs, elle bouillira dans leur ventre, comme de l’eau brûlante »] ne se transformeront en arbre de la bénédiction [voir : Coran 24.35].

(104.7)
En d'autres termes, l'éducation ne peut modifier la nature intime d'un être humain, mais elle exerce une énorme influence sur lui et, grâce à ce pouvoir, elle peut révéler chez un individu toutes les perfections et les capacités qu'il recèle en lui-même.

(104.8)
Un grain de blé, lorsqu'il est cultivé par le fermier, produira toute une récolte, et une semence, par les soins du jardinier, se transformera en un arbre majestueux.

(104.9)
Grâce aux efforts affectionnés d'un enseignant, les enfants de l'école primaire peuvent parvenir aux plus hauts degrés de la réussite; en vérité, ses bienfaits peuvent contribuer à élever un enfant de peu d'importance à un trône sublime.

(104.10)
Il est donc clairement démontré que, de par leur nature essentielle, les esprits varient quant à leurs capacités, tandis que l'éducation, elle aussi, joue un rôle important et exerce un effet déterminant sur leur développement.


Chapitre: 105. "Quant à la différence existant entre ..."

(105.1)
Quant à la différence existant entre la civilisation matérielle qui prévaut actuellement et la civilisation divine, qui sera l'un des bienfaits à attendre de la Maison de Justice, elle réside en ceci:

(105.2)
La civilisation matérielle, grâce au pouvoir de lois punitives et de mesures de représailles, dissuade les hommes de commettre des actes criminels; or, tandis que prolifèrent des lois destinées à punir les hommes et à exercer des représailles à leur encontre, il n'existe - comme vous pouvez le constater - aucune loi visant à les récompenser.

(105.3)
Dans toutes les villes d'Europe et d'Amérique, de vastes bâtiments ont été édifiés pour servir de prisons destinées aux criminels.

(105.4)
La civilisation divine, en revanche, forme chaque membre de la société de façon à ce que nul, à l'exception d'une minorité négligeable, n'entreprenne de commettre un crime.

(105.5)
Il existe donc une différence importante entre la prévention de la criminalité par des mesures de violence et de rétorsion, et la méthode consistant à former les êtres, à les éclairer et à les spiritualiser afin que, sans avoir à craindre de punitions ou de vengeances futures, ils évitent de commettre tout acte criminel.

(105.6)
Ils en arriveront, en fait, à considérer la perpétration même d'un crime comme une profonde disgrâce et, en elle-même, comme la plus sévère des punitions.

(105.7)
Ils deviendront épris de perfections humaines et consacreront leurs vies à tout ce qui apportera la lumière au monde et pourra promouvoir les qualités qui sont recevables au seuil sacré de Dieu.

(105.8)
Voyez combien grande est la différence entre civilisation matérielle et civilisation divine. La première cherche, par la force et par des punitions, à dissuader du mal à empêcher les hommes de nuire à la société et de commettre des crimes.

(105.9)
Or, dans une civilisation divine l'individu est conditionné de telle manière que, sans avoir à craindre de punitions, il évite de perpétrer des crimes, considère le crime lui-même comme le plus sévère des tourments, et c'est avec joie et alacrité qu'il se met à acquérir les vertus du genre humain. à promouvoir le progrès humain et à diffuser la lumière à travers le monde.


Chapitre: 106. "Parmi les plus nobles de tous les services ..."

(106.1)
Parmi les plus nobles de tous les services que peut rendre l'homme à Dieu le Tout-Puissant, il y a l'éducation et la formation des enfants, ces jeunes plantes du paradis d'Abha.

(106.2)
Ces enfants pourront ainsi un jour, nourris par la grâce sur le chemin du salut et, telles des perles de divine munificence dans la coquille de l'éducation, parer de leurs joyaux la couronne de gloire éternelle.

(106.3)
Il est très malaisé, toutefois, d'entreprendre un tel service, et il est plus difficile encore d'y réussir. J'espère que tu t'acquitteras correctement de cette tâche - la plus importante entre toutes, - que tu remporteras la victoire et deviendras un symbole de la grâce munificente de Dieu; que ces enfants, élevés dans le cadre des enseignements sacrés acquerront des caractères pareils aux douces brises qui soufflent à travers les jardins du Très-Glorieux, et qu'ils répandront leurs fragrances de par le monde.


Chapitre: 107. "L'espoir d'Abdu'l-Bahá est que ..."

(107.1)
L'espoir d'Abdu'l-Bahá est que ces jeunes âmes, étudiant dans la classe d'approfondissement de la connaissance, seront surveillées par un éducateur qui les entraîne à aimer.

(107.2)
Puissent-elles toutes, à travers les domaines de l'esprit, s'imprégner des mystères cachés de manière que, dans le royaume du Très-Glorieux, chacune de ces âmes, tel un rossignol doué de parole, proclame les secrets du céleste empire et, pareille à l'amant languissant, épanche son besoin ardent et son extrême désir de rencontrer le Bien-Aimé.


Chapitre: 108. "Vous devez considérer l'acquisition d'un caractère ..."

(108.1)
Vous devez considérer l'acquisition d'un caractère noble comme une affaire de première importance. Il incombe à chaque père et à chaque mère de conseiller leurs enfants pendant une longue période, et de les orienter vers les qualités qui confèrent l'honneur éternel.

(108.2)
Encouragez-les, dès leur plus jeune âge. à prononcer des paroles de haute qualité afin que, dans leurs moments de loisir, ils se mettent à converser en termes pertinents et efficaces, s'exprimant avec éloquence et clarté.


Chapitre: 109. "Ô vous, bénéficiaires des faveurs de Dieu! ..."

(109.1)
Ô vous, bénéficiaires des faveurs de Dieu! Le fondement inébranlable, en cet âge nouveau et prodigieux, est l'enseignement des sciences et des arts.

(109.2)
Chaque enfant doit être instruit dans les arts et métiers, conformément à des textes sacrés explicites, et cela jusqu'au niveau souhaité. C'est la raison pour laquelle, dans chaque cité et dans chaque village, doivent être créés des établissements scolaires, et chaque enfant de cette cité ou de ce village doit entreprendre des études jusqu'au niveau nécessaire.

(109.3)
En conséquence, toute âme qui offrira son aide à la réalisation de ce but sera, assurément, accueillie au seuil céleste et louée par l'assemblée divine.

(109.4)
Vous avez déployé de nombreux efforts pour atteindre ce but, important entre tous, j'espère donc que vous récolterez votre récompense auprès du Seigneur aux marques et aux signes évidents, et que les faveurs de la grâce céleste se tourneront vers vous.


Chapitre: 110. "A propos de l'organisation des écoles ..."

(110.1)
A propos de l'organisation des écoles: les enfants devraient, dans la mesure du possible, porter le même genre de vêtement, même si le tissu en est varié. Il est préférable que le tissu, lui aussi, soit uniforme mais, si cette dernière condition s'avère impraticable, il n'y a là aucun mal.

(110.2)
Les écoliers doivent être maintenus dans un état de parfaite propreté - une propreté irréprochable. L'école doit être située en un lieu où l'air est léger et pur.

(110.3)
Les enfants doivent être soigneusement éduqués à se montrer parfaitement courtois et bien élevés. Ils doivent être constamment encouragés à atteindre tous les sommets des réalisations humaines; ainsi, dès leur plus jeune âge, ils seront formés à poursuivre de nobles buts, à se conduire correctement, à être chastes, purs et sans tache, et apprendront à faire preuve de détermination et de fermeté d'intention en toutes choses.

(110.4)
Qu'ils évitent les plaisanteries et le badinage pour progresser sérieusement vers les buts qu'ils poursuivent afin qu'en toutes circonstances, ils se montrent fermes et résolus.

(110.5)
La formation dans le domaine des moeurs et de la bonne conduite est beaucoup plus importante que l'acquisition du savoir. Un enfant propre et net, d'aspect avenant, de bon caractère et bien élevé, même s'il est ignorant, est préférable à un enfant grossier, malpropre, de mauvais caractère, et pourtant déjà profondément versé dans les arts et les sciences.

(110.6)
Cela s'explique par le fait que l'enfant qui a une bonne conduite, même s'il est ignorant, est utile à ses semblables alors qu'un enfant au mauvais caractère et mal élevé est corrompu et peut nuire à autrui, même s'il a un très grand savoir.

(110.7)
Si, toutefois, l'enfant est formé à se montrer à la fois instruit et bien élevé, de lumineux accomplissements en résulteront.

(110.8)
Les enfants sont pareils à une branche tendre et verte; ils grandiront dans la direction que vous leur donnerez. Attachez le plus grand soin à leur inculquer de nobles idéaux et des buts élevés afin que, parvenus à leur majorité, ils projettent leurs rayons sur le monde, telles de lumineuses lampes, et ne soient pas souillés par les désirs et les passions à la manière des animaux, inattentifs et inconscients, mais qu'ils mettent plutôt tout leur coeur à parvenir à l'honneur éternel et à acquérir toutes les perfections du genre humain.


Chapitre: 111. "L'ignorance est la cause première des méfaits ..."

(111.1)
L'ignorance est la cause première des méfaits: c'est la raison pour laquelle nous devons nous tenir fermement aux instruments de la perception et du savoir.

(111.2)
L'intégrité morale doit être enseignée. La lumière doit être propagée afin que, à l'école de l'humanité, tous puissent acquérir les caractéristiques célestes de l'esprit et constater par eux-mêmes que, sans nul doute, il n'est pas d'enfer plus terrifiant ni d'abîme plus ardent que de posséder un tempérament mauvais et corrompu; qu'il n'est pas de fosse plus ténébreuse ni de tourment plus abhorré que de manifester une nature condamnable.

(111.3)
Chaque individu doit recevoir une éducation d'un niveau tel qu'il aimerait mieux avoir la gorge tranchée plutôt que de proférer un mensonge, et trouverait plus souhaitable d'être tué par une épée ou transpercé par une lance plutôt que de se livrer à la calomnie ou de se laisser emporter par la colère.

(111.4)
Ainsi fera-t-on naître le sens de la dignité et de la fierté humaines, afin de consumer la moisson des appétits charnels.

(111.5)
Alors chacun d'entre les bien-aimés de Dieu resplendira, telle une brillante lune, grâce à ses qualités spirituelles, et les relations de chacun avec le seuil sacré du Seigneur ne seront pas illusoires mais bien réelles et saines, comme sont réels non pas quelque embellissement ornant la façade, mais les fondations mêmes de la construction.

(111.6)
En conséquence, l'école des enfants doit être un lieu d'ordre et de discipline extrêmes.

(111.7)
L'instruction doit être complète de sorte que les caractères puissent s'affiner et se rectifier. Ainsi, dès le plus jeune âge, au tréfonds de l'être intime de chaque enfant, sera déposée la fondation divine et érigée la structure de sainteté.

(111.8)
Sachez qu'instruire l'enfant, faire en sorte que son caractère s'affine et se rectifie, encourager l'enfant et faire en sorte qu'il montre de l'enthousiasme, est une question de la plus haute importance, car tels sont les principes de base édictés par Dieu.

(111.9)
Ainsi, si Dieu le veut, ces écoles spirituelles formeront des enfants aux esprits éclairés, parés de toutes les plus nobles vertus du genre humain, et qui diffuseront leurs lumières non seulement à travers la Perse, mais tout autour du globe.

(111.10)
Une fois le stade de la puberté franchi, il est extrêmement difficile d'enseigner un être et d'affiner son caractère car, à ce stade - comme l'expérience l'a montré, - les plus grandes efforts visant à modifier certains penchants s'avèrent vains. Peut-être l'adolescent fera-t-il au début quelques progrès mais, au bout de quelques jours, il oubliera et s'en retournera à sa condition antérieure à ses habitudes premières.

(111.11)
C'est donc lors de la prime enfance qu'une base solide doit être jetée. Tant que la branche est verte et tendre, elle peut être aisément rectifiée.

(111.12)
Nous voulons dire par là que les qualités spirituelles constituent le fondement primordial et divin, qu'elles sont la parure de l'essence réelle de l'homme, et que la connaissance est source de progrès humain.

(111.13)
Les bien-aimés de Dieu doivent attacher une grande importance à ce problème et le résoudre avec zèle et enthousiasme.


Chapitre: 112. "Au sein de cette cause sacrée, le sort des orphelins ..."

(112.1)
Au sein de cette cause sacrée, le sort des orphelins est de la plus haute importance. La plus vive considération doit être manifestée à l'égard des orphelins; ceux-ci doivent être instruits, formés et éduqués.

(112.2)
Les enseignements de Bahá'u'lláh doivent, en particulier, leur être dispensés par tous les moyens et aussi longtemps que possible.

(112.3)
Je supplie Dieu que tu puisses devenir un parent bienveillant pour les enfants orphelins et que tu les nourrisses des fragrances de l'Esprit Saint afin que, parvenus à la maturité, ils soient de fidèles serviteurs de l'humanité et telles des lampes brillant au sein de la communauté humaine.


Chapitre: 113. "Ô servante de Dieu!... Les divins enseignements ..."

(113.1)
Ô servante de Dieu. Les divins enseignements et de judicieux conseils doivent être dispensés aux mères; elles doivent être encouragées et incitées à former leurs enfants, car la mère est le premier éducateur de l'enfant.

(113.2)
C'est elle qui, dès la naissance, allaite le nourrisson aux mamelles de la foi et de la loi de Dieu, afin que l'amour divin puisse pénétrer en lui avec le lait maternel et demeurer avec lui jusqu'à son dernier souffle.

(113.3)
Tant que la mère faillit à la formation de ses enfants, tant qu'elle ne leur inculque pas un mode de vie approprié, l'éducation reçue ultérieurement ne produira pas son plein effet.

(113.4)
Il incombe aux assemblées spirituelles de fournir aux mères un programme bien structuré en vue de l'éducation des enfants, leur montrant comment, dès son plus jeune âge, l'enfant doit être surveillé et instruit. Ces instructions doivent être dispensées à toutes les mères afin qu'elles leur servent de guide; ainsi, chaque mère formera et élèvera ses enfants conformément aux enseignements de Bahá'u'lláh.

(113.5)
Ainsi ces jeunes plantes du jardin de l'amour divin croîtront et fleuriront sous les chauds rayons du Soleil de Vérité, animées par le souffle léger des brises printanières du ciel et guidées par la main maternelle.

(113.6)
Ainsi, au paradis d'Abha, chacune d'elle deviendra un arbre portant ses fruits et chacune, en cette saison nouvelle et prodigieuse, grâce aux générosités du printemps, sera parée de toutes les beautés et de toutes les grâces.


Chapitre: 114. "Ô vous, mères aimantes ..."

(114.1)
Ô vous, mères aimantes, sachez qu'aux yeux de Dieu, le meilleur moyen de L'adorer est d'éduquer les enfants et de les former à acquérir toutes les perfections humaines; aucune action ne saurait être plus noble que celle-là.


Chapitre: 115. "Ô vous deux, bien-aimées servantes de Dieu! ..."

(115.1)
Ô vous deux, bien-aimées servantes de Dieu! Quelles que soient les paroles que profère un homme, il doit les confirmer par ses actes. S'il prétend être un croyant, qu'il agisse alors en conformité avec les préceptes du royaume d'Abha.

(115.2)
Loué soit Dieu, vous avez prouvé par vos actes la vérité de vos paroles, et gagné les confirmations du Seigneur Dieu.

(115.3)
Chaque jour, aux premières lueurs de l'aube, vous rassemblez les enfants bahá’is et leur enseignez les entretiens à coeur ouvert et les prières. C'est là un acte éminemment digne de louange, qui réjouit le coeur des enfants: que, chaque matin, ils se tournent vers le royaume, qu'ils mentionnent le Seigneur, exaltent son Nom et, de leur voix la plus douce, qu'ils chantent et récitent les versets sacrés.

(115.4)
Ces enfants sont pareils à de jeunes plantes; leur enseigner les prières, c'est comme faire descendre sur eux la pluie pour leur permettre de devenir doux et purs et que les brises suaves de l'amour de Dieu soufflent sur eux les faisant tressaillir de joie. Le béatitude vous attend ainsi qu'un refuge plein d'attrait.


Chapitre: 116. "Ô toi, fille du royaume! ..."

(116.1)
Ô toi, fille du royaume! J'ai bien reçu tes lettres dans lesquelles tu m'informes de l'ascension de ta mère vers l'invisible royaume, te laissant dans la solitude. Ton désir est de servir ton père, qui t'est cher, et aussi le royaume de Dieu, mais tu es perplexe, ne sachant vers laquelle de ces tâches tu devrais te tourner. Engage-toi, assurément, à servir ton père et, chaque fois que tu en trouveras le temps, répands également les divines fragrances.


Chapitre: 117. "Ô cher ami d'Abdu'l-Bahá! ..."

(117.1)
Ô cher ami d'Abdu'l-Bahá! Sois le fils de ton père et le fruit de cet arbre. Sois un fils né de son âme et de son coeur, pas seulement de l'eau et de l'argile. Un fils véritable, c'est celui qui est issu de la partie spirituelle de l'homme.

(117.2)
Je prie Dieu que tu puisses être, à tout moment, confirmé et affermi.


Chapitre: 118. "Ô vous, jeunes enfants bahá’is ..."

(118.1)
Ô vous, jeunes enfants bahá’is, vous qui cherchez la compréhension et la connaissance véritables!

(118.2)
De nombreux aspects permettent de distinguer un être humain d'un animal. C'est, en premier lieu, le fait que l'homme est créé à l'image de Dieu, qu'il ressemble à la Lumière céleste; comme Dieu le dit dans la Tora: "Faisons l'homme à notre image, à notre ressemblance".

(118.3)
Cette image divine témoigne de toutes les qualités de perfection dont les lumières, émanant du Soleil de Vérité, éclairent les réalités humaines et figurent parmi les attributs d'excellence résidant au coeur de la sagesse et de la connaissance.

(118.4)
C'est pourquoi vous devez faire un immense effort, lutter nuit et jour, sans trêve et sans repos, pour acquérir une part abondante de toutes les sciences et de tous les arts, afin que l'image divine, qui brille au Soleil de Vérité, illumine le miroir des coeurs des hommes.

(118.5)
C'est le désir ardent d'Abdu'l-Bahá que chacun d'entre vous soit considéré comme le plus éminent des professeurs au sein des académies et qu'à l'école des significations spirituelles, chacun devienne un guide en matière de sagesse.


Chapitre: 119. "Il incombe aux enfants bahá’is ..."

(119.1)
Il incombe aux enfants bahá’is de surpasser les autres enfants dans l'acquisition des sciences et des arts, car ils ont été bercés dans la grâce de Dieu. Ce que d'autres apprennent en une année, que les enfants bahá’is l'apprennent en un mois.

(119.2)
Le coeur d'Abdu'l-Bahá languit, en son amour, de constater que tous les jeunes bahá’i, sans exception, sont connus de par le monde pour leurs réalisations sur le plan intellectuel. Il est hors de doute qu'ils déploieront tous leurs efforts, leur énergie et leur sens de l'honneur, afin d'assimiler les sciences et les arts.


Chapitre: 120. "Ô mes chers enfants! ..."

(120.1)
Ô mes chers enfants! Votre lettre m'est bien parvenue. La nouvelle qu'elle m'apporte m'a rempli d'une joie telle que je ne saurais la décrire ni en paroles ni par écrit;

(120.2)
ainsi, grâce à Dieu, le pouvoir du royaume de Dieu a formé des enfants qui, dès leur plus jeune âge, souhaitent vivement recevoir une éducation bahá’ie afin de pouvoir, dès l'enfance, servir l'humanité.

(120.3)
Mon souhait et mon désir les plus ardents, c'est que vous, qui êtes mes enfants, soyez éduqués conformément aux enseignements de Bahá'u'lláh, et que vous receviez une formation bahá’ie;

(120.4)
que chacun d'entre vous devienne une lampe allumée dans le monde des hommes, qu'il se consacre au service de toute l'humanité, abandonnant ses loisirs et son confort, afin qu'il devienne source de quiétude pour le monde de la création.

(120.5)
Tel est l'espoir que je formule pour vous, et j'ai confiance que vous deviendrez la cause de ma joie et de mon allégresse dans le royaume de Dieu.


Chapitre: 121. "Ô toi qui n'as que peu d'années ..."

(121.1)
Ô toi qui n'as que peu d'années, mais de nombreux dons d'intelligence! Combien d'enfants, malgré leur jeune âge, ont un jugement mûr et sain!

(121.2)
Et, à l'inverse, combien de personnes âgées sont ignorantes et ont l'esprit confus! C'est qu'en effet la croissance et le développement dépendent de nos pouvoirs de compréhension et de raisonnement, et non de notre âge.

(121.3)
Bien que tu sois encore à l'âge de l'enfance, tu as pourtant reconnu ton Seigneur, alors que des multitudes de femmes Le tiennent dans l'oubli, sont écartées de son céleste Royaume et privées de ses bienfaits.

(121.4)
Rends grâce à ton Seigneur de ce merveilleux don qu'il t'a octroyé. Je prie Dieu de guérir ta mère, qui est honorée dans le royaume des cieux.


Chapitre: 122. "Je voudrais répondre à ta question ..."

(122.1)
Je voudrais répondre à ta question concernant l'éducation des enfants:

(122.2)
il t'appartient de les nourrir aux mamelles de l'amour de Dieu et de les encourager vers les choses de l'esprit, afin qu'ils tournent leur visage vers Dieu, que leur attitude soit conforme aux règles de bonne conduite et que leur réputation soit sans égale;

(122.3)
qu'ils fassent leur toutes les grâces et les louables qualités de l'humanité; qu'ils acquièrent une solide connaissance des diverses branches du savoir afin que, dès la prime enfance, ils deviennent des êtres spirituels, des habitants du Royaume, épris des suaves brises de sainteté, et qu'ils reçoivent une éducation religieuse, spirituelle, celle qui procède du céleste empire. En vérité, je prierai Dieu de leur accorder la réussite dans leur entreprise.


Chapitre: 123. "Ô toi qui poses ton regard sur le royaume de Dieu! ..."

(123.1)
Ô toi qui poses ton regard sur le royaume de Dieu! Ta lettre m'est parvenue et je note que tu as entrepris d'enseigner les enfants des croyants, que ces tendres petits ont appris les Paroles Cachées, les prières et ce que cela signifie, être bahá’i.

(123.2)
L'instruction dispensée à ces enfants, c'est comme le labeur d'un jardinier dévoué, qui soigne ses jeunes plantes dans les prés fleuris du Très-Glorieux.

(123.3)
Il ne fait aucun doute que son action produira les résultats souhaités; ceci est vrai, en particulier, de l'instruction relative aux obligations et au comportement des bahá’is, car les jeunes enfants doivent être avertis, en leur âme et en leur coeur, que "bahá’i" n'est pas simplement un nom, mais une vérité.

(123.4)
Chaque enfant doit être formé aux choses de l'esprit, afin qu'il incarne toutes les vertus et devienne une source de gloire pour la Cause de Dieu; sinon, le simple mot "bahá’i," s'il ne porte pas ses fruits, demeurera stérile.

(123.5)
Efforce-toi donc, au mieux de tes capacités, de faire comprendre à ces enfants qu'un bahá’i, c'est un être qui incarne toutes les perfections, qui doit briller tel un cierge allumé, et non demeurer dans l'obscurité tout en portant le nom de bahá’i.

(123.6)
Confère à cette école le nom de "bahá’i Sunday School" (école bahá’ie du dimanche) [nota : classe d’enfants bahá’ís à Kenosha, dans le Wisconsin]


Chapitre: 124. "L'école du dimanche ..."

(124.1)
L'école du dimanche, où sont récités les tablettes et les enseignements de Bahá'u'lláh ainsi que la parole de Dieu est, en vérité, une institution bénie. Tu dois, certes, poursuivre sans relâche cette activité organisée et y attacher toute l'importance qu'elle mérite, afin qu'elle se développe jour après jour, encouragée par le souffle du Saint Esprit. Si cette activité est organisée de manière efficace, sois assuré qu'elle donnera de magnifiques résultats.

(124.2)
De la fermeté et de la constance sont toutefois nécessaires, faute de quoi cette oeuvre se poursuivra quelque temps encore, puis elle tombera progressivement dans l'oubli. La persévérance est une condition essentielle.

(124.3)
Dans la réalisation de chaque projet, constance et fermeté conduiront, sans nul doute, à l'obtention de résultats satisfaisants; sinon, le projet sera interrompu après quelques jours.


Chapitre: 125. "Les enseignants ne devraient pas être ..."

(125.1)
Les enseignants ne devraient pas être trop fréquemment changés et leur remplacement trop longtemps différé; il est préférable d'user de modération.

(125.2)
Il n'est pas souhaitable que vous teniez vos réunions à l'heure où d'autres églises célèbrent leurs cultes; une telle pratique conduirait à une aliénation puisque les enfants bahá’is, qui suivent leur propre enseignement religieux du dimanche, s'en trouveraient privés s'ils tentaient de fréquenter d'autres écoles dominicales.

(125.3)
En outre, l'admission d'enfants dont les parents ne sont pas bahá’is à l'école pour enfants bahá’is peut être autorisée.

(125.4)
Et si, dans cette école, sont enseignés aux enfants les principes fondamentaux qui sont à la base...de toutes les religions, il ne peut y avoir là aucun mal.

(125.5)
Vu le nombre restreint des enfants bahá’is, il est impossible d'organiser plusieurs classes et, naturellement, une seule suffit. Quant à la dernière question concernant les différences qui séparent les enfants, agissez comme vous le jugez souhaitable.


Chapitre: 126. "J'ai bien reçu ta lettre. Dieu soit loué ..."

(126.1)
J'ai bien reçu ta lettre. Dieu soit loué, elle m'apporte de bonnes nouvelles de ta santé et de ta sécurité, et m'apprend que tu t'apprêtes à entrer dans une école d'agronomie. C'est là une formation qui te convient parfaitement.

(126.2)
Efforce-toi, autant que tu le peux, de bien posséder la science de l'agriculture car, selon les divins enseignements, l'acquisition des sciences et le perfectionnement des arts sont considérés comme des actes d'adoration.

(126.3)
Lorsqu'un homme entreprend, de toute son énergie, l'acquisition d'une science ou le perfectionnement d'un art, c'est comme s'il adorait Dieu dans ses églises et ses temples.

(126.4)
Ainsi, lorsque tu entres dans une école d'agronomie et que tu t'efforces d'acquérir la connaissance de cette branche de la science, tu accomplis, nuit et jour, des actes d'adoration - actes qui sont agréés au seuil du Tout-Puissant.

(126.5)
Or qu'y a-t-il de plus grand, dans la munificence, que de considérer la science comme un acte d'adoration et l'art comme un service à l'égard du royaume de Dieu?


Chapitre: 127. "Ô toi, serviteur du seul vrai Dieu! ..."

(127.1)
Ô toi, serviteur du seul vrai Dieu! Dans cette dispensation universelle, les talents prodigieux que déploient les hommes sont reconnus comme des actes d'adoration de la Beauté resplendissante. Quelle munificence et quelle bénédiction que les oeuvres des hommes soient considérées comme des actes d'adoration!

(127.2)
On croyait, dans le passé, que ces talents indiquaient l'ignorance, sinon une disgrâce empêchant l'homme de se rapprocher de Dieu. Considère à présent combien ses bienfaits infinis et ses abondantes faveurs ont transformé les feux de l'enfer en un paradis de béatitude et ont fait, d'un tas de poussière obscure, un lumineux jardin.

(127.3)
Il incombe aux artisans du monde d'offrir à chaque instant, au seuil sacré, de multiples marques de gratitude, et de vouer tous leurs efforts et leur application à l'exercice de leur profession, afin que ces efforts donnent naissance à une oeuvre qui, aux yeux de tous les hommes, manifestera la plus grande beauté et la perfection même.


Chapitre: 128. "J'ai bien reçu ta lettre, et j'espère que ..."

(128.1)
J'ai bien reçu ta lettre, et j'espère que tu seras protégé et assisté par la providence du vrai Dieu, que tu seras toujours occupé à faire mention de ton Seigneur et t'efforceras de mener à bien la tâche qui est la tienne sur le plan professionnel.

(128.2)
Tu dois déployer de grands efforts, afin que tes réalisations professionnelles ne puissent être égalées et que tu acquières la renommée dans ces régions, car le fait d'atteindre la perfection dans son métier, en cet âge de miséricorde, est considéré comme un acte d'adoration envers Dieu et, tout en exerçant ta profession, tu peux te souvenir du vrai Dieu.


Chapitre: 129. "Ô amis du Dieu pur et omnipotent! ..."

(129.1)
Ô amis du Dieu pur et omnipotent! Être pur et saint en toutes choses est un attribut de l'âme consacrée et une caractéristique nécessaire de l'esprit non asservi.

(129.2)
La plus haute perfection est d'être sans tache et de se libérer de chacun de ses défauts. Une fois nettoyé et purifié à tous égards, on devient alors un foyer reflétant la lumière manifeste.

(129.3)
Ce qui compte en premier, dans le comportement d'un être humain, c'est la pureté, la propreté et l'indépendance de l'esprit. D'abord, le lit du cours d'eau doit être nettoyé et, ensuite, les eaux douces des rivières pourront y pénétrer.

(129.4)
Les yeux chastes jouissent de la vision béatifique du Seigneur et savent ce que signifie cette rencontre; une conscience pure inhale les fragrances qui soufflent des roseraies de sa Grâce; un coeur poli comme un miroir reflétera la face avenante de la vérité.

(129.5)
C'est pourquoi, dans les Saintes Écritures, les conseils célestes sont comparés à l'eau. En effet, comme le dit le Coran: « Et nous faisons descendre du ciel de l'eau pure » [voir : Coran 25.50], et l'Evangile: « Sauf s'il est baptisé de l'eau et de l'esprit, un homme ne peut entrer dans le royaume de Dieu ».

(129.6)
Ainsi est-il clair que les enseignements émanant de Dieu [voir : Jean 3.5] sont des flots célestes déversant la grâce; ce sont des ondées de miséricorde divine, qui purifient le coeur humain.

(129.7)
Ce que je veux dire, c'est que, sous tous les aspects de la vie, la pureté et la sainteté, la propreté et la netteté, exaltent la condition humaine et favorisent le développement de la réalité intime de l'homme.

(129.8)
Même dans le monde matériel, la propreté incite à la spiritualité - comme il est dit clairement dans les écrits sacrés - et la propreté corporelle, bien qu'elle soit une chose d'ordre physique, exerce néanmoins une puissante influence sur la vie de l'esprit.

(129.9)
Elle est pareille à une voix merveilleusement douce ou à une mélodie: même si les sons ne sont que vibrations dans l'air affectant le nerf acoustique et que ces vibrations ne sont elles-mêmes que des phénomènes fortuits transportés à travers l'atmosphère, voyez comme, malgré tout, elles nous remuent le coeur. Une belle mélodie, ce sont des ailes pour l'esprit, et l'âme en tressaille de joie.

(129.10)
Ainsi, la propreté physique exerce également une action sur l'âme humaine.

(129.11)
Voyez combien la propreté est agréable aux yeux de Dieu et combien les prophètes le soulignent dans leurs Saints Livres; les Écritures, en effet, interdisent de manger des aliments impurs ou de se servir d'objets sales.

(129.12)
Certaines de ces interdictions revêtaient un caractère absolu, applicable à tous, et quiconque transgressait la Loi était abhorré de Dieu et frappé d'anathème par les croyants. Il en était ainsi, par exemple, des choses catégoriquement interdites et dont la perpétration était considérée comme un très grave péché; certaines de ces actions étaient si répugnantes qu'il est même honteux de les nommer.

(129.13)
Il est cependant d'autres choses interdites qui ne sont pas immédiatement nuisibles et dont les effets nocifs ne s'exercent que progressivement; le Seigneur répugne également à de tels actes, qui sont condamnables à ses yeux.

(129.14)
Or, l'illégalité absolue de ces actes n'a toutefois pas été expressément formulée dans le texte sacré, mais il est nécessaire de les éviter afin de demeurer dans la pureté et la propreté, de préserver sa santé et d'être libéré de toute forme d'accoutumance.

(129.15)
Parmi ces actes figure la consommation du tabac, une pratique sale, nauséabonde et nuisible; - une habitude pernicieuse, et tous commencent à en percevoir la nocivité.

(129.16)
Il a été établi par tous les médecins qualifiés - et des expériences ont démontré - que l'un des composants du tabac est un poison mortel et que le fumeur est exposé à de nombreuses maladies diverses. C'est pourquoi l'usage du tabac a été clairement considéré comme une habitude répugnante sur le plan de l'hygiène.

(129.17)
Le Báb, à l'orée de sa mission, formula explicitement l'interdiction du tabac et tous les amis, sans exception, cessèrent alors de fumer.

(129.18)
Or, à cette époque, comme il était permis de dissimuler ses convictions et que toute personne s'abstenant de fumer était exposée aux persécutions et même à la mort, les amis fumaient afin de ne pas attirer l'attention sur leurs croyances.

(129.19)
Plus tard fut révélé le Kitab-i-Aqdas (Livre le plus Saint) et, comme l'usage du tabac n'y était pas spécifiquement prohibé, les croyants n'abandonnèrent point cette habitude.

(129.20)
La Beauté Bénie, cependant, exprima toujours sa répugnance à cet égard et si, dans les premiers temps, il eut des raisons de fumer modérément, il y renonça totalement par la suite, et les âmes sanctifies qui suivaient son exemple en toutes choses abandonnèrent également l'usage du tabac.

(129.21)
En d'autres termes, fumer du tabac est, aux yeux de Dieu, un acte répugnant, abhorré et, même si la nocivité en est progressive, il est extrêmement néfaste pour la santé de l'homme. C'est aussi une perte de temps et d'argent, qui fait du fumeur la proie d'une habitude malsaine.

(129.22)
Tous ceux qui demeurent fermes dans l'Alliance, condamnent donc cette habitude à la fois par raisonnement et par expérience; le fait d'y renoncer apportera paix et sérénité à l'esprit de tous les hommes, leur permettant en outre de garder l'haleine fraîche, les doigts non maculés et les cheveux sans relent nauséabonde et répugnant.

(129.23)
En recevant cette missive, les amis décideront certainement, par tous les moyens, d'abandonner cette habitude pernicieuse - même si cela doit prendre un certain temps. Tel est mon espoir.

(129.24)
Quant à l'opium, c'est une drogue abominable et maudite. Que Dieu nous protège du châtiment qu'il inflige au fumeur d'opium!

(129.25)
Conformément au texte explicite du Livre le plus Saint, l'opium est interdit et sa consommation est totalement condamnée.

(129.26)
La raison même démontre que fumer de l'opium est un acte d'insanité, et l'expérience atteste que le fumeur d'opium est totalement coupé du royaume des hommes.

(129.27)
Que Dieu nous protège tous contre la perpétration d'un acte aussi hideux, qui met en ruine la fondation même de ce qu'est un être humain et condamne le drogué à la dépossession éternelle, car l'opium s'attache à l'âme de sorte que la conscience s'éteint, que l'esprit s'efface et que les perceptions s'émoussent.

(129.28)
L'opium transforme l'être vivant en une créature de mort; il détruit la chaleur naturelle. On ne saurait imaginer malheur plus grand que celui qu'inflige l'opium. Heureux ceux qui jamais n'en profèrent le nom; alors, songez combien misérable est celui qui en fait usage!

(129.29)
Ô vous, amoureux de Dieu! En ce cycle, qui est celui de Dieu Tout-Puissant, la violence et la force, la contrainte et l'oppression sont condamnées sans exception. Il est toutefois indispensable que la consommation de l'opium soit évitée par tous les moyens disponibles, afin que la race humaine puisse être délivrée de ce fléau entre les fléaux. Si ce n'est pas le cas, malheur à quiconque faillit à son devoir envers son Seigneur.

(129.30)
Ô divine Providence! [voir : Coran 39.57] Accorde, en toutes choses, pureté et propreté aux adeptes de Bahá! Fais qu'ils soient délivrés de toute souillure et de toute accoutumance à la drogue. Empêche-les de commettre un acte répugnant, libère-les des chaînes que leur infligent les habitudes condamnables, afin qu'ils puissent vivre purs et libres, sains et nets, dignes de servir à ton Seuil sacré et prêts à être rattachés à leur Seigneur.

(129.31)
Délivre-les de l'usage des boissons alcoolisées et du tabac, sauve-les de cet opium qui conduit à la folie, fais qu'ils jouissent des suaves arômes de sainteté, qu'ils s'abreuvent à la coupe mystique de l'amour céleste et qu'ils connaissent le ravissement de s'approcher toujours davantage du royaume du Très-Glorieux,

(129.32)
car Tu as dit: "Tout ce que tu possèdes dans ton cellier n'apaisera pas la soif de mon amour - apporte-moi, Ô échanson, une coupe pleine comme la mer du vin de l'esprit!"

(129.33)
Ô vous, bien-aimés de Dieu! L'expérience a montré à quel point l'abandon du tabac, des boissons alcoolisées et de l'opium contribue à redonner santé et vigueur, vivacité d'esprit et force corporelle.

(129.34)
Il existe aujourd'hui une communauté qui évite rigoureusement l'usage du tabac, de l'alcool et de l'opium; or, cette communauté est - de très loin - supérieure aux autres sur le plan de la force et du courage physique, de la santé, de la beauté et de l'attrait.

(129.35)
Un seul de ces hommes peut résister à dix hommes d'une autre tribu, et ceci a été prouvé pour la communauté tout entière, c'est-à-dire que chaque individu de cette communauté est, à tous égards, supérieur aux individus d'autres communautés. [nota : les sikhs]

(129.36)
Ainsi, faites un puissant effort afin que la pureté et la sainteté - qui sont, par-dessus tout, chéries par Abdu'l-Bahá - distinguent le peuple de Bahá:

(129.37)
que, dans chaque genre de perfection, le peuple de Dieu surpasse tous les autres humains; que, par leur aspect et dans leur être intime, ils s'avèrent supérieurs à tout le reste; que, sur le plan de la pureté, du raffinement et de la préservation de la santé, ils soient des pionniers, à l'avant-garde de ceux qui savent et, par leur délivrance de toute forme d'esclavage, par leur connaissance, leur maîtrise de soi, qu'ils soient les premiers parmi les êtres purs, libres et sages.


Chapitre: 130. "Ô toi, médecin distingué! ..."

(130.1)
Ô toi, médecin distingué!... Grâce à Dieu, tu possèdes deux pouvoirs : l'un d'entreprendre la guérison physique et l'autre, d'apporter la guérison spirituelle.

(130.2)
Tout ce qui se rapporte à l'esprit de l'homme exerce un puissant effet sur sa condition physique.

(130.3)
Ainsi, par exemple, tu devrais rendre ton patient heureux, lui apporter réconfort et joie, extase et exultation. Très souvent il s’est fait qu’un prompt rétablissement en a résulté. Ainsi, pour traiter les malades, utilise tes deux pouvoirs.

(130.4)
La sensibilité spirituelle exerce un effet surprenant sur la guérison des affections nerveuses.


Chapitre: 131. "Lorsque tu appliques un traitement médical ..."

(131.1)
Lorsque tu appliques un traitement médical, tourne-toi vers la Beauté Bénie et, ensuite, écoute la voix de ton coeur.

(131.2)
Traite les malades par la joie céleste et l'exultation spirituelle; soigne les grands affligés en leur transmettant la bonne nouvelle et guéris les blessés grâce à Ses éclatants bienfaits.

(131.3)
Lorsque tu te trouves au chevet d'un patient, réjouis son coeur et conquiers son esprit à l'aide du pouvoir céleste. En vérité, un tel souffle divin reforme tout os réduit en poussière et revivifie l'esprit de chaque créature souffrante.


Chapitre: 132. "Bien que la maladie soit l'une des conditions ..."

(132.1)
Bien que la maladie soit l'une des conditions inéluctables de l'homme, elle est, certes, pénible à supporter. Une bonne santé est le plus précieux de tous les dons.


Chapitre: 133. "Il existe deux moyens de guérir les malades ..."

(133.1)
Il existe deux moyens de guérir les malades : le moyen matériel et le moyen spirituel. Le premier est celui du traitement médical: le second consiste en des prières offertes à Dieu par les êtres spirituels, qui se tournent vers Lui. Les deux moyens doivent être utilisés et mis en pratique.

(133.2)
Les maladies dues à des causes d'ordre physique doivent être traitées par des médecins à l'aide de remèdes médicaux; celles qui sont dues à des causes d'ordre spirituel disparaissent à l'aide de moyens spirituels.

(133.3)
Ainsi une maladie causée par l'affliction, la crainte ou des impressions nerveuses, sera plus efficacement guérie par un traitement spirituel plutôt que physique.

(133.4)
C'est pourquoi ces deux formes de traitement doivent être appliquées; elles ne sont nullement contradictoires. Tu devrais donc également accepter des remèdes physiques, dans la mesure où ces derniers procèdent, eux aussi, de la miséricorde et de la faveur divines, car Dieu a révélé et rendu manifeste la science médicale afin que ses serviteurs puissent bénéficier également de ce genre de traitement. Tu devrais attacher une attention égale aux traitements d'ordre spirituel, car ils produisent de merveilleux effets.

(133.5)
A présent, si tu désires connaître le vrai remède qui guérira l'homme de toute forme de maladie et lui apportera la santé du divin royaume, sache que ce sont les préceptes et enseignements de Dieu. Concentre donc sur eux toute ton attention.


Chapitre: 134. "Ô toi qui es attiré vers les fragrantes brises de Dieu! ..."

(134.1)
Ô toi qui es attiré vers les fragrantes brises de Dieu! J'ai pris connaissance de ta lettre adressée à Mme Lua Getsinger. Tu as, certes, examiné avec grande soin les raisons pour lesquelles la maladie s'empare du corps humain.

(134.2)
Il est certain que les péchés constituent une cause potentielle des affections physiques. Si l'humanité était délivrée des souillures du péché et de l'erreur, si elle vivait conformément à un équilibre naturel, inné, sans aboutir là où la conduisent ses passions, il est indéniable que les maladies auraient cessé de prospérer et ne présenteraient plus une aussi grande diversité.

(134.3)
L'homme a toutefois continué, dans sa perversité, à satisfaire ses appétits lubriques, et ne se contente pas de nourritures simples. Il a plutôt préparé pour lui-même des aliments composés de nombreux ingrédients, de substances se différenciant l'une de l'autre.

(134.4)
Ainsi, et par la perpétration d'actes vils et ignobles, son attention s'est trouvée accaparée, et il a abandonné la tempérance et la modération d'un mode de vie naturel, ce qui a eu pour conséquence l'apparition de maladies aussi violentes que diverses.

(134.5)
Le corps de l'animal est composé des mêmes éléments que celui de l'homme. Étant donné, toutefois, que l'animal se contente de nourritures simples et ne s'efforce aucunement de donner libre cours à ses désirs inopportuns, et qu'il ne commet pas de péchés, ses maladies sont moins nombreuses que celles de l'homme.

(134.6)
Nous voyons donc clairement combien le péché et l'accoutumance constituent de puissants facteurs pathogènes. Et une fois créées, ces maladies se compliquent, se multiplient et se transmettent aux autres individus. Telles sont les causes spirituelles, intimes, de la maladie.

(134.7)
Le facteur externe, physique, qui est à l'origine de la maladie, c'est une rupture de l'équilibre qui régnait jusque-là entre les divers éléments dont est composé le corps humain.

(134.8)
Pour illustrer cette assertion, disons que le corps de l'homme est constitué de nombreuses substances - chacune présente à raison de la quantité prescrite et contribuant à l'équilibre essentiel de l'ensemble.

(134.9)
Aussi longtemps que ces éléments constituants conservent leur proportion exacte, conformément à l'équilibre naturel global - c'est-à-dire tant qu'aucun des divers composants ne subit d'altération dans son volume et son équilibre proportionnel, - il n'existe aucune raison d'ordre physique à l'apparition de la maladie.

(134.10)
Prenons un exemple : l'amidon doit être présent dans le corps humain, pour une quantité déterminée, et c'est également le cas pour le sucre. Tant que chacune de ces substances conserve sa proportion naturelle par rapport à l'ensemble, il n'y aura pas de motif au déclenchement d'un état pathologique.

(134.11)
Lorsque, toutefois, ces éléments constituants varient quant à leurs quantités et leurs proportions respectives - c'est-à-dire lorsqu'ils s'accroissent ou se réduisent, - il est certain qu'il devra en résulter une infiltration de la maladie.

(134.12)
Or ce problème mérite d'être étudié avec la plus grande attention.

(134.13)
Le Báb a dit que les adeptes de Bahá doivent développer la science médicale pour atteindre un niveau si élevé qu'ils .seront capables de guérir les maladies par l'alimentation.

(134.14)
La raison fondamentale en est que, s'il doit se produire un déséquilibre dans l'une des substances composant le corps humain, altérant sa proportion correcte par rapport à l'ensemble, ce fait aura inéluctablement pour résultat l'apparition de la maladie. Si, par exemple, le taux d'amidon s'accroît ou que le taux de glucose (le sucre) diminue à l'excès, la maladie aura le dessus.

(134.15)
C'est la tâche d'un médecin averti de déterminer lequel des éléments constitutifs du corps de son patient a subi une diminution et lequel, en revanche, a été l'objet d'une augmentation. Une fois qu'il a pu établir ces données, il doit prescrire une alimentation contenant, en quantités notables, l'élément qui fait défaut, afin de restaurer l'équilibre essentiel du corps.

(134.16)
Le malade sera délivré de la maladie lorsque sa constitution aura retrouvé son équilibre.

(134.17)
La preuve en est que, si les autres animaux n'ont jamais étudié la science médicale ni effectué de recherches sur les maladies ou les remèdes, les traitements ou les cures, pourtant, lorsque l'un d'eux devient la proie de la maladie, la nature le guide, à travers les champs ou les endroits déserts, vers la plante même qui, une fois consommée par l'animal, le délivrera de sa maladie.

(134.18)
A titre d'explication, disons que si, par exemple, le taux de glucose a diminué chez un animal, ce dernier recherche, selon une loi naturelle, une plante riche en sucre. Alors, par ce besoin naturel qu'est l'appétit, l'animal découvrira et consommera, parmi mille espèces différentes, la plante qui contient en grandes quantités un élément glucidique. Ainsi se trouve rétabli l'équilibre essentiel des substances composant son corps, et l'animal est délivré de la maladie.

(134.19)
Ce problème mérite d'être examiné avec la plus grande attention. Lorsque d'éminents médecins l'étudieront de manière approfondie, avec persévérance, il deviendra évident que l'apparition de la maladie est due à une altération des proportions respectives des diverses substances composant le corps, que le traitement consiste à ajuster ces quantités relatives et, enfin, que ce traitement peut être appliqué au niveau de l'alimentation.

(134.20)
Il est certain qu'en cet âge nouveau et prodigieux, le développement de la science médicale permettra aux praticiens de guérir leurs malades à l'aide de produits alimentaires.

(134.21)
Les cinq sens de la vue, de l'ouïe, du goût, de l'odorat et du toucher sont tous des facultés discriminatives ayant pour but de distinguer les éléments bénéfiques de ceux qui sont nuisibles.

(134.22)
Ainsi est-il possible que le sens humain de l'odorat, qui différencie les odeurs, identifie une odeur comme répugnante alors même que cette odeur est bénéfique au corps humain? Ce serait absurde! C'est impossible!

(134.23)
De même, le corps humain pourrait-il, grâce à son sens de la vue - le sens qui différencie les choses visibles - tirer profit de la vue d'une masse d'excréments repoussante? Jamais!

(134.24)
Ainsi encore, lorsque le sens du goût - une faculté qui permet de choisir et de rejeter - est repoussé par quelque chose, cette chose n'est certainement pas bénéfique et si, au début, elle peut présenter quelque avantage, à la longue sa nocivité sera démontrée.

(134.25)
De la même manière, lorsque la constitution d'un être est en équilibre, il ne fait aucun doute que tout ce qu'il mange de bon appétit sera bénéfique à sa santé.

(134.26)
Observez la façon dont un animal paît dans un champ où poussent quelque cent mille herbes différentes et comme, à l'aide de son odorat, il hume les odeurs des plantes et les goûte grâce à son sens du goût: ensuite, il consomme toutes les herbes qui conviennent à ses sens, et en retire un bénéfice. Sans ce pouvoir sélectif, les animaux mourraient en l'espace d'un seul jour, car il existe de multiples plantes vénéneuses et les animaux, certes, ignorent tout de la pharmacopée.

(134.27)
Et pourtant, observe comme ils possèdent une série de balances naturelles très fiables, grâce auxquelles ils distinguent ce qui est bon de ce qui est nuisible. Si l'un des éléments constitutifs de leur corps a diminué, ils peuvent rétablir l'équilibre en recherchant et consommant telle ou telle plante qui renferme, en quantités abondantes, cet élément qui leur fait défaut; ainsi se trouve rétabli l'équilibre entre les divers éléments de leur corps, et il sont guéris de leur maladie.

(134.28)
Le jour où des médecins hautement qualifiés auront réalisé la guérison des maladies par l'alimentation et prévu des nourritures simples, interdisant à l'humanité de s'asservir à ses appétits lubriques, il est certain que l'incidence des affections chroniques et de leur diversification diminuera et qu'ainsi, l'état de santé de toute l'humanité s'en trouvera très amélioré.

(134.29)
Or ceci est destiné à se réaliser. De la même manière, des modifications seront apportées, sur le plan universel, au caractère, à la conduite et aux moeurs des hommes.


Chapitre: 135. "Conformément au décret explicite de Bahá'u'lláh ..."

(135.1)
Conformément au décret explicite de Bahá'u'lláh, nul ne doit se détourner de l'avis d'un médecin compétent. Il est impératif d'en consulter un, même si le malade lui-même est un praticien éminent et renommé. En bref, il s'agit pour vous de préserver votre santé en consultant un médecin hautement qualifié.


Chapitre: 136. "Il incombe à chacun de rechercher un traitement ..."

(136.1)
Il incombe à chacun de rechercher un traitement médical et de suivre les prescriptions du praticien, car ceci est conforme au décret divin mais, en réalité, Celui qui accorde la guérison, c'est Dieu.


Chapitre: 137. "Ô toi qui énonces les louanges de ton Seigneur! ..."

(137.1)
Ô toi qui énonces les louanges de ton Seigneur! J'ai lu ta lettre, dans laquelle tu exprimes l'étonnement que t'inspirent certaines des lois de Dieu, telles que celle qui concerne la chasse aux animaux innocents, ces créatures qui ne sont coupables d'aucun méfait.

(137.2)
Tu ne dois pas en être surpris. Réfléchis aux réalités intimes de l'univers, aux raisons secrètes impliquées, aux énigmes, aux corrélations, aux règles qui régissent toutes choses.

(137.3)
Chaque partie de l'univers, en effet, est reliée à chacune des autres parties par des liens très puissants, qui ne souffrent aucun déséquilibre ni relâchement d'aucune sorte.

(137.4)
Dans le monde physique de la création, toutes les choses mangent et sont mangées à la fois : la plante s'abreuve au minéral, l'animal consomme la plante l'homme se nourrit de l'animal et le minéral dévore le corps humain.

(137.5)
Les corps physiques sont transférés d’une barrière à l’autre, d’une vie à une autre, et tout est soumis aux altérations et aux transformations, tout sauf l’essence de l’existence elle-même - car elle est constante et immuable, et c’est sur elle que se fonde la vie de chaque espèce, de chaque réalité contingente à travers la création tout entière.

(137.6)
Chaque fois que tu observeras, à l'aide d'un microscope, l'eau que l'homme boit, l'air qu'il respire, tu constateras qu'à chaque insufflation d'air, l'homme absorbe une grande quantité de vie animale et qu'avec chaque gorgée d'eau, il avale également une grande variété d'animaux. Comment pourrait-on jamais mettre un terme à ce processus?

(137.7)
Toutes les créatures, en effet, mangent et sont mangées, et la structure même de la vie est érigée sur cette réalité. S'il en était autrement, les liens qui s'entrelacent en toutes choses créées, à l'intérieur de l'univers, se trouveraient dénoués.

(137.8)
En outre, chaque fois qu'une chose est détruite, qu'elle pourrit et qu'elle est privée de vie, elle est promue à un monde plus grand que celui qu'elle a connu antérieurement.

(137.9)
Elle quitte, par exemple, la vie minérale et progresse vers la vie végétale, puis elle abandonne celle-ci et accède à la vie animale, après quoi elle abandonne cette dernière et accède au royaume de la vie humaine, et ceci s'accomplit par la grâce de ton Seigneur, le Miséricordieux, le Compatissant.

(137.10)
Je prie Dieu de t'aider à saisir les mystères qui résident au coeur même de la création et d'écarter le voile qui masque ton regard et celui de ta soeur, afin que te soient révélés le secret bien gardé et le mystère caché, aussi clairement que le soleil de midi; je prie Dieu d'aider ta soeur et ton mari à entrer dans le céleste Royaume et de te guérir de tous les maux, d'ordre physique ou spirituel, qui nous assaillent en cette vie.


Chapitre: 138. "Ô vous, bien-aimés du Seigneur! ..."

(138.1)
Ô vous, bien-aimés du Seigneur! Le royaume de Dieu est fondé sur l'équité et la justice, et aussi sur la miséricorde, la compassion et la bonté envers chaque âme vivante.

(138.2)
Efforcez-vous donc, de tout votre coeur, de traiter avec compassion tous les êtres humains, à l'exception de ceux qui nourrissent des ambitions égoïstes, personnelles, ou qui sont atteints de quelque maladie de l'âme.

(138.3)
Nous ne pouvons manifester de la bonté à l'égard du tyran, du traître ou du voleur car, loin de les éveiller à leurs fautes, nous les inciterions à demeurer dans leurs desseins pervers. Vous aurez beau manifester de la bonté envers le menteur, il n'en continuera pas moins à mentir de plus belle, car il croira vous avoir abusé, alors que vous ne le comprenez que trop bien et que votre silence n'est motivé que par votre extrême compassion.

(138.4)
En résumé, ce n'est pas seulement leurs semblables que les bien-aimés de Dieu doivent traiter avec miséricorde et compassion; leur bienveillance doit se manifester à l'égard de chaque créature vivante car, sur le plan physique et là où intervient l'esprit animal, les animaux et l'homme partagent les mêmes sentiments.

(138.5)
Or l'homme n'a pas saisi cette vérité et croit que les sensations physiques sont réservées aux êtres humains, et c'est pourquoi il se montre injuste et cruel envers les animaux. Et pourtant, en vérité, quelle différence y a-t-il lorsqu'il est question de sensations physiques?

(138.6)
Les sentiments sont identiques - que vous infligiez une douleur à un homme ou à une bête. Il n'y a là aucune différence quelle qu'elle soit et, en fait, votre attitude est pire lorsque vous faites du tort à un animal, car l'homme dispose du langage; il peut se plaindre, crier et gémir; s'il est attaqué, il peut avoir recours aux autorités et celles-ci le protégeront contre son agresseur. La bête, elle, est muette, elle n'a la faculté ni d'exprimer sa douleur ni de soumettre son cas aux autorités.

(138.7)
Si un homme inflige mille maux à une bête, celle-ci ne peut ni l'écarter par la parole ni le traîner devant les tribunaux. Il est donc essentiel que vous fassiez preuve de la plus grande considération pour les animaux et que vous soyez encore plus bienveillant envers eux qu'envers vos semblables.

(138.8)
Formez vos enfants, dès le plus jeune âge, à se montrer tendres et aimants envers les animaux. Si un animal tombe malade, que les enfants s'efforcent de le guérir; s'il a faim, qu'ils lui donnent à manger; s'il a soif, qu'ils le désaltèrent et, s'il est épuisé, qu'ils veillent à lui procurer du repos.

(138.9)
La plupart des êtres humains sont des pécheurs, alors que les bêtes sont innocentes. Celles qui sont pures de tout péché devraient, certes, bénéficier d'une bonté et d'un amour extrêmes - toutes, à l'exception des animaux nuisibles, tels que les loups assoiffés de sang, les serpents vénéneux et autres créatures pernicieuses, car leur montrer de la bonté serait un acte injuste à l'égard des êtres humains et des autres animaux.

(138.10)
Si, par exemple, vous vous montrez tendre à l'égard d'un loup, vous faites preuve de tyrannie envers un mouton, car le loup détruira tout un troupeau de moutons.

(138.11)
Un chien enragé peut, s'il en a l'occasion, tuer un millier d'hommes et d'animaux. Ainsi, montrer de la compassion envers des bêtes sauvages et enragées, c'est faire preuve de cruauté envers les animaux paisibles.

(138.12)
Il faut donc agir en conséquence avec les animaux nuisibles, mais se montrer bon et doux avec les animaux bénis.

(138.13)
La tendresse et la bonté d'âme sont des principes fondamentaux du céleste royaume de Dieu. Vous devriez garder ceci soigneusement en mémoire.


Chapitre: 139. "Ô toi, servante de Dieu! La bonne nouvelle ..."

(139.1)
Ô toi, servante de Dieu! La bonne nouvelle qui émane du ciel doit être transmise avec la plus extrême dignité et la plus grande magnanimité et, tant qu'une âme n'a pas acquis les qualités essentielles au porteur de ce message, ses paroles resteront sans effet.

(139.2)
Ô esclave de Dieu! L'esprit humain est doté de pouvoirs prodigieux, mais il doit être raffermi par le Saint Esprit. Tout ce qui dévie de cette vérité n'est que pure imagination.

(139.3)
Si, toutefois, l'esprit humain est assisté par la munificence de l'Esprit Saint, alors sa force sera digne d'émerveillement; alors cet esprit humain mettra en évidence des réalités et dévoilera des mystères.

(139.4)
Tourne pleinement ton coeur vers le Saint Esprit et convie tes semblables à suivre ton exemple; alors tu seras le témoin de prodigieux résultats.

(139.5)
Ô servante de Dieu! Les étoiles du ciel n'exercent aucune influence spirituelle sur ce monde de poussière, mais les éléments et parties de l'univers sont tous très solidement reliés les uns aux autres dans cet espace illimité et, de cette interconnexion, naît une réciprocité d'effets matériels.

(139.6)
En dehors de la munificence du Saint Esprit, tout ce que tu peux entendre à propos de l'effet de transe, des médiums et de leurs trompettes appelant les voix chantantes des trépassés, tout cela n'est qu'imagination pure et simple.

(139.7)
Quant à la munificence de l'Esprit Saint, tu peux en parler à ton aise, car elle ne saurait être surestimée; crois, par conséquent, tout ce que l'on peut te révéler à ce sujet, mais les personnes que je viens de citer, les "sonneurs de trompettes", sont totalement privées de cette munificence et n'en récoltent nul fruit; leur démarche est une chimère.

(139.8)
Ô servante de Dieu! Les prières sont exaucées à travers les manifestations universelles de Dieu. Néanmoins, lorsque l'intention est d'obtenir des choses matérielles et même lorsqu'il s'agit de créatures indifférentes, si elles supplient Dieu, implorant Son aide, même cette prière-là portera.

(139.9)
Ô servante de Dieu! Bien que la réalité de la divinité soit sanctifiée et illimitée, les buts et les nécessités des créatures sont restreintes.

(139.10)
La grâce de Dieu est comme la pluie qui descende du ciel: l'eau n'est pas cernée par des limitations de forme et, cependant, partout où elle se déverse, elle acquiert des limitations - dimensions apparence, forme - selon les caractéristiques locales.

(139.11)
Dans un étang carré, l'eau, antérieurement informe, devient un carré; dans un étang hexagonal, elle devient un hexagone et, dans un étang octogonal, un octogone, et ainsi de suite. La pluie elle-même ne présente ni aspect géométrique ni limite ni forme, mais elle acquiert l'une ou l'autre caractéristique selon les limites de son contenant.

(139.12)
De la même manière, l'essence sacrée du Seigneur Dieu est sans limite, incommensurable, mais Ses grâces et Ses splendeurs deviennent limitées à l'intérieur des créatures, du fait de leurs limitations; c'est pourquoi les prières de certaines personnes seront exaucées dans certains cas.

(139.13)
Ô servante de Dieu! Il en est du Christ comme d'Adam. Le premier être humain qui exista sur cette terre avait-il un père ou une mère? Il est certain qu'il n'avait ni l'un ni l'autre mais, au Christ, il manquait seulement un père.

(139.14)
Ô servante de Dieu! Les prières révélées pour implorer la guérison s'appliquent aussi bien à la guérison physique qu'à la guérison spirituelle. Récite-les donc afin de guérir à la fois l'âme et le corps.

(139.15)
Si la guérison est appropriée au malade, elle sera certainement accordée mais, pour certaines personnes souffrantes, la guérison ne serait que la cause d'autres maux et, par conséquent, la sagesse ne permet pas une réponse affirmative à la prière.

(139.16)
Ô servante de Dieu! Le pouvoir du Saint Esprit guérit à la fois les maux physiques et spirituels.

(139.17)
Ô servante de Dieu! Il est consigné dans la Torah le verset suivant : et je vous donnerai la vallée d'Achor pour une porte d'espérance. Cette vallée d'Achor est la cité d'Akka, et quiconque a interprété ce verset différemment est de ceux qui ne savent pas.


Chapitre: 140. "Tu m'as interrogé au sujet de la transfiguration ..."

(140.1)
Tu m'as interrogé au sujet de la transfiguration de Jésus - avec Moïse, Elie et le Père Céleste sur le Mont Tabor, - telle qu'elle est mentionnée dans la Bible. Les disciples perçurent cet événement grâce à leur oeil spirituel; c'est pourquoi ce fut un secret bien gardé et une découverte spirituelle de leur part.

(140.2)
Autrement, si l'on veut dire qu'ils furent témoins de formes physiques, c'est-à-dire qu'ils furent les spectateurs de cette transfiguration à l'aide de leur vision extérieure, alors disons : il y avait beaucoup d'autres personnes dans cette plaine et sur cette montagne; et pourquoi omirent-elles de contempler ce spectacle? Et pourquoi le Seigneur ordonna-t-il à ses disciples de ne rien révéler à quiconque?

(140.3)
Il est clair qu'il s'est agi d'une vision spirituelle et d'une scène du Royaume. C'est pourquoi le Messie les pria de garder le secret « jusqu'à ce que le Fils de l'Homme soit ressuscité des morts » [voir : Mathieu 17.1-19 ; Marc 9.2-9 ; Luc 9.28-36]. C'est-à-dire jusqu'à ce que soit exaltée la Cause de Dieu, que règne la Parole de Dieu et que se manifeste la réalité du Christ.


Chapitre: 141. "Ô toi flamme ardente, qui brûle de l'amour de Dieu! ..."

(141.1)
Ô toi flamme ardente, qui brûle de l'amour de Dieu! J'ai lu ta lettre et son contenu, rédigé de façon élégante et éloquente, a réjoui mon coeur, car il témoigne de ta profonde sincérité dans la Cause de Dieu, de tes efforts soutenus le long du chemin de son royaume et de ta fermeté dans sa Foi - c'est là en effet, de toutes les grandes choses, la plus grande à ses yeux.

(141.2)
Combien d'âmes se sont tournées vers le Seigneur, sont entrées dans l'ombre protectrice de sa parole et sont devenues célèbres à travers le monde - ainsi, par exemple, Judas Iscariote. Puis, lorsque les épreuves se firent plus implacables et que leur violence s'intensifia, leurs pieds glissèrent sur le chemin et ils se détournèrent de la Foi;

(141.3)
après avoir reconnu sa vérité, ils la renièrent et abandonnèrent l'harmonie et l'amour, pour sombrer dans le mal et dans la haine.

(141.4)
Ainsi s'est manifesté le pouvoir des épreuves, capable de faire trembler et vaciller de puissantes colonnes.

(141.5)
Judas Iscariote fut le plus grand des disciples, et il invita le peuple à rejoindre le Christ, puis il lui sembla que Jésus manifestait une considération croissante envers l'apôtre Pierre et lorsque Jésus dit : "Tu es Pierre et, sur cette pierre, je bâtirai mon église", ces paroles adressées à Pierre, ce fait d'avoir distingué Pierre pour un honneur particulier, eurent un effet marquant sur l'apôtre et firent naître l'envie dans le coeur de Judas.

(141.6)
C'est pourquoi ce dernier qui, autrefois, s'était approché de Jésus, s'en détourna; lui, qui avait cru dans la Foi, la renia, et son amour se changea en haine jusqu'à ce qu'il devienne une cause de la crucifixion de ce glorieux Seigneur, de cette splendeur manifeste.

(141.7)
Tel est le fruit de l'envie, la principale raison pour laquelle des hommes se détournent du droit chemin. Il en fut ainsi dans le passé, il en sera de même au sein de cette grande Cause mais peu importe, car c'est ainsi que naît la loyauté dans le coeur des autres hommes et que se lèvent les âmes qui ne vacillent point, qui sont fermes et immuables comme les montagnes dans leur amour pour la Lumière manifeste.

(141.8)
Transmets ce message aux servantes du Miséricordieux : lorsqu'une épreuve s'intensifie, elles doivent demeurer impassibles et fidèles à leur amour pour Bahá.

(141.9)
En hiver sévissent les tempêtes et soufflent les grands vents puis vient le printemps dans toute sa beauté, parant les collines et les plaines de plantes odorantes et de rouges anémones, belles à contempler. Alors les oiseaux font entendre leur chant joyeux et, du haut de leurs branchages, témoignent, par leurs ramages, de la splendeur du Très-Haut.

(141.10)
Bientôt vous témoignerez que les lumières jaillissent, que les bannières du royaume d'En-Haut flottent au vent, que les suaves fragrances du Très-Miséricordieux sont transportées au loin, que les armées du Royaume descendent du ciel, que les anges célestes s'élancent, et que le Saint Esprit souffle sur toutes ces régions de la terre.

(141.11)
Ce jour-là, tu verras les hésitants - hommes et femmes - frustrés de leurs espérances et manifestement désorientés. Tel est le décret du Seigneur, Celui qui révèle les versets.

(141.12)
Quant à toi, tu es bénie car tu es ferme dans la cause de Dieu, fidèle à son Alliance. Je le prie de t'accorder une âme spirituelle et la vie du royaume, et de faire de toi une feuille verdoyante et florissante sur l'arbre de la vie, afin que tu puisses transmettre aux servantes du Miséricordieux courage et spiritualité.

(141.13)
Ton généreux Seigneur t'aidera à oeuvrer dans sa vigne et fera de toi la source de propagation de l'esprit d'unité parmi ses servantes.

(141.14)
Il fera en sorte que ton oeil spirituel perçoive la lumière de la connaissance, Il pardonnera tes péchés et les transformera en bonnes actions. Il est, en vérité, le Clément, le Compatissant, le Seigneur de grâce incommensurable.


Chapitre: 142. "Ô toi, chère servante de Dieu! ..."

(142.1)
Ô toi, chère servante de Dieu! Loue Dieu, car Il t'accueille à son Seuil Sacré et te chérit dans le Royaume de sa puissance. Tu es le chef d'une assemblée qui est l'empreinte même de l'Assemblée divine, le reflet du très-glorieux empire.

(142.2)
Efforce-toi, coeur et âme, dans l'humilité, l'effacement et la prière, de faire observer la Loi de Dieu et de répandre au loin ses subtils parfums.

(142.3)
Efforce-toi de devenir la fidèle présidente des assemblées d'âmes spirituelles et une compagne pour les anges dans le royaume du Très-Miséricordieux.

(142.4)
Tu m'as interrogé sur les versets 10 à 17 du chapitre 21 de l’Apocalypse de Saint Jean le divin.

(142.5)
Sache que, selon des principes mathématiques, le firmament de l'astre du jour de cette terre a été divisé en douze constellations, que l'on appelle les douze signes du zodiaque. De la même manière, le Soleil de Vérité brille et déverse ses munificences à travers douze états de sainteté, et ces célestes signes représentent ces personnages immaculés qui sont les sources mêmes de sainteté et les aurores de la proclamation de l'unicité de Dieu.

(142.6)
Considère comment, à l'époque de l'interlocuteur (Moïse), il y eut douze êtres sacrés qui furent les chefs des douze tribus et, de même, dans la dispensation de l'Esprit (le Christ), note qu'il y eut douze apôtres rassemblés à l'ombre protectrice de cette céleste Lumière et, de ces aurores resplendissantes, apparut le Soleil de Vérité, comme se lève le soleil dans le ciel.

(142.7)
Ensuite, à l'époque de Muhammad, observe qu'il y eut douze aurores de sainteté, les révélateurs de l'aide raffermissante de Dieu.

(142.8)
De même, Saint Jean le Divin parle de douze portes dans sa vision, et de douze fondations.

(142.9)
Le verset suivant : « cette grande cité, Jérusalem la sainte, descendant du ciel et de Dieu » désigne la Loi sacrée de Dieu; ceci est exposé dans de nombreuses tablettes et mentionné dans les écritures des prophètes du passé: Par exemple, cette Jérusalem a été vue s'enfonçant dans le désert.

(142.10)
Le sens de ce passage est que cette Jérusalem céleste possède douze portes, par lesquelles les êtres bénis pénètrent dans la cité de Dieu. Ces portes sont des âmes qui sont tels des guides, des portails de connaissance et de grâce, auprès desquels se tiennent douze anges.

(142.11)
L'ange" représente le pouvoir des confirmations divines - que la lampe du pouvoir de la confirmation divine brille dans le refuge de ces âmes, - et signifie que chacun de ces êtres se verra accorder le soutien le plus inconditionnel et le plus affermissant.

(142.12)
Ces douze portes encerclent le monde tout entier, autrement dit, elles sont un refuge pour toutes les créatures. Ces douze portes sont aussi les fondations de la cité de Dieu, de la Jérusalem céleste, et chacune de ces fondations porte le nom d'un des apôtres du Christ; autrement dit, chacun d'eux rend manifeste les perfections de cet Être sacré, son message de joie et son excellence.

(142.13)
En résumé, l'Écriture dit : "Et celui qui me parlait avait une baguette en or, une règle à l'aide de laquelle il mesurait la cité, ses portes et ses tours".

(142.14)
Le sens de ce verset est que certains personnages guidaient le peuple à l'aide d'un bâton sorti de terre, et les gardaient avec une baguette semblable à celle de Moïse. D'autres entraînaient et surveillaient le peuple à l'aide d'une baguette en fer, comme ce fut le cas dans la dispensation de Muhammad.

(142.15)
Dans le présent cycle, comme il s'agit de la plus puissante des dispensations, la baguette sortie du royaume végétal et celle en fer seront transformées en une baguette faite de l'or le plus pur et tirée des trésors infinis du royaume du Seigneur. C'est grâce à cette baguette que le peuple sera formé.

(142.16)
Observe bien la différence : Autrefois, les enseignements de Dieu étaient comme un bâton, et c'est par ce moyen que les Saintes Écritures furent répandues à travers le monde, que la Loi de Dieu fut proclamée et sa Foi établie sur la terre.

(142.17)
Puis vint un temps où le bâton du fidèle berger fut comme du fer et, aujourd'hui, en cet âge nouveau et resplendissant, la baguette est pareille à de l'or pur. Combien grande est la différence!

(142.18)
Sache donc combien ont progressé la Loi et les Enseignements de Dieu en cette dispensation, comment ils ont atteint de tels sommets qu'ils transcendent - et de loin - les dispensations antérieures : en vérité, cette baguette est de l'or le plus pur, alors que celles des temps passés étaient en fer et en bois.

(142.19)
Ceci est une brève réponse rédigée à ton intention, car le temps me manquait pour m'étendre davantage. Tu m'en excuseras, j 'en suis sûr.

(142.20)
Les servantes de Dieu doivent s'élever et atteindre un niveau tel que, d'elles-mêmes et sans être assistées, elles saisissent ces significations profondes et soient capables d'en expliquer chaque mot, du début à la fin; un niveau où, du plus profond de leur coeur, jaillira une source de sagesse, pareille à la fontaine qui bondit de sa propre source originelle.


Chapitre: 143. "Ô toi qui t'es approché de l'esprit du Christ ..."

(143.1)
Ô toi qui t'es approché de l'esprit du Christ dans le royaume de Dieu!

(143.2)
En vérité, le corps est composé d'éléments physiques et chacun de ses composants doit obligatoirement se décomposer.

(143.3)
L'esprit, toutefois, est une essence unique, fine et délicate, incorporelle, éternelle, et qui appartient à Dieu.

(143.4)
C'est la raison pour laquelle quiconque cherche le Christ dans son corps physique a cherché vainement et sera séparé de Lui comme par un voile, mais quiconque aspire à Le trouver en esprit progressera, jour après jour, dans la joie, le désir et l'amour ardent, toujours plus près de Lui, le Christ lui apparaissant en pleine lumière. En ce jour nouveau et prodigieux, il t'incombe de chercher l'esprit du Christ.

(143.5)
En vérité, le ciel vers lequel s'éleva le Messie n'était pas ce ciel sans fin, son ciel était plutôt le royaume de son Seigneur bienfaisant- Ainsi qu'il l'a dit lui-même : « Je suis descendu du ciel » [voir : Jean 6.38] et aussi : « Le Fils de l'Homme est au ciel » [voir : Jean 3.13]. Ainsi, il est clair que son ciel est au-delà de tout point; il embrasse toute existence et s'ouvre à ceux qui adorent Dieu.

(143.6)
Prie et implore ton Seigneur de t'élever jusqu'à ce ciel et de te donner de cette nourriture, en cet âge de majesté et de puissance.

(143.7)
Sache que les hommes, jusqu'à ce jour, n'ont pas réussi à découvrir les secrets cachés du Livre. Ils s'imaginent que le Christ fut exclu de son ciel à l'époque où il foulait notre terre, qu'il tomba des sommets de sa sublimité et, plus tard, qu'il s'éleva vers ces couches supérieures du ciel, vers le paradis qui n'existe aucunement, car il n'y a là que l'espace.

(143.8)
Et les hommes attendent qu'il en redescende à nouveau, monté sur un nuage; et ils imaginent qu'il y a des nuages dans cet espace infini, que le Christ voyagera sur ces nuages et que, de cette manière, il descendra sur la terre. La vérité, c'est qu'un nuage n'est que vapeur qui s'élève de la terre, et qu'il ne descend pas du ciel.

(143.9)
Le nuage dont parle l'évangile, c'est le corps humain, ainsi nommé parce que le corps est pour l'homme comme un voile qui, tout comme un nuage, l'empêche de contempler le Soleil de Vérité, qui brille à l'horizon du Christ.

(143.10)
Je prie Dieu que les portes des découvertes et des perceptions s'ouvrent devant tes yeux, afin que tu puisses être informé de ses mystères en ce jour, manifeste entre tous.

(143.11)
Je désire vivement te rencontrer, mais les temps ne sont pas propices. Si Dieu le veut, nous t'informerons d'une période plus favorable où tu pourras venir dans la joie.


Chapitre: 144. "Ô amoureux de l'humanité! ..."

(144.1)
Ô amoureux de l'humanité! J'ai bien reçu ta lettre qui m'apporte, Dieu soit loué!, de bonnes nouvelles de ta santé et de ton bien-être. De ta réponse à une lettre précédente, il ressort que tu noues des liens d'affection avec les amis.

(144.2)
Il ne faut voir, en chaque être humain, que ce qui est digne de louange. C'est à cette condition que l'on peut devenir ami de la race humaine tout entière.

(144.3)
Si, toutefois, nous considérons nos semblables sous l'angle de leurs défauts, alors notre attitude amicale à leur égard devient une tâche redoutable.

(144.4)
Un jour, à l'époque du Christ - que la vie du monde lui soit offerte en sacrifice!, -Jésus passa près du cadavre d'un chien, une carcasse hideuse et puante dont les membres tombaient en décomposition. L'une des personnes présentes s'écria : "Quelle infecte puanteur!" Et une autre de renchérir: "C'est à vous soulever le coeur! C'est répugnant!" En bref, chacun avait quelque chose à ajouter à cette liste de paroles réprobatrices. Puis le Christ lui-même prit la parole, et leur dit: "Regardez les dents de ce chien! Quel blanc et quelle brillance!"

(144.5)
Le regard bienveillant du Messie ne s'arrêta pas un seul instant sur l'aspect repoussant de cette charogne. Le seul élément attirant dans la carcasse de ce chien, c'était ses dents, et Jésus observait leur éclatante blancheur.

(144.6)
Il nous incombe ainsi, lorsque nous portons notre regard sur autrui, de voir en quoi l'homme excelle et non en quoi il faillit.

(144.7)
Dieu soit loué, tu t'es fixé pour but de promouvoir le bien-être de l'humanité et d'aider les âmes à surmonter leurs défauts. Tes bonnes intentions produiront des résultats dignes de louange.


Chapitre: 145. "Tu m'as écrit au sujet des découvertes spirituelles ..."

(145.1)
Tu m'as écrit au sujet des découvertes spirituelles.

(145.2)
L'esprit de l'homme est un pouvoir ambiant qui englobe les réalités de toutes choses. Tout ce que tu vois autour de toi - les fruits prodigieux des recherches, des inventions, des découvertes et autres preuves de l'activité humaine - fut autrefois un secret enfoui dans le royaume de l'inconnu. Or l'esprit humain dévoila ce secret et le fit passer du monde invisible vers le monde visible.

(145.3)
Il y a, par exemple, l'énergie de la vapeur, la photographie et le phonographe, la télégraphie sans fil et les progrès réalisés dans le domaine des mathématiques : chacune de ces découvertes, sans exception aucune, était autrefois un mystère, un secret farouchement gardée et, pourtant, l'esprit humain dévoila ces secrets et les sortit du monde invisible pour les faire apparaître en pleine lumière.

(145.4)
Il est donc clair que l'esprit humain est un pouvoir englobant tout, qui exerce son empire sur l'essence profonde de toutes choses créées, en dévoilant les mystères bien gardées du monde phénoménal.

(145.5)
L'esprit divin, toutefois, révèle les réalités divines et les mystères universels qui résident au sein du monde spirituel.

(145.6)
C'est mon espoir que tu parviendras à cet esprit divin, afin que tu puisses découvrir les secrets de l'autre monde, ainsi que les mystères d'ici-bas.

(145.7)
Tu m'as interrogé au sujet du verset 30, chap. 14 de l'Evangile de Saint-Jean, dans lequel le Christ dit : "Je ne parlerai plus guère avec vous, car le prince du monde vient, et Il n'a rien en moi".

(145.8)
Le prince de ce monde, c'est la Beauté Bénie, et les mots "il n'a rien en moi" signifient : après moi, tous tireront de moi la grâce, mais Lui est indépendant de moi et ne tirera de moi nulle grâce. Il est riche au-delà de toutes mes grâces.

(145.9)
Quant à ta question concernant les découvertes faites par l'âme après s'être détachée de sa forme humaine, ce monde est, certes, un monde de perceptions et de découvertes, car le voile interposé sera levé et l'esprit humain portera son regarde sur des âmes qui se trouvent en haut, en bas, et au même niveau que lui.

(145.10)
C'est un état semblable à la condition de l'être humain dans le ventre maternel, lorsque ses yeux sont voilés et que toutes choses lui sont cachées.

(145.11)
Une fois sorti du monde utérin et entré dans cette vie, il découvre qu'elle est, par rapport à celle de la matrice, un lieu de perceptions et de découvertes, et il observe toutes choses à travers sa vision extérieure.

(145.12)
De même, une fois qu'il aura quitté cette vie, il contemplera, en ce monde-là, tout ce qui lui était caché ici-bas. Cette fois cependant, il regardera et saisira toutes choses grâce à sa vision intérieure.

(145.13)
Il verra ses compagnons et ses pairs, et ceux qui lui sont supérieurs, comme ceux qui lui sont inférieurs.

(145.14)
Quant au sens de l'égalité des âmes dans le royaume suprême, il est le suivant : les âmes des croyants, au moment où elles se manifestent pour la première fois dans le monde corporel, sont égales, et chacune d'elles est sanctifiée et pure. En ce monde, toutefois, elles commencent à différer l'une de l'autre, certaines d'entre elles atteignant la condition la plus élevée, d'autres parvenant à une condition moyenne, d'autre encore demeurant au stade inférieur de l'être.

(145.15)
Leur statut d'égalité existe au début de leur vie; la différenciation est consécutive à leur ascension.

(145.16)
Tu m'as écrit à propos de Seir. C'est une localité située près de Nazareth, en Galilée.

(145.17)
Quant à la déclaration de Job, chap. 19, versets 25-27, dans laquelle il dit : "Je sais que mon rédempteur vit et qu'il se tiendra au dernier jour sur la terre", en voici le sens : Je ne serai pas abaissé, j'ai un soutien et un gardien, et mon assistant, mon défenseur, se manifestera ultimement.

(145.18)
Et bien qu'aujourd'hui, ma chair soit faible et rongée par les vers, je guérirai pourtant et, de mes propres yeux, c'est-à-dire grâce à ma vision spirituelle, je Le contemplerai.

(145.19)
Telles furent les paroles que prononça Job après qu'ils lui eurent reproché - et qu'il ait lui-même déplore-les souffrances que ses tribulations lui avaient infligées.

(145.20)
Et même lorsque, du fait des redoutables assauts de la maladie, son corps était couvert de vermine, il essayait de dire à ceux qui l'entouraient que, malgré tout, il serait complètement guéri et qu'en son propre corps, de ses propres yeux, il regarderait son rédempteur.

(145.21)
Quant à la femme de l’Apocalypse de Saint Jean (chap. 12) qui s'enfuit dans le désert et quant au grand prodige apparaissant dans les cieux - cette femme que le soleil habille, et qui foule la lune sous ses pieds, elle représente la Loi de Dieu. En effet, selon la terminologie utilisée dans les Livres Sacrés, ce texte se réfère à la Loi, la femme n'étant ici qu'un symbole.

(145.22)
Quant aux deux sources de lumière - le soleil et la lune - ce sont les deux trônes - celui de la Turquie et celui de la Perse, - qui sont tous deux sous le commandement de la Loi divine. Le soleil est le symbole de l'empire de Perse, et la lune est le croissant de l'empire ottoman.

(145.23)
Les douze cannelures de la couronne représentent les douze imams qui, à l'instar des apôtres, soutinrent la Foi de Dieu.

(145.24)
L'enfant nouveau-né, est la Beauté de l'Adoré [nota : Le Báb, cf. Questions et Réponses, chap. XIII], issu de la Loi divine. Saint Jean dit ensuite que la femme s'enfuit dans le désert; cela veut dire que la Loi de Dieu fut transférée de Palestine vers le désert de Hijaz, où elle demeura 1260 ans, année de l'avènement de l'Enfant promis. Et chacun sait que, dans les Livres Sacrés, chaque jour équivaut à une année.


Chapitre: 146. "Ô toi, servante brûlant de l'amour pour Dieu! ..."

(146.1)
Ô toi, servante brûlant de l'amour pour Dieu! J'ai pris connaissance de ta lettre excellente, et remercié Dieu de t'avoir permis d'arriver saine et sauve dans cette grande cité. Je le prie, par son aide infaillible, de faire que ton retour exerce un puissant effet.

(146.2)
Or ceci ne peut avoir lieu que si tu te débarrasses de tout attachement pour ce monde et revêts l'habit de sainteté; si tu limites toutes tes pensées et toutes tes paroles à commémorer et à louer Dieu, à répandre au loin ses subtils parfums et à accomplir des actes de droiture; si tu te consacres à éveiller les inattentifs, à rendre la vue aux aveugles, l'ouïe aux sourds, la parole aux muets et, par le pouvoir de l'esprit, à rendre les morts à la vie.

(146.3)
En effet, comme le Christ a dit dans l'Evangile, les gens sont aveugles, ils sont sourdes, ils sont muets; et Il ajouta : "Je les guérirai."

(146.4)
Sois bonne et compatissante envers ta mère affaiblie et parle-lui du Royaume, afin que son coeur se réjouisse. Transmets mes salutations à Miss Ford.

(146.5)
Communique-lui la bonne nouvelle, dis-lui que voici les jours du Royaume de Dieu.

(146.6)
Dis-lui : Tu es bénie pour tes nobles intentions, tu es bénie pour tes bonnes actions, tu es bénie pour ta nature spirituelle. En vérité, je t'aime à cause de tes intentions, de tes qualités et de tes actes.

(146.7)
Dis-lui encore : Souviens-toi du Messie, des jours qu'il a vécus sur la terre, de son humiliation et de ses tribulations, souviens-toi comme les hommes feignaient de l'ignorer.

(146.8)
Souviens-toi comme les Juifs le tenaient en ridicule, se moquaient de lui et s'adressaient à lui en ces termes "La paix soit sur toi, roi des Juifs! La paix soit sur toi, roi des rois!" Ils disaient qu'il était fou et demandaient comment la cause de ce crucifié pourrait jamais se répandre vers tous les horizons de l'univers.

(146.9)
Nul ne le suivait alors, sauf quelques âmes, des pêcheurs, des charpentiers et autres petites gens. Hélas!, hélas!, que de vaines chimères!

(146.10)
Et vois ce qu'il advint alors ; comment leurs puissantes bannières furent renversées et, à leur place, s'éleva son étendard très exalté; comment toutes les brillantes étoiles de ce ciel d'honneur et de fierté déclinèrent, comment elles se noyèrent dans le couchant de tout ce qui s'évanouit - alors que son orbe brillante luit encore dans les cieux de gloire immortelle, au fil des siècles et des âges.

(146.11)
Soyez donc prévenus, vous qui avez des yeux pour voir! Sous peu, vous verrez des choses plus grandes encore.

(146.12)
Sache que tous les pouvoirs conjugués n'ont pas le pouvoir d'établir la paix universelle ni de résister à l'emprise, en tous temps et en toutes saisons, de ces interminables guerres.

(146.13)
Sous peu, toutefois, le pouvoir du ciel, l'autorité du Saint Esprit hisseront, sur les hauts sommets, les bannières d'amour et de paix et, tout là-haut, au-dessus des châteaux de majesté et de puissance, ces bannières flotteront aux vents impétueux que fait souffler la tendre miséricorde de Dieu.

(146.14)
Transmets mes salutations à Mrs. Florence, et dis-lui ceci : Les diverses congrégations ont renoncé aux fondements de leur croyance et adopté des doctrines qui n'ont aucune valeur aux yeux de Dieu. Elles sont pareilles aux pharisiens qui priaient, observaient le jeûne et, ensuite, condamnèrent à mort Jésus-Christ. Par la vie de Dieu! Voilà une chose bien singulière!

(146.15)
Quant à toi, Ô servante de Dieu! Récite à voix douce cette prière à ton Seigneur, et dis-lui ;

(146.16)
Ô Dieu, mon Dieu! Remplis pour moi la coupe du détachement de toutes choses et, dans la réunion de tes splendeurs et de tes bienfaits, réjouis-moi du vin de l'amour de Toi.

(146.17)
Délivre-moi des assauts de la passion et du désir, libère-moi des entraves de ce bas monde, entraîne-moi, avec ravissement vers ton suprême royaume et rafraîchis-moi, l'une de tes servantes, des souffles de ta sainteté.

(146.18)
Ô Seigneur, éclaire mon visage des lumières de tes bienfaits, illumine mes yeux de la contemplation des signes de ta puissance, qui subjugue tout; ravis mon coeur de la gloire de ta connaissance, qui englobe toutes choses; réjouis mon âme de tes messages de grande joie qui revivifient les âmes, Ô Toi, roi de ce monde et du royaume d'en-haut, Ô Toi, seigneur de domination et de puissance, afin que je puisse diffuser tes marques et tes signes, proclamer ta cause et promouvoir tes enseignements, servir ta Loi et exalter ta parole.

(146.19)
Tu es, en vérité, le Puissant, l'éternel Dispensateur, le Capable, l'Omnipotent.

(146.20)
Quant aux fondements de l'enseignement de la Foi, sache que la transmission du Message ne peut se faire qu'à travers des actes nobles et des attributs spirituels, une parole claire comme le cristal et le bonheur que reflète le visage de celui qui expose les enseignements.

(146.21)
Il est essentiel que les actes de l'enseignant affirment la véracité de ses paroles. Tel est l'état de quiconque répand au loin les subtils parfums de Dieu, et telle est la qualité de celui dont la foi est sincère.

(146.22)
Une fois que le Seigneur t'aura permis d'atteindre cette condition, sois assuré qu'Il t'inspirera des paroles de vérité et te fera t'exprimer grâce aux souffles du Saint Esprit.


Chapitre: 147. "Médite sur les événements passés de l'époque ..."

(147.1)
Médite sur les événements passés de l'époque du Christ, et les événements présents deviendront clairs et manifestes.


Chapitre: 148. "Ô vous, fils et filles du Royaume! ..."

(148.1)
Ô vous, fils et filles du Royaume! Les oiseaux de l'esprit, reconnaissants, ne cherchent qu'à voler dans les cieux élevés et à faire entendre leurs chants avec un art prodigieux, mais les vers de terre, pitoyables, ne rêvent que de creuser leur chemin sous la terre, et quels efforts désespérés ne font-ils pas pour s'introduire dans ses profondeurs!

(148.2)
Les fils de la terre sont pareils. Leur plus haute ambition est d'accroître les moyens dont ils disposent pour poursuivre, en ce monde évanescent, cette mort dans la vie, et cela en dépit du fait qu'ils ont les mains et les pieds liés par mille soucis et chagrins, qu'ils ne sont jamais à l'abri du danger, pas même un seul instant; jamais en sécurité, puisque toujours menacés d'une mort soudaine.

(148.3)
C'est pourquoi, après un bref séjour terrestre, ils s'effacent totalement, ne laissant aucun signe d'eux-mêmes, et aucune de leurs paroles n'est jamais plus entendue.

(148.4)
Livrez-vous donc à la louange de Bahá'u'lláh, car c'est par sa grâce et son secours que vous êtes devenus des fils et des filles du Royaume; c'est grâce à lui que vous êtes maintenant des oiseaux chantant dans les prairies de la vérité et que vous vous êtes élevés vers les sommets de la gloire qui demeure éternellement.

(148.5)
Vous avez trouvé votre place dans le monde qui ne meurt pas; les brises du Saint Esprit ont soufflé sur vous; vous avez accepté une autre vie, vous avez gagné accès au Seuil de Dieu.

(148.6)
Donc, avec une joie triomphante, établissez des assemblées spirituelles et livrez-vous à la louange et à la glorification du Seigneur, en l'appelant Le Saint et Le Plus Grand.

(148.7)
Elevez jusqu'au royaume du Très-Glorieux vos suppliants appels à l'aide, et exprimez à tout instant une myriade de remerciements pour avoir obtenu cette abondante faveur et cette grâce extrême.


Chapitre: 149. "Ô toi qui as des yeux pour voir! ..."

(149.1)
Ô toi qui as des yeux pour voir! Ce que tu as observé est la stricte vérité, et elle procède du royaume de la vision.

(149.2)
Le parfum est intimement mêlé et mélangé au bouton de la fleur et, le bouton une fois ouvert, sa subtile fragrance se répand au loin. L'herbe n'est pas sans son fruit, en dépit des apparences car, en ce jardin de Dieu, chaque plante exerce sa propre influence et possède des propriétés particulières, et chaque plante peut même rivaliser avec la joyeuse rose aux cent pétales et réjouir l'odorat de son parfum.

(149.3)
Sois assuré de ceci : Bien que les pages d'un livre ignorent tout des mots et des significations qui ont été tracés sur elles, malgré cela, à cause de leur relation avec ces mots, les amis se les passent de main en main avec respect. Cette relation, du reste, est pure générosité.

(149.4)
Lorsque l'âme humaine quittera cet éphémère amas de poussière pour s'élever vers le monde divin, alors les voiles tomberont et les vérités apparaîtront en pleine lumière, toutes choses ignorées jusqu'alors deviendront claires et les vérités cachées seront comprises.

(149.5)
Vois comme l'être, dans le monde utérin, est sourd, aveugle et muet; comme il est privé de toute espèce de perception mais, qu'une fois sorti de ce monde d'obscurité, il est entré dans le monde de lumière; alors ses yeux ont vu, ses oreilles ont entendu et sa langue a parlé.

(149.6)
De même, une fois échappé de ce séjour mortel pour entrer dans le royaume de Dieu, il naîtra alors dans l'esprit; alors l'oeil de sa perception s'ouvrira, l'oreille de son âme écoutera, et toutes les vérités qu'il ignorait jusqu'alors lui apparaîtront simples et claires.

(149.7)
Le voyageur attentif qui marche le long d'un chemin se rappellera certainement ses découvertes, à moins qu'un accident ne lui survienne et efface ses souvenirs.


Chapitre: 150. "Ô toi, servante brûlant du feu de l'amour divin! ..."

(150.1)
Ô toi, servante brûlant du feu de l'amour divin! Ne t'afflige pas des difficultés et des épreuves de ce bas monde, et ne te réjouis pas non plus dans les périodes d'aisance et de confort, car les deux s'effaceront.

(150.2)
Cette vie présente est semblable à une vague qui se soulève. à un mirage, ou à des ombres à la dérive.

(150.3)
Or, une image déformée dans le désert pourrait-elle jamais servir d'eau rafraîchissante? Non, par le Seigneur des Seigneurs! Jamais la réalité et sa pure ressemblance ne pourront être une, et grande est la différence entre l'illusion et le fait, entre la vérité et son spectre.

(150.4)
Sache que le Royaume est le monde réel et que le monde d'ici-bas n'est que son ombre déployée. Une ombre n'a pas de vie propre; son existence n'est que fantaisie, rien de plus; ce ne sont que des images que l'eau nous renvoie, et qui apparaissent comme telles à nos yeux.

(150.5)
Fie-toi à Dieu. Aie confiance en Lui. Prononce sa louange et appelle-Le continuellement en ton esprit.

(150.6)
En vérité, Il transforme la difficulté en aisance, le chagrin en consolation et le labeur en paix absolue. En vérité, Il exerce son empire sur toutes choses.

(150.7)
Si tu désires écouter mes paroles, délivre-toi des chaînes de tout ce qui vient à passer. Remercie plutôt, en toutes circonstances, ton Seigneur aimant, et remets tes affaires à sa volonté, qu'Il exerce comme il Lui plaît. En vérité, ceci est pour toi préférable à toute autre chose, en ce monde et dans l'autre.


Chapitre: 151. "Ô toi qui crois en l'unicité de Dieu! ..."

(151.1)
Ô toi qui crois en l'unicité de Dieu! Sache que rien ne profite à une âme, si ce n'est l'amour du Très-Miséricordieux, et rien n'éclaire un coeur, si ce n'est la splendeur qui brille du royaume du Seigneur.

(151.2)
Abandonne toute autre préoccupation, laisse l'oubli s'emparer du souvenir de tout le reste. Confine tes pensées à tout ce qui élève l'âme humaine vers le paradis de la grâce céleste, et fais que chaque oiseau du Royaume s'envole vers l'horizon suprême, le point central de l'honneur éternel en ce monde contingent.


Chapitre: 152. "Quant à la question concernant l'âme d'un assassin ..."

(152.1)
Quant à la question concernant l'âme d'un assassin et la nature de son châtiment : la réponse était que l'assassin doit expier son crime; autrement dit si l'on met à mort un assassin, sa mort est la réparation de son crime et, après la mort, Dieu, en sa justice, ne lui imposera aucune nouvelle punition, car la justice divine ne le permettrait pas.


Chapitre: 153. "Ô toi, servante de Dieu! En ce jour ..."

(153.1)
Ô toi, servante de Dieu! En ce jour, remercier Dieu de sa munificence consiste à posséder un coeur radieux et une âme ouverte aux incitations de l'esprit. Telle est l'essence de l'action de grâces.

(153.2)
Quant à remercier Dieu par la parole ou par écrit, bien que ce soit en fait une démarche acceptable, ce n'est pourtant qu'apparence et irréalité comparée à l'autre forme d'action de grâces, car ce qui est essentiel, ce sont ces incitations de l'esprit, ces effluves qui émanent du plus profond de notre coeur. C'est mon espoir que tu en seras gratifié.

(153.3)
En ce qui concerne notre incapacité et notre manque de mérites au jour de la résurrection, elles ne contribuent nullement à nous priver des dons et générosités divines, car ce n'est pas le jour de justice mais le jour de grâce; or la justice attribue à chacun ce qui lui est dû.

(153.4)
Ainsi, ne considère pas le niveau de tes capacités, mais les faveurs illimitées de Bahá'u'lláh; sa munificence englobe toutes choses, et sa grâce est parfaite.

(153.5)
Je demande à Dieu que tu puisses, avec son assistance et son ferme soutien, enseigner la signification intime de la Tora avec éloquence, compréhension, vigueur et compétence.

(153.6)
Tourne ton visage vers le royaume de Dieu, sollicite les bienfaits du Saint Esprit, exprime-toi, et les confirmations de l'Esprit te seront acquises.

(153.7)
Quant à cette puissante orbe solaire que tu as vue dans ton rêve, c'était le Promis, l'éclat de ses rayons, sa munificence, et la surface translucide de la masse aquatique, des êtres au coeur pur et immaculé; tandis que les vagues houleuses dénotent le grand enthousiasme témoigné par ces êtres et le fait qu'ils ont été remués et touchés au plus profond de leur coeur; les vagues, enfin, représentent les émois de l'esprit et les saintes prémonitions de l'âme. Rends grâce à Dieu que, dans le monde des songes, tu aies été témoin de semblables révélations.

(153.8)
Au sujet de l'individu qui devient entièrement détaché de son moi, l'idée est qu'il doit se lever et se sacrifier dans toute l'acceptation du terme, c'est-à-dire qu'il doit effacer les impulsions de sa condition humaine et se débarrasser des caractéristiques répréhensibles qui constituent la face obscure de cette vie terrestre, sans pour autant tolérer que sa santé physique se détériore ni que son corps souffre d'infirmité.

(153.9)
Je supplie instamment et humblement le Seuil sacré que les bénédictions célestes et le pardon divin enveloppent ta chère mère ainsi que tes soeurs aimantes et autres parents. Je prie tout particulièrement de la part de ton fiancé, qui a brusquement quitté ce monde pour entrer dans l'autre.


Chapitre: 154. "Ô toi, fils du Royaume! ..."

(154.1)
Ô toi, fils du Royaume! Tes lettres, rédigées dans un style plaisant, réjouissent toujours nos coeurs. Lorsque le chant est du Royaume il réjouit l'âme.

(154.2)
Loue Dieu de t'avoir permis de te rendre dans ce pays [nota : l’Allemagne] dans le but d'y exalter sa Parole, de répandre au loin le parfum sacré de son royaume, et de servir tel un jardinier dans les jardins du ciel. Bientôt, tes efforts seront couronnés de succès.

(154.3)
Ô toi, fils du Royaume! Toute chose est profitable si elle s'accompagne de l'amour de Dieu et, sans son amour, toute chose est nuisible et agit comme un voile entre l'homme et le Seigneur du Royaume.

(154.4)
Lorsque son amour est présent, chaque amertume se fait douceur et chaque générosité procure un plaisir bénéfique.

(154.5)
Une mélodie douce à l'oreille, par exemple, apporte l'esprit même de la vie au coeur amoureux de Dieu, mais souille de luxure une âme absorbée par les désirs des sens.

(154.6)
Et chaque branche du savoir, si elle est associée à l'amour divin, est approuvée et digne de louange mais, privé de son amour, le savoir est stérile - en vérité, il conduit à la démence.

(154.7)
Chaque domaine de la connaissance, chaque science, est comme un arbre : si le fruit qu'il produit est l'amour de Dieu, alors c'est un arbre béni mais, si ce n'est pas le cas, cet arbre n'est que du bois desséché et ne pourra servir qu'à faire du feu.

(154.8)
Ô toi, loyal serviteur de Dieu et guérisseur spirituel des hommes! Chaque fois que tu traites un malade, tourne ton visage vers le Seigneur du royaume céleste, prie le Saint Esprit de venir à ton aide, puis soigne la maladie.


Chapitre: 155. "Ô toi, flamme de l'amour divin! ..."

(155.1)
Ô toi, flamme de l'amour divin! Ce que tu m'as écrit m'a procuré une grande joie, car ta lettre était comme un jardin d'où les roses des significations secrètes répandent au loin les douces exhalaisons de l'amour de Dieu.

(155.2)
De la même manière, mes réponses, celles des ondées de rosée, déverseront sur ces plantes spirituelles, qui ont fleuri dans le jardin de ton coeur, plus de fraîcheur et de délicate beauté que ne peuvent exprimer des paroles.

(155.3)
Tu m'as écrit au sujet d'épreuves affligeantes qui t'ont assailli.

(155.4)
Pour une âme loyale, une épreuve n'est que grâce et faveur divines, car l'intrépide se lance joyeusement dans un furieux combat sur le champ de l'angoisse, alors que le poltron tremble et frémit de frayeur. De même, l'étudiant talentueux, qui a maîtrisé ses sujets avec grande compétence et les conserve en sa mémoire, prendra plaisir à exhiber ses dons devant ses examinateurs le jour de ses examens. Ainsi, encore, l'or massif brillera et reluira merveilleusement au feu de l'essayeur.

(155.5)
Il est donc évident que les épreuves ne sont pour les âmes sanctifiées, que grâce et munificence divines, alors que pour les faibles, elles sont une calamité, à la fois soudaine et imprévue.

(155.6)
Ces épreuves, comme tu l'écrivais, ne font qu'enlever la tache du moi sur le miroir du coeur, en attendant que le Soleil de Vérité puisse y darder ses rayons, car il n'est pas de voile plus épais que le moi et, si ténu que soit ce voile, il finira par nous isoler complètement et nous privera de notre part de grâce éternelle.

(155.7)
Ô toi, servante extasiée du Seigneur! Lorsque je revois en pensée les croyants, hommes et femmes, je me sens réchauffé au feu de l'amour divin je prie le Tout-Puissant de secourir ces saintes âmes à l'aide de ses invisibles cohortes.

(155.8)
Loué soit le Seigneur, les prophéties de toutes ses Manifestations ont été désormais clairement accomplies en ce jour, le plus grand d'entre les jours, en cet âge béni et sacré.

(155.9)
Ô toi, servante extasiée de Dieu! L'intimité, en vérité, appartient à l'âme, et non au corps; l'aide recherchée et l'aide accordée sont spirituelles, et non matérielles; j'espère néanmoins que tu parviendras à l'intimité dans tous les sens du terme.

(155.10)
La munificence divine atteindra une âme sanctifiée tout comme la lumière du soleil parvient jusqu'à la lune et aux étoiles; sois bien persuadée de cela.

(155.11)
Fais souffler sur chacun des croyants, hommes et femmes, les fragrantes brises de sainteté de la part d'Abdu'l-Bahá. Apporte-leur l'inspiration et incite-les à répandre en tous lieux les subtils parfums du Seigneur.


Chapitre: 156. "Ô toi, serviteur du Seuil Sacré! ..."

(156.1)
Ô toi, serviteur du Seuil Sacré! Nous avons lu ce que ta plume a tracé en ton amour pour Dieu, et avons trouvé la générosité divine; les brises du Très-Miséricordieux te rafraîchissent et te renouvellent à tout instant. Tu m'as écrit à propos de la réincarnation.

(156.2)
La croyance en la réincarnation remonte très loin dans l'histoire antique de presque tous les peuples; elle était en faveur même parmi les philosophes de la Grèce, les sages de Rome, les anciens Egyptiens et les grands de l'Assyrie. Néanmoins, de telles superstitions et de tels adages ne sont qu'absurdités aux yeux de Dieu.

(156.3)
L'argument majeur des tenants de la réincarnation était le fait que, selon la justice divine, chacun doit recevoir son dû : chaque fois qu'un homme est affligé de quelque calamité, par exemple, cela tient à un mal qu'il a perpétré.

(156.4)
Pourtant, prenez le cas d'un enfant sourd, aveugle, boiteux, anormal qui est encore dans le ventre de sa mère, l'embryon nouvellement formé, - quel péché un tel enfant a-t-il bien pu commettre pour mériter de telles afflictions?

(156.5)
A cela on rétorque que, bien qu'apparemment l'enfant, encore dans l'utérus maternel, ne soit coupable d'aucun péché, il a cependant perpétré quelque mal lorsqu'il revêtait sa forme antérieure et, ainsi, a été amené à mériter son châtiment.

(156.6)
Ces arguments ignorent toutefois le point suivant : si la création s'accomplissait selon une règle unique, comment le Pouvoir qui englobe toutes choses pourrait-Il se faire percevoir? Comment le Tout-Puissant pourrait-Il être Celui qui « fait comme il Lui plaît et ordonne comme Il veut? » [voir : Coran 3.35 ; 2.254]

(156.7)
En bref, il est certes question d'un retour dans les Saintes Écritures, mais il signifie le retour des qualités, des conditions, des effets, des perfections et des réalités intimes des lumières qui reviennent lors de chaque dispensation. La mention ne se réfère pas à des âmes et à des identités particulières et spécifiques.

(156.8)
Il est possible de dire, par exemple, que la lumière de cette lampe est le retour de celle de la veille au soir, ou que la rose de l'an dernier est de retour cette année dans le jardin. Ici, on ne se réfère pas à la réalité individuelle, à l'identité exacte, à l'existence spécifique de cette autre rose; le sens est plutôt que les qualités et les traits distinctifs de cette autre lumière, de cette autre fleur, sont maintenant présentes dans cette nouvelle lumière, dans cette nouvelle rose.

(156.9)
Ces perfections - à savoir les grâces et les dons d'un printemps antérieur - sont à nouveau de retour cette année. Nous disons, par exemple, que ce fruit est le même que l'an passé, mais nous ne songeons qu'à sa délicatesse, à son velouté, à sa fraîcheur et à sa subtile saveur, car il est clair que ce centre de la réalité imprenable, cette identité, spécifique, ne pourront jamais revenir.

(156.10)
Quelle paix, quelles aises et quel confort les Saints de Dieu ont-ils jamais découverts pendant leur séjour en ce bas monde, pour chercher continuellement à revenir et à revivre cette vie?

(156.11)
La simple évocation de cette angoisse, de ces afflictions et calamités, de ces chocs corporels, de ces grandes détresses, n'est-elle pas suffisante pour qu'ils désirent encore faire des visites à la vie de ce monde? La coupe à laquelle ils avaient bu n'était pas assez douce pour qu'ils souhaitent y boire une seconde fois.

(156.12)
C'est pourquoi les amoureux de la Beauté d'Abha ne désirent pas d'autre récompense que d'atteindre la station où ils pourront Le contempler dans le royaume de gloire, et ne foulent pas d'autre chemin que les sables du désert de la nostalgie de ces sommets exaltés. Ils cherchent l'aise et la consolation qui demeurent à jamais, et les bienfaits sanctifiés au-delà de la compréhension de l'esprit de ce monde.

(156.13)
Si tu regardes autour de toi d'un oeil attentif, tu constateras que, sur cette terre de poussière, le genre humain tout entier est en proie à la souffrance. Ici, aucun homme n'est en repos, en récompense de ce qu’il a accompli dans des vies antérieures, et personne n'est assez heureux pour paraître récolter les fruits d'angoisses passées.

(156.14)
Et si une vie humaine, avec son être spirituel, était limitée à ce terrestre séjour, quelle serait alors la moisson de la création?

(156.15)
Si une telle notion était la vérité, alors toutes les choses créées, toutes les réalités contingentes et ce monde d'existence tout entier - tout serait dénué de sens. Dieu fasse que l'on ne s'en tienne pas à une telle friction et une telle erreur grossière.

(156.16)
Car, de même que les effets et résultats de la vie utérine ne se récoltent pas dans cet espace étroit et obscur - c'est seulement lorsque l'enfant est arrivé sur cette vaste terre, que sont révélés les bienfaits et usages de la croissance et du développement en ce monde antérieur - de la même manière, la récompense et le châtiment, le ciel et l'enfer, la récompense et la rétribution d'actions commises en cette vie présente, seront révélés dans cet autre monde de l'au-delà.

(156.17)
Et de même que, si la vie humaine dans le ventre maternel était limitée à ce monde utérin, l'existence y serait dénuée de sens - il en serait de même si la vie de ce monde, les actes qui y sont perpétrés et leurs résultats, n'apparaissaient pas dans le monde de l'au-delà; le processus tout entier serait alors irrationnel et insensé.

(156.18)
Sache donc que le Seigneur Dieu possède d'invisibles royaumes que l'intelligence humaine ne pourra jamais espérer pénétrer ni l'esprit de l'homme concevoir.

(156.19)
Une fois que tu auras purifié les voies de ton sens spirituel de la pollution de cette vie matérielle, alors tu inhaleras les doux parfums de sainteté qui émanent des heureuses demeures de cette céleste terre.

(156.20)
Que la gloire divine repose sur toi et sur quiconque se tourne et regarde vers le royaume du Très-Glorieux, que le Seigneur a sanctifié au-delà de la compréhension de ceux qui Le négligent, et qu'il a dissimulé au regard de ceux qui Lui manifestent de l'orgueil.


Chapitre: 157. "Ô vous qui êtes puissamment attirés! ..."

(157.1)
Ô vous qui êtes puissamment attirés! Ô vous qui êtes attentifs! Ô vous qui progressez vers le royaume de Dieu! En vérité, de tout mon coeur, de toute mon âme et en toute humilité, je supplie le Seigneur Dieu de faire de vous des emblèmes de direction, des bannières de rectitude, des sources de compréhension et de connaissance afin qu'Il puisse, à travers vous, conduire ceux qui cherchent vers le droit chemin et les guider vers le large chemin de vérité en cet âge, puissant entre tous.

(157.2)
Ô vous, bien-aimés de Dieu! Sachez que le monde est comme un mirage s'élevant au-dessus des sables, et que les assoiffés prennent pour de l'eau.

(157.3)
Le vin de ce monde n'est qu'une vapeur dans le désert, sa pitié et sa compassion ne sont que dur labeur et confusion, le repos qu'il nous offre n'est qu'épuisement et afflictions.

(157.4)
Abandonnez-le à ceux auxquels il revient et tournez-vous vers le royaume de votre Seigneur le Très-Miséricordieux, afin que sa grâce et sa munificence puissent jeter sur vous leurs splendeurs naissantes, qu'une table céleste vous soit envoyée, que votre Seigneur vous bénisse et fasse pleuvoir sur vous ses trésors afin de réchauffer votre sein et de combler vos coeurs de félicité, d'attirer vos esprits, de purifier vos âmes et de réconforter votre regard.

(157.5)
Ô vous, bien-aimés de Dieu! Est-il un dispensateur autre que Dieu? Il gratifie de sa miséricorde quiconque est choisi par Lui.

(157.6)
Sous peu, Il ouvrira devant vous les portes de sa connaissance et remplira vos coeurs de son amour. Il réjouira vos âmes des douces brises de sa sainteté, éclairera vos visages des splendeurs de ses lumières et exaltera votre souvenir parmi tous les peuples. En vérité, votre Seigneur est le Compatissant, le Miséricordieux.

(157.7)
Il vous assistera de ses cohortes invisibles et vous soutiendra par les armées de l'inspiration émanant du concours d'En-Haut; il vous enverra les suaves parfums du paradis suprême et fera souffler sur vous les brises pures qui s'exhalent des roseraies de l'Assemblée divine.

(157.8)
Il insufflera dans vos coeurs l'esprit de vie, vous fera pénétrer dans l'arche du salut et vous révélera ses marques et ses signes manifestes. En vérité, ceci est la grâce abondante. C'est, en vérité, la victoire que nul ne peut nier.


Chapitre: 158. "Ne sois pas affligé par l'ascension de ..."

(158.1)
Ne sois pas affligé par l'ascension de mon bien-aimé Breakwell, car il s'est élevé vers une roseraie de splendeurs dans le paradis d'Abha, protégé par la miséricorde de son puissant Seigneur, et il s'écrie, de toute la force de sa voix : « Ô si mon peuple pouvait savoir avec quelle miséricorde mon Seigneur m'a pardonné, et comment il a fait de moi l'un de ceux qui sont parvenus en sa présence! » [voir : Coran 36.25]

(158.2)
Ô Breakwell, Ô mon aimé! Où est désormais ton beau visage? Où est ta langue éloquente? Où est ton front clair? Où est ton apparence lumineuse?

(158.3)
Ô Breakwell, Ô mon aimé! Où est ton feu flamboyant de l'amour de Dieu? Où est ton ravissement sous son souffle divin? Où sont les louanges que tu élevais vers Lui? Où est ta fougue pour servir sa Cause?

(158.4)
Ô Breakwell, Ô mon aimé! Où sont tes yeux magnifiques? Tes lèvres souriantes? Tes joues princières? Ta silhouette gracieuse?

(158.5)
Ô Breakwell, Ô mon aimé! Tu as quitté ce monde terrestre pour atteindre le Royaume, tu es parvenu à la grâce du monde invisible, et tu t'es offert au seuil de son Seigneur.

(158.6)
Ô Breakwell, Ô mon aimé! Tu as laissé ici-bas la lampe qui était ton corps, le verre qui était ta forme humaine, tes éléments terrestres, ton mode de vie en ce monde.

(158.7)
Ô Breakwell, Ô mon aimé! Tu as allumé une flamme dans la lampe de la compagnie céleste, tu as posé le pied dans le paradis d'Abha, tu as trouvé un abri à l'ombre de l'arbre sacré, tu as atteint la réunion avec Lui, au refuge des cieux.

(158.8)
Ô Breakwell, Ô mon aimé! Tu es désormais un oiseau du ciel, tu as quitté ton nid terrestre et tu t'es envolé vers un jardin de sainteté dans le royaume de ton Seigneur. Tu as atteint un rang plein de lumière.

(158.9)
Ô Breakwell, Ô mon aimé! Ton chant est désormais comparable à celui d'un oiseau, tu répandes des versets de louanges sur la pitié de ton Seigneur; de Celui qui toujours pardonne, tu fus un serviteur reconnaissant; c'est pourquoi tu as pénétré dans une joie sans borne.

(158.10)
Ô Breakwell, Ô mon aimé! Ton Seigneur t'a véritablement élu pour t'accorder son amour, Il t'a conduit dans sa résidence de sainteté, et Il t'a fait pénétrer au jardin de ceux qui sont ses proches compagnons, et Il t'a béni en te laissant contempler sa beauté.

(158.11)
Ô Breakwell, Ô mon aimé! Tu as gagné la vie éternelle, la générosité qui ne fait jamais défaut, une vie qui te plaise, et la grâce en abondance.

(158.12)
Ô Breakwell, Ô mon aimé! Tu es devenu une étoile dans le ciel suprême et une lampe parmi les anges des cieux; un esprit vivant dans le royaume le plus haut, ayant pour trône l'éternité.

(158.13)
Ô Breakwell, Ô mon aimé! Je demande à Dieu de t'amener toujours plus près, de te tenir toujours plus fort; de réjouir ton coeur de la proximité de sa présence, de t'emplir de lumière et de plus de lumière encore, de t'accorder encore plus de beauté, et de te donner la puissance et une gloire extrême.

(158.14)
Ô Breakwell, Ô mon aimé! A tout instant tu es présent à mon esprit. Je ne t'oublierai jamais. Je prie pour toi le jour, la nuit; je te vois vraiment devant moi, comme en plein jour. Ô Breakwell, ô mon aimé!


Chapitre: 159. "En ce qui concerne ta question: toute âme ..."

(159.1)
En ce qui concerne ta question : toute âme, sans exception, parvient-elle à la vie éternelle? Sache que l'immortalité est réservée aux âmes dans lesquelles a été insufflé l'esprit de vie qui émane de Dieu. Toutes, à part celles-ci, sont dénuées de vie - ce sont les morts, comme l'a expliqué le Christ dans le texte évangélique.

(159.2)
Celui dont le Seigneur a ouvert les yeux verra les âmes des hommes dans les rangs qu'elles occuperont après leur séparation des corps. Il trouvera les âmes vivantes prospérant à l'intérieur du royaume de leur Seigneur et les âmes mortes enfouies dans les plus profonds abîmes de la perdition.

(159.3)
Sache que toute âme est façonnée selon la nature de Dieu, chacune étant pure et sainte lors de sa naissance. Plus tard, toutefois, les individus varieront selon ce qu'ils acquerront de vertus ou de vices en ce monde. Bien que tous les êtres existants soient, de par leur nature même, créés selon des rangs ou des degrés, car leurs capacités sont variées, pourtant chaque individu naît saint et pur, et ce n'est que plus tard qu'il devient souillé.

(159.4)
En outre, bien que les degrés d'existence soient variés, pourtant ils sont tous valables. Observe le corps humain, ses membres, ses éléments, l'oeil, l'oreille, les organes de l'odorat, du goût, les mains, les ongles. En dépit des différences que présentent toutes ces parties, chacune d'elles, dans le cadre des limitations de sa propre existence, participe à un tout cohérent.

(159.5)
Si l'une d'entre elles faillit à son rôle propre, elle doit être guérie et, si aucun remède ne porte ses fruits, cette partie doit être retirée.


Chapitre: 160. "Ô toi, sincère et loyale servante du Seigneur! ..."

(160.1)
Ô toi, sincère et loyale servante du Seigneur! J'ai lu ta lettre. Tu es véritablement attachée au Royaume et dévouée à l'Horizon Très-Glorieux. Je prie Dieu, dans sa munificence, de faire que tu brûles toujours plus ardemment, au fil des jours, du feu de son amour.

(160.2)
Tu as été, semble-t-il, dans la perplexité, ne sachant si tu devais écrire ou enseigner la Foi. Or l'enseignement est essentiel et, actuellement, préférable pour toi. Chaque fois que m en trouves l'occasion, délie ta langue et guide la race humaine.

(160.3)
Tu m'as interrogé sur l'acquisition du savoir : lis les livres et les tablettes de Dieu, ainsi que les articles rédigés en vue de démontrer la vérité de cette Foi.

(160.4)
Parmi ces écrits figurent le Kitab-i-Iqan (Livre de la Certitude), qui a été traduit en anglais, les ouvrages de Mirza Abu'l-Fad et ceux de quelques autres croyants.

(160.5)
Dans les jours à venir, un grand nombre de saintes tablettes et d'autres écrits sacrés seront traduits; tu devrais les lire également.

(160.6)
De même, demande à Dieu que l'aimant de son Amour te rapproche de la connaissance de Lui.

(160.7)
Une fois qu'une âme devient sainte en toutes choses, purifiée, sanctifiée, les portes de la connaissance de Dieu s'ouvriront toutes grandes devant ses yeux.

(160.8)
Tu m'as écrit au sujet de la chère servante de Dieu, Mme Goodall.

(160.9)
Cette âme en extase devant Dieu sert véritablement la Foi à tout moment et fait tout son possible pour diffuser au loin les splendeurs célestes. Si elle poursuit dans cette même voie, des résultats grandioses seront obtenus dans l'avenir. L'essentiel est de demeurer ferme et enraciné, de persévérer jusqu'au bout.

(160.10)
C'est mon espoir que, grâce aux nobles efforts des servantes du seigneur, Ces rivages et cet océan brilleront tellement de l'amour divin qu'ils diffuseront leurs rayons jusqu'aux extrémités de la terre.

(160.11)
Tu m'as demandé si, lors de l'avènement du royaume de Dieu, chaque âme était sauvée. Le Soleil de Vérité a surgi dans toute sa splendeur au-dessus du monde entier et sa lumineuse apparition est le salut de l'homme et sa vie éternelle, mais seul est sauvé celui qui a ouvert tout grand l'oeil de son discernement et a contemplé cette gloire.

(160.12)
Tu m'as également demandé si, dans cette dispensation bahá’ie, le spirituel prévaudra en dernier ressort. Or il est certain que la spiritualité vaincra le matérialisme, que le céleste soumettra l'humain et que, par l'éducation divine, les masses du genre humain, dans l'ensemble, progresseront à grands pas à tous les niveaux de l'existence - sauf ceux qui sont aveugles, sourds, muets et morts. Comment des êtres tels que ceux-là pourraient-ils comprendre la lumière?

(160.13)
Bien que les rayons du soleil illuminent chacun des coins les plus obscurs du globe, les aveugles ne peuvent néanmoins avoir aucune part de cette gloire et, même si la pluie de la miséricorde céleste se déverse, torrentielle, sur toute la terre, aucun buisson ni aucune fleur ne naîtront d'une terre stérile.


Chapitre: 161. "Ô toi qui cherches le royaume du ciel! ..."

(161.1)
l. Ô toi qui cherches le royaume du ciel! Ce monde est pareil au corps de l'homme, et le royaume de Dieu est comme l'esprit de vie. Vois comme le monde physique du corps humain est étroit et obscur, et quelle proie il constitue pour les maladies et les maux. D'un autre côté, combien frais et brillant est le royaume de l'esprit humain! Juge, à partir de cette métaphore, comment le monde du Royaume s'est mis à briller et comment ses lois ont été amenées à régir le monde d'ici-bas.

(161.2)
Bien que l'esprit soit dissimulé à la vue, ses commandements brillent tels des rayons de lumière sur le monde du corps humain. De la même manière bien que le royaume du ciel soit caché au regard de ce peuple inconscient, pour celui qui voit à l'aide de son oeil spirituel, il est pourtant clair comme le jour.

(161.3)
C'est pourquoi tu dois demeurer toujours dans le Royaume et oublier ce bas monde. Sois entièrement absorbé dans les émanations de l'esprit de sorte que rien, dans le monde des hommes, ne te distraira.


Chapitre: 162. "Ô vous, chers amis d'Abdu'l-Bahá! ..."

(162.1)
Ô vous, chers amis d'Abdu'l-Bahá! A tous moments j'attends de vos bonnes nouvelles, anxieux comme je suis d'apprendre que vous progressez de jour en jour et devenez toujours plus éclairés par la lumière directrice.

(162.2)
Les bénédictions de Bahá'u'lláh sont une mer sans rivage, et même la vie éternelle n'est, en comparaison, qu'une goutte de rosée. Les vagues de cette mer enveloppent continuellement les coeurs des amis et, de ces vagues, émanent des incitations de l'esprit et d'ardentes pulsations de l'âme, jusqu'à ce que le coeur succombe et, qu'il le veuille ou non, se tourne humblement, en prière, vers le royaume du Seigneur.

(162.3)
Ainsi, faites tout ce qui est en votre pouvoir pour libérer votre être intime afin qu'à tout instant, vous puissiez refléter de nouvelles splendeurs issues du Soleil de Vérité.

(162.4)
Vous vivez tous dans le coeur d'Abdu'l-Bahá et, à chaque souffle, je tourne mon visage vers le Seuil d'Unicité et fais descendre des bénédictions sur chacun d'entre vous.


Chapitre: 163. "Ô vous deux, chercheurs de vérité! ..."

(163.1)
Ô vous deux, chercheurs de vérité! J'ai reçu votre lettre et pris note de son contenu. Quant à vos lettres précédentes, certaines ne me sont pas parvenues, tandis que d'autres sont arrivées à un moment où la cruauté des oppresseurs était devenue si intense qu'il ne m'a pas été possible de vous répondre.

(163.2)
A présent cette lettre est auprès de moi, je suis en mesure d'y répondre, et je me suis donc mis à écrire - en dépit de nombreuses affaires pressantes, - afin que vous sachiez que vous êtes aimés parmi nous, et aussi acceptés dans le royaume de Dieu. Vos questions ne peuvent toutefois recevoir que de brèves réponses, car le temps me manque pour vous écrie en détail.

(163.3)
Voici une réponse à la première question : les âmes des enfants du Royaume, après leur séparation des corps, s'élèvent vers le monde de la vie éternelle.

(163.4)
Mais si vous m'interrogez sur le lieu même, sachez que le monde d'existence est un seul et même monde, bien que ses niveaux soient variés et distincts.

(163.5)
Le monde minéral, par exemple, occupe son propre plan, mais une entité minérale, sans en être consciente, appartient au royaume végétal et nie en fait, de sa langue intérieure, qu'il existe un tel royaume.

(163.6)
De la même manière, une entité végétale ignore tout du monde animal, demeurant totalement inconsciente de l'existence de ce dernier, car le stade animal est supérieur au stade végétal; celui-ci est isolé du monde animal et, intérieurement, nie l'existence de ce monde - alors que l'animal, le végétal et le minéral cohabitent dans le seul et même monde.

(163.7)
De même, l'animal demeure totalement inconscient du pouvoir de l'esprit humain qui saisit des idées universelles et met à nu les secrets de la création, de sorte qu'un homme vivant à l'Est peut établir des plans et faire des arrangements pour l'Ouest et peut dévoiler des mystères; il peut, tout en étant sur le continent européen, découvrir l'Amérique ou, tout en demeurant sur la terre, accéder aux réalités internes des étoiles célestes.

(163.8)
De ce pouvoir de découverte qui appartient à l'esprit humain, de ce pouvoir qui peut saisir des idées abstraites et universelles, l'animal demeure totalement ignorant et, de fait, en nie l'existence.

(163.9)
De même, les habitants de cette terre sont parfaitement inconscients du monde du Royaume et en nient l'existence. Ils demandent, par exemple: "Où est le Royaume? Où est le Seigneur du Royaume?"

(163.10)
Ces gens sont comme les minéraux et les végétaux, qui ne savent rien des royaumes animal et humain; ils ne le voient pas; ils ne le trouvent pas. Pourtant le minéral et le végétal, l'animal et l'homme, vivent tous ensemble en ce monde d'existence.

(163.11)
Quant à la deuxième question, j'y réponds ainsi: les épreuves divines ont lieu en ce monde, et non dans le monde du Royaume.

(163.12)
Ma réponse à la troisième question, c'est que, dans l'autre monde, la réalité humaine ne revêt pas une forme physique, mais plutôt une forme céleste, composée d'éléments de ce royaume céleste.

(163.13)
Et voici la réponse à la quatrième question : le centre du Soleil de Vérité est dans le monde suprême - le Royaume de Dieu.

(163.14)
Les âmes qui sont pures et immaculées, après la dissolution de leurs structures élémentaires, se hâtent vers le monde divin, et ce monde-là est à l'intérieur de notre monde.

(163.15)
Les habitants de ce monde, toutefois, sont ignorants de cet autre monde, et pareils aux minéraux et aux végétaux qui ne savent rien du monde animal et du monde de l'homme.

(163.16)
La réponse à la cinquième question, c'est que Bahá'u'lláh a dressé le tabernacle de l'unité humaine. Quiconque cherche refuge sous ce toit sortira certainement d'autres demeures.

(163.17)
Et en réponse à la sixième question : si, sur tel ou tel point, surgit une divergence parmi deux groupes opposés, qu'ils en réfèrent au Centre de l'Alliance pour résoudre le problème.

(163.18)
Votre septième question : Bahá'u'lláh a été manifesté à l'humanité tout entière et il l'a invitée à la table de Dieu, au banquet de la divine munificence.

(163.19)
Aujourd'hui, cependant, la plupart de ceux qui sont assis à cette table sont des pauvres, et c'est pourquoi le Christ a dit : « Bienheureux sont les pauvres, car les richesses empêchent les riches d'entrer dans le Royaume »; et Il a dit encore : « Il est plus facile à un chameau d'entrer dans le chas d'une aiguille qu'à un homme riche d'entrer dans le Royaume de Dieu » [voir : Mathieu 19.24 ; Marc 10.25].

(163.20)
Si, toutefois, la richesse de ce monde, la gloire et la renommée séculières ne bloquent Pas son entrée dans l'au-delà, cet homme riche sera favorisé au Seuil sacré et accepté par le Seigneur du Royaume.

(163.21)
En résumé, Bahá'u'lláh s'est manifesté afin d'éduquer tous les peuples du monde. Il est l'Educateur Universel, des riches comme des pauvres, des Noirs comme des Blancs, des peuples d'Orient comme de ceux d'Occident, du Nord comme du Sud.

(163.22)
Parmi ceux qui visitent 'Akka, certains ont accompli de grands progrès. Ils étaient des lampes éteintes, ils ont été allumés; ils étaient des plantes sèches, ils ont commencé à fleurir; ils étaient morts, ils ont été rappelés à la vie et sont rentrés chez eux porteurs de grandes et joyeuses nouvelles. D'autres, en vérité, n'ont fait que passer; ils ont simplement voyagé.

(163.23)
Ô vous deux qui êtes fermement attachés au Royaume, rendez grâce à Dieu de vous avoir permis de faire de votre résidence un centre bahá’i et un lieu de rassemblement pour les amis.


Chapitre: 164. "Ô vous deux, âmes fidèles et assurées! ..."

(164.1)
Ô vous deux, âmes fidèles et assurées! J'ai bien reçu votre lettre. Dieu soit loué, elle m'apportait de bonnes nouvelles. La Californie est prête à promulguer les enseignements de Dieu. Mon espoir est que vous vous dépensiez corps et âmes, afin que les suaves fragrances parfument les narines...

(164.2)
Transmettez à Mme Chase mes respectueuses salutations, et dites : "Mr Chase est une étoile scintillant au-dessus de l'horizon de vérité mais, aujourd'hui, elle est encore dissimulée derrière les nuages; bientôt, ceux-ci se dissiperont et le rayonnement de cette étoile illuminera l'état de Californie. Apprécie le privilège d'avoir été son épouse et sa compagne en cette vie".

(164.3)
Chaque année, lors de l'anniversaire de l'ascension [nota : 30 septembre 1912] de cette âme bénie, les amis doivent visiter sa tombe de la part d'Abdu'l-Bahá et, dans la plus parfaite humilité, avec le plus grand respect, ils devraient déposer sur sa tombe des couronnes de fleurs et passer tout le jour en prière silencieuse, tournant leur visage vers le royaume des signes et faisant la louange des attributs de cette illustre personne.


Chapitre: 165. "Ô mon Dieu! Ô mon Dieu! En vérité ..."

(165.1)
Ô mon Dieu! Ô mon Dieu! En vérité ton serviteur, humble devant la majesté de ta divine suprématie. à la porte de ton unicité, a cru en toi et en tes versets, a témoigné de ta parole, a été embrasé du feu de ton amour, a été immergé dans les profondeurs de l'océan de ta connaissance et attiré par tes brises, a placé en toi sa confiance, a tourné vers toi son visage, t'a offert ses supplications et a été assuré de ton pardon.

(165.2)
Il a abandonné cette vie mortelle et s'est enfui vers le royaume d'immortalité, languissant après la faveur de ta rencontre.

(165.3)
Ô Seigneur, glorifie son rang, accorde-lui refuge sous le pavillon de ta suprême miséricorde, fais qu'il pénètre dans ton glorieux paradis et perpétue son existence en ton jardin de roses exalté, afin qu'il plonge dans l'océan de lumière du monde des mystères.

(165.4)
Tu es, en vérité, le Généreux, le Puissant, le Clément et le Dispensateur.

(165.5)
Ô toi, âme assurée, toi servante de Dieu! Ne soit pas affligée par la mort de ton mari respecté. Il est, en vérité, parvenu à rencontrer son Seigneur au siège de vérité, en présence du puissant Roi. Ne suppose pas que tu l'as perdu. Le voile sera levé et tu contempleras sa face illuminée dans la cohorte suprême.

(165.6)
Comme l'a dit Dieu, l'Exalté, "Nous éveillerons sûrement à une vie heureuse". C'est pourquoi vous devez attacher une extrême importance non pas à cette première création, mais plutôt à la vie future.


Chapitre: 166. "Ô serviteur de Bahá! ..."

(166.1)
Ô serviteur de Bahá! Sacrifie-toi sur le chemin de Dieu et prends ton vol vers les cieux de l'amour pour la Beauté d'Abha, car tout mouvement animé par l'amour se déplace de la périphérie vers le centre, de l'espace vers l'Astre du Jour de l'univers.

(166.2)
Peut-être penseras-tu que c'est là chose difficile, mais je te dis qu'il ne peut en être ainsi car, lorsque le pouvoir de motivation et de direction est la divine force du magnétisme, il est possible, grâce à son aide, de traverser aisément et allègrement le temps et l'espace. Gloire au peuple de Bahá!


Chapitre: 167. "Tu m'as interrogé à propos du destin ..."

(167.1)
Tu m'as interrogé à propos du destin, de la prédestination et de la volonté.

(167.2)
Le destin et la prédestination consistent dans les rapports nécessaires et indispensables qui existent dans les réalités des choses. Ces rapports ont été placés, par le pouvoir de création, dans les réalités des êtres existants, et chaque incident est une conséquence du rapport nécessaire.

(167.3)
Par exemple, Dieu a créé entre le soleil et le globe terrestre une relation par laquelle le soleil brillerait de ses rayons et le sol serait fécondé. Ces relations constituent la prédestination et leur manifestation, dans le monde de l'existence, représente le destin. La volonté est cette force active qui contrôle ces relations et ces incidents. Telle est la quintessence de l'explication du destin et de la prédestination.

(167.4)
Le temps me manque pour te fournir une explication plus détaillée. Réfléchis bien à ceci; la réalité du destin, de la prédestination et de la volonté sera rendue manifeste.


Chapitre: 168. "Ô toi, dame du Royaume! ..."

(168.1)
Ô toi, dame du Royaume! Loue Dieu de t'avoir éveillée en cet âge - l'âge de la dispensation de Bahá'u'lláh - et de t'avoir donné conscience de la Manifestation du Seigneur des Armées.

(168.2)
Tous les habitants du monde sont enfouis dans les tombeaux de la nature, ou assoupis dans l'inattention et l'inconscience. Comme a dit le Christ : 'Je puis venir sans que vous en soyez avertis. La venue du Fils de l'Homme est comme celle d'un voleur dans une maison, dont le maître est dans l'ignorance la plus complète".

(168.3)
En résumé, j'espère que, grâce aux générosités de Bahá'u'lláh, tu pourras progresser jour après jour dans le Royaume, devenir un ange céleste confirmé par le souffle du Saint Esprit, et édifier une structure qui demeurera éternellement ferme et inébranlable ... .

(168.4)
Ces jours sont très précieux; saisis l'occasion présente et allume une lampe qui jamais ne s'éteindra et qui déversera sa lumière, éclairant éternellement le monde de l'humanité!


Chapitre: 169. "Ô vous deux, âmes patientes! ..."

(169.1)
Ô vous deux, âmes patientes! J'ai bien reçu votre lettre. La mort de ce jeune homme bien-aimé et sa séparation de vous ont suscité le chagrin le plus cruel car, à la fleur de l'âge et dans sa prime jeunesse, il a pris son vol vers le céleste nid.

(169.2)
Mais il a été libéré de ce douloureux refuge, il a tourné son visage vers le nid éternel du Royaume et, délivré d'un monde étroit et obscur, il s'est hâté vers le monde sanctifié de la lumière; en cela réside la consolation de nos coeurs.

(169.3)
L'inscrutable sagesse de Dieu est a la base de tels événements douloureux. C'est comme si un jardinier bienveillant transférait un jeune et tendre arbrisseau d'un endroit confiné à une vaste zone aérée. Or ce transfert n'est pas la cause du dépérissement, de l'amoindrissement ou de la destruction de cet arbrisseau; non, il lui permet, au contraire, de croître et de prospérer, d'acquérir sa fraîcheur et sa délicatesse, de verdir et de porter des fruits.

(169.4)
Ce secret caché est bien connu du jardinier, mais les âmes qui n'ont pas conscience de cette générosité supposent que le jardinier, dans sa colère, a déraciné l'arbrisseau. Cependant, pour ceux qui sont au courant, ce fait dissimulé est manifeste et ce décret prédestiné est considéré comme une générosité.

(169.5)
Ainsi, ne soyez pas affligés ou désolés par l'ascension de cet oiseau de fidélité; non, en toutes circonstances, priez pour ce jeune homme, implorant pour lui le divin pardon et l'élévation de son rang.

(169.6)
J'espère que vous parviendrez à la patience, à la quiétude et à la résignation suprêmes; je supplie et implore au Seuil d'Unicité, priant pour le pardon de Dieu.

(169.7)
Mon espoir est que, par son infinie munificence, Il accorde refuge à cette colombe du jardin de la foi et la fasse demeurer sur la branche de l'Assemblée suprême afin qu'elle chante, dans les plus douces mélodies, la louange et la glorification du Seigneur des Noms et des Attributs.


Chapitre: 170. "Ô toi qui cherches le Royaume! ..."

(170.1)
Ô toi qui cherches le Royaume! Ta lettre m'est parvenue. Tu m'écris au sujet de la cruelle calamité qui t'a frappée - la mort de ton mari respecté.

(170.2)
Cet homme honorable a été tellement soumis aux tensions et aux fatigues de ce monde qu'il éprouva le désir ardent d'en être délivré. Telle est cette demeure mortelle : une réserve d'affliction et de souffrance.

(170.3)
C'est l'ignorance qui entrave les hommes, car aucune consolation ne peut être gagnée par une âme en ce monde - du monarque jusqu'au plus humble des citoyens.

(170.4)
Si, un jour, cette vie nous offre une coupe de douceur, cent coupes amères suivront; telle est la condition de ce monde.

(170.5)
C'est pourquoi l'homme avisé ne s'attache pas à cette vie mortelle et n'en dépend point; parfois même, il désire vivement la mort afin de pouvoir être ainsi délivré de ces chagrins et de ces afflictions. Il arrive donc que certains, sous l'extrême pression de leur angoisse, mettent fin à leur existence.

(170.6)
Quant à ton mari, sois sans crainte. Il sera plongé dans l'océan du pardon et deviendra le bénéficiaire de la générosité et de la faveur divines. Fais de ton mieux pour donner à son enfant une formation bahá’ie afin que, parvenu à la maturité, il soit miséricordieux, illuminé et céleste.


Chapitre: 171. "Ô toi, bien-aimée servante de Dieu! ..."

(171.1)
Ô toi, bien-aimée servante de Dieu! Bien que la perte d'un fils nous brise le coeur et excède les limites de l'endurance humaine, pourtant celle qui sait et comprend est assurée que son fils n'a pas été perdu, mais plutôt qu'il est passé de ce monde dans un autre et qu'elle le retrouvera dans le royaume divin.

(171.2)
Cette réunion durera à jamais tandis qu'en ce bas monde, la séparation est inévitable, apportant avec elle une douleur cruelle.

(171.3)
Dieu soit loué, tu as la foi, tu tournes ton visage vers le royaume éternel et tu crois en l'existence d'un monde céleste. Ainsi ne sois pas inconsolable, ne languis pas, ne soupire pas, ne gémis pas et ne pleure pas, car l'agitation et le deuil affectent profondément son âme dans le royaume divin.

(171.4)
Cet enfant bien-aimé s'adresse à toi du monde caché : "Ô toi, mère de bonté, remercie la divine providence de m'avoir libéré d'une cage réduite et obscure et de m'avoir permis, comme les oiseaux des prairies, de m'envoler vers le monde divin - un monde vaste, illuminé, toujours gai et jubilant.

(171.5)
Donc, ne te lamente pas, ô mère, et ne t'afflige pas; je ne suis pas parmi les disparus; je n'ai été ni effacé ni détruit. J'ai quitté ma forme mortelle et levé ma bannière en ce monde spirituel.

(171.6)
A cette séparation succède une compagnie éternelle. Tu me trouveras dans le ciel du Seigneur, plongé dans un océan de lumière".


Chapitre: 172. "Dieu soit loué, ton coeur se consacre ..."

(172.1)
Dieu soit loué, ton coeur se consacre à la commémoration de Dieu, ton âme se réjouit de la bonne nouvelle et tu es absorbé dans la prière.

(172.2)
L'état de prière est la meilleure des conditions, car l'homme est alors associé à Dieu.

(172.3)
En vérité, la prière confère la vie, surtout lorsqu'elle est offerte en privé, par exemple à minuit, alors que l'âme est libérée des soucis quotidiens.


Chapitre: 173. "Les âmes qui, en ce jour, entrent dans le royaume ..."

(173.1)
Les âmes qui, en ce jour, entrent dans le royaume divin et parviennent à la vie éternelle, bien que demeurant matériellement sur terre, s'élèvent en réalité vers le royaume céleste.

(173.2)
Leurs corps peuvent s'attarder sur terre, mais leurs esprits voyagent dans l'immensité spatiale car, lorsque les pensées s'élargissent et s'illuminent, elles acquièrent le pouvoir de l'envol et transportent l'homme vers le royaume de Dieu.


Chapitre: 174. "Ô vous, amis spirituels d'Abdu'l-Bahá! ..."

(174.1)
Ô vous, amis spirituels d'Abdu'l-Bahá! J'ai pris note du contenu de votre lettre, qui m'a grandement réjoui et témoigne de votre fermeté et de votre constance dans la Cause de Dieu.

(174.2)
Cette Assemblée demeure à l'ombre protectrice du Seigneur de toutes munificences, et c'est mon espoir que, comme il sied à ce rassemblement, il soit favorisé et revigoré par le souffle du Saint Esprit et que, jour après jour, vous aimiez Dieu toujours davantage et deveniez toujours plus attachés à la Beauté qui demeure à jamais, à Celui qui est la lumière du monde, car l'amour envers Dieu et l'attrait spirituel purifient le coeur humain, le revêtent et le parent du vêtement immaculé de sainteté, et une fois que le coeur est entièrement attaché au Seigneur et voué à la Perfection Bénie, alors se révèle la grâce divine.

(174.3)
Cet amour n'est pas celui du corps, mais entièrement celui de l'âme, et les âmes dont l'être intime est éclairé par l'amour envers Dieu sont comme des rayons diffus de lumière et brillent telles des étoiles de sainteté dans un ciel pur et cristallin, car le véritable amour, l'amour réel, c'est l'amour pour Dieu, qui est sanctifié au-delà des notions et des imaginations humaines.

(174.4)
Que les bien-aimés de Dieu - tous sans exception - soient l'essence de la pureté, la vie de sainteté même afin que, dans chaque pays, ils deviennent renommés pour leur sainteté, leur indépendance d'esprit et leur douceur.

(174.5)
Qu'ils soient encouragés par des gorgées de la coupe éternelle de l'amour pour Dieu et qu'ils contemplent la Beauté Bénie, qu'ils ressentent la chaleur de la flamme, qu'ils soient saisis par cette rencontre et rendus muets de frayeur et d'étonnement. Telle est la condition des âmes sincères; tel est le chemin des êtres loyaux; tel est l'éclat rayonnant des visages de ceux qui sont proches de leur Dieu.

(174.6)
C'est pourquoi les amis de Dieu doivent, empreints d'une extrême sainteté, s'élever d'un seul et même accord, en esprit et en unité l'un avec l'autre, jusqu'à devenir semblables à un seul être et à une seule âme.

(174.7)
A un tel niveau, les corps physiques ne jouent aucun rôle, c'est plutôt l'esprit qui domine et dirige et, lorsque son pouvoir englobe toutes choses, alors l'union spirituelle est accomplie.

(174.8)
Efforcez-vous, nuit et jour, de développer votre unité jusqu'à l'extrême limite.

(174.9)
Que vos pensées se concentrent sur votre propre développement spirituel, et fermez les yeux aux manquements des autres âmes.

(174.10)
Agissez de telle manière - accomplissant de pures et nobles actions, manifestant modestie et humilité - que vous puissiez contribuer à éveiller vos semblables.

(174.11)
Jamais Abdu'l-Bahá ne souhaite voir un être blessé, et jamais ne causera-t-il de l'affliction à quiconque; en effet, l'homme ne peut recevoir de plus noble présent que l'occasion de réjouir le coeur d'autrui. Je prie Dieu que vous deveniez des dispensateurs de joie, comme le sont les anges du ciel.


Chapitre: 175. "Le charme mortel s'évanouira ..."

(175.1)
Le charme mortel s'évanouira, les roses céderont la place aux épines, beauté et jeunesse auront leur temps et disparaîtront, mais ce qui dure éternellement est la beauté du Véritable, car sa splendeur ne périt point et sa gloire demeure à jamais; son charme est tout-puissant et sa séduction infinie.

(175.2)
Tant il en est de ce visage qui reflète la splendeur de la lumière du Bien-Aimé! Loué soit le Seigneur, tu en as été illuminé, tu as acquis la perle de la connaissance véritable et proféré la parole de Vérité.


Chapitre: 176. "Ô toi qui es attiré vers le royaume de Dieu! ..."

(176.1)
Ô toi qui es attiré vers le royaume de Dieu! Chaque âme cherche un objet, nourrit un désir et, nuit et jour, s'efforce d'atteindre son but. L'une aspire à la richesse, l'autre est assoiffée de gloire, une autre encore languit après la renommée, l'art, la prospérité, etc. Pourtant, elles sont toutes vouées, en fin de compte, aux privations et aux déceptions.

(176.2)
L'une comme l'autre, elles laissent derrière elles tout ce qui leur appartient et, les mains vides, se hâtent vers le royaume de l'au-delà.

(176.3)
Tous leurs efforts resteront vains: elles retourneront toutes à la poussière, dénudées, déprimées, découragées et en proie au plus profond désespoir.

(176.4)
Loué soit le Seigneur, tu es engagé dans ce qui t'assure un gain qui durera éternellement, et ce n'est rien d'autre que ton attraction vers le royaume de Dieu, ta foi et ta connaissance, l'illumination de ton coeur et tes efforts soutenus pour la promotion des divins enseignements. En vérité, ce présent est impérissable et cette richesse est un trésor issu des cieux!


Chapitre: 177. "Ô vivante flamme de l'amour céleste! ..."

(177.1)
Ô vivante flamme de l'amour céleste! Ton coeur s'est tellement embrasé de l'amour pour Dieu qu'à dix mille lieues de distance, sa chaleur et son rayonnement peuvent être ressentis et observés.

(177.2)
Le feu allumé de main mortelle n'apporte sa lumière et sa chaleur qu'à un espace réduit, tandis que cette flamme sacrée allumée par la Main de Dieu, bien que brûlant à l'Orient enflammera l'Occident et donnera sa chaleur au Nord comme au Sud; elle s'élèvera plutôt de ce monde pour briller du plus ardent éclat dans les empires d'En-Haut, inondant de lumière le royaume de gloire éternelle.

(177.3)
Heureux sois-tu d'avoir reçu un si céleste présent. Bénis sois-tu d'être favorisé par ses divins bienfaits.

(177.4)
Que la gloire de Dieu repose sur toi et sur ceux qui se cramponnent à la ferme poignée de sa volonté et de son Alliance sacrée.


Chapitre: 178. "Ô servante de Dieu! J'ai bien reçu ta lettre ..."

(178.1)
Ô servante de Dieu! J'ai bien reçu ta lettre en date du 9 décembre 1918 et ai pris note de son contenu.

(178.2)
Ne perds jamais ta confiance en Dieu! Sois toujours pleine d'espérance, car les générosités divines ne cessent jamais de se déverser sur l'humanité. Si, considérées d'un point déterminé elles semblent diminuer, d'un autre point elles sont pleines et entières.

(178.3)
L'homme est, en toutes circonstances, plongé dans un océan de bénédictions divines. Ainsi, ne sois jamais désespérée, mais plutôt ferme en ton espoir.

(178.4)
La participation aux réunions des amis est spécialement destinée à les garder vigilants, aimants et attirés vers le divin royaume.

(178.5)
Si le désir que tu as de te rendre à Phillsburg, dans le Montana, est ardent et total, tu en as la permission; peut-être pourras-tu allumer une lampe parmi ce groupe de mineurs et les rendre conscients et vigilants, afin qu'ils se tournent vers Dieu et reçoivent une part de la munificence du royaume divin.


Chapitre: 179. "Efforcez-vous, autant que vous le pourrez ..."

(179.1)
Efforcez-vous, autant que vous le pourrez, de vous tourner entièrement vers le Royaume, afin d'acquérir le courage inné et le pouvoir idéal.


Chapitre: 180. "J'espère qu'en ce bas monde, tu atteindras ..."

(180.1)
J'espère qu'en ce bas monde, tu atteindras la lumière céleste, que tu délivreras les âmes des ténèbres de la nature que constitue le royaume animal, et que tu les feras parvenir à des degrés élevés dans le royaume humain.

(180.2)
Aujourd'hui, tous les hommes sont plongés dans le monde de la nature; c'est pourquoi tu observes la jalousie, l'avidité, la lutte pour la survie, la duperie, l'hypocrisie, la tyrannie, l'oppression, les conflits, les différends, les effusions de sang et le pillage qui, tous, émanent du monde de la nature.

(180.3)
Rares sont ceux qui ont été délivrés de cette obscurité, qui se sont élevés du monde de la nature vers le monde de l'homme, qui ont observé les enseignements divins, ont servi le monde de l'humanité et qui resplendissent, miséricordieux, illuminés et semblables à un jardin de roses.

(180.4)
Fais ton possible pour devenir divin, caractérisé par les attributs de Dieu, illuminé et miséricordieux afin d'être délivré de toute attache et de vouer ton coeur au royaume de l'incomparable Seigneur. Voilà la générosité bahá’ie et voilà la lumière céleste.


Chapitre: 181. "Quant à la déclaration de Bahá'u'lláh ..."

(181.1)
Quant à la déclaration de Bahá'u'lláh dans Les Paroles Cachées, selon laquelle l'homme doit renoncer à son moi, elle signifie qu'il doit renoncer à ses désirs immodérés à ses ambitions égoïstes et aux impulsions de son être humain pour rechercher les saintes brises de l'esprit, suivre les aspirations de son être supérieur et se plonger dans l'océan du sacrifice, le coeur fixé sur la beauté du Très-Glorieux.

(181.2)
Quant à la référence, dans Les Paroles Cachées, à l'Alliance conclue sur le mont Paran, elle signifie qu'aux yeux de Dieu, passé, présent et avenir ne font qu'un alors que pour l'homme, le passé a disparu et il est oublié, le présent est éphémère et le futur est du domaine de l'espérance.

(181.3)
C'est un principe fondamental de la Loi de Dieu que, lors de chaque mission prophétique, Il conclut une Alliance avec tous les croyants - une Alliance qui demeure jusqu'à la fin de cette mission, jusqu'au jour promis où le personnage, annoncé à l'origine de la mission, est rendu manifeste.

(181.4)
Considérez Moïse, celui qui conversait avec Dieu. En vérité Moïse, sur le mont Sinaï, conclut une alliance concernant le Messie avec toutes les âmes qui vivraient au temps du Messie.

(181.5)
Ces âmes, bien qu'elles fussent apparues de nombreux siècles après Moïse, furent néanmoins - dans la mesure où l'alliance, qui se situe hors du temps, était concernée - présentes là-bas avec Moïse.

(181.6)
Les Juifs, cependant, ne s'en soucièrent et ne s'en souvinrent point, subissant ainsi une lourde et évidente perte.

(181.7)
Quant à la mention, dans les Paroles Cachées en arabe, selon laquelle l'être humain doit se détacher de son moi, elle signifie, une fois encore, que l'homme ne devrait rien désirer pour lui-même en cette vie fugitive, mais qu'il devrait retrancher son moi, c'est-à-dire renoncer au moi et à toutes ses préoccupations sur le chemin du sacrifice, à l'heure de la venue du Seigneur.


Chapitre: 182. "Ô vous qui vous accrochez à l'Alliance ..."

(182.1)
Ô vous qui vous accrochez à l'Alliance et au Testament! En ce jour, des empires du Très-Glorieux, du royaume de sainteté où s'élèvent des hosannas de glorification et de louange, l'Assemblée céleste dirige vers vous son regard.

(182.2)
Chaque fois que son regard illumine les rassemblements de ceux qui sont fermes dans l'Alliance et dans le Testament, alors elle émet son cri de : "Bonne nouvelle! Bonne nouvelle!"

(182.3)
Alors, exultant, elle élève sa voix et s'écrie : "Ô vous, communion spirituelle! Ô vous, rassemblement divin! Soyez bénis! Que la bonne nouvelle soit sur vous! Que vos visages s'illuminent et que vous ayez bon espoir, car vous vous attachez à l'Alliance du Bien-Aimé de tous les mondes, vous êtes enivrés du vin de son Testament.

(182.4)
Vous avez donné votre foi à l'Ancien des Jours, vous vous êtes abreuvés au calice de la loyauté.

(182.5)
Vous avez gardé et défendu la Cause de Dieu; vous n'avez pas suscité le fractionnement de sa parole; vous n'avez pas avili sa Foi, mais vous avez lutté pour la glorification de son saint Nom;

(182.6)
vous n'avez pas permis que la Cause bénie soit exposée à la dérision des hommes ni que le rang désigné soit abaissé; vous n'avez pas voulu non plus que le Centre de l'Autorité soit discrédité ou livré à la moquerie et à la persécution. Vous avez combattu pour maintenir la Parole une et intégrale.

(182.7)
Vous avez passé par les portes de la miséricorde. Vous n'avez pas laissé la Beauté Bénie disparaître de vos consciences ni tomber dans l'oubli." Que la Gloire repose sur vous!


Chapitre: 183. "Ô toi, fille du Royaume! J'ai bien reçu ta lettre ..."

(183.1)
Ô toi, fille du Royaume! J'ai bien reçu ta lettre. Elle était semblable à la mélodie du rossignol divin dont le chant réjouit les coeurs, car son contenu témoignait de ta foi, de ton assurance et de ta fermeté dans l'Alliance et dans le Testament.

(183.2)
Aujourd'hui, le pouvoir dynamique du monde de l'existence est le pouvoir de l'Alliance qui, pareil à une artère, bat dans le coeur du monde contingent et protège l'unité bahá’ie.

(183.3)
Il est ordonné aux bahá’is d'établir l'unité de l'humanité; or, s'ils ne peuvent s'unir autour d'un seul point, comment seront-ils capables de réaliser l'unité du genre humain?

(183.4)
En promulguant cette Alliance et ce Testament, la Beauté Bénie avait pour but de rassembler tous les êtres existants autour d'un seul point afin que les âmes irréfléchies qui, dans chaque cycle et dans chaque génération, ont provoqué la dissension, ne puissent saper les fondements de la Cause.

(183.5)
Il a donc décrété que tout ce qui émane du Centre de l'Alliance es juste, se trouve sous sa protection et est l'objet de sa faveur, alors que tout le reste est erroné.

(183.6)
Tu es - Dieu soit loué! - ferme dans l'Alliance et dans le Testament.


Chapitre: 184. "Ô vous, âmes bénies! Bien que vous soyez soumises..."

(184.1)
Ô vous, âmes bénies! Bien que vous soyez soumises à de cruciales épreuves du fait des tentations répétées et assidues de certains visant à ébranler la foi des amis à Los Angeles, vous êtes sous le regard protecteur de la munificence de Bahá'u'lláh et assistées par les légions angéliques.

(184.2)
Avancez donc d'un pas assuré et consacrez-vous, avec confiance et certitude absolues, à proclamer les fragrances divines, à glorifier la parole de Dieu et à demeurer fermes dans l'Alliance.

(184.3)
Soyez assurés que, si une âme se lève dans une extrême persévérance, lance l'appel du Royaume et, résolument, proclame l'Alliance, ne fût-elle qu'une fourmi insignifiante, elle parviendra à jeter le redoutable éléphant hors de l'arène et, ne fût-elle qu'une faible mite, elle mettra en loques le plumage du vautour rapace.

(184.4)
Ainsi, efforcez-vous de disperser l'armée du doute et de l'erreur par le pouvoir des paroles sacrées.

(184.5)
Ceci est mon exhortation, ceci est mon conseil. Ne vous querellez avec personne et évitez toute forme de conflit.

(184.6)
Proférez la parole de Dieu. Si votre interlocuteur l'accepte, le but souhaité est atteint et, s'il s'en détourne, laissez-le à lui-même et gardez votre confiance en Dieu. Tel est l'apanage de ceux qui sont fermes dans l'Alliance.


Chapitre: 185. "Ô vous, amis et servantes du Miséricordieux! ..."

(185.1)
Ô vous, amis et servantes du Miséricordieux! J'ai reçu de l'Assemblée Spirituelle de Los Angeles une lettre d'où il ressort que les âmes bénies de Californie pareilles à une montagne immuable, résistent à la tempête de la violation et que, tels des arbres bénis, elles ont été plantées dans le sol de l'Alliance où elles demeurent, fermes et constantes.

(185.2)
Ainsi ai-je l'espoir que, par les bénédictions du Soleil de Vérité, ces âmes puissent croître, jour après jour, en constance et en fermeté.

(185.3)
Les épreuves de chaque dispensation sont directement proportionnelles à la grandeur de la Cause et comme il n'avait pas été conclu jusqu'ici une telle Alliance manifeste, rédigée par la Plume Suprême, les épreuves sont comparativement plus sévères.

(185.4)
Elles provoquent l'hésitation chez les âmes faibles, alors que les âmes fortes demeurent inébranlables.

(185.5)
Or, ces agitations des violateurs ne sont rien d'autre que l'écume des vagues de l'océan - l'un de ses traits inséparables, - mais l'océan de l'Alliance se dressera et rejettera sur le rivage les dépouilles des morts, car il ne peut les retenir.

(185.6)
Ainsi voit-on que l'océan de l'Alliance s'est enflé et enflé jusqu'à ce qu'il ait rejeté les cadavres - des âmes privées de l'esprit de Dieu, perdues dans leurs passions et leur égoïsme, et qui cherchent à dominer.

(185.7)
Cette écume de l'océan ne durera point; elle se dissipera bientôt puis disparaîtra, tandis que l'océan de l'Alliance s'enflera et mugira éternellement ... .

(185.8)
Depuis la genèse de la création jusqu'à ce jour, à travers toutes les divines dispensations, il n'a jamais été conclu d'Alliance aussi ferme et explicite.

(185.9)
Dans ces conditions, est-il possible que cette écume demeure à la surface de l'océan de l'Alliance? Par Dieu, non!

(185.10)
Les violateurs foulent aux pieds leur propre dignité, arrachent leurs propres fondements et s'enorgueillissent d'être soutenus par des flagorneurs qui accomplissent un grand effort pour ébranler la foi des âmes faibles, mais dont les actions demeurent sans effet; c'est là un mirage et non de l'eau, de l'écume et non la mer, de la brume et non un nuage, l'illusion et non la réalité. Bientôt, vous constaterez tout cela.

(185.11)
Dieu soit loué, vous êtes fermes et constants; soyez reconnaissants que, tels des arbres bénis, vous soyez solidement plantés dans le sol de l'Alliance.

(185.12)
Il est certain que chaque être ferme se développera, donnera de nouveaux fruits et, chaque jour, croîtra en fraîcheur et en grâce.

(185.13)
Méditez sur tous les écrits de Bahá'u'lláh- qu'il s'agisse d'épîtres ou de prières, - et vous rencontrerez sûrement un millier de passages dans lesquels Bahá'u'lláh prie en ces termes : "Ô Dieu! Réduit à néant les violateurs de l'Alliance et défais les oppresseurs du Testament.

(185.14)
Celui qui renie l'Alliance et le Testament est répudié par Dieu, et celui qui demeure ferme et constant en eux est accueilli au Seuil d'Unicité. " De telles paroles et prières abondent; reportez-vous-y, et vous saurez.

(185.15)
Ne soyez jamais abattus. Plus vous êtes remués par la violation, plus vous gagnez en constance et en fermeté; soyez persuadés que les armées divines triompheront, car elles sont assurées de la victoire du royaume d'Abha.

(185.16)
De par le monde est levé l'étendard de constance et de fermeté, et dégradé le drapeau de la violation, car seules quelques âmes faibles ont été détournées par les flatteries et les arguments spécieux des violateurs qui, extérieurement, prennent le plus grand soin à exhiber leur fermeté mais, en leur être intime, s'appliquent à agiter les âmes.

(185.17)
Seuls quelques-uns, à la tête des agitateurs, sont bien connus en tant que violateurs alors que les autres trompent les âmes par de subtils moyens: extérieurement, en effet, ils affirment leur constance et leur fermeté dans l'Alliance mais, lorsqu'ils rencontrent des coeurs faciles à émouvoir, ils sèment en secret les graines du soupçon.

(185.18)
Les actes de tous ces détracteurs sont semblables à la violation de l'Alliance par Judas Iscariote et ses disciples.

(185.19)
Réfléchissez : Ont-ils laissé derrière eux quelque résultat, quelque trace? Ses disciples n'ont pas même laissé de nom et, bien qu'un certain nombre de Juifs aient pris le parti de Judas, c'était comme si ce dernier n'avait aucun adepte.

(185.20)
Ce Judas Iscariote, qui était le chef des apôtres, trahit le Christ pour trente pièces d'argent. Prenez garde, Ô vous, hommes de perception!

(185.21)
Aujourd'hui, ces violateurs sans importance trahiront sûrement le Centre de l'Alliance pour la forte somme que, par les moyens les plus subtils, ils ont convoitée.

(185.22)
Trente années se sont écoulées depuis l'ascension de Bahá'u'lláh et, à cette époque, ces violateurs avaient lutté de toutes leurs forces. Or qu'ont-ils réalisé?

(185.23)
En toutes circonstances, ceux qui sont demeurés fermes dans l'Alliance ont triomphé alors que les violateurs ont connu la défaite, les déboires et le découragement.

(185.24)
Après l'ascension d'Abdu'l-Bahá, ils ne laisseront aucune trace. Ces âmes sont ignorantes de ce qu'il adviendra et fières de leurs propres chimères.

(185.25)
En résumé, ô vous amis de Dieu et servantes du Miséricordieux! La main de divine munificence a placé sur vos têtes une couronne sertie de bijoux, dont les pierres précieuses brilleront éternellement à travers l'espace.

(185.26)
Appréciez cette générosité, déliez vos langues dans la louange et l'action de grâce, et mettez-vous à proclamer les enseignements divins, car c'est là que résident l'esprit de vie et l'instrument de salut.


Chapitre: 186. "Ô toi qui es ferme dans l'Alliance! J'ai reçu de toi ..."

(186.1)
Ô toi qui es ferme dans l'Alliance! J'ai reçu de toi trois lettres successives et ainsi ai-je appris que, dans la ville de Cleveland, les coeurs sont affligés par les souffles ténébreux des briseurs d'Alliance, et que l'harmonie entre les amis a décliné.

(186.2)
Par Dieu! Il a été prédit, des centaines de fois, que les violateurs se tiennent à l'affût et désirent, par tous les moyens, provoquer la dissension parmi les amis afin que celle-ci puisse aboutir à la violation de l'Alliance. Comment se fait-il que, malgré cet avertissement, les amis aient négligé cette déclaration explicite?

(186.3)
La question est claire, directe et d'une brièveté extrême. Ou bien Bahá'u'lláh était sage, omniscient et averti de ce qui s'ensuivrait, ou bien il était ignorant et dans l'erreur.

(186.4)
Il a conclu, de sa plume suprême, une telle Alliance et un tel Testament avec tous les bahá’is, d'abord avec les Aghsan, les Afnan et ses parents, leur ordonnant d'obéir et de se tourner vers Lui.

(186.5)
De sa plume suprême, Il a explicitement déclaré que l'objet du verset suivant du Kitab-i-Aqdas est la Plus Grande Branche : "Lorsque l'océan de ma présence aura reflué et que sera achevé le Livre de ma Révélation, tournez-vous vers Celui que Dieu avait en vue, Celui qui est issu de cette Antique Racine. "

(186.6)
Le sens de ce verset peut se résumer ainsi : Après mon ascension, il incombe aux Aghsan, aux Afnan, aux parents, et à tous les amis de Dieu, de se tourner vers Celui qui s'est ramifie à partir de l'Antique Racine.

(186.7)
Il dit aussi très clairement, dans le Kitab-i-Aqdas : "Ô vous, habitants du monde! Lorsque la Colombe mystique aura pris son envol de son Sanctuaire de Louange et recherché son but lointain, sa demeure secrète, rapportez-vous, pour tout ce que vous ne comprenez pas dans le Livre, à Celui qui est issu de cette puissante souche".

(186.8)
S'adressant à tous les habitants du monde, Il dit : "Lorsque la Colombe mystique s'envolera du verger de louange vers la station suprême et invisible - c'est-à-dire lorsque la Beauté Bénie abandonnera le monde contingent pour l'invisible royaume, - référez-vous, pour tout ce que vous ne comprenez pas dans le Livre. à Celui qui est issu de l'Antique Racine. C'est-à-dire que tout ce qu'il dit est la vérité même".

(186.9)
Et, dans le Livre de l'Alliance. Il dit explicitement que l'objet de ce verset : "Qui est issu de cette Antique Racine" est la Plus Puissante Branche. Et Il ordonne à tous les Aghsan, les Afnan, les parents et les bahá’is de se tourner vers Lui.

(186.10)
A présent, ou bien l'on doit dire que la Beauté Bénie a commis une erreur, ou bien Il doit être obéi.

(186.11)
Abdu'l-Bahá n'a pas d'autre commandement à faire respecter, si ce n'est la diffusion des fragrances de Dieu, l'exaltation de sa Parole, la proclamation de l'unité de l'humanité, l'établissement de la paix universelle, ainsi que les autres commandements de Dieu.

(186.12)
Ce sont là des commandements divins, qui n'ont rien à voir avec Abdu'l-Bahá. Quiconque le désire peut les accepter, et celui qui les rejette peut faire comme bon lui semble.

(186.13)
Parmi ceux qui sèment la discorde, il en est qui, usant de nombreux stratagèmes cherchent à prendre la direction et, afin d'y parvenir, ils instillent le doute chez les amis pour susciter des différends, dans l'espoir que ceux-ci provoquent une scission.

(186.14)
Mais les amis de Dieu doivent être vigilants; ils doivent savoir que la propagation de ces doutes est motivée par des intentions personnelles et par l'ambition du pouvoir.

(186.15)
Ne brisez point l'unité bahá’ie et sachez que cette unité ne peut être maintenue que par la foi en l'Alliance de Dieu.

(186.16)
Tu éprouves le désir de voyager afin de pouvoir répandre au loin les fragrances divines. C'est là un souhait hautement valable. Assurément, les confirmations divines t'assisteront et le pouvoir de l'Alliance et du Testament t'apportera le triomphe et la victoire.


Chapitre: 187. "Ô toi qui es ferme dans l'Alliance! J'ai bien reçu ..."

(187.1)
Ô toi qui es ferme dans l'Alliance! J'ai bien reçu ta lettre. Tu m'y exprimais ta satisfaction au sujet de la convention, car ce rassemblement a permis l'élévation de la Cause de Dieu et la démonstration du pouvoir de sa Parole.

(187.2)
La grandeur de la Cause aplanira ces différends et peut se comparer à la santé du corps humain qui, une fois établie, élimine toute maladie et toute déficience.

(187.3)
Notre espoir est que ne subsiste aucune trace d'opposition; mais, parmi les amis d'Amérique, certains sont agités dans leurs ambitions nouvelles et cherchent, à l'ombre et en secret, à découvrir tout ce qui peut engendrer la dissension.

(187.4)
Dieu soit loué, de telles portes sont toutes closes dans le domaine de la Cause de Bahá'u'lláh, car un Centre spécial investi de pouvoir a été désigné - un Centre qui résout toutes les difficultés et élimine toutes les différences.

(187.5)
La Maison Universelle de Justice, de la même manière, écarte toutes les différences; tout ce qu'elle prescrit doit être accepté, et celui qui transgresse est rejeté;

(187.6)
or cette Maison Universelle de Justice, qui est le Corps législatif n'a pas encore été instituée.

(187.7)
Voyez par conséquent qu'il ne subsiste aucun moyen de dissension, mais ce sont les désirs charnels qui provoquent les différends, et c'est le cas des violateurs.

(187.8)
Ceux-ci ne doutent pas de la validité de l'Alliance, mais des motifs égoïstes les ont entraînés vers cette condition. Ce n'est pas qu'ils ignorent ce qu'ils font - ils en sont parfaitement conscients, ce qui ne les empêche pas, pour autant, de manifester leur opposition.

(187.9)
En bref, l'océan de l'Alliance est tumultueux et vaste. Il rejette sur le rivage l'écume de la violation, et, ainsi, vous n'avez rien à redouter.

(187.10)
Consacre-toi au service du Mashriqu'l-Adhkar et prépare toi à propager les divines fragrances. Ne te consacre à rien d'autre qu'à cela, de crainte de disperser ton attention et de voir stagner ton oeuvre.


Chapitre: 188. "Ô vous, les bien-aimés d'Abdu'l-Bahá! ..."

(188.1)
Ô vous, les bien-aimés d'Abdu'l-Bahá! Il y a bien longtemps désormais que mon oreille intérieure n'a perçu les douces mélodies émanant de certaines régions, ou que mon coeur ne s'en est réjoui; et cela, malgré le fait que vous êtes sans cesse présents dans mes pensées et que je vous vois nettement devant moi.

(188.2)
Le gobelet de mon coeur déborde du vin de l'amour que je vous porte et mon désir ardent, celui de poser sur vous mon regard, court, tel l'esprit, à travers mes artères et mes veines.

(188.3)
Ainsi, grande est mon affliction. Aujourd'hui, au milieu de cette tempête de calamités agitant ses vagues jusqu'au plus haut des cieux, je suis assailli par une grêle de flèches cruelles et incessantes qui m'atteignent de tous les points cardinaux.

(188.4)
A chaque instant, ici en Terre Sainte, me parviennent de terrifiantes nouvelles, et chaque jour apporte son contingent d'horreur.

(188.5)
Le centre de sédition avait imaginé que son arrogante rébellion suffirait à réduire en poussière l'Alliance et le Testament; cela suffisait, pensait-il, à détourner les âmes justes du Testament sacré.

(188.6)
C'est pourquoi il a propagé de tous côtés ses feuillets de suspicion, élaborant maints projets secrets. Il clamait que l'édifice de Dieu avait été subverti et ses divins commandements annulés et que, par là même, l'Alliance et le Testament étaient abolis.

(188.7)
Puis il s'appliquait à soupirer et à gémir qu'il était retenu prisonnier, en proie à la faim et à la soif, de nuit comme de jour.

(188.8)
Une autre fois, il suscitait un vacarme, déclarant que l'unicité de Dieu avait été reniée puisqu'une autre manifestation avait été proclamée, avant l'expiration d'une période de mille ans.

(188.9)
Lorsqu'il constata que ses calomnies demeuraient sans effet, il conçut progressivement un plan destiné à provoquer le trouble. Il commença à semer la discorde et se rendit de porte en porte. Il se mit à porter de fausses accusations auprès des fonctionnaires du gouvernement. Il prit contact avec des ressortissants étrangers, gagna leur intimité et, avec ceux-ci, rédigea un document qu'il présenta au siège du sultanat, semant ainsi la consternation parmi les autorités.

(188.10)
Une de ces nombreuses calomnies accusait cet infortuné d'avoir levé l'étendard de la révolte, un drapeau portant les mots "Ya-Bahá'u'l-Abha". J'étais accusé de l'avoir arboré en paradant à travers la campagne, dans chaque cité, chaque ville et chaque village, et même parmi les tribus du désert, invitant tous les habitants à s'unir sous ce drapeau.

(188.11)
Ô mon Seigneur, en vérité je cherche refuge auprès de Toi à la seule pensée d'une telle action, contraire à tous les commandements de Bahá'u'lláh et qui, en réalité, serait un insigne méfait que seul un sombre pécheur oserait jamais perpétrer, car Tu as décrété qu'il nous incombe d'obéir aux dirigeants et aux rois.

(188.12)
Une autre des calomnies du centre de sédition arguait que le tombeau sur le mont Carmel était une forteresse que j'avais bâtit, solide et inexpugnable - alors que le bâtiment en construction comporte six pièces - et que je l'avais appelée Médine la Splendide, alors qu'en réalité j'ai nommé le Tombeau sacré La Mecque la Glorifiée.

(188.13)
Selon une autre encore de ses calomnies, j'aurais établi une souveraineté indépendante et - Dieu m'en préserve! Dieu m'en préserve! -j'aurais invité tous les croyants à se joindre à moi pour perpétrer ce méfait collectif. Combien sinistre, ô mon Seigneur, est sa calomnie!

(188.14)
Pourtant, il prétend encore que, puisque le Tombeau sacré est devenu un lieu de visite pour les pèlerins venus du monde entier, ce gouvernement et ce peuple subiront ainsi de grands dommages.

(188.15)
Lui, le centre de la sédition, allègue qu'il n'a pris lui-même aucune part à tous ces événements, qu'il est un Sunni (orthodoxe) des Sunnites et un disciple dévoué d'Abú-Bakr et d'Umar, et considère Bahá'u'lláh simplement comme un homme pieux et un mystique; toutes ces choses, déclare-t-il, ont été mises sur pied par cet être opprimé.

(188.16)
Pour résumer, une commission d'enquête fut désignée par le sultan - que la gloire de son règne soit durable! - Cette commission vint ici même et, dès son arrivée, se rendit au domicile de l'un des accusateurs, puis elle convoqua le groupe qui, travaillant avec mon frère, avait rédigé le document accusatoire et lui demanda s'il reflétait la vérité.

(188.17)
Le groupe expliqua la teneur du document, déclara que tout ce qui y était consigné n'était autre que la vérité et ajouta d'autres chefs d'accusation. Ainsi, ce groupe faisait fonction tout à la fois de plaignants, de témoins et de juge.

(188.18)
La commission est maintenant de retour au siège du califat, et les récits les plus terrifiants parviennent chaque jour de cette cité. Toutefois - Dieu soit loué! - Abdu'l-Bahá demeure calme et impassible. Je ne garde rancune à personne pour ces diffamations.

(188.19)
Je m'en suis remis, pour toutes mes affaires. à son irrésistible volonté et j'attends - dans un bonheur parfait - d'offrir ma vie en sacrifice, prêt à toutes les pires afflictions qui pourraient m'être réservées.

(188.20)
Grâce à Dieu, les croyants, eux aussi, acceptent et demeurent soumis à la volonté divine; satisfaits de leur sort, radieusement consentants, ils rendent grâce.

(188.21)
Le centre de sédition a imaginé que le sang de cet être opprimé une fois répandu, lorsque j'aurai été abandonné sur le sable de l'immense désert ou noyé dans la mer Méditerranée disparu dans l'anonymat sans laisser de trace, sans personne pour témoigner à mon sujet, - alors il disposerait enfin d'un terrain où il pourrait enfourcher son destrier et, armé de son maillet de mensonges et de suspicions, frapper violemment la balle de polo de ses ambitions, et remporter la victoire.

(188.22)
Il s'en faudrait de beaucoup! Car, même si le parfum subtil du musc de fidélité disparaissait sans laisser aucune trace, qui serait attiré par l'odeur nauséabonde de la perfidie?

(188.23)
Et même si quelque gazelle céleste venait à être déchiquetée par des chiens et par des loups, qui accourrait pour découvrir un loup enragé?

(188.24)
Même si le jour du Rossignol mystique touchait à sa fin, qui prêterait jamais l'oreille au croassement du corbeau?

(188.25)
Quelle vaine supposition que la sienne! Quelle folle présomption! « Leurs oeuvres sont comme la vapeur dans un désert; l'assoiffé rêve qu'elle est de l'eau jusqu'à ce que, parvenu au but, il ne trouve que le néant » [voir : Coran 24.39].

(188.26)
Ô vous, bien-aimés de Dieu! Ayez le pied ferme et le coeur constant et, par le pouvoir de l'assistance de la Beauté Bénie, soyez résolus dans vos intentions.

(188.27)
Servez la Cause de Dieu. Faites face à toutes les nations du monde avec la constance et l'endurance du peuple de Bahá, afin que chacun soit stupéfait et s'interroge : comment peut-il se faire que vos coeurs soient des sources de confiance et de foi, des mines regorgeant de l'amour pour Dieu.

(188.28)
Soyez tels que vous ne faillirez ni vacillerez à cause de ces tragédies survenues en Terre Sainte; ne vous laissez pas abattre par ces terribles événements.

(188.29)
Et si tous les croyants étaient passés par les armes, et qu'il n'en restait qu'un, que celui-là élève sa voix au nom du Seigneur et qu'il répande la bonne nouvelle, qu'il se lève pour affronter tous les peuples de la terre.

(188.30)
Ne considérez pas les affreux événements survenus en ce Lieu illuminé- La Terre Sainte est en danger à tout instant et, ici, la marée des calamités est toujours montante, car cet appel a été entendu de par le monde et sa rumeur est parvenue aux extrémités de la terre.

(188.31)
C'est pourquoi les ennemis - tant de l'intérieur que de l'extérieur - se sont appliqués, avec subtilité et talent, à propager leurs calomnies.

(188.32)
Il est clair qu'un lieu comme celui-ci serait exposé au danger car, ici, il n'y a nul défenseur, personne pour se lever et prendre notre parti face à la calomnie : personne - à part quelques âmes sans gîte, infortunées, retenues captives en cette forteresse.

(188.33)
Elles n'ont pas de défenseur; il n'est personne pour les secourir, personne pour détourner les flèches du mensonge, les traits de la diffamation qui leur sont assénés : personne, excepté Dieu.

(188.34)
Il vous sied de méditer sur le sort de tous ces bien-aimés qui se hâtèrent vers le terrain sacré du sacrifice, de ces âmes précieuses qui offrirent leurs vies. Gardez en mémoire ces flots de sang sacré déversé. Combien de coeurs droits furent mélangés à leur sang, combien de poitrines furent la cible de l'épée de la tyrannie, combien de chastes corps furent dépecés!

(188.35)
Alors comment pourrions-nous même songer à nous sauver, à nous insinuer dans les bonnes grâces d'un étranger ou d'un parent et à feindre un compromis! Ne devrions-nous pas, plutôt, prendre le chemin de la rectitude et suivre les traces de ces grandes âmes disparues?

(188.36)
Ces quelques brèves journées passeront, cette vie présente s'effacera de notre vue; les roses de ce monde perdront leur fraîcheur et leur beauté, le jardin des triomphes et des délices de cette terre languira et s'évanouira.

(188.37)
Le printemps de vie se changera en automne de mort, la joie brillante des halls de palace fera place à la nuit sans lune des tombeaux. C'est pourquoi rien de tout cela n'est digne de notre amour, et le coeur du sage ne s'y attachera pas.

(188.38)
Celui qui dispose de la connaissance et du pouvoir recherchera plutôt la gloire céleste, la distinction spirituelle et la vie éternelle.

(188.39)
Il languit de s'approcher du Seuil Sacré de Dieu car, dans la taverne de ce monde éphémère, l'homme de Dieu ne se vautrera pas dans l'ivrognerie; pas un seul instant il ne prendra ses aises, ni ne se souillera par l'attachement à cette vie terrestre.

(188.40)
Au contraire, les amis sont des étoiles dans les cieux de la direction, des corps célestes dans le firmament de la grâce divine qui, de toute leur puissance, font s'envoler les ténèbres.

(188.41)
Ils abattent les fondements de malveillance et de haine. Ils ne nourrissent qu'un seul désir pour le monde et tous ses peuples : paix et bien-être.

(188.42)
Par eux, les remparts de guerre et d'agression sont démolis. Ils font preuve de fidélité, d'honnêteté et d'amitié pour parvenir à leur but, et de bonté même envers un ennemi cruel, jusqu'à ce qu'enfin, ils transforment cette prison de traîtrise - le monde - en une demeure de confiance extrême, et cette geôle de haine, de malveillance et de mépris, en divin paradis.

(188.43)
Ô vous, amis aimants! Efforcez-vous, corps et âme, de faire de ce monde le reflet du Royaume, afin que ce bas monde regorge des bénédictions du royaume de Dieu, que les voix de l'Assemblée divine s'élèvent en acclamations, et que les signes et marques des générosités et des bienfaits de Bahá'u'lláh embrassent la terre tout entière.

(188.44)
Jinab-i-Amin a exprimé la plus grande admiration pour vous, hommes révérés et femmes illuminées, vous mentionnant et vous louant tous, l'un après l'autre, parlant longuement de la fermeté et de la constance dont vous avez tous fait preuve et disant que, Dieu soit loué!, dans toute la Perse, hommes et femmes se tiennent ensemble, droits, forts, immuables - un puissant édifice solidement érigé, - et que vous vous appliquez, avec amour et joie, à répandre de par le monde les subtils parfums du Seigneur.

(188.45)
C'était là des nouvelles de grande joie, d'autant plus qu'elles me sont parvenues en ces jours de péril extrême, car le souhait le plus cher de cet opprimé est que les amis aient le coeur spirituel et l'esprit illuminé et, une fois que m'est accordée cette grâce, les calamités, aussi affligeantes soient-elles, ne sont que munificence déversée sur moi, telle une pluie abondante.

(188.46)
Ô Dieu, mon Dieu! Tu me vois plongé dans un océan d'angoisse, solidement enchaîné aux feux de la tyrannie et pleurant dans l'obscurité de la nuit.

(188.47)
Je ne cesse de me retourner dans mon lit, en quête de sommeil, les yeux avides de contempler la lumière matinale de fidélité et de confiance.

(188.48)
J'agonise tel un poisson dont les entrailles sont en feu tandis qu'il bondit ça et là sur le sable, terrifié; pourtant je guette, sans cesse de tous côtés, l'apparition de tes bienfaits.

(188.49)
Ô Dieu, mon Dieu! Fais que les croyants d'autres pays participent à ton abondante grâce; délivre, par ton aide et ta générosité infaillibles, quiconque parmi tes bien-aimés, dans les régions les plus lointaines, déplore l'amère cruauté de son ennemi.

(188.50)
Ô Seigneur, ils sont captifs de ton amour, prisonniers de tes troupes. Ils sont les oiseaux qui volent dans les cieux de ta direction, les baleines qui nagent dans l'océan de tes bienfaits, les étoiles qui scintillent à l'horizon de tes dons.

(188.51)
Ils sont les défenseurs de la forteresse de ta Loi. Ils sont les bannières de ton souvenir parmi les hommes. Ils sont les puits profonds de ta divine compassion, les fontaines de tes faveurs, les sources de ta grâce.

(188.52)
Garde-les toujours en sécurité sous ton regard très-protecteur. Aide-les à exalter ta parole; fais que leurs coeurs demeurent constants dans ton amour; redresse leurs échines afin qu'ils puissent te servir efficacement; dans la servitude, affermis leurs pouvoirs.

(188.53)
Répands, par eux, tes subtils parfums jusqu'aux extrémités de la terre; expose, à travers eux, tes Écrits sacrés; par eux, fais connaître ton verbe; accomplis par eux tes paroles; par eux, déverse ta miséricorde,

(188.54)
Tu es, en vérité, le Puissant. En vérité, tu es le Clément, le Compatissant.


Chapitre: 189. "Aujourd'hui, chaque être sage ..."

(189.1)
Aujourd'hui, chaque être sage, vigilant et prévoyant est éveillé et les mystères de l'avenir lui sont dévoilés, qui témoignent que rien, si ce n'est le pouvoir de l'Alliance, n'est capable de remuer le coeur de l'humanité, de même que le Nouveau et l'Ancien Testaments exposèrent à travers toute la terre la Cause du Christ et furent la force pulsatoire dans le corps du monde humain.

(189.2)
Un arbre ayant une racine donnera des fruits, alors que celui qui en est dépourvu - si haut et robuste qu'il puisse être - est appelé à se flétrir, à périr et à devenir une simple bûche tout juste bonne à faire du feu.

(189.3)
L'Alliance de Dieu est semblable à un vaste océan insondable. Une lame en surgira, qui rejettera sur le rivage toute l'écume amoncelée.

(189.4)
Dieu soit loué, le souhait le plus noble des âmes attentives est l'exaltation de la parole de Dieu et la propagation des divines fragrances. Ceci est, en vérité, le fondement sûr et résistant.

(189.5)
Maintenant, semblable au matin, la lumière du Soleil de Vérité a été diffusée à travers le monde.

(189.6)
Il faut s'efforcer de réveiller les âmes assoupies, de rendre vigilants les inattentifs, et faire en sorte que les enseignements divins, qui constituent l'esprit de cet âge, parviennent aux oreilles des habitants du monde, qu'ils soient propagés à travers les gazettes et exposés, avec éloquence et talent, dans les assemblées humaines.

(189.7)
Notre conduite doit ressembler à celle de Paul, et notre foi doit être semblable à celle de Pierre. Cette brise musquée parfumera les narines des habitants du monde, et cet esprit ressuscitera les morts.

(189.8)
L'odeur agressive de la violation a momentanément arrêté la progression de la Cause; sans cela, les enseignements divins, tels les rayons du soleil, se répandraient et pénétreraient aussitôt dans toutes les régions du monde.

(189.9)
Tu as l'intention d'imprimer et de publier les causeries d'Abdu'l-Bahá que tu as recueillies. C'est là, en vérité, une fort louable tâche. Elle te permettra d'acquérir un rayonnant visage dans le royaume d'Abha et fera de toi un objet de louange et de gratitude de la part des amis, en Orient comme en Occident, mais ce service doit être entrepris avec un soin extrême, afin que soit reproduit le texte exact des causeries, à l'exclusion de toutes déviations et altérations commises dans les traductions antérieures.


Chapitre: 190. "Tu me vois, ô mon Dieu, prosterné ..."

(190.1)
Tu me vois, ô mon Dieu, prosterné en signe d'humilité, m'abaissant devant tes commandements, me soumettant à ta souveraineté, tremblant devant la puissance de ta domination, fuyant devant ta colère, implorant ta grâce, comptant sur ton pardon, secoué d'effroi devant ta fureur.

(190.2)
Je t'implore, le coeur battant, en larmes et l'âme languissante, et dans un complet détachement de toutes choses, de faire de tes amants des rayons de lumière à travers tes royaumes, et d'aider tes serviteurs élus à exalter ta parole, afin que leurs visages resplendissent et rayonnent, que leurs coeurs soient remplis de mystères, et que chaque âme dépose son fardeau de péchés.

(190.3)
Garde-les donc de l'agresseur, de celui qui est devenu un faiseur de tort, blasphémateur et sans vergogne.

(190.4)
En vérité, tes amants sont assoiffés, ô mon Seigneur; guide-les vers la source de générosité et de grâce. En vérité, ils sont affamés; fais descendre sur eux ta table céleste. En vérité, ils sont nus; couvre les des vêtements de l'érudition et de la connaissance.

(190.5)
Ce sont des héros, ô mon Seigneur; conduis-les vers le champ de bataille.

(190.6)
Ce sont des guides; fais qu'ils parlent sans détour, arguments et preuves à l'appui.

(190.7)
Ce sont des serviteurs secourables; fais qu'ils passent à la ronde la coupe débordant du vin de la certitude.

(190.8)
Ô mon Dieu, fais qu'ils soient des oiseaux au chant joyeux dans des jardins de beauté, des lions tapis dans les fourrés, des baleines plongeant dans les profondeurs de l'océan.

(190.9)
Tu es, en vérité, Celui dont la grâce abonde. Il n'est pas d'autre Dieu que toi, le Puissant, l'éternel Dispensateur.

(190.10)
Ô vous, mes amis spirituels! Depuis quelque temps, les pressions se sont aggravées, les restrictions sont comme les fers d'un prisonnier.

(190.11)
Cet opprimé a été abandonné, car toutes les voies étaient barrées. Des amis se sont vu interdire l'accès à ma présence; ceux qui avaient ma confiance ont été écartés et l'ennemi m'a encerclé; les guetteurs malveillants étaient hardis et cruels.

(190.12)
A chaque instant, une nouvelle affliction. A chaque souffle, une nouvelle angoisse. Parents et étrangers, tous à la fois, sur l'offensive; des amants de jadis, devenus infidèles et sans pitié, ont été pires que des ennemis tandis qu'ils se levaient pour me harceler.

(190.13)
Personne pour défendre Abdu'l-Bahá, nul assistant, nul protecteur, nul allié, nul défenseur. Je me noyais dans une mer sans rivage et sans cesse. à mes oreilles, résonnaient les voix rauques des perfides, pareilles au croassement des corbeaux.

(190.14)
A chaque aurore nouvelle, une triple obscurité. A la tombée du jour, la tyrannie au coeur de pierre. Jamais un moment de paix, jamais un baume pour les plaies rougies infligées par l'épée.

(190.15)
De temps à autre, on évoquait mon exil vers les sables du Fezzan; d'heure en heure, j'allais être jeté dans l'océan sans limites.

(190.16)
Maintenant, ils disaient que ces vagabonds sans foyer étaient enfin ruinés et, à nouveau, que la croix serait bientôt dressée. Cette carcasse usée qu'est la mienne allait servir de cible aux balles ou aux flèches; ou bien encore, ce corps défaillant allait être mis en lambeaux par l'épée.

(190.17)
Nos relations hostiles ne pouvaient contenir leur joie, et nos perfides amis exultaient, "Dieu soit loué", s'exclamait l'un d'entre eux "voilà notre rêve réalisé". Et un autre de s'écrier : "Grâce à Dieu, notre fer de lance a touché le coeur".

(190.18)
Les afflictions frappaient ce captif telles les grosses pluies printanières, les victoires des malveillants se succédaient en un flot ininterrompu, et pourtant Abdu'l-Bahá demeurait heureux et serein, se fiant à la grâce du Très-Miséricordieux.

(190.19)
Cette douleur, cette angoisse étaient un paradis de tous les délices, ces chaînes étaient le collier d'un roi sur un trône céleste.

(190.20)
Satisfait de la volonté divine, totalement résigné, mon coeur se soumettait à tout ce que me réserverait le sort, et j'étais heureux. Pour un joyeux compagnon, ma joie était grande.

(190.21)
Il arrive finalement que les amis se furent inconsolables et qu'ils abandonnèrent tout espoir. C'est alors que pointa le jour inondant toutes choses d'une infinie lumière. Les énormes nuages furent dispersés, les ombres lugubres s'enfuirent. A cet instant, les liens se desserrèrent, les chaînes furent détachées du cou de ce sans-abri et pendirent autour du cou de l'ennemi.

(190.22)
Cette détresse se changea en réconfort et, à l'horizon des générosités divines, se leva le soleil de l'espérance. Tout ceci se produisit par la grâce de Dieu et par ses bienfaits.

(190.23)
Et pourtant, à certains égards, ce voyageur était attristé et abattu. Pour quelle douleur pourrais-je, à l'avenir, chercher réconfort? A la nouvelle de quel souhait exaucé pourrais-je me réjouir? Il n'y avait plus ni tyrannie, ni affliction, ni événements tragiques, ni tribulations.

(190.24)
Ma seule joie, en ce monde éphémère, était de fouler le chemin pierreux de Dieu, d'endurer de cruelles épreuves et toutes les peines matérielles car, autrement, cette vie terrestre apparaîtrait vide et vaine, et mieux vaudrait la mort. L'arbre de l'existence ne donnerait aucun fruit; le champ ensemencé de cette vie ne produirait aucune moisson.

(190.25)
Ainsi c'est mon espoir que, de nouveau, quelque circonstance fasse déborder la coupe de mon angoisse et que le magnifique Amour, ce tueur d'âmes, éblouisse à nouveau ceux qui Le contemplent. Alors ce coeur connaîtra le bonheur, cette âme sera bénie.

(190.26)
Ô divine Providence! Elève, jusqu'aux lèvres de tes amants, une coupe d'angoisse, pleine à déborder. Aux nostalgiques sur ton chemin, fais de la douceur un simple aiguillon et rends le poison doux comme le miel.

(190.27)
Place nos têtes, en ornement, sur la pointe des épées. Fais de nos coeurs les cibles des flèches et des traits sans pitié. Elève cette âme flétrie à la vie sur le champ du martyr, fais boire à ce coeur flétri la gorgée de tyrannie et, ainsi, rends-lui sa fraîcheur et sa beauté.

(190.28)
Enivre-le du vin de ton éternelle Alliance, fais de lui un enivré tenant bien haut sa coupe. Aide-le à jeter au loin sa vie; accorde-lui d'être sacrifié pour ton amour.

(190.29)
Tu es le Puissant. Tu es Celui qui sait, Celui qui voit, Celui qui entend.


Chapitre: 191. "Ô toi qui as été cruellement affligé ..."

(191.1)
Ô toi qui as été cruellement affligé sur le chemin de l'Alliance! L'angoisse et le tourment, lorsqu'ils sont endurés sur le chemin du Seigneur, de Celui dont les signes sont manifestes, ne sont que faveur et grâce; l'affliction n'est que miséricorde et le chagrin, un don de Dieu. Le poison est du sucre sur la langue et la colère est la bonté, qui nourrit l'âme.

(191.2)
Alors glorifie-Le, Lui le Dispensateur aimant, d'avoir ordonné cette affliction extrême, qui n'est que pure munificence.

(191.3)
Si je dois, comme Abraham, marcher à travers les flammes Ou encore, comme Jean [nota : Jean Baptiste], parcourir une route maculée de sang: Si, comme Joseph, tu me jetais dans un puits ou que tu m'emprisonnais dans une cellule carcérale, ou que tu me rendais aussi pauvre que le Fils de Marie, je ne m'éloignerais pas de toi; mon âme et mon corps sont, éternellement, soumis à tes commandements.


Chapitre: 192. "Aujourd'hui, le Seigneur des Armées ..."

(192.1)
Aujourd'hui, le Seigneur des Armées est le défenseur de l'Alliance, que protègent les forces du Royaume; les âmes célestes proposent leurs services, et les anges du ciel la proclament et la propagent à tout vent.

(192.2)
Si nous y réfléchissons avec pénétration, nous verrons que toutes les forces de l'univers, en dernière analyse, servent l'Alliance. Dans l'avenir, elle sera rendue évidente et manifeste.

(192.3)
De ce fait, que peuvent réaliser ces faibles âmes? Des plantes robustes, dépourvues de racines et privées des ondées du nuage de miséricorde, ne dureront point. Alors, que peut-on espérer de fragiles herbes folles?...


Chapitre: 193. "Le jour pointe et, du lieu d'élévation ..."

(193.1)
Le jour pointe et, du lieu d'élévation des royaumes invisibles de Dieu, la lumière d'unité irradie ses premières lueurs; et voilà qu'arrive du monde caché du royaume d'unicité un flot de grâce abondante.

(193.2)
Les bonnes nouvelles du Royaume résonnent de toutes parts et, venant de tous les points cardinaux, voici les premiers signes matinaux de l'exaltation de la parole de Dieu et de l'élévation de sa Cause.

(193.3)
La parole d'unité se propage, les versets d'unité sont chantés, l'océan des bienfaits de Dieu gonfle bien haut ses vagues et, en cataractes abruptes, les bénédictions divines se déversent ici-bas.

(193.4)
Les confirmations de Celui qui est l'éternel Compatissant ont enveloppé chaque région de lumière;

(193.5)
les armées de l'Assemblée divine se précipitent au combat aux côtés des amis du Seigneur et remportent la victoire;

(193.6)
la renommée de l'Ancienne Beauté - que ma vie soit offerte à ses bien-aimés! - résonne d'un pôle à l'autre, et la parole de la Cause sacrée s'est répandue vers l'Orient et vers l'Occident.

(193.7)
Toutes ces choses réjouissent le coeur et, pourtant, Abdu'l-Bahá est noyé dans un océan de tourment; la douleur et l'angoisse ont tellement affecté mes membres qu'une faiblesse extrême a envahi mon corps tout entier.

(193.8)
Lorsque, seul et isolé, sans personne pour me seconder, je lançai l'appel de Dieu à travers le monde, les peuples se levèrent pour s'opposer, contester et renier.

(193.9)
D'un côté, il est clair que les religieux du passé ont ourdi leurs attaques dans toutes les directions; l'on parle, à nouveau, des persifleurs mensongers et des moyens extrêmes auxquels ils ont recours pour déraciner l'Arbre divin.

(193.10)
Quelles malveillantes et calomnieuses accusations ne profèrent-ils pas contre l'Ancienne Beauté, quels pamphlets truffés d'allégations malveillantes et détournées ne s'appliquent-ils pas à rédiger et à propager à l'encontre du Plus Grand Nom?

(193.11)
A présent, ils déploient tous leurs efforts dans le plus grand secret, afin de porter à cette Foi un coup terrible.

(193.12)
Une fois encore, les orgueilleux ont conçu toute sorte de projets et de complots pour réduire totalement à l'impuissance la Cause de Dieu et effacer, du Livre de vie, le nom d'Abdu'l-Bahá.

(193.13)
Aujourd'hui, venant s'ajouter à toutes ces tribulations, ces misères et ces attaques ennemies, a surgi un nuage de malveillance parmi les croyants eux-mêmes.

(193.14)
Et ceci bien que la Cause de l'Ancienne Beauté soit l'essence même de l'amour, la voie même de l'unité, dont l'existence a seulement pour objet que tous puissent devenir les vagues d'un même océan, les brillantes étoiles du même ciel infini, les perles du coquillage de l'unicité, et les joyaux étincelants extraits des mines de l'unité;

(193.15)
qu'ils puissent devenir des serviteurs les uns envers les autres, qu'ils s'adorent mutuellement, qu'ils se bénissent et se louangent les uns les autres; que chacun puisse délier sa langue et prôner les mérites de tous les autres sans exception, et qu'il puisse exprimer sa gratitude envers autrui;

(193.16)
que tous lèvent les yeux vers l'horizon de gloire et se souviennent qu'ils sont reliés au Seuil Sacré; qu'ils ne voient que le bien chez leurs semblables, qu'ils n'entendent que la glorification des uns et des autres, et ne profèrent mot sur autrui, si ce n'est pour en dire des louanges.

(193.17)
Il en est qui foulent ce chemin de rectitude et, grâce à Dieu, ceux-là sont affermis et soutenus, dans chaque pays, par le pouvoir céleste.

(193.18)
Mais d'autres ne sont pas parvenus - comme ils le devraient - à cette condition glorifiée et exaltée, et ceci impose au coeur d'Abdu'l-Bahá un lourd fardeau d'affliction, d'une affliction inconcevable.

(193.19)
Nulle tempête plus périlleuse que celle-ci, en effet, ne pourrait jamais assaillir la Cause de Dieu, et rien d'autre ne pourrait affaiblir à tel point l'influence de sa parole.

(193.20)
Il sied à tous les bien-aimés de Dieu de devenir comme un seul être, de se rassembler sous la protection d'un seul étendard, de tenir lieu de corps aux opinions univoques, de suivre un seul et même chemin, de s'en tenir à une seule et même résolution.

(193.21)
Qu'ils oublient leurs théories divergentes et mettent en sourdine leurs opinions conflictuelles puisque, Dieu soit loué!, notre intention est une, notre but est un.

(193.22)
Nous sommes les serviteurs d'un seul et même Seuil, nous puisons tous notre nourriture à la seule et même Source, nous sommes tous rassemblés à l'ombre du seul et même suprême Tabernacle, nous sommes tous abrités sous le seul et même Arbre céleste.

(193.23)
Ô bien-aimés du Seigneur! Si une personne dit du mal d'un absent, la seule conséquence sera évidemment la suivante : elle affaiblira le zèle des amis et tendra à susciter leur indifférence. Car la médisance est prétexte à dissension; elle est la cause principale qui provoque, chez les amis, une tendance à se retirer.

(193.24)
Si une personne dit du mal d'un absent, il incombe à ses interlocuteurs de l'arrêter, d'une manière empreinte d'amitié et de spiritualité, et de dire en fait : ce dénigrement servirait-il une intention utile? Plairait-il à la Beauté Bénie, contribuerait-il à servir durablement l'honneur des amis, à promouvoir la Foi sacrée, à soutenir l'Alliance ou à profiter, d'une manière ou d'une autre, à une âme quelle qu'elle soit? Non, jamais! Bien au contraire, cette attitude ferait que la poussière recouvre le coeur d'une couche si épaisse que les oreilles n'entendent plus, et que les yeux ne voient plus la lumière de vérité.

(193.25)
Si, toutefois, une personne se met à dire du bien de quelqu'un, desserrant les lèvres pour louer autrui, elle touchera une corde sensible chez ses interlocuteurs, et ceux-ci seront émus par les souffles divins.

(193.26)
Leurs coeurs et leurs âmes se réjouiront de savoir que, grâce à Dieu, voici une âme dans la Foi qui est un foyer de perfections humaines, l'incarnation même des munificences du Seigneur, un être à la langue éloquente et au visage rayonnant; dans quelque réunion où il se trouve, cet être porte la victoire sur son front, et il est soutenu par les doux arômes de Dieu.

(193.27)
A présent, quelle est la voie la meilleure? Je le jure par la beauté du Seigneur : chaque fois que j'entends dire du bien des amis, mon coeur se remplit de joie mais, chaque fois que j'ai le moindre soupçon qu'ils sont en mauvais termes l'un avec l'autre, je suis terrassé par le chagrin. Telle est la condition d'Abdu'l-Bahá. Alors jugez, en conséquence où est votre devoir.

(193.28)
Dieu soit loué, de quelque côté que nous nous tournions, l'Ancienne Beauté a ouvert toutes grandes les portes de la grâce et annoncé - en des termes qui ne laissent aucune place au doute - les bonnes nouvelles de la victoire, grâce à l'aide et au soutien du Seigneur.

(193.29)
Par l'amour, il a gagné les coeurs des croyants et confié leur triomphe aux armées du concours d'En-Haut.

(193.30)
A présent, parmi tous les peuples du monde, les bien-aimés doivent se lever avec un coeur semblable à l'étoile du matin, en un fort élan intérieur, avec un front éclatant, une haleine musquée, une langue parlant éternellement de Dieu, un énoncé clair comme le cristal, une noble résolution, un pouvoir issu du ciel, un caractère spirituel et, enfin, une confirmation qui n'est autre que divine.

(193.31)
Qu'ils deviennent tous, sans exception, une splendeur à l'horizon du ciel et, dans les cieux de ce monde, une éblouissante étoile. Qu'ils soient des arbres fructueux dans les célestes charmilles, des floraisons odorantes dans les jardins de Dieu; qu'ils soient des versets de perfection sur la page de l'univers, des paroles d'unité dans le livre de la vie.

(193.32)
Ceci est le premier âge et le tout début de la dispensation de la Plus Grande Lumière; c'est pourquoi, au cours de ce siècle doivent être acquises les vertus et, dans ce laps de temps, doivent être affinées les nobles qualités.

(193.33)
En ces jours mêmes, le paradis d'Abha doit dresser ses pavillons sur les plaines du monde. Les lumières de réalité doivent maintenant être révélées, et annoncés les secrets des divins bienfaits; c'est maintenant que l'antique grâce doit apparaître et ce monde se transformer en parc d'agrément du ciel, en jardin de Dieu.

(193.34)
Et, jaillissant des coeurs purs, et grâce à la munificence céleste, toutes les perfections, qualités et attributs du divin doivent maintenant se manifester.


(193.35)
A tout instant, Abdu'l-Bahá supplie et, en larmes, implore le Tout-Puissant au Seuil sacré, s'écriant: Ô toi, Seigneur de bonté! Nous sommes les serviteurs à ton Seuil, nous abritant devant ta Porte sacrée. Nous ne cherchons refuge qu'auprès de ce robuste pilier et, comme port de salut, nous n'avons que ta bonne garde.

(193.36)
Protège-nous, bénis-nous, soutiens-nous, fais en sorte que nous n'aimions rien sinon ton bon plaisir, que nous ne proférions que ta louange, que nous ne suivions que le chemin de la vérité, que nous devenions assez riches pour nous passer de tout sauf de toi, recevant nos dons de l'océan de ta bienfaisance; que, sans trêve, nous nous efforcions d'exalter ta Cause et de répandre tes doux parfums jusqu'aux extrémités de la terre; que nous devenions oublieux de notre moi, entièrement absorbés par toi reniant toute autre chose, et emportés en toi.

(193.37)
Ô toi le Dispensateur, ô toi le Clément! Accorde-nous ta grâce et ta tendre bonté, tes dons et tes bienfaits, et soutiens-nous afin que nous atteignions notre but.

(193.38)
Tu es le Puissant, le Capable, Celui qui sait, Celui qui voit et, en vérité, tu es le Généreux; en vérité, tu es le Très-Miséricordieux et tu es, en vérité, Celui qui toujours pardonne, Celui à qui est dû le repentir, Celui qui absout jusqu'au plus noir des péchés.


Chapitre: 194. "Ô vous, les sincères et les bien-aimés ..."

(194.1)
Ô vous, les sincères et les bien-aimés de la Beauté d'Abha! En ces jours la Cause de Dieu, de par le monde, gagne rapidement en puissance et, jour après jour, se propage jusqu'aux extrémités de la terre. C'est pourquoi ses adversaires, parmi toutes les tribus et tous les peuples du monde, deviennent agressifs, malveillants, envieux et cruellement hostiles.

(194.2)
Il incombe aux bien-aimés de Dieu d'exercer le plus grand soin et la plus grande prudence en toutes choses- qu'elles soient grandes ou petites, - de se consulter mutuellement et de résister, à l'unisson, aux attaques des fomenteurs de troubles et de ceux qui invitent à la discorde.

(194.3)
Ils doivent s'efforcer de se comporter les uns envers les autres dans un esprit d'amitié, d'observer la modération dans leur conduite, d'avoir du respect et de la considération les uns pour les autres, de faire preuve de bonté d'âme et de tendre sollicitude envers tous les peuples du monde;

(194.4)
Ils doivent être patients et endurants, afin de devenir les divins aimants du royaume d'Abha et d'acquérir la dynamique puissance des armées de l'empire d'En-Haut;

(194.5)
Les années de la vie de l'homme sur cette terre s'écoulent promptement, et le peu qui demeure encore prendra fin; mais ce qui dure à jamais, c'est le fruit que récolte l'homme de sa servitude au Seuil divin;

(194.6)
Contemple la vérité de cette assertion, et combien abondantes et glorieuses en sont les preuves dans le monde de l'existence; Que la gloire des gloires repose sur le peuple de Bahá!


Chapitre: 195. "Ô toi, bourgeon exalté du divin Arbre de Lotus! ..."

(195.1)
Ô toi, bourgeon exalté du divin Arbre de Lotus! ...

(195.2)
Lorsque tu es méprisé et rejeté par les méchants, ne sois pas abattu et, lorsque tu subis le pouvoir et l'obstination des présomptueux, ne sois pas contrarié ou découragé, car telle est la voie des inattentifs, depuis la nuit des temps.

(195.3)
« Ô la misère des hommes! Aucun messager ne vient à eux, mais ils Le couvrent de ridicule » [voir : Coran 36.29]

(195.4)
En vérité, les attaques des ignorants et les obstacles dressés par eux ne font qu'exalter la parole de Dieu et propager, de par le monde, ses signes et ses témoignages;

(195.5)
Sans cette opposition des dédaigneux, sans cette opiniâtreté des calomniateurs, sans cette véhémence des orateurs, sans ces cris et gémissements des grands et des petits, sans ces accusations de mécréance portées par les ignorants, sans ce tumulte de la part des imbéciles - comment la nouvelle de l'avènement du Point Primordial et de la brillante aurore de l'astre du jour de Bahá aurait-elle jamais pu se répandre d'est en ouest?

(195.6)
Comment la planète aurait-elle pu être basculée d'un pôle sur l'autre? Comment la Perse aurait-elle pu devenir le foyer de splendeurs éparpillées et l'Asie mineure, le coeur rayonnant de la beauté du Seigneur? Comment - mais comment donc - la flamme de la manifestation aurait-elle pu se propager vers le Sud? Par quel moyen les cris de Dieu auraient-ils pu être perçus dans le grand Nord? Comment ses appels auraient-ils pu être entendus sur les continents d'Amérique et d'Afrique noire?

(195.7)
Comment le chant du coq céleste aurait-il pu parvenir aux oreilles? Comment les doux perroquets de l'Inde auraient-ils pu se poser sur ce sucre, ou les rossignols élever leur mélodie dans le pays d'Irak?

(195.8)
Quoi d'autre pouvait faire danser les hommes en Orient comme en Occident, par quelle autre voie ce lieu consacré pouvait-il devenir le trône de la Beauté de Dieu?

(195.9)
Par quel autre moyen le Sinaï pouvait-il contempler cette ardente brillance et la flamme de l'avènement orner cette montagne?

(195.10)
Comment la Terre Sainte pouvait-elle devenir le tremplin de la Beauté divine et le vallon sacré de Towa [voir : Coran 20.12 - le Coran y fait également référence sous l’appellation de «Val sacré»], le site d'excellence et de grâce, le lieu saint où Moïse se déchaussa?

(195.11)
Comment les souffles célestes pouvaient-ils être acheminés à travers la vallée de sainteté, comment les courants d'air parfumé qui soufflent des jardins d'Abha pouvaient-ils jamais être perçus par ceux qui demeurent sur l'île verdoyante?

(195.12)
Comment auraient jamais pu être accomplis les engagements des prophètes, les joyeuses nouvelles des saints messagers de jadis, les vibrantes promesses faites à ce lieu sacré par les manifestations de Dieu?

(195.13)
Par quel autre moyen l'arbre d'Anisa aurait-il pu être planté ici, l'étendard du Testament être déployé, la coupe enivrante de l'Alliance être élevée jusqu'à ces lèvres?

(195.14)
Tous ces bienfaits, toutes ces bénédictions, les moyens mêmes de proclamer la Foi, sont nés du mépris des ignorants, de l'opposition des imbéciles, de l'entêtement des pauvres d'esprit, de la violence des agresseurs.

(195.15)
Sans cela, la nouvelle de l'avènement du Báb ne serait pas même parvenue, à ce jour. à des contrées toutes proches;

(195.16)
C'est pourquoi nous ne devrions jamais nous affliger de l'aveuglement des inconscients, des attaques des sots, de l'hostilité des êtres vils, de l'inattention des religieux, des accusations d'infidélité proférées contre nous par les pauvres d'esprit; telles ont été leurs méthodes au cours des âges écoulés, et il n'en serait pas ainsi s'ils étaient de ceux qui savent, mais ils sont plongés dans les ténèbres de l'ignorance et sont loin de comprendre les paroles d'autrui [voir : Coran 4.80];

(195.17)
C'est pourquoi il te sied à toi, pousse de l'Arbre sacré de Dieu, issu de ce puissant tronc - et il nous sied, à nous également - de brûler ainsi, par la grâce sustentatrice de l'Ancienne Beauté - que ma vie soit offerte pour son très-saint tombeau! - de cette flamme allumée dans le ciel, afin d'allumer le feu de l'amour divin d'un pôle à l'autre de la terre;

(195.18)
Prenons pour exemple le grand Arbre sacré du Báb exalté - que ma vie lui soit sacrifiée! Comme lui, exposons nos poitrines aux flèches de l'agonie et, comme lui, faisons de nos coeurs les cibles des lances décrétées par Dieu;

(195.19)
Telles des lampes, consumons-nous; telles des mites, brûlons nos ailes; telles des alouettes des champs, faisons entendre nos cris plaintifs; tels des rossignols, répandons-nous en lamentations;

(195.20)
Pareils aux nuages, versons des larmes et, comme les éclairs, rions de nos parties de chasse au lièvre, à l'est comme à l'ouest: De nuit comme de jour, ne songeons qu'à répandre les doux parfums de Dieu;

(195.21)
Ne gardons pas éternellement nos imaginations et nos illusions, cette manière que nous avons d'analyser, d'interpréter et de propager des sentiments complexes d'incertitude; Laissons de côté toutes pensées nous concernant;

(195.22)
fermons les yeux à tout ce qui est sur terre, ne dévoilons pas nos souffrances et ne nous plaignons pas des torts que nous subissons; Devenons, plutôt, oublieux de notre moi et, nous abreuvant du vin de céleste grâce, clamons notre joie et égarons-nous dans la beauté du Très-Glorieux;

(195.23)
Ô toi, Afnan de l'Arbre divin du Lotus! Nous devons lutter, chacun d'entre nous, pour devenir tels de féconds bourgeons et produire des fruits à la chair toujours plus onctueuse et plus nourrissante, afin que la branche s'avère être le prolongement de la racine et que la partie soit en harmonie avec l'ensemble;

(195.24)
C'est mon espérance que, par la générosité du Plus Grand Nom et la bonté du Point Primordial - que mon âme leur soit offerte en sacrifice!, - nous devenions les instruments d'exaltation de la parole divine à travers le monde;

(195.25)
que nous rendions toujours service à la Source de notre cause et que nous tendions, au-dessus de tous les hommes, le dais du zèle véritable et sacré du Seigneur:

(195.26)
que, des champs de grâce, nous fassions souffler les zéphyrs, apportant aux hommes les parfums subtils qui émanent des jardins de Dieu; que nous fassions de cette terre, le paradis d'Abha et, du monde d'ici-bas, le royaume céleste;

(195.27)
Il est vrai qu'à chacun des serviteurs de Dieu et, en particulier, à ceux qui sont embrasés par la foi, a été dévolue cette tâche de servitude envers Dieu tout-puissant; pourtant, le devoir qui nous est imposé est plus grand que celui qui incombe aux autres hommes; C'est de Lui que nous sollicitons grâce, faveur et force;

(195.28)
Toute louange et reconnaissance à la Beauté Bénie pour avoir fait intervenir les armées de son royaume d'Abha et nous avoir accordé son assistance toujours renouvelée, fiable comme les étoiles qui se lèvent au firmament.

(195.29)
Dans chaque région de la terre, Il a soutenu ce serviteur solitaire: à tout instant, Il m'a fait connaître les signes et les témoignages de son amour;

(195.30)
Il a plongé dans la stupeur tous ceux qui s'accrochent à leurs vaines illusions et les a marqués d'infamie aux yeux des grands et des humbles; par Lui, ceux qui poursuivent leurs lubies et leurs vaines imaginations sont devenus des objets de l'opprobre général, et les arrogants ont été exposés aux regards de tous;

(195.31)
par Lui, les amis qui manquaient de foi ont servi d'avertissement à chaque témoin, et les instigateurs des hésitants se sont mis à n'aimer qu'eux-mêmes et à sombrer dans l'infatuation; pendant ce temps, par le pouvoir de sa puissance, il a fait se lever cet oiseau aux ailes brisées devant tous les habitants de la terre;

(195.32)
Il a bousculé les rangs serrés des séditieux, apporté la victoire aux armées du salut et insufflé, dans les coeurs de ceux qui sont fermes dans l'Alliance et le Testament, le souffle de la vie éternelle.

(195.33)
Transmets les salutations d'Abha à chacun des Afnan, descendants de l'Arbre sacré; Que la gloire repose sur toi et sur tous les Afnan qui demeurent fidèles à l'Alliance;


Chapitre: 196. "Ô toi qui es ferme dans l'Alliance! J'ai bien reçu ..."

(196.1)
Ô toi qui es ferme dans l'Alliance! J'ai bien reçu ta lettre du 9 septembre 1909.

(196.2)
Ne sois pas affligé ni abattu par ce qui s'est produit. Ce trouble t'a frappé alors que tu suivais le chemin de Dieu; tu devrais donc en ressentir de la joie.

(196.3)
Avant de rédiger cette lettre, nous nous sommes adressés par écrit aux amis et avons fait également une déclaration verbale selon laquelle les amis de l'Occident auront, sans conteste, leur part des calamités qui frappent les amis de l'Orient. Il est inévitable que, sur le chemin de Bahá'u'lláh, ils deviennent, eux aussi, des cibles à la persécution des oppresseurs.

(196.4)
Considère combien, à l'aube de l'ère chrétienne, les apôtres connurent l'affliction, et quels tourments ils endurèrent sur le chemin du Christ. Chaque jour de leur vie, ils furent exposés aux traits de moquerie des Pharisiens, aux humiliations et aux injures. Ils subirent de cruelles épreuves; ils connurent la prison; et la plupart d'entre eux portèrent à leurs lèvres la douce coupe du martyre.

(196.5)
A présent, vous aussi, vous devez assurément devenir mes associés dans une certaine mesure, et accepter votre part d'épreuves et de chagrins. Cependant, ces épisodes prendront fin, tandis que cette gloire immuable et cette vie éternelle demeureront, à jamais. De plus, ces afflictions seront à l'origine d'importants progrès.

(196.6)
Je demande à Dieu que toi, son laboureur, tu retournes le sol dur et pierreux, que tu l'irrigues et l'ensemences car, ainsi, sera révélée l'habileté du cultivateur, alors que n'importe quel homme peut semer et labourer là où la terre est molle, dépourvue de ronces et d'épines.


Chapitre: 197. "Ô toi, serviteur de Dieu! Ne sois pas affligé ..."

(197.1)
Ô toi, serviteur de Dieu! Ne sois pas affligé par les malheurs et calamités qui te frappent.

(197.2)
Toutes ces calamités et ces afflictions ont été créées pour l'homme afin qu'il puisse rejeter ce monde mortel - un monde auquel il est très attaché.

(197.3)
Lorsqu'il est soumis à de sévères épreuves, alors sa nature se révolte et il désire le royaume éternel - un royaume exempt de toutes afflictions et calamités. Tel est le cas de l'homme avisé. Il ne boira jamais à une coupe dont le goût est répugnant à la fin mais, au contraire, recherchera la coupe d'eau pure et limpide. Il ne goûtera pas au miel mélangé à du poison.

(197.4)
Loue Dieu de t'avoir éprouvé, de t'avoir fait vivre une telle tribulation, Sois patient et reconnaissant.

(197.5)
Tourne-toi vers le divin royaume et lutte afin d'acquérir les vertus de miséricorde, de devenir illuminé, de posséder les attributs du Royaume et du Seigneur.

(197.6)
Efforce-toi de devenir indifférent aux plaisirs de ce monde et à son confort, de demeurer ferme et constant dans l'Alliance et de proclamer la Cause de Dieu. Telle est la cause de l'exaltation de l'homme, la cause de sa gloire et de son salut.


Chapitre: 198. "Ô toi qui es épris des souffles de Dieu! ..."

(198.1)
Ô toi qui es épris des souffles de Dieu! J'ai lu ta lettre, dans laquelle tu clames ton amour pour Dieu et ton irrésistible attraction vers sa beauté; son merveilleux contenu a réchauffé mon coeur.

(198.2)
Ce que je voulais dire dans ma lettre précédente, c'est que, dans l'exaltation de la parole de Dieu, il y a des épreuves à subir, des calamités à affronter et que, dans notre amour pour Lui, difficultés, tourments et afflictions surgissent à tout instant.

(198.3)
Il convient à chacun d'évaluer d'abord ces épreuves, de les accepter de bonne grâce et de les accueillir avec empressement; alors seulement devrait-il s'appliquer à enseigner la Foi et à exalter la parole de Dieu.

(198.4)
Dans une telle condition, quoi qu'il puisse lui survenir dans son amour pour Dieu - persécutions, reproches, humiliations, injures, coups, emprisonnement, mort, - il ne sera jamais abattu et sa passion pour la Beauté divine n'en sera que renforcée. Voilà ce que je voulais dire dans ma précédente lettre.

(198.5)
Autrement, malheur à l'âme qui recherche les conforts, les richesses et les délices de ce monde tout en négligeant de songer à Dieu!

(198.6)
Car les calamités rencontrées sur le chemin de Dieu ne sont, pour Abdu'l-Bahá, que faveurs et grâces et, dans l'une de ses tablettes, la Beauté Très-Glorieuse a déclaré : Je ne suis jamais passé devant un arbre sans que mon coeur ne s'adresse à Lui en ces termes : "Ô puisses-tu être abattu en mon nom, et mon corps être crucifié sur toi!" Telles furent les paroles du Plus Grand Nom. Tel est son chemin. Telle est la voie vers son royaume de puissance.


Chapitre: 199. "Ô vous âmes sincères, vous âmes ardentes ..."

(199.1)
Ô vous âmes sincères, vous âmes ardentes, vous qui êtes attirés, comme magnétisés, vous qui vous êtes levés pour servir la cause de Dieu, pour exalter sa parole et répandre ses suaves arômes jusqu'aux extrémités du monde!

(199.2)
J'ai lu votre excellente lettre, belle dans son style, éloquente dans ses termes, profonde dans sa signification, et j'ai loué Dieu et lui ai rendu grâce d'être venu à votre aide et de vous avoir permis de Le servir dans son immense vignoble.

(199.3)
Bientôt, vos visages brilleront de l'éclat de vos supplications et de votre adoration de Dieu, de vos prières, de votre humilité et de votre altruisme en présence des amis.

(199.4)
Il fera de votre rassemblement un aimant qui attirera vers vous les rayons éclatants des confirmations divines émanant de son royaume de gloire.

(199.5)
Il vous incombe de réfléchir dans vos coeurs et de méditer sur ses paroles, de l'implorer humblement et, dans sa céleste cause, de faire abstraction de votre ego. Voilà ce qui fera de vous des signes de direction pour l'humanité tout entière, de brillantes étoiles à l'horizon suprême, et des arbres sublimes au paradis d'Abha.

(199.6)
Sachez qu'Abdu'l-Bahá demeure dans un continuel enchantement. Par la vie de Bahá! Avoir été logé dans cette lointaine prison est pour moi une cause de joie extrême. Par la vie de Bahá! Cette prison est mon divin paradis; elle est le but que je chéris, le soulagement de mon sein, le bonheur de mon coeur ; elle est mon refuge, mon abri, mon asile, mon port de salut et, dans cette prison, j’exulte parmi les armées célestes et au milieu de l'Assemblée divine.

(199.7)
Réjouissez-vous de mon asservissement, ô vous amis de Dieu, car il sème les graines de la liberté; réjouissez-vous de mon emprisonnement, car il est la source du salut; réjouissez-vous de mon labeur, car il conduit au repos éternel.

(199.8)
Par le Seigneur Dieu! Je n'échangerais pas cette prison contre le trône du monde entier et n'abandonnerais pas ce confinement pour les plaisirs et les divertissements de tous les jardins de fête de la terre.

(199.9)
C'est mon espérance que, par la grâce abondante du Seigneur, par sa munificence et sa tendre bonté, je puisse, sur son chemin, être pendu face au ciel, que mon coeur devienne la cible d'un millier de balles, ou que je sois plongé dans les profondeurs de l'océan, ou abandonné à la mort sur les sables du désert. Telle est mon attente première,

(199.10)
tel est mon désir suprême, il rafraîchit mon âme, il est un baume à ma poitrine, il est la consolation même de mon regard.

(199.11)
Quant à vous, ô vous amoureux de Dieu, affermissez vos pas dans sa cause, avec une résolution telle que vous ne soyez pas ébranlés si les pires calamités assaillent le monde.

(199.12)
Ne vous troublez de rien, quelles que soient les circonstances. Soyez fermement ancrés, telles les hautes montagnes, soyez des étoiles naissant à l'horizon de la vie, soyez de brillantes lampes au sein des rassemblements d'unité, soyez d'humbles âmes en présence des amis, soyez innocents de coeur.

(199.13)
Soyez des symboles de direction et des lumières de piété, soyez détachés du monde, accrochés à la poignée sûre et solide, répandant partout l'esprit de vie, voguant sur l'arche du salut.

(199.14)
Soyez des aurores de générosité, des sources des mystères de l'existence, des lieux où se nourrit l'inspiration, des aurores de splendeurs, des âmes soutenues par le Saint Esprit, éprises du Seigneur, détachées de tout sauf de Lui, saintes au-delà des critères de l'humanité, revêtues des attributs des anges célestes, afin que vous puissiez acquérir pour vous-mêmes le plus grand de tous les bienfaits en ce temps nouveau, en cet âge prodigieux.

(199.15)
Par la vie de Bahá! Seul celui qui est sevré du monde atteindra cette ultime grâce, celui qui est prisonnier de l'amour divin, dénué de passion et d'égoïsme, à tous égards fidèle à son Dieu, humble, suppliant, en larmes, soumis en présence du Seigneur.


Chapitre: 200. "Ô mes bien-aimés en esprit! ..."

(200.1)
Ô mes bien-aimés en esprit! Au moment où un océan d'épreuves et de tribulations se dressait et précipitait ses vagues vers les cieux, où des multitudes nous assaillaient et où les tyranniques nous infligeaient d'innombrables maux - un groupe d'individus résolus à nous diffamer s'allia à notre frère malveillant, rédigea un pamphlet truffé de réquisitoires calomnieux, et porta contre nous accusations et diffamations.

(200.2)
Ce faisant, ils inquiétèrent et embarrassèrent les autorités, et l'on peut imaginer ce que devint alors la condition de ce prisonnier en cette forteresse délabrée, quels torts et quelles cruautés effroyables lui furent infligés, au-delà de toute description.

(200.3)
En dépit de tout, ce prisonnier sans foyer demeurait tranquille et confiant dans son for intérieur, comptant sur le Seigneur incomparable, désirant toutes les afflictions qu'il pourrait avoir à subir sur le chemin de l'amour divin.

(200.4)
Car les déchaînements de haine ne sont, à nos yeux, qu'un don de perles émanant du Seigneur, et le poison mortel n'est qu'un breuvage bienfaisant.

(200.5)
Telle était notre condition lorsque nous parvint une lettre des amis américains [nota : cette lettre fut signée par quatre cent vingt-deux croyants des États-Unis et adressée à Abdu’l-Bahá le 4 juillet 1905]. Ils avaient convenu - m'écrivaient-ils - qu'ils s'accorderaient en toutes choses, et tous les signataires de cette missive s'étaient engagés à consentir des sacrifices sur le chemin de l'amour divin et, ainsi, à parvenir à la vie éternelle.

(200.6)
Au moment précis où il lut cette lettre, ainsi que les signatures qui la suivaient, Abdu'l-Bahá éprouva une joie si intense qu'aucune plume ne saurait la décrire, et rendit grâce à Dieu que, dans ce pays, ont été éduqués des amis qui vivront ensemble en parfaite harmonie, dans le meilleur esprit de camaraderie, en accord total, étroitement liés, unis dans leurs efforts.

(200.7)
Plus cette entente sera renforcée, meilleures et plus heureuses seront toutes choses, car elle attirera les confirmations divines.

(200.8)
Si les amoureux du Seigneur attendent la grâce pour gagner l'amitié de l'Assemblée céleste, ils doivent tout pour consolider cette entente, car conclure une telle alliance pour la fraternité et l'unité, c'est comme arroser l'Arbre de vie : c'est la vie éternelle.

(200.9)
Ô vous, amoureux de Dieu! Affermissez vos pas, respectez votre engagement l'un envers l'autre; marchez en harmonie pour répandre au loin les parfums subtils de l'amour divin et pour établir ses enseignements, jusqu'à insuffler une âme au corps défunt de ce monde et apporter la guérison véritable, dans les royaumes matériel et spirituel, à chaque être qui souffre.

(200.10)
Ô vous, amoureux de Dieu! Le monde est semblable à un être humain malade et impotent, dont les yeux ne voient plus, dont les oreilles n'entendent plus, dont toutes les facultés se sont affaiblies et usées. C'est pourquoi les amis de Dieu doivent être des médecins compétents qui, en suivant les saints enseignements, rendront la santé à ce patient.

(200.11)
Peut-être - si Dieu le veut, - le monde s'amendera-t-il pour devenir sain en permanence, et ses facultés épuisées seront-elles renouvelées, et sa personne acquerra-t-elle tant de vigueur, de fraîcheur et de verdeur, qu'elle resplendira de charme avenant et de grâce.

(200.12)
Le remède primordial consiste à diriger les hommes afin qu'ils se tournent vers Dieu, qu'ils écoutent ses conseils et qu'ils aillent dans le monde avec des oreilles qui entendent et des yeux qui voient.

(200.13)
Une fois que leur a été prodiguée cette aide rapidement efficace, ils doivent être amenés à acquérir les caractéristiques et l'attitude du concours céleste, et encouragés à rechercher toutes les générosités du royaume d'Abha.

(200.14)
Ils doivent purifier leurs coeurs de la plus infime trace de haine et de mépris, et se mettre en devoir de se montrer fidèles et honnêtes, conciliants et aimants envers l'humanité tout entière, afin que l'Orient et l'Occident se tiennent tout près l'un de l'autre - tels deux amants, - que la haine et l'hostilité disparaissent de la terre pour faire place à une paix universelle fermement enracinée.

(200.15)
Ô vous, amoureux de Dieu! Soyez bons envers tous les peuples, aimez chaque personne, faites tout ce qui est en votre pouvoir pour purifier les coeurs et les esprits des hommes, efforcez-vous de réjouir chaque âme.

(200.16)
Soyez une ondée de grâce pour chaque prairie et, pour chaque arbre, l'eau de la vie.

(200.17)
Soyez comme le musc pour les sens de l'humanité et, pour les malades, soyez une brise fraîche et bienfaisante.

(200.18)
Soyez des eaux réconfortantes pour tous ceux qui ont soif, un guide attentionné pour tous les égarés.

(200.19)
Soyez un père et une mère pour l'orphelin, des enfants aimants pour le vieillard, un trésor abondant pour l'indigent.

(200.20)
Considérez l'amour et la camaraderie comme les délices du ciel, l'hostilité et la haine comme les tourments de l'enfer.

(200.21)
N'accordez pas à votre corps trop de repos, mais travaillez de toute votre âme et, de tout votre coeur, élevez la voix implorant Dieu qu'Il vous accorde son secours et sa grâce. Ainsi pourrez-vous faire de ce monde le paradis d'Abha et, de ce globe terrestre, le terrain de parade du royaume d'En-Haut.

(200.22)
Si seulement vous en faites l'effort, il est certain que ces splendeurs apparaîtront, que ces nuages de miséricorde déverseront leurs ondées, que ces brises vivifiantes se lèveront et souffleront, que ce musc odorant sera répandu jusqu'aux extrémités de la terre.

(200.23)
Ô vous, amoureux de Dieu! Ne vous attardez pas sur ce qui est appelé à disparaître en ce lieu sacré, et ne vous alarmez en aucune façon.

(200.24)
Tout ce qui peut arriver est pour le mieux, car l'affliction n'est que l'essence de la générosité, les souffrances et les durs labeurs sont pure miséricorde, et l'angoisse est paix de l'âme; consentir un sacrifice est recevoir un don, et ce qui peut survenir procède de la grâce de Dieu.

(200.25)
Ainsi, veillez à vos propres tâches : guidez les hommes et éduquez-les dans les voies d'Abdu'l-Bahá.

(200.26)
Transmettez à l'humanité ce joyeux message émanant du royaume d'Abha.

(200.27)
De nuit comme de jour ne vous accordez nul repos. à aucun moment, ne recherchez la tranquillité. Efforcez-vous, de toute votre énergie, d'apporter aux oreilles des hommes ces bonnes nouvelles.

(200.28)
Dans votre amour pour Dieu et votre attachement envers Abdu'l-Bahá, acceptez chaque tribulation, chaque douleur. Endurez les sarcasmes de l'agresseur, souffrez les reproches de l'adversaire.

(200.29)
Suivez les traces d'Abdu'l-Bahá et, sur le chemin de la Beauté d'Abha, languissez à tout instant de sacrifier vos vies.

(200.30)
Apparaissez tel l'astre du jour, soyez agités comme la mer; tels les nuages du ciel, inondez de vie champs et collines et, semblables aux vents d'avril, soufflez la fraîcheur à travers ces arbres humains, afin de les amener à fleurir.


Chapitre: 201. "Ô toi qui es emportée par l'amour divin! ..."

(201.1)
Ô toi qui es emportée par l'amour divin! Le Soleil de Vérité s'est levé à l'horizon de ce monde et a dardé ses rayons de direction divine. La grâce éternelle n'est jamais interrompue, et cette grâce éternelle a produit un fruit - la paix universelle.

(201.2)
Sois assurée que, en cette ère de l'esprit, le royaume de paix dressera son tabernacle sur les sommets du monde, et que les commandements du Prince de la Paix régiront les artères et les nerfs de chaque peuple au point d'attirer, dans son ombre protectrice, toutes les nations de la terre.

(201.3)
Aux sources d'amour, de vérité et d'unité, le fidèle Berger abreuvera ses moutons.

(201.4)
Ô servante de Dieu, il faut en premier lieu établir la paix parmi les hommes en attendant qu'elle conduise, finalement, à la paix parmi les nations.

(201.5)
C'est pourquoi, ô vous bahá’is, efforcez-vous, de tout votre pouvoir, de créer, par la puissance de la parole de Dieu, l'amour véritable, la communion spirituelle et des liens durables parmi les individus. Telle est votre mission.


Chapitre: 202. "Ô vous amoureux de la vérité ..."

(202.1)
Ô vous amoureux de la vérité, vous serviteurs de l'humanité! De la floraison de vos pensées et de vos espérances me sont parvenus de fragrants effluves, c'est pourquoi un sens intime du devoir m'oblige à tracer ces lignes.

(202.2)
Observez combien le monde est divisé contre lui-même, combien nombreuses sont les nations, rouges de sang, leur poussière même est plaquée de sang.

(202.3)
Les flammes de la discorde sont montées si haut que jamais dans le passé, ni au Moyen-Age ni au cours de siècles récents, l'on a connu guerre si hideuse, semblable aux meules prenant pour grains les crânes des hommes.

(202.4)
Et même pire encore, car de florissantes nations ont été réduites à de la rocaille, des cités ont été rasées et maints villages, jadis prospères, ont été dévastés.

(202.5)
Des pères ont perdu leurs fils, et des fils ont pleuré leurs pères. Des mères se sont consumées dans les larmes à la mort de leurs enfants. Des enfants se sont trouvés orphelins et des femmes contraintes à errer, vagabondes et sans gîte.

(202.6)
A tous égards, l'humanité est tombée bien bas. Les cris perçants d'enfants privés de leurs pères et les voix angoissées des mères se font entendre, s'élevant jusqu'au ciel.

(202.7)
Et l'origine de toutes ces tragédies, ce sont les préjugés : préjugés raciaux et ethniques, préjugés religieux et politiques: et la cause première du préjugé, c'est l'imitation aveugle du passé - imitation en matière de religion, d'attitude raciale, de sentiment national et de politique.

(202.8)
Aussi longtemps que persistera cette imitation servile du passé, les fondements de l'ordre social continueront à être exposés aux quatre vents du ciel, et l'humanité sera menacée des pires dangers.

(202.9)
A présent, dans un âge aussi illuminé que le nôtre, où des réalités jusque-là ignorées par l'homme ont été dévoilées, où les secrets des choses créées ont été révélés et où le Matin de Vérité est apparu, éclairant le monde, est-il admissible que des hommes déclenchent une guerre effroyable qui conduise l'humanité à sa perte? Par le Seigneur Dieu, non!

(202.10)
Jésus-Christ invita le genre humain tout entier à l'amitié et à la paix. A Pierre, il dit : « Rengaine ton épée » [voir : Jean 18.11]. Tel était le commandement et le conseil du Seigneur Christ et aujourd'hui. Pourtant, tous les chrétiens, sans exception, ont sorti leurs épées des fourreaux. Combien grande est la contradiction entre de tels actes et le texte si limpide de l'Evangile!

(202.11)
Il y a soixante ans apparut Bahá'u'lláh, tel l'astre du jour, sur la Perse. Il déclara que les cieux du monde étaient obscurs, que cette obscurité était de mauvais augure et que de terribles guerres éclateraient.

(202.12)
De la prison d'Akka, Il s'adressa au Kaiser allemand dans les termes les plus clairs, lui disant qu'une grande guerre était en train de se préparer et que sa capitale, Berlin, se répandrait en lamentations et en gémissements.

(202.13)
Il écrivit, de même, au souverain ottoman, bien qu'il fût lui-même la victime de ce sultan et un captif en sa prison - il était, en effet, retenu prisonnier dans la forteresse d'Akka - et déclara nettement que Constantinople subirait une transformation soudaine et radicale, si importante que les femmes et les enfants de cette cité donneraient libre cours à leurs larmes et à leurs lamentations.

(202.14)
En résumé, Il s'adressa en ces termes à tous les monarques et présidents de la terre, et tout se passa exactement comme Il l'avait prédit.

(202.15)
Il est sorti, de sa puissante plume, divers enseignements sur la prévention de la guerre, et ceux-ci ont été propagés à travers le monde.

(202.16)
Le premier enseignement est la recherche indépendante de la vérité, car l'imitation aveugle du passé entrave le développement spirituel.

(202.17)
Lorsque chaque âme fera sa propre recherche sur la vérité, alors la société sera délivrée de l'obscurantisme consistant à répéter éternellement le passé.

(202.18)
Son deuxième principe est l'unité de l'humanité: tous les hommes sont les brebis de Dieu et Dieu est leur berger aimant, qui prend tendrement soin de tous sans favoriser tel ou tel autre.

(202.19)
« Tu ne peux distinguer aucune différence dans la création du Dieu de miséricorde » [voir : Coran 67.3]; ils sont tous ses serviteurs, et tous implorent sa grâce.

(202.20)
Son troisième enseignement est que la religion est une puissante forteresse, mais qu'elle doit engendrer l'amour, et non la malveillance et la haine. Si elle devait conduire à la méchanceté, au mépris et à la haine, alors elle serait sans valeur aucune. Car la religion est un remède et, si le remède provoque la maladie, alors il faut en abandonner l'usage.

(202.21)
Quant aux préventions d'ordre religieux, racial, national et politique, tous ces préjugés s'attaquent aux racines mêmes de la vie humaine, ils engendrent tous des effusions de sang et la perdition du monde. Aussi longtemps que survivront de tels préjugés, il y aura des guerres continuelles et effroyables.

(202.22)
Pour remédier à cet état de choses, il faut instaurer la paix universelle. Pour y parvenir, devra être institué un tribunal suprême, représentatif de tous les gouvernements et de tous les peuples; les problèmes - tant nationaux qu'internationaux - devront lui être soumis, et tous devront appliquer les décrets de ce tribunal. Si un gouvernement ou un peuple quelconque ne s'y conformait pas, alors le monde tout entier se dresserait contre ce gouvernement ou ce peuple.

(202.23)
Un autre enseignement de Bahá'u'lláh est l'égalité entre les hommes et les femmes et leur égale participation à tous les droits. Et il existe de nombreux principes analogues.

(202.24)
Il est désormais évident que ces enseignements constituent la vie et l'âme mêmes du monde. Vous qui êtes des serviteurs de la race humaine, efforcez-vous, de tout votre coeur, de délivrer l'humanité de cette obscurité et de ces préjugés qui font partie de la condition humaine et du monde matériel, afin que l'humanité puisse frayer son chemin vers la lumière du monde de Dieu.

(202.25)
Vous êtes, Dieu soit loué, familiarisés avec les divers principes, institutions et lois du monde.

(202.26)
Or, aujourd'hui, seuls ces divins enseignements peuvent assurer à l'humanité paix et sérénité. Sans ces enseignements, jamais cette obscurité ne disparaîtra, jamais ces maladies chroniques ne seront guéries, bien au contraire, elles deviendront de jour en jour plus menaçantes.

(202.27)
Les nations balkaniques demeureront insatisfaites. Leur agitation se développera. Les puissances vaincues continueront à s'agiter. Elles auront recours à toute mesure susceptible de rallumer la flamme de la guerre.

(202.28)
Les mouvements, créés de fraîche date et de portée internationale, déploieront des efforts extrêmes pour faire avancer leurs desseins. Le mouvement dit de gauche acquerra une grande importance, et son influence se propagera.

(202.29)
Efforcez-vous par conséquent, avec des esprits et des coeurs illuminés, avec une force issue du ciel, de devenir comme un bienfait de Dieu pour l'homme et de faire naître, pour toute l'humanité, le bien-être et la paix.


Chapitre: 203. "Ô toi qui es épris de l'Alliance! ..."

(203.1)
Ô toi qui es épris de l'Alliance! La Beauté Bénie a promis à ce serviteur que des âmes seraient éduquées pour être les incarnations mêmes de la direction divine, et des bannières de l'Assemblée céleste, des flambeaux de l'unicité de Dieu et des étoiles de sa vérité pure, scintillant dans les cieux où seul règne Dieu.

(203.2)
Ces âmes donneraient la vue aux aveugles et permettraient aux sourds d'entendre; elles rendraient la vie aux morts. Elles confronteraient tous les peuples de la terre, plaidant leur cause à l'aide de preuves du Seigneur des sept sphères.

(203.3)
C'est mon espérance que, dans sa générosité, Il suscitera bientôt ces âmes, et que sa Cause sera exaltée. Or l'aimant qui attirera cette grâce, c'est la fermeté dans l'Alliance. Rends grâce à Dieu de t'avoir permis d'être le plus ferme parmi les fermes.

(203.4)
Ô mon Dieu, aide ton serviteur à exalter la parole et à réfuter ce qui est vain et erroné, à établir la vérité, à propager à tous vents les versets sacrés, à révéler les splendeurs et à faire poindre, dans le coeur des justes, la lumière du matin. Tu es, en vérité, le Généreux, le Miséricordieux.


Chapitre: 204. "Ô phénix de cette flamme immortelle ..."

(204.1)
Ô phénix de cette flamme immortelle allumée dans l'Arbre sacré! Bahá'u'lláh- que ma vie, mon âme, mon esprit soient offerts en sacrifice à ses humbles serviteurs! - a, au cours des derniers jours de sa vie terrestre, formulé la promesse la plus formelle que, par les ondées de la grâce divine et avec l'aide et l'assistance garanties par son royaume d'En-Haut, apparaîtraient des âmes et des êtres saints qui, telles des étoiles, orneraient le firmament de la direction divine,

(204.2)
illumineraient l'aurore de tendre bonté et de générosité, manifesteraient les signes de l'unité divine, brilleraient de la lumière de sainteté et de pureté, recevraient leur pleine mesure d'inspiration divine,

(204.3)
élèveraient bien haut le flambeau sacré de la foi, se tiendraient solides comme le roc et immuables comme la montagne, et deviendraient des lumières dans les cieux de sa Révélation, de puissants instruments de sa grâce, des moyens de dispenser l'infinie mansuétude de Dieu, des hérauts invoquant le nom du seul vrai Dieu, et des architectes posant le suprême fondement du monde.

(204.4)
Ils oeuvreront sans cesse, de nuit comme de jour, ne prêteront garde ni aux épreuves ni aux infortunes, ne souffriront aucun répit dans leurs efforts, ne chercheront aucun repos délaisseront tout bien-être et tout confort et, détachés et immaculés, consacreront chaque moment fugitif de leurs vies à la propagation de la fragrance divine et à l'exaltation de la sainte parole de Dieu.

(204.5)
Leurs visages rayonneront d'un bonheur céleste, et leurs coeurs seront remplis de joie.

(204.6)
Leurs âmes seront inspirées, et leurs principes demeureront inviolés. Ils se dissémineront à travers le monde et voyageront en toutes régions. Ils élèveront leurs voix dans chaque assemblée, orneront et animeront chaque réunion. Ils parleront dans chaque langue et interpréteront chaque signification cachée. Ils révéleront les mystères du Royaume et manifesteront à chacun les signes de Dieu.

(204.7)
Ils brûleront avec éclat, telle une lampe dans le coeur de chaque réunion et rayonneront, telle une étoile, au-dessus de chaque horizon.

(204.8)
Les douces brises issues du jardin de leurs coeurs parfumeront et raviveront les âmes des hommes et les révélations de leurs esprits, semblables à des ondées, revigoreront les peuples et les nations du monde.

(204.9)
J'attends, anxieusement, qu'apparaissent ces êtres sacrés, et pourtant, jusqu'à quand retarderont-ils leur venue?

(204.10)
Je prie et supplie ardemment, à la tombée du jour et à l'aurore, que ces scintillantes étoiles déversent bientôt leur éclat sur le monde, que ces visages sacrés soient dévoilés aux yeux des mortels, que les armées de l'assistance divine remportent la victoire et que les flots de grâce, surgis de ses océans célestes, se déversent sur l'humanité tout entière.

(204.11)
Priez, vous aussi, et suppliez-le afin que, grâce à l'aide généreuse de l'Ancienne Beauté, ces âmes puissent être dévoilées au regard du monde.

(204.12)
Que la gloire de Dieu repose sur toi et sur celui dont le visage est éclairé de cette lumière éternelle qui émane de son royaume de gloire.


Chapitre: 205. "Ô vous, âmes respectées! ..."

(205.1)
Ô vous, âmes respectées! A force d'imiter continuellement les coutumes anciennes et surannées, le monde s'était obscurci comme une nuit ténébreuse.

(205.2)
Les fondements des enseignements divins étaient tombés dans l'oubli; leurs substances avaient été totalement délaissées, et les hommes se cramponnaient, en quelque sorte, à des épluchures. Les nations - tels des vêtements en loques - étaient tombées dans un état pitoyable.

(205.3)
De cette obscurité est sortie la splendeur matinale des enseignements de Bahá'u'lláh.

(205.4)
Il a revêtu le monde d'un habit neuf et magnifique et cet habit neuf, ce sont les principes envoyés par Dieu à l'humanité.

(205.5)
A présent s'est ouvert l'âge nouveau, et la création est née à nouveau. L'humanité a revêtu une vie nouvelle. L'automne est terminé, voici le printemps revivifiant.

(205.6)
Toutes choses sont désormais renouvelées. Les arts et les industries ont été relancés, la science connaît de nouvelles découvertes et l'on assiste à des inventions nouvelles. Il n'est pas jusqu'aux moindres détails des affaires humaines, tels que l'habillement et les effets personnels - et même les armes - qui ne soient ainsi renouvelés. Les lois et procédures de chaque gouvernement ont été révisées. Le renouveau est à l'ordre du jour.

(205.7)
Or, toutes ces nouveautés ont leur origine dans les déversements de grâce et de faveurs prodigieuses émanant du Seigneur du Royaume, et qui ont renouvelé le monde.

(205.8)
Ainsi, les hommes doivent être complètement libérés de leurs anciens modèles de pensée, afin que toute leur attention se concentre sur ces nouveaux principes, car ils sont la lumière de ce temps et l'esprit même de cet âge.

(205.9)
Tant que ces enseignements n'auront pas été effectivement diffusés parmi les hommes, jusqu'à ce que les vieilles méthodes et les anciens concepts soient effacés et tombés dans l'oubli, ce monde d'existence ne trouvera pas de paix et ne reflétera pas les perfections du céleste royaume.

(205.10)
Efforcez-vous, de tout votre coeur, de rendre les inattentifs conscients, de réveiller ceux qui sont assoupis, d'apporter aux ignorants la connaissance, de donner la vue aux aveugles, de faire entendre les sourds et de rendre les morts à la vie.

(205.11)
Il vous incombe de faire preuve d'un tel pouvoir, d'une telle endurance, que tous les témoins en seront étonnés. Les confirmations du Royaume vous sont acquises. Que la gloire du Très-Glorieux soit sur vous!


Chapitre: 206. "Louanges à celui qui a déchiré les ténèbres ..."

(206.1)
Louanges à celui qui a déchiré les ténèbres, effacé la nuit, écarté et arraché les voiles. Celui dont la lumière a brillé, dont les signes et les témoignages ont été propagés, et dont les mystères ont été mis à nu.

(206.2)
Alors, ses nuages se séparèrent et déversèrent sur la terre munificences et bienfaits, adoucissant toutes choses de leurs ondées, faisant jaillir et tressaillir de joie la fraîche verdure de la connaissance et les jacinthes de la certitude, jusqu'à ce que le monde tout entier fût parfumé des fragrances de sa sainteté.

(206.3)
Salutations et louanges, bénédictions et gloires sur ces divines réalités, ces anémones sacrées issues de ce suprême bienfait, de cette grâce inondante qui a mugi, tel un océan de dons et de générosités, lançant ses vagues jusqu'aux cieux.

(206.4)
Ô Dieu, mon Dieu! Louanges à Toi qui as allumé le feu de l'amour divin dans l'Arbre sacré, sur le sommet de la plus haute des montagnes; cet Arbre qui n'est « ni de l'Orient ni de l'Occident » [voir : Coran 24.35], ce feu qui éclata soudain et se propagea jusqu'à ce que ses flammes s'élèvent et atteignent l'Assemblée céleste.

(206.5)
Grâce à lui ces réalités purent capter la lumière de direction divine, et s'écrièrent : « En vérité, nous avons aperçu un feu sur le versant du mont Sinaï ». [voir : Coran 28.29]

(206.6)
Ô Dieu, mon Dieu! Rends ce feu chaque jour plus intense, jusqu'à ce que son souffle mette en branle la terre entière.

(206.7)
Ô toi, mon Seigneur! Allume dans chaque coeur la lumière de ton amour, insuffle dans les âmes des hommes l'esprit de ta connaissance, réchauffe leurs seins à l'aide des versets de ton unicité.

(206.8)
Appelle à la vie ceux qui gisent dans leurs tombes, avertis les orgueilleux, propage le bonheur à travers le monde, fais pleuvoir tes eaux cristallines et, dans la réunion des splendeurs manifestes, fais passer à la ronde cette coupe qui est « tempérée à la fontaine du camphre ». [voir : Coran 76.5]

(206.9)
Tu es, en vérité, celui qui donne, celui qui pardonne, l'éternel Dispensateur. En vérité, tu es le Miséricordieux, le Compatissant.

(206.10)
Ô vous, bien-aimés de Dieu! La coupe céleste déborde de vin, le banquet de la divine Alliance brille des lumières de la fête, l'aurore de toutes les dispensations pointe, les douces brises de grâce soufflent et, du monde invisible, parvient la bonne nouvelle des générosités et des présents.

(206.11)
Le printemps divin a dressé ses tentes dans des prairies parsemées de fleurs, et les âmes spirituelles respirent de subtils parfums émanant du Saba de l'esprit, portés par le vent d'est.

(206.12)
A présent, le rossignol mystique chante ses odes, et les bourgeons de secrète signification éclatent en fleurs délicates et gracieuses. Les alouettes des champs sont devenues les musiciennes du festival et, élevant leurs voix prodigieuses, elles crient et chantent les mélodies de l'Assemblée divine : "Soyez bénis! Une bonne nouvelle! Une bonne nouvelle!"

(206.13)
Et elles pressent les assoiffés du paradis d'Abha de boire à leur soif, elles pérorent éloquemment sur l'arbre céleste, et profèrent leurs paroles sacrées.

(206.14)
Tout ceci, afin que les âmes desséchées, parcourant le désert des insouciants, et les âmes flétries, perdues dans les sables de l'indifférence, puissent renaître à la vie trépidante et se présenter aux fêtes et aux réveillons du Seigneur Dieu.

(206.15)
Louange à Lui! La renommée de sa Cause s'est répandue en Orient comme en Occident, et la nouvelle du pouvoir de la Beauté d'Abha a envahi le nord et le sud.

(206.16)
Ce cri, lancé du continent américain, est un choeur de sainteté, cette clameur qui s'élève des quatre coins du monde jusqu'à l'Assemblée divine c'est "Ya Bahá'u'l-Abha!"

(206.17)
A présent, l'Orient est illuminé de gloire et l'Occident est doux comme la rose, toute la terre est embaumée d'ambre gris, et les vents qui soufflent au-dessus du tombeau sacré sont chargés de musc.

(206.18)
Bientôt vous verrez que même les pays les plus obscurs sont illuminés et que les continents d'Europe et d'Afrique sont devenus des jardins de fleurs et des forêts d'arbres en fleurs.

(206.19)
Mais, comme l'aurore de cet Astre du Jour apparut en Perse et que, de cet Orient, le soleil brilla sur l'Occident, c'est notre plus fervent espoir que les flammes du feu de l'amour luisent toujours plus intensément dans ce pays et que la splendeur de cette Foi sacrée y devienne toujours plus étincelante.

(206.20)
Que le tumulte engendré par la Cause de Dieu ébranle ce pays jusqu'à ces fondements mêmes, que la force spirituelle de sa parole se manifeste au point de faire, de l'Iran, le centre et le foyer du bien-être et de la paix.

(206.21)
Que la rectitude et l'esprit de conciliation, l'amour et la confiance, émanant de l'Iran, confèrent l'immortalité à tous les habitants de la terre.

(206.22)
Que ce pays dresse, sur les plus hauts sommets, la bannière de l'ordre public, de la plus pure spiritualité, et de la paix universelle.

(206.23)
Ô vous, bien-aimés de Dieu! En cette dispensation - la dispensation bahá’ie - la Cause de Dieu est esprit sans mélange.

(206.24)
Sa Cause ne procède pas du monde matériel. Elle n'est destinée ni à la lutte ni à la guerre, ni aux actes de malveillance ou d'opprobre; son but n'est ni de la disputer à d'autres croyances ni de susciter des conflits avec les nations du monde.

(206.25)
Sa seule armée est l'amour divin, sa seule joie est le vin limpide de la connaissance de Dieu, sa seule bataille est l'exposé de la Vérité; sa seule croisade est dirigée contre l'égoïsme persistant et les néfastes impulsions du coeur humain.

(206.26)
Sa victoire est celle de se soumettre et de céder et sa gloire éternelle, c'est son désintéressement.

(206.27)
En résumé, la cause de Dieu est esprit, et rien d'autre :
« Si ce n'est pas nécessaire,
Ne blesse pas le serpent dans la poussière
Et, pire encore, ne blesse pas un homme.
Si tu le peux,
N'effraie pas la fourmi;
Surtout, ne frappe pas ton frère. »

(206.28)
Que tous vos efforts tendent vers ce but ; devenir des sources de vie et d'immortalité, de paix, de bien-être et de joie, pour chaque âme humaine - qu'elle vous soit proche ou étrangère, qu'elle vous soit hostile ou favorable.

(206.29)
Ne considérez pas la pureté ou l'impureté de sa nature, mais la miséricorde du Seigneur, qui englobe toutes choses, dont la grâce a illuminé toute la terre et tous ses habitants et dont la munificence, dans toute sa plénitude, favorise à la fois le sage et l'ignorant.

(206.30)
L'inconnu et l'ami sont tous deux assis à la table de sa faveur. De même que le croyant, l'homme qui renie et se détourne de Dieu, joint en même temps les mains pour s'abreuver à l'océan de ses bienfaits.

(206.31)
Il sied aux bien-aimés du Seigneur d'être les signes et les témoignages de son universelle miséricorde et les incarnations de sa grâce, qui surpasse tout.

(206.32)
Que, tel le soleil, ils dardent leurs rayons à la fois sur le jardin et sur le tas d'ordures et, tels des nuages printaniers, qu'ils déversent leurs ondées sur la fleur comme sur les épines.

(206.33)
Qu'ils ne recherchent que l'amour et la fidélité; qu'ils ne suivent pas les voies de la malveillance; que leurs paroles se confinent aux secrets de l'amitié et de la paix. Tels sont les attributs des âmes justes, telle est la marque distinctive de ceux qui servent à son Seuil.

(206.34)
La Beauté d'Abha endura les plus affligeantes des calamités. Il souffrit d'innombrables maux et agonies. Il ne connut aucun instant de paix, jamais un souffle de répit; Il erra, sans gîte, à travers les sables du désert et les versants des montagnes;

(206.35)
Il fut emprisonné dans une forteresse et dans une cellule carcérale mais, à ses yeux, sa misérable natte de paille était un trône éternel de gloire et ses lourdes chaînes, la parure d'un souverain.

(206.36)
De nuit comme de jour, Il vécut sous une épée virevoltante et s'apprêtait, à chaque instant, à mourir sur la croix.

(206.37)
Il endura tout cela afin de pouvoir purifier le monde et le parer des tendres miséricordes du Seigneur Dieu, de pouvoir lui rendre le repos, de faire disparaître conflits et agressions; afin que la lance et la lame acérée soient échangées contre la fraternité affectueuse, que la malveillance et la guerre fassent place à la sécurité, à la douceur et à l'amour;

(206.38)
que les champs de bataille de la haine et du courroux deviennent des jardins de délectation et que des lieux où, jadis, s'affrontèrent des armées assoiffées de sang, se transforment en jardin de loisirs embaumant les parfums; que la guerre soit un sujet d'opprobre et que le recours aux armes soit abandonné par tous les peuples, telle une maladie repoussante; que la paix universelle élève ses pavillons sur les plus hautes montagnes, et que la guerre disparaisse à jamais de cette terre.

(206.39)
C'est pourquoi les bien-aimés de Dieu doivent, péniblement, à la sueur de leur front, élever, nourrir et entretenir cet arbre de l'espérance.

(206.40)
En quelque pays qu'ils demeurent, ils doivent secourir et accompagner, de tout leur coeur, ceux qui leur sont proches, ou très éloignés.

(206.41)
Que, pourvu de qualités semblables à celles du ciel, ils promeuvent les institutions et la religion de Dieu.

(206.42)
Qu'ils ne perdent jamais courage, ne soient jamais abattus ni affligés. Plus ils rencontrent d'antagonisme, plus ils doivent manifester leur propre bonne foi; plus ils ont à faire face à des tourments et à des calamités, plus généreusement ils doivent passer à la ronde la coupe d'abondance.

(206.43)
Tel est l'esprit qui deviendra la vie du monde, telle est la lumière diffuse en son coeur; et celui qui peut être ainsi mais qui agit autrement, n'est pas digne de servir au seuil sacré du Seigneur.

(206.44)
Ô vous, bien-aimés de Dieu! Le Soleil de Vérité brille depuis des cieux invisibles; sachez la valeur de ces jours. Levez vos têtes, et devenez aussi grands que des cyprès dans ces courants torrentiels. Réjouissez-vous de la beauté du narcisse de Najd, car la nuit tombera et la fleur ne sera plus ...

(206.45)
Ô vous, bien-aimés de Dieu! Louange à Lui, le brillant étendard de l'Alliance flotte plus haut jour après jour, alors que le drapeau de la perfidie a été renversé et mis en berne.

(206.46)
Les agresseurs, plongés dans les ténèbres de l'ignorance, ont été ébranlés au plus profond d'eux-mêmes; ils sont à présent comme des sépulcres en ruine et, pareils à des créatures aveugles qui habitent sous la terre, ils rampent autour d'un coin de la tombe et, de ce trou, produisent de temps à autre des sons inarticulés et poussent des hurlements, telles des bêtes sauvages.

(206.47)
Gloire à Dieu! Comment l'obscurité peut-elle espérer vaincre la lumière, comment les cordes du magicien peuvent-elles retenir « un serpent visible pour tous » ? « Alors, voyez! Elle (la baguette de Moïse) a englouti leurs prodiges mensongers » [voir : Coran 26.31- ces versets se réfèrent à la baguette de Moïse et aux magiciens].

(206.48)
Hélas pour eux! Ils se sont abusés d'une fable et, pour satisfaire leurs désirs, ont abandonné leurs propres natures. Ils renoncèrent à la gloire éternelle en échange de l'orgueil humain et sacrifièrent, aux exigences du moi, la grandeur dans les deux mondes. De ceci, nous vous avons avertis. Sous peu, vous verrez les insensés dans un embarras manifeste.

(206.49)
Ô mon Seigneur et mon Espérance! Aide tes bien-aimés à être constants en ta puissante Alliance, à demeurer fidèles à ta Cause manifeste et à observer les commandements que Tu as édictés à leur intention dans ton Livre de splendeurs, afin qu'ils puissent devenir des étendards de direction et des phares de l'Assemblée d'En-Haut, des sources de ton infinie sagesse et des étoiles, qui nous guident sûrement tandis qu'elles scintillent dans le ciel suprême. Tu es, en vérité, l'invincible, le Tout-Puissant.


Chapitre: 207. "Ô vous qui vous êtes tournés vers la Beauté exaltée! ..."

(207.1)
Ô vous qui vous êtes tournés vers la Beauté exaltée! La nuit, le jour, à l'aube et au crépuscule, je me souviens - et me suis toujours souvenu, dans les royaumes de mon esprit et de mon coeur - des bien-aimés du Seigneur.

(207.2)
Je L'implore de dispenser ses confirmations à ces âmes qui résident dans cette contrée pure et sacrée, et de leur accorder la réussite en toutes choses : que dans leur caractère, leur attitude, leurs paroles, leur comportement, en tout ce qu'ils sont et ce qu'ils font, Dieu leur permette de se distinguer parmi les hommes;

(207.3)
qu'Il les rassemble au sein de la communauté mondiale, leurs coeurs remplis d'extase, de ferveur et d'amour ardent, de connaissance et de certitude, de constance et d'unité, leurs visages à la fois magnifiques et rayonnants.

(207.4)
Ô vous, bien-aimés du Seigneur! Ce jour est le jour de l'union, le jour du rassemblement de l'humanité tout entière.

(207.5)
« En vérité, Dieu aime ceux qui, telle une solide muraille, combattent en rangs serrés pour sa Cause! » [voir : Coran 61.4]. Observez qu'Il dit "en rangs serrés", c'est-à-dire en foule, pressés l'un contre l'autre, rivés l'un à l'autre, chacun d'entre eux soutenant ses compagnons.

(207.6)
Livrer bataille, comme il est dit dans le verset sacré, cela ne signifie pas, en cette dispensation - la plus grande de toutes les dispensations, - surgir armé de l'épée, de la lance et de la flèche, mais plutôt armé d'intentions pures, de nobles motifs, de conseils salutaires et efficaces, de divins attributs, d'actions agréables au Tout-Puissant, et des célestes vertus.

(207.7)
Cela veut dire éduquer l'humanité tout entière, guider tous les hommes, propager à travers le monde les subtils arômes de l'esprit, proclamer les preuves de Dieu, formuler des arguments décisifs et divins, accomplir des actes charitables.

(207.8)
Chaque fois que de saintes âmes, attirant les célestes pouvoirs, se lèveront, pourvues de telles qualités spirituelles et marcheront à l'unisson, en rangs serrés, chacune de ces âmes sera pareille à mille âmes, et les vagues bondissantes de ce puissant océan seront pareilles aux bataillons du concours d'En-Haut.

(207.9)
Quelle bénédiction ce sera lorsque, toutes, elles se rassembleront, tels des torrents, des rivières et des courants, des ruisseaux et de simples gouttes, jadis séparés, et formeront - une fois réunis en un seul lieu - une puissante mer.

(207.10)
Et l'unité inhérente à tous prévaudra à un tel degré que les traditions, les règles, les coutumes et les distinctions, observées dans l'existence illusoire de ces populations, seront effacées et disparaîtront comme des gouttes isolées, une fois que le grand océan d'unité bondira, se dressera et fera rouler ses vagues.

(207.11)
Je jure, par l'Ancienne Beauté, qu'alors une irrésistible grâce encerclera toutes choses et que la mer de grandeur inondera ses rivages, au point que la plus étroite voie d'eau s'élargira tel un océan infini, et que chaque infime goutte sera semblable aux grands fonds illimités.

(207.12)
Ô vous, bien-aimés de Dieu! Luttez pour parvenir à cette haute condition, pour tant faire briller la splendeur à travers ces terrestres royaumes que ses rayons se refléteront d'un point de l'aurore à l'horizon de l'éternité.

(207.13)
Ceci est le fondement même de la Cause de Dieu. Ceci est l'essence même de la Loi de Dieu. Ceci est la puissante structure édifiée par les Manifestations de Dieu. C'est pourquoi pointe l'orbe du monde de Dieu. C'est pourquoi le Seigneur s'établit sur le trône de son corps humain.

(207.14)
Ô vous, bien-aimés de Dieu! Voyez comment l'Exalté [nota : le Báb] - que les âmes de tous les habitants de la terre soient livrées en rançon pour Lui! - fit de son coeur béni, pour ce noble but, la cible des lances de l'affliction; et parce que l'intention réelle de l'Ancienne Beauté - que les âmes du concours céleste soient sacrifiées pour Lui! - était de gagner ce même but suprême, l'Exalté mit à nu sa poitrine sacrée pour l'offrir en cible à une myriade de balles tirées par les tenants de la méchanceté et de la haine et, dans une résignation extrême, Il connut la mort du martyr.

(207.15)
La poussière de ce chemin fut tachée par le sang sacré de milliers et de milliers de saintes âmes, et que de fois le corps béni d'un loyal amoureux de Dieu fut pendu au gibet!

(207.16)
La Beauté d'Abha lui-même - que l'esprit de toute existence soit sacrifié à ses bien-aimés! - endura toute sorte d'épreuves et, de son plein gré, accepta pour lui-même d'intenses afflictions.

(207.17)
Il n'est pas de tourment auquel ne fût soumis son corps sacré, ni de souffrance qui ne lui fût infligée. Combien de nuits, lorsqu'Il était enchaîné, passa-t-Il dans l'insomnie à cause du poids de son collier de fer? Combien de jours la douleur provoquée par les ceps et les fers ne lui laissa-t-elle nul instant de repos?

(207.18)
De Niyavaran à Téhéran, ils le firent courir - lui, cet esprit incarné, lui qui avait été habitué à reposer contre des coussins de soie ornementée - enchaîné, pieds nus et la tête découverte: et, sous la terre, dans l'obscurité profonde de cet étroit cachot, ils l'emprisonnèrent en compagnie d'assassin, de rebelles et de voleurs.

(207.19)
Ils ne cessaient de l'accabler d'un nouveau tourment, et ils étaient tous persuadés que, d'un moment à l'autre, Il subirait la mort du martyr.

(207.20)
Quelque temps après, ils le bannirent de son pays natal et l'exilèrent vers des nations étrangères et lointaines.

(207.21)
Durant de nombreuses années, en Irak, il ne s'écoula pas un seul instant sans que la flèche d'une nouvelle angoisse ne frappât son coeur sacré; à chaque pulsation de son coeur, une épée s'abattait sur ce corps béni;

(207.22)
Il ne pouvait espérer nul moment de repos et de sécurité. De tous côtés, ses ennemis relançaient leurs attaques avec une haine implacable et, à lui seul, Il leur résista à tous.

(207.23)
Après toutes ces tribulations, ces sévices corporels, ils l'expulsèrent d'Irak, en Asie, vers l'Europe et, en ce lieu de cruel exil, d'odieuses épreuves, aux torts accumulés sur lui par le peuple du Coran s'ajoutèrent alors les venimeuses persécutions, les puissantes attaques, les complots, les calomnies, les hostilités incessantes, la haine et la méchanceté du peuple du Bayan.

(207.24)
Ma plume est impuissante à décrire tout cela, mais vous en avez été certainement informés.

(207.25)
Alors, après vingt-quatre ans passés en cette Plus Grande Prison, dans l'agonie et l'affliction cruelle, ses jours prirent fin.

(207.26)
En résumé, l'Ancienne Beauté fut toujours, durant son passage en ce monde éphémère, un captif enchaîné, vivant sous la menace d'une épée, soumis à des souffrances et à des tourments extrêmes, ou incarcéré dans la Plus Grande Prison.

(207.27)
A cause de son affaiblissement physique, provoqué par les afflictions répétées, son corps béni était usé, réduit à un souffle ténu; il était aussi léger qu'une toile d'araignée, après de si longues souffrances.

(207.28)
Et s'Il endura ce lourd fardeau, toute cette angoisse semblable à un océan précipitant ses vagues jusqu'aux cieux, s'Il porta les lourdes chaînes de fer et s'Il devint l'incarnation même de la résignation et de la douceur extrêmes, ce fut afin de guider chaque âme de cette terre vers la concorde, la fraternité et l'unité;

(207.29)
de faire connaître, parmi tous les peuples, le signe de l'unicité de Dieu pour qu'enfin, l'unité première déposée au coeur de toutes choses créées portât son fruit prédestiné, et que la splendeur du verset : « Tu ne peux voir aucune divergence dans la création du Dieu de miséricorde » [voir : Coran 67.3] diffusât ses rayons jusqu'aux extrémités de la terre.

(207.30)
Le temps des efforts les plus ardents est venu, Ô vous bien-aimés du Seigneur. Luttez et efforcez-vous sans trêve!

(207.31)
Et puisque l'Ancienne Beauté fut exposée jour et nuit, sur le terrain du martyr, oeuvrons à notre tour avec acharnement, et entendons et méditons les conseils divins; sacrifiions nos vies et renonçons à nos jours éphémères et comptés. Détournons nos regards des vaines chimères des formes divergentes de ce monde, et servons plutôt ce but souverain, ce grand dessein.

(207.32)
N'abattons pas, à cause de nos propres imaginations, cet arbre que la main de céleste grâce a planté; n'effaçons pas, par les sombres nuages de nos illusions, de nos intérêts égoïstes, la gloire qui jaillit du royaume d'Abha.

(207.33)
Ne soyons pas comme des barrières qui retiennent l'océan houleux de Dieu tout-puissant. N'empêchons pas les doux et purs parfums du jardin de la Beauté Très-Glorieuse de se répandre jusqu'aux extrémités du monde.

(207.34)
N'arrêtons pas, en ce jour de l'union retrouvée, l'averse printanière des bénédictions célestes. Ne permettons pas que les splendeurs du Soleil de Vérité puissent jamais s'estomper et disparaître.

(207.35)
Telles sont les exhortations de Dieu, formulées dans ses livres sacrés, dans ses écritures et ses tablettes, qui prodiguent ses conseils aux âmes sincères.

(207.36)
Que la gloire repose sur vous, avec la miséricorde et les bénédictions divines!


Chapitre: 208. "Ô vous, serviteurs au seuil sacré! ..."

(208.1)
Ô vous, serviteurs au seuil sacré! Les armées triomphantes du concours céleste, déployées et rassemblées dans les royaumes d'En-Haut, sont prêtes à assister et à rendre victorieux ce courageux cavalier qui, avec confiance, éperonne son destrier dans l'arène du service.

(208.2)
Heureux ce guerrier sans peur qui, armé du pouvoir de la vraie connaissance, se hâte vers le champ de bataille, disperse les armées de l'ignorance, met en pièces les cohortes de l'erreur, brandit bien haut l'étendard de la direction divine et sonne le clairon de la victoire. Par la droiture du Seigneur! Il a remporté un glorieux triomphe et la victoire véritable.


Chapitre: 209. "Ô vous, serviteurs de la Beauté Bénie! ..."

(209.1)
Ô vous, serviteurs de la Beauté Bénie!... Il est clair qu'en ce jour, les confirmations du monde invisible recouvrent tous ceux qui transmettent le message divin.

(209.2)
Si la tâche de l'enseignement faisait défaut, ces confirmations seraient entièrement supprimées, car il est impossible aux bien-aimés de Dieu de recevoir son aide, à moins qu'ils n'enseignent la Foi.

(209.3)
L'enseignement doit se poursuivre en toutes circonstances, mais avec discernement.

(209.4)
Si ce travail ne peut avoir lieu ouvertement, alors les croyants doivent enseigner en privé et, ainsi, susciter la spiritualité et la fraternité parmi les enfants des hommes.

(209.5)
Si, par exemple, chaque croyant devient un ami véritable pour l'inattentif et que, sa conduite empreinte de rectitude absolue, il fréquente cette âme, qu'il la traite avec la plus grande bonté, symbolisant par lui-même les instructions divines dont il est le dépositaire, les nobles vertus et les modèles de comportement et que, à tout instant, il agit conformément aux exhortations de Dieu, il est certain que, petit à petit, il réussira à éveiller cette personne, autrefois insouciante, et à transformer son ignorance en connaissance de la vérité.

(209.6)
Les âmes sont enclines à l'aliénation. Il convient donc, en premier lieu, de veiller à supprimer cette aliénation, car c'est seulement alors que la Parole produira son effet.

(209.7)
Si un croyant manifeste sa bienveillance envers l'un des négligents et, avec une grande affection, l'amène progressivement à comprendre la validité de la Cause sacrée, afin qu'il arrive à connaître les fondements de la Foi de Dieu et ses implications, une telle personne sera certainement transformée, à l'exception de ces individus rares, semblables à des cendres et dont les coeurs sont « durs comme le roc, ou plus durs encore » [voir : Coran 2.69].

(209.8)
Si chaque ami s'efforce ainsi de guider une âme vers le droit chemin, le nombre des croyants doublera chaque année; ce but peut être atteint avec prudence et sagesse, sans qu'il en résulte nul inconvénient d'aucune sorte.

(209.9)
En outre, les enseignants doivent se déplacer largement et, si la diffusion du message devait provoquer des troubles, alors qu'ils forment et encouragent les croyants, qu'ils les inspirent, les réjouissent, réconfortent leurs coeurs, qu'ils les revivifient et les apaisent à l'aide des subtils parfums de sainteté.


Chapitre: 210. "Ô vous, roses dans le jardin de l'amour divin! ..."

(210.1)
Ô vous, roses dans le jardin de l'amour divin! ô vous, lampes brillant au sein de l'assemblée de la connaissance de Dieu! Que les douces brises célestes passent sur vous, que la gloire de Dieu illumine l'horizon de vos coeurs!

(210.2)
Vous êtes les vagues de la profonde mer de connaissance, vous êtes les armées massées sur les plaines de certitude, vous êtes les étoiles dans les cieux de compassion divine, vous êtes les pierres qui mettent en fuite les adeptes de la perdition, vous êtes des nuages de miséricorde divine au-dessus des jardins de vie, vous êtes l'abondante grâce de l'unicité de Dieu déversée sur les essences de toutes choses créées.

(210.3)
Sur la tablette déroulée de ce monde, vous êtes les versets de son unicité et, au sommet des hautes tours du palais, vous êtes les étendards du Seigneur.

(210.4)
Dans ses charmilles, vous êtes les fleurs et les herbes odorantes; dans le jardin de roses de l'esprit, vous êtes les rossignols aux chants plaintifs.

(210.5)
Vous êtes les oiseaux qui s'élèvent vers le firmament de la connaissance, les faucons royaux sur le poignet de Dieu.

(210.6)
Alors, pourquoi êtes-vous éteints, silencieux, figés et mornes? Vous devez luire comme l'éclair et pousser une clameur, tel le vaste océan.

(210.7)
Telle une lampe, vous devez diffuser votre lumière et, pareils aux douces brises de Dieu, souffler à travers le monde.

(210.8)
Comme les zéphyrs émanant des célestes charmilles, comme les vents chargés de musc issus des jardins du Seigneur, vous devez parfumer l'atmosphère pour ceux qui possèdent la connaissance et, comme les splendeurs déversées par le véritable soleil, illuminer les coeurs du genre humain.

(210.9)
Car vous êtes les brises vivifiantes, vous êtes les senteurs de jasmin issues des jardins des élus.

(210.10)
Alors, apportez la vie aux morts et réveillez ceux qui sommeillent.

(210.11)
Dans l'obscurité du monde, soyez de radiantes flammes; dans les sables de perdition, soyez des sources d'eau de la vie, soyez des instruments de la direction divine.

(210.12)
A présent, il est temps de servir, il est temps de s'embraser, Connaissez la valeur de cette chance, de cette conjoncture propice - qui est grâce infinie, - avant qu'elle ne glisse de vos mains.

(210.13)
Bientôt notre poignée de jours, notre vie éphémère, ne seront plus, et nous passerons, les mains vides, dans la tombe creusée pour ceux dont la voix s'est tue; c'est pourquoi nous devons lier nos coeurs à la Beauté manifeste, et nous cramponner à la ligne de vie qui jamais ne faillit.

(210.14)
Nous devons nous préparer à servir, à allumer la flamme d'amour et nous consumer dans sa chaleur.

(210.15)
Nous devons délier nos langues jusqu'à embraser le coeur du vaste monde et, des rayons éclatants de la direction divine, anéantir les armées de la nuit puis, par amour pour Lui, sur le champ du sacrifice, faire abstraction de nos vies.

(210.16)
Ainsi, dispersons parmi chaque peuple les précieuses gemmes de la reconnaissance de Dieu et, par un langage acéré, persuasif, et à l'aide des flèches précises du savoir, écrasons les cohortes de l'égoïsme et de la passion et hâtons-nous vers le lieu du martyr, là où nous succomberons pour l'amour du Seigneur.

(210.17)
Les étendards flottant au vent et au son des tambours, accédons alors au royaume du Très-Glorieux et rejoignons l'Assemblée céleste. Heureux ceux qui accomplissent de grandes actions!


Chapitre: 211. "Lorsque les amis ne s'efforcent pas de transmettre ..."

(211.1)
Lorsque les amis ne s'efforcent pas de transmettre le message, ils omettent de commémorer dignement le Seigneur et, ainsi, ne voient pas les signes de l'assistance et de la confirmation émanant du royaume d'Abha, et ne captent pas les mystères divins.

(211.2)
Toutefois, lorsque le croyant est occupé à enseigner, il est naturellement encouragé, il devient un aimant qui attire l'aide et la générosité divines du Royaume, et devient semblable à l'oiseau qui, lorsque pointe le jour, s'enthousiasme lui-même de son propre chant, de son ramage et de sa mélodie.


Chapitre: 212. "C'est dans ces moments-là que les amis de Dieu ..."

(212.1)
C'est dans ces moments-là que les amis de Dieu saisissent l'occasion, se précipitent et remportent le trophée.

(212.2)
Si leur tâche se limite à la bonne conduite et aux conseils, rien ne s'accomplira. Ils doivent s'exprimer sans détours, exposer les preuves, formuler des arguments clairs, tirer des conclusions irréfutables établissant la vérité de la manifestation du Soleil de Réalité.


Chapitre: 213. "Les croyants devraient, en toutes circonstances ..."

(213.1)
Les croyants devraient, en toutes circonstances, poursuivre activement la tâche de l'enseignement, car les confirmations divines en dépendent.

(213.2)
Si un bahá’i s'abstient de s'y engager pleinement, vigoureusement et de grand coeur, il sera privé, sans nul doute, des bénédictions du royaume d'Abha.

(213.3)
Même ainsi, cette activité devrait être tempérée de sagesse - non pas cette sagesse qui nous fait garder le silence et négliger une telle obligation, mais celle qui exige de nous que nous manifestions de la tolérance, de l'amour, de la bonté, de la patience, un noble caractère, et que nous accomplissions de saintes actions.

(213.4)
En résumé, encouragez les amis, individuellement. à enseigner la Cause de Dieu, et attirez leur attention sur la signification de la sagesse mentionnée dans les écritures sacrées, qui est elle-même l'essence de l'enseignement de la Foi;

(213.5)
mais tout ceci doit être fait avec la plus grande tolérance, afin que les amis puissent bénéficier de l'assistance céleste et de la confirmation divine.


Chapitre: 214. "Suis le chemin de ton Seigneur et ne profère point ..."

(214.1)
Suis le chemin de ton Seigneur et ne profère point de paroles que les oreilles ne puissent supporter d'entendre, car un tel discours est comme de la nourriture succulente donnée à de jeunes enfants. Aussi savoureuse, rare et riche soit-elle, cette nourriture ne peut être assimilée par les organes digestifs d'un nourrisson.

(214.2)
En conséquence, que chacun reçoive la mesure exacte à laquelle il a droit.

(214.3)
"L'homme ne peut révéler tout ce qu'il sait, de même que tout ce qu'il peut révéler ne saurait être considéré comme à propos, et chaque parole ne peut être jugée conforme à la capacité de ceux qui l'entendent". Telle est la sagesse exemplaire à observer dans tes activités.

(214.4)
Ne sois pas oublieux de cette obligation si tu désires, en toutes circonstances, être un homme d'action. En premier lieu, pose le diagnostic et identifie la maladie; ensuite, prescris le remède, car telle est la méthode parfaite du médecin de talent.


Chapitre: 215. "J'espère que la grâce du seul véritable Seigneur ..."

(215.1)
J'espère que la grâce du seul véritable Seigneur te permettra de propager, parmi les diverses tribus, les divines fragrances. Ceci est extrêmement important ...

(215.2)
Si tu parviens à rendre ce service, tu excelleras et seras le premier en ce domaine.


Chapitre: 216. "Sois persuadé que les souffles du Saint Esprit ..."

(216.1)
Sois persuadé que les souffles du Saint Esprit délieront ta langue. Parle donc; parle sans détour, avec un grand courage, lors de chaque réunion.

(216.2)
Lorsque tu t'apprêtes à prononcer ton allocution, adresse-toi tout d'abord à bahá'u'lláh et sollicite les confirmations du Saint Esprit, puis desserre les lèvres et profère ce que ton coeur te suggère; cela, toutefois, avec un courage, une dignité et une conviction extrêmes.

(216.3)
Mon espoir est que, jour après jour, vos rassemblements se développent et prospèrent, et que ceux qui cherchent la vérité écoutent les arguments raisonnés et les preuves concluantes.

(216.4)
Je suis avec vous, coeur et âme, à chaque réunion; soyez assurés de cela.


Chapitre: 217. "Le croyant, lorsqu'il enseigne ..."

(217.1)
Le croyant, lorsqu'il enseigne, doit être lui-même totalement enflammé afin que ses paroles, telle la flamme, puissent exercer une influence et consumer le voile de l'égoïsme et de la passion.

(217.2)
Il doit aussi être parfaitement humble afin de pouvoir édifier ses semblables, et entièrement effacé, comme évanescent, afin de pouvoir enseigner en harmonie avec l'assemblée céleste, faute de quoi son enseignement restera sans effet.


Chapitre: 218. "Ô vous, amis chers et intimes d’Abdu'l-Bahá! ..."

(218.1)
Ô vous, amis chers et intimes d'Abdu'l-Bahá! A travers l'Orient, répandez des parfums Et, sur l'Occident, déversez des splendeurs. Apportez la lumière au Bulgare; Au Slave, insufflez la vie.

(218.2)
Un an après l'ascension de Bahá'u'lláh, ce verset sortit des lèvres du Centre de l'Alliance. Les briseurs d'Alliance le trouvèrent étrange et le traitèrent avec mépris.

(218.3)
Pourtant- Dieu soit loué! - ses effets sont à présent manifestes, son pouvoir est révélé, son importance est désormais patente car, par la grâce de Dieu, l'Orient et l'Occident tressaillent de joie et maintenant, grâce aux douces brises de sainteté, la terre entière est parfumée de musc.

(218.4)
La Beauté Bénie a, en termes indubitables, formulé cette promesse dans son livre ; "Nous te contemplons de notre royaume de gloire et assisterons, avec les armées du Concours céleste et une compagnie de nos anges favoris, quiconque se lèvera pour le triomphe de notre Cause".

(218.5)
Grâce à Dieu, l'assistance promise a été accordée - ceci est clair pour tous les hommes, - et elle brille, aussi claire que le soleil dans les cieux.

(218.6)
Par conséquent, Ô vous, amis de Dieu, redoublez d'efforts, jusqu'à ce que vous triomphiez dans votre servitude à l'égard de la Beauté Ancienne, de la Lumière Manifeste, et deveniez une source de diffusion, à travers le monde, des rayons de l'Astre du Jour de Vérité.

(218.7)
Insufflez, dans le corps usé et décharné du monde, le souffle frais de la vie et, dans les sillons de chaque région, semez la graine sacrée.

(218.8)
Levez-vous pour défendre cette Cause, desserrez les lèvres et enseignez.

(218.9)
Dans l'arène de la vie, soyez une lampe de direction divine; dans les cieux de ce monde, soyez d'éblouissantes étoiles; dans les jardins de l'unité, soyez des oiseaux de l'esprit, chantant les vérités et les mystères intimes.

(218.10)
Epuisez chacun des souffles de votre vie dans cette grande Cause, et consacrez tous vos jours au service de Bahá, afin qu'au bout de votre route, exempt de pertes et de privations, vous héritiez les trésors accumulés des royaumes d'En-Haut.

(218.11)
Car les jours de l'homme sont semés d'embûches; il ne peut compter sur un seul instant de vie supplémentaire et pourtant, semblables au mirage de l'illusion, les gens se disent qu'en fin de compte, ils atteindront les sommets.

(218.12)
Quelle déception, hélas! Les hommes des temps passés nourrissaient en leur sein ces mêmes chimères, jusqu'à ce qu'une vague les balayât et qu'ils redevinssent poussière; tous se retrouvèrent alors exclus et abandonnés, tous sauf les âmes qui s'étaient libérées de leur moi et avaient sacrifié leurs vies sur le chemin de Dieu.

(218.13)
Leur scintillante étoile brilla dans les cieux de l'ancienne gloire, et les souvenirs hérités de tous les âges sont la preuve de ce que j'allègue.

(218.14)
Par conséquent, ni le jour ni la nuit, ne vous accordez aucun repos et ne recherchez aucun confort. Enoncez les secrets de la servitude, suivez le chemin du service, jusqu'à ce que vous obteniez le secours promis qui émane des royaumes de Dieu.

(218.15)
Ô amis! De sombres nuages ont enveloppé la terre entière, et les ténèbres de la haine et de la méchanceté, de la cruauté, de l'agression et de la profanation, se propagent jusqu'aux extrémités de la terre.

(218.16)
Tous les hommes, sans exception, passent leur vie dans une stupeur aveugle, et la rapacité, la cruauté sanguinaire de l'humanité sont tenues pour ses vertus premières.

(218.17)
Dans la masse du genre humain, Dieu a choisi les amis et les a comblés de ses directives et de sa grâce illimitée.

(218.18)
Son dessein est que nous nous efforcions tous, de tout notre coeur, à nous sacrifier, à guider nos semblables vers son chemin, à former les âmes des hommes, jusqu'à ce que ces bêtes effrénées se changent en gazelles dans les prairies de l'unité, que ces loups se transforment en agneaux de Dieu et ces grossières créatures, en cohortes angéliques;

(218.19)
que les feux de la haine s'éteignent et que la flamme sortant du vallon abrité du Tombeau Sacré répande ses splendeurs; que se dissipe l'odeur nauséabonde du fumier du tyran, faisant place aux douces et pures fragrances qui coulent des parterres fleuris de la foi et de la confiance.

(218.20)
Ce jour-là, les faibles d'esprit puiseront à la munificence de l'Esprit divin universel, et ceux dont la vie n'est qu'abomination chercheront ces saintes brises purifiantes.

(218.21)
Mais il doit exister des âmes pour manifester de tels bienfaits, il doit y avoir des laboureurs pour cultiver ces champs et des jardiniers pour entretenir ces jardins, des poissons pour nager dans cette mer et des étoiles pour scintiller dans ces cieux.

(218.22)
Ces âmes souffrantes doivent être soignées par des médecins de l'esprit, celles qui sont perdues ont besoin de guides pleins de mansuétude afin que, de telles âmes, les délaissés puissent recevoir leur part, que les pauvres découvrent chez autrui d'innombrables trésors, et que ceux qui cherchent la vérité obtiennent des preuves irréfutables.

(218.23)
Ô mon Seigneur, mon protecteur, mon assistance dans le péril! Humblement je t'implore et, souffrant, je viens à Toi pour être guéri; soumis, j'élève vers Toi ma voix, mon âme et mon esprit :

(218.24)
Ô Dieu, mon Dieu! Les ténèbres de la nuit ont enveloppé chaque région, et d'épais nuages isolent la terre toute entière.

(218.25)
Les peuples du monde sont noyés dans les noirs abîmes des vaines illusions, tandis que leurs tyrans se vautrent dans la cruauté et la haine.

(218.26)
Je ne vois que la lueur de feux rougeoyants s'élever du plus profond abîme, je n'entends que le grondement menaçant s'échapper de milliers de terrifiantes armes d'agression, alors que chaque pays s'écrie, en son langage secret : "Mes richesses ne me servent à rien et ma souveraineté s'est évanouie!"

(218.27)
Ô mon Seigneur, les lampes de la direction divine se sont éteintes. Les flammes de la passion s'élèvent toujours plus haut et la malveillance, peu à peu, gagne le monde.

(218.28)
La méchanceté et la haine ont envahi toute la surface de la terre, et je ne trouve aucune âme, sauf ta petite cohorte d'opprimés, pour pousser cette clameur : Hâtez-vous d'aimer! Hâtez-vous d'avoir confiance! Hâtez-vous de donner! Soumettez-vous aux directives célestes!

(218.29)
Venez pour l'harmonie! Pour contempler l'Astre du Jour! Venez ici pour la bonté, pour le réconfort! Venez ici pour l'amitié et la paix!

(218.30)
Venez et jetez bas les armes de votre courroux, jusqu'à ce que règne l'unité! Venez et que, dans le vrai chemin du Seigneur, chacun assiste son semblable.

(218.31)
En vérité, tes opprimés se sacrifient dans chaque pays, corps et âme, avec une joie extrême, pour tout le genre humain.

(218.32)
Tu les vois, Ô mon Seigneur, pleurant sur les afflictions de ton peuple, se lamentant sur les chagrins de tes enfants, compatissant avec l'humanité, souffrant des calamités qui assaillent tous les habitants de la terre.

(218.33)
Ô mon Seigneur, donne-leur les ailes de la victoire afin qu'ils puissent s'élever vers le salut; fortifie leurs reins dans le service de ton peuple, et leurs échines dans la soumission à ton Seuil de sainteté.

(218.34)
En vérité, Tu es le Généreux; Tu es, en vérité, le Miséricordieux! Il n'est pas d'autre Dieu que Toi, le Clément, celui qui prend pitié, l'ancien des Jours!


Chapitre: 219. "Ô vous, fils et filles du Royaume! ..."

(219.1)
Ô vous, fils et filles du Royaume! Votre lettre, certainement d'inspiration céleste, m'est bien parvenue. Sa teneur m'a semblé fort réjouissante, les sentiments qu'elle reflétait émanaient de coeurs lumineux.

(219.2)
Les croyants, à Londres, sont vraiment constants et fidèles;

(219.3)
ils sont résolus et tenaces dans leur service de la Cause; mis à l'épreuve, ils ne faillissent point, et leur flamme ne faiblit pas avec le temps qui passe; ils sont, au contraire, des bahá’is.

(219.4)
Ils sont du ciel, ils sont pleins de lumière, ils sont de Dieu.

(219.5)
Ils deviendront, sans nul doute, des instruments pour exalter la parole divine et promouvoir l'unité dans le monde des hommes, pour propager les enseignements de Dieu et répandre, sous tous les horizons, l'égalité de chaque membre de la race humaine.

(219.6)
Il est aisé de s'approcher du céleste royaume, mais il est pénible d'y demeurer ferme et opiniâtre, car les épreuves sont rigoureuses et lourdes à supporter, mais les Anglais demeurent constants en toutes circonstances, et ne se laissent pas trébucher au premier signe de désagrément.

(219.7)
Ce ne sont pas des personnes changeantes agissant avec inconstance lors d'un projet pour, bientôt, y renoncer.

(219.8)
Ils ne se laissent pas fléchir dans leur enthousiasme et leur zèle pour quelque raison futile, une fois leur intérêt disparu. Non, dans toutes leurs actions, ils se montrent stables, solides comme le roc et opiniâtres.

(219.9)
Tout en habitant sur des terres de l'Occident, vous avez, Dieu soit loué, perçu l'appel qu'Il a lancé de l'Orient et, comme Moïse, vous avez réchauffé vos mains au feu allumé dans l'arbre de l'Asie.

(219.10)
Vous avez découvert le vrai chemin, vous avez été allumés, telles des lampes, et vous êtes entrés dans le royaume de Dieu.

(219.11)
Vous vous êtes levés, pleins de gratitude pour ces bénédictions, et vous implorez l'assistance divine pour tous les peuples de la terre, afin que leurs regards puissent contempler les splendeurs du royaume d'Abha et leurs coeurs, pareils à des miroirs, refléter les rayons étincelants du Soleil de Vérité.

(219.12)
Mon espoir est que les brises du Saint Esprit soient insufflées dans vos coeurs, de sorte que vos langues révèlent les mystères et exposent les significations cachées des livres sacrés;

(219.13)
que les amis deviennent des médecins et, grâce au puissant remède des enseignements célestes, qu'ils guérissent les maladies qui affectent, depuis si longtemps, le corps de ce monde;

(219.14)
qu'ils donnent aux aveugles la vue, aux sourds, la faculté d'entendre et aux morts, la vie; qu'ils réveillent ceux qui sont plongés dans le sommeil.

(219.15)
Soyez assurés que sur vous descendront les confirmations du Saint Esprit, et que les armées du royaume d'Abha vous apporteront la victoire.


Chapitre: 220. "Le Seigneur de toute l'humanité ..."

(220.1)
Le Seigneur de toute l'humanité a façonné le royaume de l'homme pour en faire un jardin d'Eden, un paradis terrestre.

(220.2)
Si - comme il le doit - ce royaume trouve la voie de l'harmonie et de la paix, de l'amour et de la confiance mutuelle, il deviendra une véritable demeure de félicité, un lieu de multiples bénédictions et d'infinies délectations.

(220.3)
C'est là que sera révélée la perfection du genre humain; c'est là que, sur chaque main, brilleront les rayons du Soleil de Vérité.

(220.4)
Souvenez-vous comment, jadis, Adam et les autres hommes vécurent ensemble dans l'Eden. Il a suffi qu'une discorde surgisse entre Adam et Satan pour que tous soient bannis de ce jardin; ceci devait servir d'avertissement à la race humaine, et faire savoir aux hommes que la dissension - même avec le diable - est la voie vers une cruelle perdition.

(220.5)
C'est pourquoi, en cet âge illuminé qui est le nôtre, Dieu enseigne que les conflits et les controverses ne peuvent être tolérés, pas même avec Satan en personne.

(220.6)
Bonté divine! Combien grande reste l'insouciance de l'homme même avec un tel enseignement sous les yeux!

(220.7)
Son monde - nous le voyons - est en guerre d'un pôle à l'autre. C'est la guerre entre les religions, la guerre entre les nations, la guerre entre les peuples, la guerre entre les dirigeants eux-mêmes.

(220.8)
Quelle heureuse métamorphose ce serait, si seulement ces sombres nuages disparaissaient de l'horizon du monde, afin que la lumière de la réalité puisse se répandre aux quatre coins du monde!

(220.9)
Si seulement la poussière obscure de ces combats et de ces massacres continuels pouvait se fixer à jamais et les douces brises de la bonté divine pouvaient souffler de la source de paix! Alors ce monde se renouvellerait, et la terre brillerait de la lumière de son Seigneur.

(220.10)
S'il existe un espoir, c'est uniquement dans la munificence de Dieu : que vienne sa grâce fortifiante, que cessent les luttes et les conflits, et que l'amère morsure de l'acier meurtrier se change en miellée d'amitié, de probité et de confiance. Combien douce serait la saveur de ce jour, combien son parfum musqué embaumerait!

(220.11)
Dieu fasse que l’année nouvelle apporte une promesse de cette paix nouvelle! Qu'il permette à cette noble assemblée de conclure un traité équitable et d'établir une juste alliance, afin que vous soyez bénis à jamais, au-delà des atteintes du temps... [nota : discours prononcé devant les lecteurs de la revue «The Christian Commonwealth» le 1er janvier 1913]


Chapitre: 221. "Ô vous qui êtes fermes dans l'Alliance! Le pèlerin ..."

(221.1)
Ô vous qui êtes fermes dans l'Alliance! Le pèlerin a fait mention de chacun d'entre vous et a sollicité l'envoi d'une lettre séparée à chacun, mais ce voyageur dans le désert de l'amour divin est retenu par mille et une préoccupations, par mille et un soucis; et comme, de l'Orient et de l'Occident, il est inondé d'un flot ininterrompu de missives, il lui serait impossible d'adresser une lettre à chacun; c'est pourquoi celle-ci est destinée à chacun d'entre vous; puisse-t-elle, comme du vin cacheté, réjouir vos âmes et réchauffer vos coeurs.

(221.2)
Ô vous, bien-aimés qui êtes pleins de fermeté! La grâce divine se déverse sur l'humanité, pareille aux ondées printanières, et les rayons de la Lumière Manifeste ont fait de cette terre un objet de convoitise pour le ciel;

(221.3)
mais, hélas! les aveugles sont privés de cette munificence, les insouciants en sont exclus, les flétris désespèrent d'y participer, les âmes desséchées s'éteignent lentement de sorte que, telles des eaux inondantes, ce flux infini de grâce retourne à sa source première dans un océan caché.

(221.4)
Seuls quelques-uns reçoivent cette grâce et obtiennent leur part. Par conséquent, plaçons nos espoirs dans ce que nous tend, de son bras ferme, le Bien-Aimé.

(221.5)
Nous avons confiance que, dans l'avenir, les assoupis s'éveilleront, que les insouciants prendront conscience, et que les exclus deviendront des initiés dans les mystères.

(221.6)
A présent, les amis doivent continuer à oeuvrer, corps et âme, et à déployer de puissants efforts pour que les remparts de la dissension s'écroulent et que les gloires de l'unité de l'humanité nous guident tous vers le rassemblement.

(221.7)
Aujourd'hui, la seule nécessité primordiale est l'unité et l'harmonie entre les bien-aimés du Seigneur, car ils ne devraient avoir entre eux qu'un seul coeur et une seule âme, et résister de concert à l'hostilité de tous les peuples du monde;

(221.8)
ils doivent mettre un terme aux préjugés aveugles de toutes les nations et religions, et faire savoir à chacun des membres de la race humaine qu'ils sont tous les feuilles d'une même branche, les fruits d'un même bourgeon.

(221.9)
Or, tant que les amis n'ont pas établi entre eux l'unité parfaite, comment peuvent-ils exhorter leurs semblables à l'harmonie et à la paix?

(221.10)
L'âme qui n'a pas elle-même accédé à la vie Peut-elle espérer en ranimer une autre?

(221.11)
Réfléchissez aux formes de vie autres que celles du monde humain, et soyez ainsi avertis : ces nuages qui se dispersent ne peuvent produire des pluies abondantes et se dissiperont bientôt; un troupeau de moutons, une fois dispersé, devient la proie des loups, et les oiseaux qui volent isolément tomberont rapidement sous les griffes du faucon.

(221.12)
Quelle preuve plus évidente pourrait-il exister que l'unité mène à une vie florissante, alors que la dissension et le repli sur soi ne conduiront qu'à la misère, car telles sont les voies les plus sûres vers un cruel désenchantement et vers la ruine.

(221.13)
Les saintes manifestations de Dieu furent envoyées au monde pour faire apparaître l'unité de l'humanité.

(221.14)
Pour cela, elles endurèrent d'innombrables maux et tribulations afin que, des divers peuples de l'humanité, puisse surgir une communauté qui se rassemblerait à l'ombre de la parole de Dieu, vivrait comme un seul être et, avec délectation et grâce, démontrerait sur terre l'unité du genre humain.

(221.15)
C'est pourquoi les amis doivent aspirer à rassembler et unifier tous les peuples, afin qu'ils reçoivent tous une grande gorgée de ce vin très pur, de cette coupe « adoucie à la fontaine de camphre » [voir : Coran 76.5].

(221.16)
Que, par eux, les différentes populations soient à l'unisson et que les tribus hostiles et meurtrières de la terre parviennent à s'aimer les unes les autres.

(221.17)
Qu'ils détachent de leurs gibets les captifs des désirs sensuels et que, par eux, les exclus deviennent des initiés des mystères.

(221.18)
Qu'ils apportent aux délaissés une part des bénédictions de ces jours; qu'ils orientent les indigents vers un inépuisable trésor.

(221.19)
Cette grâce peut se répandre à travers des paroles, des moyens et des actions qui sont de l'invisible royaume et sans lesquels elle ne pourra jamais exister.

(221.20)
Les confirmations divines sont la garantie de ces bénédictions; la sainte munificence de Dieu dispense ces précieux bienfaits.

(221.21)
Les amis de Dieu sont soutenus par le royaume d'En-Haut, et ils remportent leurs victoires grâce aux armées massées de la direction suprême. Ainsi, chaque difficulté sera pour eux aplanie, chaque problème sera résolu de la manière la plus aisée.

(221.22)
Observez combien, lorsque règne l'unité dans une famille, les intérêts de celle-ci sont gérés sans difficulté; quels progrès réalisent les membres de cette famille et combien ils prospèrent en ce monde.

(221.23)
Leurs affaires sont en ordre, ils jouissent du bien-être et de la sérénité; ils sont en sécurité, leur position est assurée, et ils sont enviés de tous. Une telle famille ne fait que rehausser son statut et son honneur, jour après jour.

(221.24)
Et si nous élargissons quelque peu le cercle d'unité pour y inclure les habitants d'un village qui cherchent à vivre dans l'amour et dans l'union, qui observent entre eux la convivialité et la bienveillance, quels immenses progrès ne réaliseront-ils pas? Ils seront - oh! combien - rassurés et protégés.

(221.25)
Alors, élargissons encore un peu le cercle d'unité; prenons tous les habitants d'une ville, tous sans exception: s'ils établissent entre eux les liens d'unité les plus solides, comme ils progresseront, même pour une brève période, et quel pouvoir ils exerceront!

(221.26)
Et si le cercle d'unité se trouve encore élargi, c'est-à-dire si les habitants d'un pays tout entier révèlent des coeurs épris de paix et si, corps et âme, ils aspirent à coopérer et à vivre dans l'union, s'ils deviennent bons et affectueux les uns envers les autres, ce pays jouira d'une félicité sans borne et d'une gloire permanente. Il connaîtra la paix, l'abondance, et possédera d'immenses trésors.

(221.27)
Observez encore : si chaque clan, chaque tribu, chaque communauté, chaque nation, chaque pays ou territoire de cette terre se rassemblaient sous le pavillon à une seule couleur de l'unité de l'humanité et que, par les rayons éblouissants du Soleil de Vérité, ils proclamaient l'universalité de l'homme; si, par eux, toutes les nations et toutes les croyances ouvraient tout grand leurs bras les unes aux autres, qu'elles établissaient un conseil mondial et s'employaient à unir les uns aux autres les membres de la société par de solides liens mutuels, qu'arriverait-il alors?

(221.28)
Il ne fait aucun doute que le divin Bien-Aimé, dans toute sa tendre beauté, ayant avec lui une immense armée de célestes confirmations, de bénédictions et de bienfaits destinés aux hommes, apparaîtra dans toute sa gloire devant l'assemblée du monde.

(221.29)
C'est pourquoi, ô vous bien-aimés du Seigneur, empressez-vous, faites tout ce qui est en votre pouvoir pour être à l'unisson, pour vivre en paix, l'un avec tous les autres, car vous êtes tous les gouttes d'un seul océan, le feuillage d'un seul arbre, les perles d'un même coquillage, les fleurs et les douces herbes d'un seul et même jardin.

(221.30)
Et, tout en accomplissant cela, efforcez-vous d'unir les coeurs de ceux qui adhèrent à d'autres fois.

(221.31)
Car vous devez sacrifier votre vie même l'un pour l'autre. Vous devez être infiniment bon envers chaque être humain. N'appelez personne du nom d'étranger; ne voyez d'ennemi en personne. Soyez comme si tous les hommes étaient vos parents proches et vos amis respectés.

(221.32)
Agissez de telle manière que ce monde éphémère se transforme en un lieu de splendeur et que ce tas de poussière lugubre devienne un palais de délectations. Tel est le conseil que vous adresse Abdu'l-Bahá, cet infortuné serviteur.


Chapitre: 222. "Ô vous, les sans-gîtes et les vagabonds ..."

(222.1)
Ô vous, les sans-gîtes et les vagabonds sur le chemin de Dieu! La prospérité, le contentement et la liberté, aussi désirés qu'ils soient et propices au bonheur du coeur humain, ne sauraient en aucun cas se comparer aux épreuves des sans-abris et à l'adversité endurée sur le chemin de Dieu, car un tel exil et un tel bannissement sont bénis par la faveur divine et, sans nul doute. La miséricorde providentielle les accompagne.

(222.2)
La joie de la tranquillité du foyer et la douceur d'être délivré de tous soucis passeront, tandis que la bénédiction de l'exil durera à jamais et ses conséquences, d'une portée incalculable, seront rendues manifestes.

(222.3)
Le départ d'Abraham de sa terre natale provoqua la manifestation des multiples bienfaits du Très-Glorieux, et le déclin de la plus brillante étoile de Canaan découvrit aux yeux des hommes l'éclat de Joseph.

(222.4)
La fuite de Moïse - le prophète du Sinaï - révéla la flamme du Feu du Seigneur, et l'avènement de Jésus insuffla dans le monde les brises du Saint Esprit.

(222.5)
Le départ de Muhammad - le Bien-Aimé de Dieu - de sa cité natale fut la cause de l'exaltation de la sainte parole de Dieu, et le bannissement de la Beauté Sacrée contribua à diffuser, à travers toute la terre, la lumière de sa Révélation divine. Prenez bien garde, ô peuple perspicace!


Chapitre: 223. "Ô vous, fils et filles du Royaume! J'ai bien reçu ..."

(223.1)
Ô vous, fils et filles du Royaume! J'ai bien reçu votre lettre m'apprenant que - Dieu soit loué! - vos coeurs demeurent dans la plus extrême pureté et vos âmes se réjouissent des bonnes nouvelles de Dieu.

(223.2)
La masse des êtres humains est occupée de son moi et de désirs matériels; elle est immergée dans l'océan de ce bas monde et captive du royaume de la nature - à l'exceptions des âmes qui ont été libérées des chaînes et des fers du monde matériel et qui, tels des oiseaux au vol rapide, s'élèvent dans ce royaume sans limites.

(223.3)
Elles sont éveillées et vigilantes, elles fuient l'obscurité du monde de la nature, leur souhait le plus ardent est que disparaisse, parmi les hommes, la lutte pour l'existence, que se manifestent la spiritualité et l'amour du royaume d'En-Haut;

(223.4)
que les peuples se considèrent avec une bienveillance extrême, que des rapports intimes et étroits s'établissent entre les diverses religions, et que l'idéal de l'abnégation de soi soit mis en pratique. Alors le monde de l'humanité se transformera en royaume de Dieu.

(223.5)
Ô vous, amis, faites un effort! Chaque dépense nécessite un revenu. Aujourd'hui, dans le monde de l'humanité, les hommes ne cessent de dépenser, car la guerre n'est que la consommation des hommes et des richesses.

(223.6)
Engagez-vous, tout au moins, dans une action profitable au monde de l'humanité, afin de pouvoir compenser partiellement cette perte.

(223.7)
Peut-être, grâce aux divines confirmations, pourrez-vous, avec l'aide céleste, proclamer l'amitié et la concorde parmi les hommes, substituer l'amour à l'inimitié, faire que la paix universelle résulte de la guerre universelle, transformer la perte et la rancoeur en profit et en amour. Ce souhait sera exaucé par le pouvoir du Royaume.


Chapitre: 224. "Ô toi, serviteur de Dieu! J'ai bien reçu ..."

(224.1)
Ô toi, serviteur de Dieu! J'ai bien reçu ta lettre. Les termes en sont élevés et sublimes, l'intention noble et de grande portée.

(224.2)
e monde de l'humanité a grandement besoin d'être amélioré, car il est une jungle matérielle dans laquelle prospèrent les arbres stériles et abondent les mauvaises herbes.

(224.3)
S'il se trouve un arbre pour porter des fruits, il est masqué par les arbres stériles et si, dans cette jungle, il pousse une fleur, elle est cachée et demeure invisible.

(224.4)
Le monde de l'humanité a besoin de jardiniers experts, qui puissent transformer ces forêts en délicieux jardins de roses, substituer à ces arbres stériles des arbres fructueux, et remplacer ces mauvaises herbes par des roses et des herbes odorantes.

(224.5)
Ainsi, les âmes actives et les êtres vigilants ne s'accordent, de nuit comme de jour, aucun repos: ils s'efforcent d'être intimement liés au royaume divin et, par là, de devenir les manifestations de la munificence infinie et, pour ces forêts, des jardiniers exemplaires.

(224.6)
Ainsi, le monde de l'humanité sera totalement transformé et les générosités miséricordieuses deviendront manifestes.


Chapitre: 225. "Ô vous, rassemblement du royaume d'Abha! ..."

(225.1)
Ô vous, rassemblement du royaume d'Abha! Deux appels à la réussite et à la prospérité sont lancés des sommets du bonheur de l'humanité, réveillant les assoupis, donnant la vue aux aveugles, rendant conscience aux inattentifs, apportant aux sourds la faculté de l'ouïe, déliant la langue des silencieux et ressuscitant les morts.

(225.2)
L'un est l'appel de la civilisation, du progrès du monde matériel. Il relève du monde phénoménal, contribue à promouvoir les principes de la réussite matérielle et à développer les talents physiques de l'humanité.

(225.3)
Il comprend les lois, les règlements, les arts et les sciences grâce auxquels s'est développé le monde de l'humanité - lois et règlements qui résultent de nobles idéaux et de saines consciences et qui ont accédé à l'arène de l'existence grâce aux efforts des êtres avisés et cultivés, dans les âges écoulés et à venir.

(225.4)
Or, l'élément propagateur et le pouvoir exécutif de cet appel, c'est un gouvernement juste.

(225.5)
L'autre est l'appel qui remue l'âme; cet appel vient de Dieu dont les Enseignements spirituels sont la garantie de la gloire et du bonheur éternels de l'humanité, et de son illumination; ils contribuent à révéler, dans le monde humain et la vie à venir, les attributs de miséricorde.

(225.6)
Ce second appel repose sur les commandements et les exhortations du Seigneur, sur les admonitions et les émotions altruistes relevant du domaine de la moralité et qui, telle une brillante lumière, éclairent et illuminent la lampe des réalités humaines. Son pouvoir pénétrant est la parole de Dieu.

(225.7)
Toutefois, tant que les réalisations matérielles et les vertus humaines ne seront pas renforcées par des perfections d'ordre spirituel, par des qualités lumineuses et par les caractéristiques de la miséricorde, ces réalisations et ces vertus demeureront stériles, et le bonheur du monde de l'humanité - ce but ultime - ne sera pas atteint.

(225.8)
Car même si les réalisations matérielles et le développement du monde physique apportent la prospérité qui révèle de façon exquise les buts auxquels elle tend, la menace du danger, de cruelles calamités et de violentes afflictions n'en demeure pas moins présente.

(225.9)
Par conséquent, lorsque tu observes l'aspect ordonné des royaumes, des villes et des villages, l'attrait de leurs ornements, la fraîcheur de leurs ressources naturelles, le raffinement de leurs équipements, le confort de leurs moyens de transport, la somme des connaissances disponibles sur le monde de la nature, les grandes inventions. Les entreprises colossales, les nobles découvertes et les recherches scientifiques, tu en déduits volontiers que la civilisation conduit au bonheur et au progrès du monde humain.

(225.10)
Pourtant, si tu dirigeais ton regard vers la découverte de machines destructrices et infernales, vers le développement de forces d'anéantissement et l'invention de matériels de guerre terrifiants qui déracinent l'arbre de vie, il te serait évident et manifeste que la civilisation est associée au barbarisme.

(225.11)
Progrès et barbarisme vont de pair, tant que la civilisation matérielle n'est pas confirmée par la direction divine, par les révélations du Très-Miséricordieux et par de saintes vertus; tant qu'elle n'est pas renforcée par la conduite spirituelle, par les idéaux du Royaume et par les bénédictions du royaume de puissance.

(225.12)
Observe à présent comme les nations les plus avancées et les plus civilisées du monde ont été transformées en autant d'arsenaux de matières explosives, comme les continents du globe sont devenus d'immenses camps et champs de bataille, comme les peuples de la terre se sont constitués en nations armées et comme les gouvernements du monde rivalisent entre eux, et c'est à qui accédera le premier au champ du carnage et du bain de sang, soumettant ainsi l'humanité aux afflictions les plus extrêmes.

(225.13)
Par conséquent, cette civilisation et ce progrès matériel devraient être associés à la Plus Grande Direction, afin que sur la scène de ce bas monde apparaissent les bienfaits du Royaume et que les réalisations concrètes soient reliées aux fulgurations du Miséricordieux.

(225.14)
Ceci, afin que la beauté et la perfection du monde de l'homme se dévoilent et se manifestent aux yeux de tous, dans toute leur grâce et toute leur splendeur. Ainsi seront révélés la gloire et le bonheur éternels.

(225.15)
Dieu soit loué, au cours des siècles et des âges successifs l'appel de la civilisation a été lancé, le monde de l'humanité a progressé jour après jour, divers pays se sont développés à pas de géants et les améliorations d'ordre matériel se sont accrues, jusqu'à ce que le monde de l'existence ait obtenu la faculté universelle de recevoir les enseignements spirituels et de prêter l'oreille à l'appel de Dieu.

(225.16)
Le nourrisson traverse différents stades de croissance physique, jusqu'à ce que son corps ait atteint l'âge de maturité. Parvenu à ce stade, il acquiert la capacité de manifester les perfections spirituelles et intellectuelles. Les lumières de la compréhension, de l'intelligence et du savoir lui sont désormais perceptibles, et les pouvoirs de son âme se manifestent.

(225.17)
De même, dans le monde contingent, l'espèce humaine est passée par des mutations physiques progressives et, grâce à un lent processus, elle a gravi l'échelle de la civilisation, réalisant en elle-même les prodiges, les perfections et les dons de l'humanité sous leur forme la plus glorieuse, jusqu'à posséder la faculté d'exprimer les splendeurs des perfections spirituelles et des idéaux divins, et d'être ainsi en mesure d'écouter l'appel de Dieu.

(225.18)
Alors, enfin, retentit l'appel du Royaume; les vertus et perfections spirituelles furent révélées, le Soleil de Réalité se leva et les enseignements de la Plus Grande Paix, de l'unité de l'humanité et de l'universalité des hommes furent promus.

(225.19)
Nous espérons que l'éclat de ces rayons devienne toujours plus intense et les vertus idéales toujours plus resplendissantes, afin que le but de ce processus humain universel puisse être atteint et que l'amour divin apparaisse dans toute sa grâce et sa beauté, éblouissant tous les coeurs.

(225.20)
Ô vous, bien-aimés de Dieu! Sachez, en vérité, que le bonheur du genre humain réside dans l'unité et l'harmonie de la race humaine, et que les progrès - tant spirituels que matériels - reposent sur l'amour et l'affection parmi tous les hommes.

(225.21)
Considérez les créatures vivantes, en particulier celles qui se déplacent sur la terre et celles qui volent dans les airs, celles qui paissent et celles qui dévorent les aliments.

(225.22)
Parmi les bêtes de proie, chaque espèce vit séparée des autres espèces du règne animal, dans un antagonisme et une hostilité absolus; chaque fois que deux espèces se rencontrent, elles engagent aussitôt un combat sanguinaire, montrant leurs dents et sortant leurs griffes.

(225.23)
C'est ainsi que se comportent les bêtes féroces et les loups assoiffés de sang. Les animaux carnivores qui vivent dans l'isolement et se battent pour la vie.

(225.24)
Les animaux dociles, pacifiques et doux, au contraire - qu'ils appartiennent aux espèces volatiles ou aux espèces des ruminants - se mêlent les uns aux autres dans une affinité totale les unissant au sein du troupeau, et passent leur existence dans la joie, le bonheur et la satisfaction.

(225.25)
Tels sont les oiseaux, qui se contentent de quelques grains; ils vivent dans une totale félicité, faisant entendre leurs chants riches et mélodieux tandis qu'ils survolent les prairies, les plaines, les collines et les montagnes.

(225.26)
De même, les animaux de pâturage tels que le mouton, l'antilope et la gazelle, s'associent dans l'amitié, l'intimité et l'unité les plus grandes alors qu'ils vivent dans leurs plaines et leurs prairies, dans un état de contentement total.

(225.27)
En revanche, les chiens, les loups. Les tigres, les hyènes et autres bêtes de proie sont aliénés les uns aux autres tandis qu'ils chassent et rôdent, isolément.

(225.28)
Les créatures des champs et les oiseaux qui volent dans les airs ne se fuient et ne s'importunent jamais les uns les autres lorsqu'ils arrivent sur leurs terrains de pâturage et de repos; ils s'acceptent mutuellement avec mansuétude, à l'inverse des bêtes avides qui se déchirent aussitôt quand l'une d'entre elles fait irruption dans l'antre ou la tanière d'un autre animal de proie: pire encore, si l'une d'elles passe devant le repaire d'une autre bête, celle-ci se rue, l'attaque et, si elle le peut, anéantit l'intruse.

(225.29)
Ainsi, il a été clairement démontré que, dans le royaume animal également, l'amour et l'affinité sont le résultat d'un caractère doux, d'une nature pure et d'une attitude louable, tandis que la discorde et l'isolement sont propres aux bêtes féroces de la Jungle.

(225.30)
Le Tout-Puissant n'a pas donné à l'homme les griffes et les crocs des animaux de proie; bien au contraire, le corps humain a été façonné à l'aide des attributs les plus avenants et doués des vertus les plus parfaites.

(225.31)
Or, l'honneur de cette création et la valeur de ces attributs exigent que l'homme fasse preuve d'amour et d'affinité envers ses semblables: mieux encore, qu'il agisse envers toutes créatures vivantes avec justice et équité.

(225.32)
Considérez encore comme le bien-être, le bonheur, la joie et le confort de l'humanité proviennent de l'amitié et de l'union, alors que la dissension et la discorde contribuent le plus souvent à imposer des tribulations, des humiliations, des troubles et des échecs.

(225.33)
Mille et mille fois, hélas! l'homme se rend coupable de négligence; il n'a pas conscience de ces faits et, quotidiennement, il agit en bête sauvage. Voyez! Tantôt il se transforme en tigre féroce et, tantôt, devient une vipère rampante et venimeuse!

(225.34)
Pourtant, les grandioses réalisations des hommes résident dans des qualités et attributs qui n'appartiennent qu'aux anges, du concours suprême.

(225.35)
Ainsi, lorsque l'homme est doté de qualités louables et d'une haute moralité, il devient un être céleste, un ange du Royaume, une réalité divine et une fulguration des cieux.

(225.36)
Au contraire, lorsqu'il se lance dans les guerres et les conflits sanglants, il devient plus vil que la plus féroce des créatures sauvages car, si un loup assoiffé de sang dévore un agneau en une seule nuit, l'homme assassine cent mille de ses semblables sur le champ de bataille, jonchant la terre de leurs cadavres et l'arrosant de leur sang.

(225.37)
En bref, l'homme est doté de deux natures distinctes: l'une tendant vers la sublimité morale et la perfection intellectuelle, l'autre inclinant vers la dégradation bestiale et les imperfections charnelles.

(225.38)
Si vous parcourez les pays du globe, vous observerez d'un côté les séquelles de la ruine et de la destruction et, de l'autre, les signes de la civilisation et du progrès.

(225.39)
Cette désolation et cette ruine sont le résultat des guerres, des conflits et des dissensions, alors que tout développement et tout progrès sont les fruits des lumières de la vertu, de la coopération et de la concorde.

(225.40)
Si vous voyagez à travers les déserts de l'Asie centrale, vous observerez combien de cités -Jadis importantes et prospères, à l'image de Paris et de Londres - sont à présent démolies et détruites de fond en comble.

(225.41)
De la mer Caspienne au fleuve Oxus s'étendent des plaines sauvages et désolées, des déserts et des vallées incultes. Le chemin de fer russe met deux jours et deux nuits à traverser les cités en ruines et les villages inhabités de ces terres dévastées. Autrefois, cette plaine portait les fruits des civilisations les plus raffinées.

(225.42)
Partout se manifestaient les signes du développement et de la finesse, on encourageait et protégeait les sciences. Les métiers et les industries florissaient, le commerce et l'agriculture avaient atteint un haut niveau d'efficacité, et les concepts de gouvernement et de science politique reposaient sur de très solides bases.

(225.43)
Aujourd'hui cette vaste région, qui sert avant tout de refuge pour certaines tribus turcomanes, est la demeure de prédilection des bêtes sauvages.

(225.44)
Les cités antiques de cette plaine, telles que Gurgan, Nissa, Abyord et Shahristan - célèbres à travers le monde pour leur art, leurs sciences, leurs industries et leur culture, et renommées pour leur richesse, leur grandeur, leur prospérité et leur noblesse, - ont laissé place à un désert où nulle voix ne résonne plus désormais, si ce n'est le rugissement des bêtes sauvages, et où rôdent à loisir des loups assoiffés de sang.

(225.45)
Cette destruction et cette désolation ont été provoquées par les guerres et les conflits, les dissensions et les discordes entre Persans et Turcs, dont les vues ne coïncidaient pas en matière de religion et de coutumes.

(225.46)
Les préjugés religieux étaient si forts que les dirigeants impies approuvaient les effusions de sang, les meurtres d'innocentes victimes, le pillage des propriétés et la désacralisation de la famille - cela, pour ne citer qu'un seul exemple.

(225.47)
C'est pourquoi, lorsque tu parcours les régions de la terre, tu en arriveras certainement à la conclusion que tout progrès est le fruit d'une association, d'une coopération, alors que la ruine résulte de l'animosité et de la haine.

(225.48)
Et pourtant, l'humanité ne perçoit pas l'avertissement, elle demeure endormie dans le sommeil de l'insouciance.

(225.49)
L'homme continue à provoquer des guerres et des conflits afin de maintenir ses armées et, à l'aide de ses légions de se précipiter dans l'arène du massacre et du bain de sang.

(225.50)
Considère dans un deuxième temps les phénomènes de composition et de décomposition, d'existence et de non-existence. Chaque chose créée dans le monde contingent étant formée d'une multitude d'atomes différents, son existence dépend de la composition de ces derniers.

(225.51)
En d'autres termes, le divin pouvoir de création assemble de simples éléments pour que puisse naître, de cette composition, un organisme distinct.

(225.52)
L'existence de toutes choses est fondée sur ce principe mais, lorsque l'ordre est bouleversé, il se produit le phénomène inverse de décomposition et de désintégration; la chose cesse alors d'exister; ainsi, l'annihilation de toutes choses, résulte d'une décomposition et d'une désintégration.

(225.53)
Par conséquent, alors que l'attraction et la composition des divers éléments sont les instruments mêmes de la vie, la discorde, la décomposition et la division provoquent la mort.

(225.54)
Ainsi, en toutes choses, les forces de cohésion et d'attraction contribuent à l'apparition de résultats et d'effets fructueux, alors que l'aliénation des choses aboutit à des perturbations et, finalement, à la destruction.

(225.55)
C'est grâce à l'affinité et à l'attraction que toutes les choses vivantes telles que les plantes, les animaux et les hommes, viennent à exister, tandis que la division et la discorde provoquent la décomposition et l'anéantissement.

(225.56)
Par conséquent, tout ce qui tend à associer, attirer et unifier les fils des hommes conduit à la vie; par contre, tout ce qui est cause de division, de répulsion et d'éloignement contribue à la mort du genre humain.

(225.57)
Si, en passant devant un champ ou une plantation, tu observes les plantes, les fleurs et les herbes odorantes qui poussent ensemble avec luxuriance, formant un modèle d'unité, c'est là la preuve que cette plantation et ce jardin prospèrent sous la surveillance d'un jardinier de talent.

(225.58)
Par contre, si le champ est dans un état de désordre et de désolation, tu en déduiras qu'il lui manque la compétence d'un fermier dont les soins efficaces auraient empêché la pousse des mauvaises herbes et de l'ivraie.

(225.59)
Il est donc évident que l'amitié et la cohésion évoquent les soins de l'éducateur véritable, alors que la dispersion et la séparation sont une preuve de sauvagerie et de l'absence d'éducation divine.

(225.60)
Un critique peut faire objection en déclarant que les peuples, les races, les tribus et communautés de ce monde diffèrent par leurs coutumes, leurs goûts, leurs caractères, leurs inclinations et leurs idées, que les opinions et les pensées sont opposées les unes aux autres; comment, dans ces conditions, est-il possible qu'une réelle unité se manifeste et que vienne à régner, dans l'âme des hommes, un accord parfait?

(225.61)
Nous dirons, en réponse, qu'il y a deux sortes de différences. La première est cause de destruction; elle est comme l'antipathie existant entre des nations en guerre et des tribus en conflit, qui cherchent à détruire l'adversaire, à déraciner ses familles, à le priver de répit et de bien-être, et à déclencher le carnage.

(225.62)
La seconde, qui est signe de diversité, est l'essence même de la perfection et la cause d'apparition des bienfaits du Très-Glorieux Seigneur.

(225.63)
Observe les fleurs d'un jardin : elles sont toutes différentes par l'espèce à laquelle elles appartiennent, par leur couleur, leur grandeur et leur forme; pourtant, si elles sont rafraîchies par les pluies d'un même printemps, revivifiées par le souffle d'un même vent, revigorées par les rayons d'un même soleil, cette diversité accroît leur charme et ajoute à leur beauté.

(225.64)
Ainsi, lorsque cette force unifiante qu'est l'influence pénétrante de la parole de Dieu entre en action, les différences entre coutumes, manières, habitudes, idées, opinions et inclinations embellit le monde de l'humanité.

(225.65)
Cette diversité témoigne de l'humanité. Cette diversité témoigne de la dissemblance et de la variété - naturellement créées - des membres et des organes du corps humain; chacun de ces organes contribue en effet à la beauté, à l'efficacité et à la perfection de l'ensemble.

(225.66)
Lorsque ces divers membres et organes sont soumis à l'influence de l'âme souveraine de l'homme et que le pouvoir de l'âme se répand à travers les membres et les vaisseaux du corps, alors la différence accroît l'harmonie, la diversité renforce l'amour et la multiplicité devient le facteur le plus important de la coordination.

(225.67)
Comme ce serait disgracieux si toutes les fleurs et les plantes, les feuilles, les fruits, les branches et les arbres de ce jardin avaient tous la même forme et la même couleur!

(225.68)
La diversité des teintes, des tailles et des formes enrichit et agrémente le jardin dont l'effet se trouve, du même coup, rehaussé.

(225.69)
De la même manière, lorsque les divergences de vues, de tempérament et de caractère se seront rassemblées sous le pouvoir et l'influence d'une seule et même action centrale, la beauté et la gloire de la perfection humaine se révéleront et se manifesteront.

(225.70)
Rien, hormis la céleste puissance de la parole de Dieu, qui régit et transcende les réalités de toutes choses, n'est capable d'harmoniser les pensées, les sentiments, les idées et les convictions si diverses des enfants des hommes. En vérité, c'est le pouvoir pénétrant de toutes choses, l'élément moteur des âmes, le lien et le régulateur du monde de l'humanité.

(225.71)
Dieu soit loué, aujourd'hui la splendeur de la parole de Dieu a illuminé tous les horizons; des âmes issues de toutes les sectes, races, tribus, nations et communautés se sont réunies à la lumière de la Parole, se sont rassemblées, unies et accordées en parfaite harmonie.

(225.72)
Oh! Combien de réunions d'âmes provenant de diverses races et sectes! Tous ceux qui y participent sont frappés d'étonnement et pourraient supposer que ces personnes sont toutes du même pays, qu'elles appartiennent à la même nationalité, à la même communauté, qu'elles sont animées de la même pensée, professent la même croyance et la même opinion alors qu'en fait, l'une est américaine, l'autre africaine, l'une vient d'Asie et l'autre d'Europe, l'une est native de l'Inde, une autre du Turkestan, l'une est arabe, une autre tadjik, une autre encore est persane ou grecque.

(225.73)
En dépit d'une telle diversité, ces hommes évoluent dans l'harmonie et l'unité, l'amour et la liberté les plus parfaits; ils n'ont qu'une seule et même voix, une seule et même pensée, un seul et même but.

(225.74)
En vérité, cela est dû au pouvoir pénétrant de la parole de Dieu! Toutes les forces de l'univers s'associeraient-elles, qu'elles seraient impuissantes à réunir une seule assemblée d'âmes si imprégnées d'amour, d'affection, et d'enthousiasme, qu'elles puissent unir les membres des différentes races et élever, du coeur même du monde, une voix qui éliminera la guerre et les conflits, extirpera la dissension et la discorde, introduira l'ère de la paix universelle et établira l'unité et la concorde parmi les hommes.

(225.75)
Est-il un pouvoir qui puisse résister à l'influence pénétrante de la parole divine? Par Dieu, certainement non! La preuve est évidente et complète!

(225.76)
Si nous observons avec le regard de la justice, frappés d'étonnement, nous témoignerons que tous les peuples, toutes les sectes et les races de la terre devraient être heureux, satisfaits et reconnaissants des enseignements et exhortations de Bahá'u'lláh, car ces divines injonctions contribuent à dompter la bête féroce, à transformer l'insecte rampant en un oiseau des airs à faire que des âmes humaines deviennent des anges du Royaume et que le monde humain soit un foyer des qualités de miséricorde.

(225.77)
Il incombe, en outre, à chacun de faire preuve d'obéissance, de soumission et de loyauté envers son propre gouvernement.

(225.78)
Aujourd'hui, dans le monde, aucun État ne jouit de la paix ou de la sérénité, car la sécurité et la confiance ont déserté les peuples. Les gouvernés comme les gouvernants sont menacés.

(225.79)
Le seul groupe humain qui à présent, se soumet pacifiquement et loyalement aux lois et ordonnances gouvernementales, et qui se comporte avec honnêteté et franchise vis-à-vis de la population, n'est autre que cette communauté lésée.

(225.80)
En effet, alors que toutes les sectes et les races de la Perse et du Turkestan sont occupées à promouvoir leurs propres intérêts et n'obéissent à leurs gouvernements que dans l'espoir d'une récompense ou par crainte d'un châtiment, les bahá’is sont les amis sincères du gouvernement, obéissant à ses lois et apportant l'amour à tous les peuples.

(225.81)
Or une telle obéissance, une telle soumission sont rendues obligatoires pour tous par le texte limpide de la Beauté d'Abha.

(225.82)
C'est pourquoi les croyants, obéissant au commandement du vrai Dieu, manifestent envers toutes les nations la sincérité et la bienveillance les plus extrêmes et, si une âme devait agir contrairement aux lois gouvernementales, elle se considérerait comme responsable devant Dieu, comme méritant le courroux et le châtiment divins pour son péché et son méfait.

(225.83)
Il est surprenant que, malgré cela, certains fonctionnaires du gouvernement considèrent les bahá’is comme des opposants et qu'ils voient, dans les membres d'autres communautés, des amis sincères.

(225.84)
Bonté divine! Récemment, alors que la révolution et l'agitation régnaient à Téhéran et dans d'autres provinces de la Perse, il a été prouvé qu'aucun bahá’i n'avait pris part à ces événements ou n'y était même intervenu. Les bahá’is ont alors encouru les reproches des ignorants pour avoir obéi au commandement de la Perfection Bénie et s'être totalement abstenu d'intervenir dans les affaires politiques.

(225.85)
Ils n'étaient associés à aucun parti, ne s'occupaient que de leurs propres affaires et de leurs propres métiers, ne s'acquittaient que de leurs propres obligations.

(225.86)
Tous les amis de Dieu portent témoignage du fait qu'Abdu'l-Bahá est, à tous égards, l'ami sincère de tous les gouvernements et de toutes les nations, et qu'il prie sincèrement pour leur progrès et leur développement, en particulier pour les deux grands États de l'Orient, car ces deux pays sont la terre natale et le lieu d'exil de Bahá'u'lláh.

(225.87)
Dans toutes ses lettres et tous ses écrits, Il a approuvé et loué ces deux gouvernements, implorant pour eux, au seuil du seul vrai Dieu, les confirmations divines.

(225.88)
La Beauté d'Abha - que ma vie soit offerte en sacrifice à ses bien-aimés! - a offert des prières de la part de leurs Majestés impériales.

(225.89)
Mon Dieu! N'est-il pas étrange que, chaque jour, malgré ces preuves décisives, survienne quelque événement et que surgissent de nouvelles difficultés.

(225.90)
Pourtant, nous et les amis de Dieu ne devrions, sous aucun prétexte, relâcher nos efforts sur le chemin de la loyauté, de la sincérité et de la bienveillance.

(225.91)
Nous devrions, à tout instant, manifester notre fidélité et notre loyauté, et nous appliquer à offrir des prières pour le bien de tous.

(225.92)
Ô vous, bien-aimés de Dieu, ces jours sont ceux de la constance, de la fermeté et de la persévérance dans la Cause de Dieu.

(225.93)
Vous ne devez pas concentrer votre attention sur la personne d'Abdu'l-Bahá car, bientôt il vous fera ses adieux. Vous devez plutôt fixer votre regard sur la parole de Dieu.

(225.94)
Si la parole de Dieu est propagée, réjouissez-vous; soyez heureux et reconnaissants, même si Abdu'l-Bahá lui-même est menacé par l'épée et ploie sous les chaînes et les fers, car c'est le temple sacré de la Cause de Dieu qui importe, et non le corps physique d'Abdu'l-Bahá.

(225.95)
Les amis de Dieu doivent se lever avec une telle fermeté que si, à un moment quelconque, cent âmes telles qu'Abdu'l-Bahá deviennent les cibles des flèches de l'affliction, elles ne dériveront et n'hésiteront point dans leur résolution, leur détermination, leur enthousiasme, leur dévouement et leur service pour la Cause de Dieu.

(225.96)
Abdu'l-Bahá est lui-même un serviteur au seuil de la Beauté Bénie et une manifestation de pure et d'extrême servitude au seuil du Tout-Puissant. Il n'a pas d'autre état ou de titre, nul autre rang ou pouvoir. Ceci est mon ultime but, mon éternel paradis, mon temple le plus sacré et mon Sadratu'l-Muntaha [nota : Sadratu'l-Muntaha - divin Lotus de la Limite].

(225.97)
Avec la Beauté Bénie d'Abha et l'Exalté, son Héraut - que ma vie soit sacrifiée pour eux deux! - s'est terminée l'apparition de la manifestation indépendante et universelle de Dieu.

(225.98)
Pendant mille ans, l'humanité tout entière sera illuminée par ses lumières et soutenue par l'océan de ses faveurs.

(225.99)
Ô vous, amoureux de Dieu! Ceci, en vérité, est mon dernier souhait et mon exhortation à votre endroit. Béni soit donc celui qui est aidé par Dieu à suivre ce qui est inscrit sur ce rouleau, dont les paroles sont sanctifiées des symboles en usage parmi les hommes.


Chapitre: 226. "Ô toi, serviteur de Dieu! J'ai bien reçu ..."

(226.1)
Ô toi, serviteur de Dieu! J'ai bien reçu ta lettre; elle m'a procuré de la joie. Tu as exprimé ton désir ardent de me voir assister au Congrès de la Paix. Or je n'assiste pas à de telles conférences politiques, car l'établissement de la paix est irréalisable, si ce n'est par le pouvoir de la parole de Dieu.

(226.2)
Lorsque sera convoquée une conférence représentative de toutes les nations qui délibérera sous l'influence de la parole divine, alors la paix universelle sera instaurée, autrement, il est impossible d'y parvenir.

(226.3)
Actuellement, il est certain qu'une paix temporaire est établie, mais elle n'est pas durable. Tous les gouvernements et toutes les nations sont fatigués de la guerre; ils en ont assez des difficultés de transport, des dépenses énormes, des pertes en vies humaines, de l'affliction des femmes, du nombre élevé d'orphelins; ils se voient donc forcés de s'orienter vers la paix, mais cette paix n'est pas permanente, elle n'est que provisoire.

(226.4)
Nous espérons que le pouvoir de la parole de Dieu établira une paix appelée à demeurer à jamais, une paix effective et sûre.


Chapitre: 227. "Ô vous, hommes estimés, pionniers ..."

(227.1)
Ô vous, hommes estimés, pionniers parmi les amis sincères de l'humanité! [nota : ceci est la première partie de la réponse de “Abdu’l-Bahá à une lettre reçue du Comité exécutif de l’organisation centrale pour une paix durable. La tablette, décrite par Shoghi Effendi dans «Dieu passe près de nous», est «d’une très grande importance» et datée du 17 décembre 1919. Elle a été remise au Comité de La Haye par une délégation spéciale]

(227.2)
Les lettres que vous m'avez envoyées pendant la guerre ne me sont pas parvenues mais une autre, datée du 11 février 1916, vient de m'être remise, et je m'empresse d'y répondre.

(227.3)
Vos intentions méritent mille et mille louanges, car vous servez le monde de l'humanité et contribuez ainsi au bonheur et au bien-être de tous les hommes.

(227.4)
Cette récente guerre a prouvé au monde et à ses habitants que la guerre est destruction alors que la paix universelle est construction; la guerre est mort, la paix est vie; la guerre est rapacité et soif de sang, la paix est bienfaisance et mansuétude;

(227.5)
la guerre est servitude du monde de la nature, la paix est l'un des fondements de la religion divine; la guerre est ténèbres, encore et toujours, la paix est lumière céleste; la guerre détruit l'édifice humain, la paix est la vie éternelle du monde de l'humanité; la guerre est comme un loup qui dévore, la paix est pareille aux anges du ciel;

(227.6)
la guerre est lutte pour l'existence, la paix est assistance mutuelle et coopération entre les peuples de la terre; c'est aussi la source du bon plaisir du vrai Dieu dans le royaume céleste.

(227.7)
Il n'est pas une seule âme dont la conscience ne témoigne qu'en ce jour, il n'est pas d'affaire plus importante que la paix universelle.

(227.8)
Tout être juste en porte témoignage et vénère votre assemblée estimée, car elle a pour but de transformer ces ténèbres en lumière, cette soif de sang en bonté, ce tourment en bonheur, cette épreuve en confort, cette inimitié et cette haine en solidarité et en amour. L'effort fourni par ces âmes estimables est donc digne de louange et d'approbation.

(227.9)
Mais les âmes avisées, qui connaissent les liens essentiels des réalités des choses, considèrent qu'une seule et même question ne peut, à elle seule, influencer comme elle le devrait la réalité humaine car, tant que ne seront pas unies les consciences des hommes, aucune affaire importante ne pourra être menée à bien.

(227.10)
A l'heure actuelle, la paix universelle est un problème de grande importance, mais l'unité de conscience est essentielle pour que les fondements de la paix puissent devenir stables, son institution ferme et sa structure solide.

(227.11)
C'est pourquoi Bahá'u'lláh, il y a cinquante ans, exposa ce problème de la paix universelle, alors qu'il était confiné dans la forteresse d'Akka, emprisonné et victime de multiples sévices.

(227.12)
Il écrivit, au sujet de cette importante question de la paix universelle, à tous les grands souverains du monde, et l'exposa à ses amis de l'Orient.

(227.13)
En Orient, l'horizon était on ne peut plus ténébreux, les nations faisaient preuve l'une envers l'autre de la haine et de l'hostilité les plus implacables; les religions rivalisaient entre elles dans leur attitude sanguinaire; tout n'était que ténèbres. A cette époque apparut Bahá'u'lláh, tel le soleil à l'horizon de l'Orient, illuminant la Perse des lumières de ses enseignements. Parmi ceux-ci figurait la déclaration de paix universelle.

(227.14)
Les hommes - de pays, de religion et de secte différents - qui le suivirent étaient si nombreux qu'ils formaient, lorsqu'ils se réunissaient, des rassemblements considérables où les diverses nations et religions de l'Orient étaient représentées.

(227.15)
Chaque âme qui participait à ces rassemblements ne voyait qu'une seule nation, un seul enseignement, une seule voie, un seul ordre, car les enseignements de Bahá'u'lláh n'étaient pas limités à l'établissement de la paix universelle. Ils englobaient maints enseignements qui venaient compléter et soutenir celui de la paix universelle.

(227.16)
Il y avait, au nombre de ces enseignements, la recherche indépendante de la réalité, pour que le monde de l'humanité soit sauvé des ténèbres de l'imitation du passé et qu'il parvienne à la vérité, qu'il déchire et rejette cet habit usé et rétréci d'il y a mille ans et qu'il revête la robe tissée, dans la pureté et la sainteté extrêmes, avec la trame de la réalité.

(227.17)
Comme la réalité est une et ne peut donc admettre la multiplicité, de même les différentes opinions doivent finir par fusionner.

(227.18)
Au nombre des enseignements de Bahá'u'lláh figure aussi l'unité de l'humanité, le fait que tous les êtres humains sont les brebis de Dieu et qu'Il est le bon Berger.

(227.19)
Ce Berger est bon envers toutes les brebis, car Il les a toutes créées, formées, soignées et protégées.

(227.20)
Il ne fait aucun doute que le Berger est bon envers toutes les brebis et s'il se trouve parmi elles des ignorantes, elles doivent être éduquées; s'il y a des enfants, ils doivent être formés jusqu'à leur maturité; s'il y a des malades, ils doivent être guéris.

(227.21)
La haine et l'hostilité doivent être absentes, car ces ignorants et ces malades devraient être traités comme par un médecin bienveillant.

(227.22)
Au nombre des enseignements de Bahá'u'lláh figure encore le principe selon lequel la religion doit être source de solidarité et d'amour. Si elle devient une cause d'aliénation, alors elle n'est pas nécessaire, car la religion est comme un remède; s'il aggrave la maladie, alors il devient inutile.

(227.23)
Dans ses enseignements, Bahá'u'lláh pose aussi le principe que la religion doit être conforme à la science et à la raison pour qu'elle puisse exercer une influence sur le coeur des hommes. Elle doit reposer sur des bases solides et ne pas s'en tenir à des imitations.

(227.24)
Parmi ces enseignements, il y a encore l'idée que les préjugés d'ordre religieux, racial, politique, économique et patriotique détruisent l'édifice de l'humanité. Tant que prévaudront ces préjugés, le inonde de l'humanité ne connaîtra pas de paix.

(227.25)
Une période de 6000 ans - celle de l'histoire de la terre - nous informe du monde de l'humanité. Au cours de ces 6000 années, ce monde n'a pas cessé d'être la proie des guerres, des conflits, des meurtres et de la soif de sang.

(227.26)
A chaque période, la guerre a régné dans l'un ou l'autre pays, et cette guerre était due à des préjugés religieux ou raciaux, politiques ou patriotiques.

(227.27)
Il a donc été établi et prouvé que tous ces préjugés contribuent à détruire l'édifice humain. Aussi longtemps que persisteront ces préjugés, la lutte pour l'existence continuera à prévaloir, la soif du sang et la rapacité poursuivront leurs méfaits.

(227.28)
Par conséquent, comme dans le passé, le monde de l'humanité ne peut être sauvé des ténèbres de la nature et atteindre l'illumination, si ce n'est par l'abandon des préjugés et l'acquisition des principes moraux du Royaume.

(227.29)
Si ces préjugés et cette hostilité sont dus à la religion, dites-vous que celle-ci devrait être cause de fraternité, sinon elle demeure stérile.

(227.30)
Si, en outre, ce préjugé est celui de la nationalité, dites-vous que humanité tout entière n'est qu'une seule nation;

(227.31)
tous les hommes descendent de l'arbre d'Adam, et Adam est la racine de l'arbre. Cet arbre est unique et toutes les nations en sont comme les branches, et les membres de l'humanité en sont les feuilles, les fleurs et les fruits.

(227.32)
Ainsi, l'établissement des diverses nations et les combats sanglants qui en résultent, c'est-à-dire la destruction de l'édifice humain, sont dus à l'ignorance humaine et aux motivations égoïstes.

(227.33)
Quant au préjugé de nature patriotique, il est également dû à l'ignorance absolue, car la surface de la terre n'est qu'un seul et même pays natal.

(227.34)
Chacun peut vivre en n'importe quel lieu du globe; par conséquent, le monde entier est le pays natal de l'homme. Les frontières et les issues ont été conçus par l'homme.

(227.35)
Dans la création du monde, de telles frontières et de telles issues ne furent pas instituées.

(227.36)
L'Europe est un seul continent, l'Asie est un seul continent, de même que l'Afrique et l'Australie, mais certains dirigeants, répondant à des motivations personnelles et protégeant des intérêts égoïstes ont divisé chacun de ces continents et en ont considéré une partie comme leur propre pays.

(227.37)
Dieu n'a établi aucune frontière entre la France et l'Allemagne.

(227.38)
En vérité, dans les premiers siècles, des êtres mus par l'égoïsme ont, pour promouvoir leurs propres intérêts, fixé des frontières et des issues et, de jour en jour, y ont attaché une importance croissante, ce qui a abouti, dans les siècles suivants, à une hostilité, à des carnages et à une rapacité intenses.

(227.39)
De la même manière, cet état de choses se poursuivra indéfiniment et, si cette conception du patriotisme demeure confinée à un certain milieu, elle sera la cause primordiale de la destruction du monde.

(227.40)
Aucune personne éprise de sagesse et de justice ne saurait reconnaître ces divisions imaginaires. Chaque région limitée que nous appelons notre pays natal, nous la considérons comme notre mère patrie, alors que le globe terrestre est la patrie de tous, et non pas une quelconque zone restreinte.

(227.41)
En résumé, nous vivons sur cette terre pendant quelques Jours et, ensuite, nous y sommes inhumés; elle devient alors notre tombe éternelle. Cela vaut-il la peine que nous nous appliquions à verser le sang et à nous entre-déchirer pour cette tombe éternelle? Certainement pas. Une telle conduite déplaît à Dieu, et aucun homme sensé ne l'approuverait.

(227.42)
Réfléchissez! Les animaux paisibles ne s'engagent pas dans des conflits patriotiques. Ils vivent dans une parfaite cohésion les uns avec les autres et coexistent dans l'harmonie.

(227.43)
Si, par exemple, une colombe venant de l'Orient, une autre de l'Occident, une autre encore venant du Nord et une quatrième du Sud, arrivent en même temps au même endroit, elles s'associent aussitôt dans l'harmonie. Ainsi en est-il des animaux et des oiseaux pacifiques.

(227.44)
Les animaux féroces, au contraire, dès qu'ils se rencontrent, s'attaquent et se combattent les uns les autres, s'entre-déchirant, et il leur est impossible de coexister paisiblement en un même lieu. Ils sont tous des combattants insociables et cruels, sauvages et agressifs.

(227.45)
En ce qui concerne le préjugé d'ordre économique, il est manifeste que, chaque fois que les liens entre les nations se renforcent, que les échanges commerciaux s'intensifient et qu'un principe économique est établi dans l'une de ces nations, il finira par toucher les autres pays, et les avantages qui en résulteront seront universels. Alors, pourquoi ce préjugé?

(227.46)
Quant au préjugé d'ordre politique, c'est la politique de Dieu qui doit être suivie, et il est incontestable que la politique de Dieu est supérieure à la politique des hommes. Nous devons suivre la politique divine, et ceci s'applique également à tous les hommes.

(227.47)
Dieu traite également tous les individus : Il n'établit aucune distinction, et ceci est le fondement des religions divines.

(227.48)
Au nombre des enseignements de Bahá'u'lláh, on trouve encore la création d'une langue unique qui puisse se répandre universellement parmi les hommes.

(227.49)
Cet enseignement a été révélé par la plume de Bahá'u'lláh afin que la langue universelle puisse éliminer les malentendus du monde de l'humanité.

(227.50)
Au nombre des enseignements de Bahá'u'lláh, figure aussi l'égalité entre hommes et femmes.

(227.51)
Le monde de l'humanité possède deux ailes - l'une est constituée par les hommes, l'autre par les femmes. Tant que les deux ailes ne sont pas également développées, l'oiseau ne peut voler. Si une aile demeure faible, le vol est impossible. Tant que le monde des femmes ne deviendra pas égal au monde des hommes sur le plan de l'acquisition des vertus et des perfections, le succès et la prospérité ne pourront être réalisés comme ils devraient l'être.

(227.52)
Au nombre des enseignements de Bahá'u'lláh, on trouve le partage volontaire de ses biens avec d'autres hommes.

(227.53)
Ce partage volontaire est supérieur à l'égalité, et il consiste en ceci que l'homme ne doit pas se préférer à autrui mais, plutôt, sacrifier aux autres sa vie et ses possessions.

(227.54)
Ceci ne doit toutefois pas être introduit par voie coercitive, comme une loi que les hommes seraient contraints de respecter. Non, l'homme doit, spontanément et de son plein gré, sacrifier à autrui sa propriété et sa vie, et contribuer volontairement à aider les indigents, comme c'est le cas en Perse parmi les bahá’is.

(227.55)
Bahá'u'lláh enseigne encore la liberté de l'homme, l'idée que, par le Pouvoir idéal, il devrait être libre et émancipé de la captivité du monde de la nature car, tant que l'homme est prisonnier de la nature il est un animal féroce, car la lutte pour l'existence est une des exigences du monde de la nature.

(227.56)
Or, ce problème du combat pour l'existence est la source de toutes les calamités et constitue la suprême affliction.

(227.57)
Au nombre des enseignements de Bahá'u'lláh, il est montré que la religion est un puissant rempart.

(227.58)
Si l'édifice de la religion s'ébranle et menace de tomber en ruine, la confusion et le chaos s'ensuivront et l'ordre des choses sera totalement bouleversé car, dans le monde de l'humanité, il existe deux sauvegardes qui protègent l'homme des méfaits.

(227.59)
L'une est la loi qui punit le criminel, mais la loi ne prévient que les crimes patents, et non les crimes cachés, tandis que la sauvegarde idéale - à savoir la religion de Dieu - prévient à la fois les crimes patents et les crimes cachés; elle forme les hommes, éduque leur caractère, les contraint à l'acquisition de vertus, et constitue le pouvoir total qui garantit la félicité du monde de l'humanité.

(227.60)
Toutefois, par religion s'entend ce qui est confirmé par la recherche, et non ce qui est fondé sur l'imitation pure et simple du passé, les fondements de la religion divine et non les imitations humaines.

(227.61)
Au nombre des enseignements de Bahá'u'lláh, nous trouvons l'idée selon laquelle, bien que la civilisation matérielle soit l'un des moyens concourant au progrès du monde humain, tant qu'elle ne sera pas associée à la civilisation divine, le résultat souhaité, à savoir le bonheur de l'humanité, ne sera pas atteint.

(227.62)
Réfléchissez bien! Ces vaisseaux qui réduisent en ruines une cité en l'espace d'une heure sont le fruit de la civilisation matérielle; de même, les canons Krupp, les fusils Mauser, la dynamite, les sous-marins, les torpilleurs, les avions de combat et les bombardiers - toutes ces armes de guerre sont les fruits pernicieux de la civilisation matérielle.

(227.63)
i celle - ci avait été associée à la civilisation divine, ces armes terrifiantes n'auraient jamais été inventées. Bien au contraire, l'énergie humaine aurait été entièrement consacrée à des inventions utiles et se serait concentrée sur des découvertes dignes de louange.

(227.64)
La civilisation matérielle est comme le verre d'une lampe. La civilisation divine est l'ampoule elle-même: sans la lumière, le verre reste obscur.

(227.65)
La civilisation matérielle est comme le corps. Aussi gracieux, élégant et beau qu'il puisse être, il est inanimé. La civilisation divine est comme l'esprit; le corps reçoit la vie de l'esprit, sans lequel il devient un cadavre.

(227.66)
Ainsi, il a été prouvé que le monde de l'humanité a besoin des souffles de l'Esprit Saint. Sans l'esprit, le monde de l'humanité est privé de vie et, sans cette lumière, le monde de l'humanité est plongé dans une obscurité totale, car le monde de la nature est un monde animal.

(227.67)
Tant que l'homme ne renaît pas du monde de la nature, c'est-à-dire tant qu'il ne se détache pas de ce monde, il est essentiellement un animal, et ce sont les enseignements de Dieu qui transforment en une âme humaine cet animal.

(227.68)
Et, au nombre des enseignements de Bahá'u'lláh, figure la promotion de l'éducation. Chaque enfant doit être instruit dans les sciences autant qu'il est nécessaire. Si les parents sont en mesure de pourvoir aux frais de son éducation, c'est parfait; autrement, la communauté doit leur en procurer les moyens.

(227.69)
Au nombre des enseignements de Bahá'u'lláh, on trouve encore les notions de justice et de droit. Tant que ceux-ci ne seront pas réalisés sur le plan de l'existence, toutes choses en ce monde seront en désordre et demeureront imparfaites.

(227.70)
Le monde humain est un monde d'oppression et de cruauté, un royaume d'agression et d'erreur.

(227.71)
Finalement, de tels enseignements sont nombreux. Ces divers principes, qui constituent le plus grand fondement du bonheur de l'humanité et procèdent de la munificence du Miséricordieux, doivent être assimilés au problème de la paix universelle et lui être associés, afin que les résultats souhaités puissent être obtenus. Sinon, l'instauration de la paix universelle en elle-même, dans le monde de l'humanité, demeure problématique.

(227.72)
Les enseignements de Bahá'u'lláh, lorsqu'ils sont associés à la paix universelle, sont comme une table couverte de toutes sortes d'aliments frais et succulents. Tout être peut trouver, à cette table de munificence infinie, ce qu'il désire.

(227.73)
Si l'on réduit le problème à la seule paix universelle, les résultats remarquables escomptés et désirés ne seront pas obtenus. La paix universelle doit être de nature à combler les souhaits les plus ardents de toutes les communautés et de toutes les religions.

(227.74)
Les enseignements de Bahá'u'lláh sont tels, que toutes les communautés du monde - qu'elles soient religieuses, politiques ou éthiques, anciennes ou modernes - trouvent en eux l'expression de leur désir le plus noble.

(227.75)
Par exemple, les adeptes des diverses religions trouvent, dans les enseignements de Bahá'u'lláh, l'établissement de la religion universelle - une religion parfaitement conforme aux conditions présentes et qui, en réalité, assure la guérison immédiate de la maladie incurable, soulage de toute souffrance et apporte l'infaillible antidote à tout poison mortel.

(227.76)
En effet, si nous voulons mettre en ordre et organiser le monde de l'humanité selon les imitations religieuses actuelles et, par là, instaurer le bonheur parmi les hommes, la tâche demeure impossible et impraticable - par exemple, les lois de la Torah et celles des autres religions telles qu'elles sont imitées actuellement.

(227.77)
Toutefois, la base essentielle de toutes les religions divines, qui découle des vertus du monde de l'humanité et constitue le fondement du bien-être du monde des hommes, est présente dans les enseignements de Bahá'u'lláh, et cela dans sa présentation la plus parfaite.

(227.78)
Il en est de même pour la liberté que les peuples réclament à corps et à cris : la liberté modérée, qui garantit le bien-être de l'humanité, qui maintient et préserve les rapports à l'échelle de l'univers, est contenue - dans toute sa force et son ampleur - dans les enseignements de Bahá'u'lláh.

(227.79)
Quant aux partis politiques : ce qui constitue la plus grande politique régissant le monde de l'humanité - ou, plutôt, la politique divine - est contenu dans les enseignements de Bahá'u'lláh.

(227.80)
De même, concernant le parti "de l'égalité" qui recherche la solution des problèmes économiques: jusqu'à présent, toutes les solutions proposées se sont révélées impraticables, à l'exception des propositions d'ordre économique contenues dans les enseignements de Bahá'u'lláh, qui sont praticables et n'infligent aucune détresse à la société.

(227.81)
De même, à propos des autres partis, si vous réfléchissez profondément à ce problème, vous constaterez que les buts les plus nobles de ces partis sont contenus dans les enseignements de Bahá'u'lláh.

(227.82)
Ces enseignements constituent le pouvoir qui embrasse toutes choses parmi les hommes, et peuvent être mis en application, mais il existe certains enseignements des temps passés, tels que ceux de la Torah, qui ne peuvent être appliqués à notre époque. Il en est de même d'autres religions et doctrines professées par les diverses sectes et les différents partis.

(227.83)
Sur le problème de la paix universelle, par exemple, Bahá'u'lláh déclare qu'il faut instituer le Tribunal suprême : bien que la Société des Nations ait été créée, elle est incapable d'instaurer la paix universelle, mais le Tribunal suprême décrit par Bahá'u'lláh accomplira cette tâche sacrée avec un pouvoir et une puissance extrêmes.

(227.84)
Son plan est le suivant : les assemblées nationales de chaque pays et de chaque nation- c'est-à-dire les parlements - doivent élire deux ou trois personnes considérées comme les hommes les plus éminents de chaque nation, bien informées des lois internationales et des relations intergouvernementales et connaissant bien les besoins essentiels de l'humanité à notre époque.

(227.85)
Le nombre de ces représentants doit être proportionnel à celui des habitants de chaque pays.

(227.86)
L'élection de ces hommes, choisis par l'assemblée nationale - c'est-à-dire le parlement - doit être ratifiée à la fois par la chambre haute, le congrès et le cabinet, ainsi que par le président ou le souverain, afin que ces personnes puissent être les élus de toute la nation et de son gouvernement.

(227.87)
C'est parmi eux que seront élus les membres du Tribunal suprême, et toute l'humanité y aura ainsi sa part, car chacun de ces délégués est entièrement représentatif de son propre pays.

(227.88)
Lorsque le Tribunal suprême rend un jugement sur un problème international - soit à l'unanimité soit à la majorité, - le plaignant n'aura plus aucun prétexte pour se plaindre et le défendeur aucun motif d'objection.

(227.89)
Dans le cas où l'un quelconque des gouvernements ou nations commettrait des négligences ou des manoeuvres dilatoires dans l'exécution de la décision irrévocable du Tribunal suprême les autres nations s'élèveraient contre ce gouvernement ou ce pays, car tous les gouvernements et tous les pays du monde sont les défenseurs de ce Tribunal suprême.

(227.90)
Réfléchissez combien solide est ce fondement! Alors que, par les soins d'une Société des Nations limitée et restreinte, le but ne sera pas atteint comme il le faudrait.

(227.91)
Telle est la vérité sur la situation, qui a été exposée ...


Chapitre: 228. "Ô serviteur au seuil de Bahá'u'lláh! ..."

(228.1)
Ô serviteur au seuil de Bahá'u'lláh! J'ai bien reçu ta lettre en date du 14 Juin 1920, ainsi qu'une lettre de quelques-uns des membres du Comité pour la Paix, auxquels j'ai répondu.

(228.2)
Il est évident que cette assemblée n'est pas à la hauteur de sa réputation et qu'elle est incapable de résoudre les problèmes de la manière qui s'impose. Il n'en reste pas moins que les affaires dont elle s'occupe sont de la plus haute importance.

(228.3)
La réunion de La Haye devrait disposer d'un pouvoir et d'une influence tels, que ses délibérations exercent un effet sur les gouvernements et les nations.

(228.4)
Rappelez aux membres du Comité que la Conférence de La Haye, qui s'est tenue avant la guerre, avait comme président le tsar de Russie, et que ses membres étaient des hommes particulièrement éminents, ce qui n'a pas permis, malgré tout, d'éviter une aussi terrible guerre. Qu'en sera-t-il aujourd'hui?

(228.5)
Dans l'avenir, un autre conflit, plus cruel que le dernier, éclatera certainement; ceci est, en vérité, hors de doute. Or, que peut faire le Comité de La Haye?

(228.6)
Les principes fondamentaux établis par Bahá'u'lláh ne cessent de se propager, jour après jour.

(228.7)
Transmets ma réponse à la lettre des membres du Comité; exprime leur l'affection et la bonté les plus grandes, et laisse-les s'occuper de leurs propres affaires. De toute manière, ils devraient être satisfaits de vous et, sous réserve de leur approbation, vous pouvez imprimer et distribuer mon épître détaillée, qui a déjà été traduite en anglais.

(228.8)
Fréquentez les espérantistes. Chaque fois que vous en découvrez un doué d'entendement transmettez-lui les fragrances de la vie éternelle.

(228.9)
Dans toutes les réunions, entretenez-vous des enseignements de Bahá'u'lláh, car ceci aura un effet dans les pays occidentaux.

(228.10)
Si l'on vous interroge sur votre croyance en Bahá'u'lláh, vous devriez répondre que nous le considérons comme le premier Educateur du monde en cet âge, et expliquer en détail que ces enseignements sur la paix universelle et d'autres sujets ont été révélés par la plume de Bahá'u'lláh il y a cinquante ans, qu'ils ont déjà été publiés en Perse et en Inde, et diffusés à travers le monde.

(228.11)
Au début, l'incrédulité était générale quant à la notion de paix universelle, considérée comme une impossibilité.

(228.12)
Parlez ensuite de la grandeur de Bahá'u'lláh, des événements qui eurent lieu en Perse et en Turquie, de l'influence étonnante qu'Il exerça, du contenu des épîtres qu'Il adressa à tous les souverains de la terre, et de l'accomplissement de ses prophéties.

(228.13)
Parlez aussi de la propagation de la Cause bahá’ie. Nouez des relations aussi étroites que possible avec le Comité de La Haye en faveur de la Paix universelle, et faites preuve de la plus extrême courtoisie à l'égard de ses membres.

(228.14)
Il est évident que les espérantistes se montrent réceptifs, et tu es expert dans leur langue. Mets-toi également en rapport avec les espérantistes d'Allemagne et d'autres pays.

(228.15)
Les documents que tu distribues ne doivent traiter que les enseignements bahá’is. La diffusion d'autres documents n'est pas souhaitable actuellement. Mon espoir est que les confirmations divines ne cessent de te soutenir ... .

(228.16)
Ne sois pas affligé de l'apathie et de la froideur qui règnent au sein de la réunion de La Haye. Place ta confiance en Dieu.

(228.17)
Notre espoir est que, parmi les peuples, la langue espéranto puisse avoir, à l'avenir, une puissante influence.

(228.18)
Tu as, désormais, semé la graine. Celle-ci germera, assurément. Son développement dépend de Dieu.


Chapitre: 229. "Ô serviteur sincère du vrai Dieu! ..."

(229.1)
Ô serviteur sincère du vrai Dieu! J'apprends que tu es dans l'affliction et la détresse à cause des événements mondiaux et des vicissitudes du destin. Pourquoi cette crainte et cette affliction?

(229.2)
Les vrais amoureux de la Beauté d'Abha et ceux qui ont bu à la coupe de l'Alliance ne redoutent aucune calamité: à l'heure de l'épreuve, ils ne se sentent pas abattus. Ils considèrent le feu de l'adversité comme leur jardin des délices et le fond de la mer comme l'immensité du firmament.

(229.3)
Toi qui es sous la protection de Dieu et à l'ombre de l'arbre de son Alliance, pourquoi cette affliction, pourquoi ces plaintes? Sois rassuré et garde ta confiance.

(229.4)
Observe les commandements écrits de ton Seigneur avec joie et sérénité, avec sérieux et sincérité, et sois l'ami loyal de ton pays et de ton gouvernement. Sa grâce t'assistera à tout instant, ses bénédictions te seront dispensées, et le désir de ton coeur sera exaucé.

(229.5)
Par l'Ancienne Beauté! - que ma vie soit sacrifiée pour ses bien-aimés! - Si les amis voyaient quelle glorieuse souveraineté le Seigneur leur a réservée dans son royaume, ils seraient remplis d'extase, se verraient couronnés de gloire immortelle et transportés de joie.

(229.6)
Sous peu, l'éclat avec lequel la lumière de sa généreuse affection et de sa miséricorde a brillé sur ses bien-aimés sera manifeste, et l'on verra quel océan tumultueux a bouleversé leurs coeurs! Alors ils s'exclameront : "Heureux que nous sommes! Que le monde entier se réjouisse!"


Chapitre: 230. "Ô personnage respecté! J'ai bien reçu ..."

(230.1)
Ô personnage respecté! J'ai bien reçu ta deuxième lettre datée du 19 décembre 1918, qui m'a grandement réjoui car elle montre ta fermeté et ta constance dans l'Alliance et le Testament, ainsi que ton désir ardent de lancer l'appel du royaume de Dieu.

(230.2)
Aujourd'hui, l'appel du Royaume est le magnétique pouvoir qui attire à lui le monde humain, car les facultés des hommes sont immenses.

(230.3)
Les enseignements divins sont l'esprit de cet âge ou, plutôt, le soleil de cet âge.

(230.4)
Chaque âme doit veiller à ce que les voiles qui recouvrent les yeux des hommes puissent être déchirés, qu'ils puissent voir le soleil, et que les coeurs et les regards en soient illuminés.

(230.5)
Or, grâce à l'assistance et à la générosité divines, tu possèdes ce pouvoir de direction et ce bienfait de miséricorde. Lève-toi donc, muni du pouvoir suprême, afin de dispenser l'esprit aux os qui tombent en poussière, de donner la vue aux aveugles, d'apporter baume et fraîcheur aux déprimés, entrain et grâce aux découragés.

(230.6)
Chaque lampe finira par s'éteindre, sauf la lampe du Royaume, qui croît en splendeur jour après jour. Tous les appels finiront par s'atténuer, sauf l'appel au Royaume de Dieu, qui ne cesse d'être lancé. Tous les chemins seront finalement détournés, sauf la voie du Royaume, qui se redresse jour après jour.

(230.7)
La mélodie céleste ne doit assurément pas être comparée à celle de la terre, ni les lumières artificielles au Soleil qui brille dans le ciel.

(230.8)
Aussi devons-nous nous efforcer de nous diriger vers tout ce qui est durable et permanent, afin d'être toujours plus illuminés, affermis et revivifiés...

(230.9)
Je prie et implore le royaume divin que ton père, ta mère et ton frère puissent, guidés par la lumière de la direction céleste, entrer dans le royaume de Dieu.


Chapitre: 231. "Ô toi, fleur sur l'arbre de vie! ..."

(231.1)
Ô toi, fleur sur l'arbre de vie! Heureux es-tu d'avoir ceint tes reins dans le service de la Cause, de t'être levé de toutes tes forces pour proclamer les enseignements divins, d'avoir convié des rassemblements et d'avoir lutté pour l'exaltation de la parole de Dieu.

(231.2)
En ce monde mortel, toute affaire importante est appelée à s'achever, et toute vaste entreprise a une fin, car nulle ne possède une existence permanente.

(231.3)
Considère, par exemple, comme les grandes réalisations de l'ancien monde ont été totalement anéanties; il n'en reste pas la moindre trace hormis la grande Cause du royaume de Dieu, qui n'a pas eu de commencement et n'aura pas de fin. Elle est, tout au plus, seulement renouvelée.

(231.4)
Au début de chaque rénovation, les hommes n'y portent guère d'attention mais, une fois définitivement établie, elle ne cessera de progresser et, dans son exaltation quotidienne, elle atteindra les célestes sommets.

(231.5)
Considère, par exemple, l'époque du Christ qui fut celle du renouveau du royaume de Dieu. Les peuples du monde n'y ont guère attaché d'importance et n'ont point saisi sa signification; le sépulcre du Christ est ainsi demeuré abandonné et ignoré pendant trois siècles jusqu'à ce que la servante de Dieu, Hélène, mère de Constantin, arrivât et découvrît le lieu sacré.

(231.6)
En t'exposant tout ceci, mon intention est de te montrer combien les habitants du monde sont insouciants et ignorants et combien, au jour de l'établissement du Royaume, ils demeurent indifférents et négligents.

(231.7)
Sous peu, le pouvoir du Royaume englobera le monde entier. Alors, ils s'éveilleront, alors ils pleureront et se lamenteront sur le sort des opprimés et des martyrisés; alors ils soupireront et gémiront. Telle est la nature des hommes.


Chapitre: 232. "Quant au président Wilson ..."

(232.1)
Quant au président Wilson, les quatorze principes qu'il a énoncés se trouvent, pour la plupart, dans les enseignements de Bahá'u'lláh; j'espère donc qu'il sera confirmé et assisté.

(232.2)
Aujourd'hui, nous sommes à l'aube de la paix universelle; mon espoir est que son matin se lèvera complètement, transformant les ténèbres de la guerre, des conflits et des querelles entre les hommes en lumière d'union, d'harmonie et d'affection.


Chapitre: 233. "Ô vous amis fidèles ..."

(233.1)
Ô vous amis fidèles, Ô vous, serviteurs sincères de Bahá'u'lláh! A présent, au coeur de la nuit, alors que les yeux sont clos, alors que tous les hommes ont posé leurs têtes sur la couche du repos et dorment d'un sommeil profond, Abdu'l-Bahá est éveillé dans l'enceinte du Tombeau sacré et, dans l'ardeur de son invocation, profère cette prière :

(233.2)
Ô Toi, bonne et aimante Providence! L'Orient s'agite et l'Occident se soulève, semblables aux éternelles vagues de l'océan. Les douces brises de sainteté se diffusent et, de l'invisible royaume parviennent, resplendissants, les rayons de l'Orbe de Vérité. On entend chanter les hymnes de l'unité divine et les étendards de la puissance céleste flottent au vent.

(233.3)
La Voix angélique s'élève et, pareille au grondement du Léviathan, lance l'appel à l'abnégation et à l'effacement.

(233.4)
Le cri triomphal de Ya Bahá'u'l-Abha résonne de toutes parts, et l'appel de Ya 'Aliyyu'l-A'la retentit à travers toute la terre.

(233.5)
Pas un mouvement dans le monde, si ce n'est celui de la gloire du seul Ravisseur des coeurs, et nul tumulte si ce n'est le jaillissement de l'amour de Celui qui est l'Incomparable, le Bien-Aimé.

(233.6)
Les bien-aimés du Seigneur, à l'haleine musquée, brûlent, telles de brillantes lampes, dans chaque région et les amis du Très-Miséricordieux, telles des fleurs, s'entrouvrent dans toutes les contrées.

(233.7)
Ils ne s'accordent nulle trêve; ils ne respirent que dans le souvenir de Toi et n'aspirent à rien d'autre qu'à servir ta Cause.

(233.8)
Dans les prairies de la vérité, ils sont comme des rossignols au chant subtil et, dans le jardin fleuri de la direction divine, ils sont comme des fleurs aux couleurs chatoyantes.

(233.9)
Avec des fleurs mystiques, ils parent les allées du jardin de la réalité; tels des cyprès s'agitant au vent, ils bordent les rivages de la volonté divine.

(233.10)
A l'horizon de l'existence, ils brillent telles de radieuses étoiles; dans le firmament du monde, ils scintillent, telles de resplendissantes orbes. Ils sont des manifestations de la grâce céleste et des sources lumineuses de l'assistance divine.

(233.11)
Daigne, Ô Toi Seigneur aimant, que tous puissent demeurer fermes et constants, éclatant de splendeur éternelle, afin qu'à chaque instant soufflent de douces brises des charmilles de ta tendre bonté, que de l'océan de ta grâce s'élève une brume, que les ondées bienfaisantes de ton amour nous apportent la fraîcheur, et que le zéphyr répande son parfum du jardin de roses de l'unité divine.

(233.12)
Accorde-nous, Ô Toi Bien-Aimé du monde, un rayon de ta splendeur. Ô Bien-Aimé de l'humanité, r

(233.13)
épand sur nous la lumière de ta Face. Ô Dieu Omnipotent, sois notre protection et notre refuge; Ô Seigneur d'Existence, manifeste ta puissance et ta domination.

(233.14)
Ô Toi, Seigneur aimant, les instigateurs de la sédition s'agitent et s'activent en plusieurs régions et, de nuit comme de jour infligent de cruels méfaits.

(233.15)
Pareils à des loups, les tyrans sont tapis aux aguets et le troupeau, innocent et lésé, est privé d'assistance et de secours.

(233.16)
Les lévriers sont sur la piste des gazelles des champs de l'unité divine et le faisan, dans les montagnes de la direction céleste, est poursuivi par les corbeaux de l'envie.

(233.17)
Ô Toi, divine providence, garde-nous et protège-nous! Ô Toi qui es notre bouclier, sauve-nous et défends-nous! Maintiens-nous sous ta protection et, par ton assistance, délivre-nous de tous les maux. Tu es, en vérité, le Protecteur véritable, l'invisible Gardien, le céleste Sauveur et le divin Seigneur aimant.

(233.18)
Ô vous, bien-aimés du Seigneur! D'un côté se déroule l'étendard du seul vrai Dieu et s'élève la Voix du Royaume. La Cause de Dieu se propage et les prodiges d'En-Haut se manifestent dans leur splendeur.

(233.19)
L'Orient s'illumine et l'Occident s'embaume de parfums; le Nord exhale l'ambre gris et le Sud, le musc.

(233.20)
De l'autre côté, les impies nagent dans la haine et la rancoeur, fomentant sans cesse la sédition et les maux les plus cruels.

(233.21)
Il ne se passe pas de jour que l'un d'entre eux ne lève l'étendard de la révolte et qu'il ne charge son destrier dans l'arène de la discorde. Pas une heure ne s'écoule sans que l'ignoble vipère découvre son crochet et répande son mortel venin.

(233.22)
Les bien-aimés du Seigneur sont plongés dans la sincérité et la dévotion extrêmes, faisant peu de cas de cette rancoeur et de cette malfaisance.

(233.23)
Souples et insidieux sont ces serpents, ces chuchoteurs du mal, ingénieux dans leur fourberie. Soyez sur vos gardes et toujours vigilants!

(233.24)
Les fidèles sont vifs d'esprit et d'intelligence, les âmes empreintes de certitude sont fermes et constantes.

(233.25)
Agissez avec toute la circonspection souhaitable! "Craignez la sagacité du fidèle, car il voit à l'aide de la lumière divine!"

(233.26)
Prenez garde qu'une âme, oeuvrant dans le secret, ne provoque la scission ou ne suscite des conflits. Dans la Forteresse inexpugnable, soyez de courageux guerriers et, pour la puissante Demeure, des hôtes intrépides, Nuit et jour, soyez sur vos gardes, afin qu'ainsi, le tyran n'inflige aucun dommage.

(233.27)
Etudiez la tablette du Saint-Nautonier afin de connaître la vérité, et sachez que la Beauté Bénie a totalement prédit les événements futurs. Que ceux qui perçoivent soient avertis! Il y a là, en vérité, un trésor de munificence pour les âmes sincères!

(233.28)
Telle la poussière du seuil sacré, dans une humilité extrême, Abdu'l-Bahá s'applique, nuit et jour, à proclamer Ses signes. À la moindre occasion, il prie ardemment et Le supplie en pleurant, avec ferveur :

(233.29)
Ô Toi, divine Providence, nous sommes pitoyables, accorde-nous ton secours; nous sommes des voyageurs sans gîte, donne-nous ton refuge; nous sommes dispersés, réunis-nous; nous sommes égarés, rassemble-nous en ton bercail; nous sommes dépossédés, dispense-nous notre part; nous sommes assoiffés, guide-nous vers la source de vie; nous sommes fragiles, affermis-nous afin que nous puissions nous lever pour servir ta Cause et nous offrir en vivant sacrifice sur le chemin de la direction divine.

(233.30)
Les impies, toutefois, ouvertement ou en secret, de nuit comme de jour, déploient tous leurs efforts pour ébranler les fondements de la Cause, déraciner l'Arbre Béni, empêcher ce serviteur de servir, fomenter une secrète sédition et anéantir Abdu'l-Bahá.

(233.31)
Extérieurement, ils semblent paisibles comme des agneaux et pourtant, dans leur nature intime, ils ne sont que des loups enragés; bien que doux en paroles, ils recèlent, en leur coeur, un poison mortel.

(233.32)
Ô vous, bien-aimés, protégez la Cause de Dieu! Ne vous laissez pas séduire par la douceur du langage - non, considérez plutôt la motivation de chaque être et méditez sur la pensée qu'il nourrit.

(233.33)
Soyez d'abord attentifs et sur vos gardes. Evitez-le et, cependant, ne soyez pas agressifs! Abstenez-vous de censurer et de calomnier, et laissez-le entre les mains de Dieu. Que la Gloire des Gloires repose sur vous!


Chapitre: 234. "Ô toi qui es ensorcelée par les douces brises ..."

(234.1)
Ô toi qui es ensorcelée par les douces brises du Seigneur! J'ai pris note du contenu de ta lettre si éloquente, et J'ai appris que tu verses des larmes et que ton coeur se consume de chagrin à propos de l'emprisonnement d'Abdu'l-Bahá.

(234.2)
Ô toi, servante de Dieu! Cette prison m'est plus douce et plus désirable qu'un jardin de fleurs; pour moi, cet esclavage est meilleur que la liberté d'aller à ma guise, et je trouve ce lieu étroit plus spacieux que de vastes plaines s'ouvrant à l'infini.

(234.3)
Ne sois pas affligée sur mon sort! Et, si mon Seigneur décrétait que je sois béni de la douce coupe du martyr, cela signifierait pour moi recevoir ce pour quoi je languis le plus sur cette terre.

(234.4)
Sois sans crainte si cette Branche est coupée de ce monde matériel et ses feuilles jetées au loin; non, ses feuilles fleuriront, car cette Branche croîtra après sa coupure du monde d'ici-bas; elle atteindra les plus hautes cimes de gloire et donnera des fruits qui embaumeront le monde de leur fragrance.


Chapitre: 235. "Ô Dieu, mon Dieu! Illumine le front ..."

(235.1)
Ô Dieu, mon Dieu! Illumine le front de tes fidèles amoureux et soutiens-les par les armées angéliques du triomphe de certitude.

(235.2)
Affermis leurs pas sur ton droit chemin et, par ton ancienne munificence, ouvre-leur les portails de tes bénédictions car ils dispersent, sur ton chemin, ce que Tu leur as accordé; ils protègent ta foi, mettent leur confiance dans ton souvenir, offrent leurs coeurs par amour pour Toi et sont détachés de ce qu'ils possèdent; ils sont en adoration devant ta Beauté et en quête des moyens de Te plaire.

(235.3)
Ô mon Seigneur! Ordonne pour eux une part abondante et une récompense assurée. Tu es, en vérité, Celui qui soutient, qui assiste, le Généreux, le Munificent, l'éternel Dispensateur.


Chapitre: 236. "Ô Toi, mon Dieu, Toi qui conduis ..."

(236.1)
Ô Toi, mon Dieu, Toi qui conduis celui qui cherche vers le chemin qui ne dévie point, Toi qui délivres de la perdition l'âme égarée et aveuglée, Toi qui dispenses aux âmes sincères les bienfaits et les faveurs les plus grands, qui protèges les effrayés dans ton imprenable refuge, qui réponds, de ton horizon suprême, à l'appel de ceux qui crient vers Toi.

(236.2)
Louange à Toi, Ô mon Seigneur! Tu as guidé les distraits loin de la mort de l'incroyance et as mené, au terme de leur voyage, ceux qui se rapprochent de Toi; tu as réjoui ceux-là, parmi tes serviteurs, qui ont la certitude, en exauçant leurs désirs les plus chers;

(236.3)
tu as, de ton royaume de beauté, ouvert à ceux qui languissent de Toi les portes de la réunion et tu les as sauvés des feux de la privation et de la perdition; ainsi, ils se sont hâtés vers Toi, ont atteint ta présence et sont arrivés à ta porte accueillante, où ils ont reçu de tes bienfaits une part abondante.

(236.4)
Ô mon Seigneur, ils étaient assoiffés, Tu as élevé vers leurs lèvres desséchées les eaux de la réunion.

(236.5)
Ô Toi, le Tendre, le Dispensateur, Tu as calmé leur douleur avec le baume de ta munificence et de ta grâce, Tu as guéri leurs maux par le souverain remède de ta compassion.

(236.6)
Ô Seigneur, affermis leurs pas sur ton droit chemin, agrandis pour eux le chas de l'aiguille et fais que, vêtus d'habits royaux, ils marchent à jamais dans la gloire.

(236.7)
Tu es, en vérité, le Généreux, l'éternel Dispensateur, le Précieux, le Très-Munificent. Il n'est pas d'autre Dieu que Toi, le Puissant, l'Exalté, le Victorieux.

(236.8)
Ô mes bien-aimés en esprit! Dieu soit loué, vous avez écarté les voiles et reconnu le Bien-Aimé compatissant, et vous vous êtes hâtés de quitter cette demeure pour le royaume de l'infini.

(236.9)
Vous avez dressé vos tentes dans le monde de Dieu et, pour le glorifier, lui qui subsiste par lui-même, vous avez, de vos voix très douces, entonné les chants qui ont percé le coeur des hommes.

(236.10)
Bravo! Mille fois bravo! Car vous avez contemplé la lumière manifestée et, en vos êtres recréés, vous avez lancé ce cri : "Béni soit le Seigneur, le meilleur de tous les créateurs!"

(236.11)
Vous n'étiez que des bébés dans le sein maternel, puis vous avez été des nourrissons et, d'une précieuse poitrine, vous avez sucé le lait de la connaissance: ensuite vous avez atteint votre plein développement et avez gagné le salut.

(236.12)
A présent, il est temps de servir; c'est le temps de la servitude à l'égard du Seigneur. Détachez-vous de toutes pensées distrayantes, délivrez le Message d'une langue éloquente, parez vos assemblées de la louange du Bien-Aimé, jusqu'à ce que la munificence divine descende en torrents irrésistibles et revête le monde de fraîche verdure et de fleurs.

(236.13)
Le jaillissement de cette munificence, ce sont les conseils, les exhortations, les instructions et les injonctions mêmes de Dieu Tout-Puissant.

(236.14)
Ô vous, mes bien-aimés! Le monde est plongé dans les épaisses ténèbres de la révolte ouverte et balayé par un tourbillon de haine.

(236.15)
Ce sont les feux de la malveillance qui ont dressé leurs flammes jusqu'aux nuages du ciel, c'est un flot de sang qui se répand à travers les plaines et les collines et personne, à la surface de la terre, ne peut trouver de repos.

(236.16)
C'est pourquoi les amis de Dieu doivent manifester cette tendresse qui vient du ciel et disperser l'amour en l'esprit à l'humanité tout entière.

(236.17)
Avec chaque âme, ils doivent se comporter conformément aux conseils et aux exhortations de Dieu; à tous les hommes, ils doivent manifester bonté et confiance; ils doivent être, envers tous, des amis sincères.

(236.18)
Ils doivent se sacrifier pour leurs amis et souhaiter bonne chance à leurs ennemis.

(236.19)
Ils doivent réconforter les méchants et traiter avec bonté d'âme leurs oppresseurs.

(236.20)
Ils doivent être comme de l'eau rafraîchissante pour les assoiffés et, pour les malades, comme un remède rapide; un baume bienfaisant pour ceux qui souffrent et une consolation pour tous les coeurs lourds. Il doivent être une lumière directrice pour les égarés, un guide très sûr pour les âmes perdues: Ils doivent être des yeux pour les aveugles, des oreilles pour les sourds, la vie éternelle pour les morts et, pour les accablés, une joie qui ne finira point.

(236.21)
Qu'ils se soumettent de plein gré à chaque souverain épris de justice et qu'ils soient, pour chaque dirigeant magnanime, de loyaux citoyens. Qu'ils obéissent au gouvernement et ne se mêlent pas des affaires politiques, mais qu'ils se consacrent à l'amélioration de leur caractère et de leur comportement, et fixent leur regard sur la Lumière du monde.


Chapitre: 237. "Quiconque récite cette prière avec ferveur ..."

(237.1)
Quiconque récite cette prière avec ferveur et humilité apportera joie et bonheur au coeur de ce Serviteur; ce sera comme une rencontre, face à face, avec Lui.

(237.2)
Il est le Très-Glorieux! Ô Dieu, mon Dieu! Humble et éploré, je lève vers Toi mes mains suppliantes et je voile mon visage dans la poussière de ton seuil sacré, exalté au-delà de la connaissance des érudits et de la louange de tous ceux qui Te glorifient.

(237.3)
Jette un regard de bonté sur ton serviteur qui se tient humblement devant ta porte, un regard de l'oeil de ta miséricorde, et plonge-le dans l'océan de ta grâce éternelle.

(237.4)
Seigneur! C'est un de tes pauvres et humbles serviteurs captifs; il T'implore, prisonnier en ta main, Te priant avec ferveur, confiant en Toi, en pleurs devant ton visage, T'invoquant et Te suppliant :

(237.5)
Ô Seigneur mon Dieu! Accorde-moi ta grâce pour servir tes bien-aimés, fortifie-moi dans ma servitude à ton égard, illumine mon front de la lumière d'adoration en ta cour de sainteté et de prière en ton royaume de splendeur.

(237.6)
Aide-moi à me montrer magnanime au seuil de ta porte céleste, à me détacher de toutes choses en ton domaine sacré.

(237.7)
Seigneur! Donne-moi à boire au calice de l'abnégation; revêts-moi de son habit et, dans son océan, immerge-moi. Rends-moi telle la poussière sur le chemin de tes bien-aimés et accorde-moi de pouvoir sacrifier mon âme pour la terre ennoblie par les pas de tes élus sur ta route, Ô Seigneur de gloire au plus haut des cieux!

(237.8)
Par cette prière ton serviteur T'appelle, à l'aube et dans l'obscurité de la nuit. Exauce le désir de son coeur, Ô Seigneur! Illumine son coeur, réchauffe son sein, allume sa lumière, afin qu'il serve ta Cause et tes serviteurs.

(237.9)
Tu es le Dispensateur, Celui qui: prend pitié, le Très-Munificent, le Très-Bon, le Miséricordieux, le Compatissant.


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